TOPIC DE GROUPE | no ban no wall

De l'amour à la haine, des nuances blanches et blafardes de ces draps qui couvrent les lits aux odeurs noires et néfastes de derniers souffles, il n'y a qu'un pas, une couche maigre et fragile qui se retire d'un mouvement désinvolte et pensé. Tout s'enchaîne, chaque événement est maillon de cette vie qui me berce, qui valse à travers les saisons comme dans un bal de fin d'année, cherchant à être la plus belle, toujours, guide cette quête du bonheur dont chacun se persuade. Belle est la vie, dit celui qui loge au-dessus des montagnes, parce qu'au fond, cette réponse n'est là que la suite logique d'un point de vue. Tout dépend de là où loge le corps dans ces contextes maquillés de tous ces sujets qui deviennent courants, politique, religion, affaires... Tout se mélange, un gros bordel. Gros bordel qui se répercute actuellement sur des humains, des hommes et des femmes qui ne demandent rien à personne, si ce n'est que pouvoir vivre et respirer librement. Alors aujourd'hui, je foule dame nature du bout de mes pieds pour toutes ces personnes qui regardent d'en bas, en espérant voir quelque chose arriver d'en haut.

Je n’étais pas américaine. Mais je résidais dans ce pays. J’aimais les Etats-Unis d’Amérique. Et je ne voulais que le bien des habitants. Et même, je ne souhaitais pas être égoïste, je voulais résister face à Trump, ce connard misogyne, sexiste, raciste, macho, venant d’un tout autre siècle. J’essayais de me convaincre que les personnes qui avaient voté pour lui s’étaient perdus, qu’ils étaient désormais dans la désillusion et qu’ils se rendaient compte de leur connerie. Les USA allaient finir en guerre civile, je le sentais. J’avais peur de ça. Mais en même temps, c’était le moment désormais de résister et d’affirmer que nous, peuple vivant sur le territoire, nous ne craignions pas cet homme orange, indigne successeur d’Obama. J’avais écrit sur mon corps des « no ban, no wall », j’avais fait une pancarte sur les propos sexistes de Trump et j’avais fait des vocalises pour pouvoir être apte à bien m’exprimer, si vous voyez ce que j’veux dire. J’rejoignais mon frère un peu plus loin dans la foule. Resiiiistes, prouves que tu exiiiistes.

Tu ne comprenais pas. Comment ton pays d'adoption ait pu changer à ce point. Comment un homme inconnu aux bataillons des politiques, régressif et dangereux ait pu accéder à la tête des États Unis. Et tu avais peur surtout. Toi, la petite brésilienne métissée, pansexuelle, féministe et engagée, bornée et pétillante, tu rentrais plus vraiment dans les critères de sélection. Ce ban c'était une phobie pour toi. Tu avais tout donné pour être ici, à Harvard et tu refusais de tout perdre. Please, stop the hate. Alors pour faire passer le message que tu portais gravé sur la face visible de ton coeur, tu étais venue aujourd'hui. Humans rights for all. Tout ces messages, tu les soulevais fièrement, exposant ta peau caramel au soleil, tes boucles sombres et tes origines aux yeux de tous. Brésilienne et fière de l'être. Quincy, étudiante, intègre, femme et fière de l'être. Tes yeux verts brûlent de colère et tu te retrouve accolée à une jeune femme et l'homme qu'elle vient de rejoindre. Sans mots tu leur souris, mais même dans le silence, la solidarité est présente et primordiale.

En tant que Nippo-americain, Samuel se devait d'être présent en ce dimanche. Il se posait encore la question de comment cet homme, enfin si on pouvait l'appeler homme, pouvait être aujourd'hui président des Etats-Unis. Un homme sans valeurs, mysogine et raciste ne pouvait pas gouverner un pays tel que les États-Unis d'Amérique. Samuel est né à Tokyo mais, ses parents sont des américains expatriés au Japon, il a donc la double nationalité, c'est donc presque un devoir pour lui que d'être présent aujourd'hui pour manifester contre cette haine raciale et mysogine que Donald Trump essaie de faire régner sur ce pays. Bonnet sur la tête pour contrer le froid de février, Samuel était présent au milieu d'autres personnes venu comme lui manifester. Il avait l'espoir de croiser quelques un de ses proches qui partageraient la meme opinion que lui. Pancarte levé au dessus de sa tete, Sam criait en coeur avec ses voisins. Ils ne les connaissaient pas mais, ils etaient reunis pour la meme raison aujoud'hui.

Je suis complètement horrifiée de ce qui est en train de se passer dans notre pays. Je suis une passionnée d'histoire et je pense que l'histoire es là pour ne pas refaire les même erreurs.. visiblement, les Américains qui ont voté pour Donald Trump n'ont pas assez écoute en cours d'histoire pendant lors de leur passage au lycée ou au collège sinon, ce genre de chose ne serait pas arrivé. Je pensais que ce qu'il proposait été irréalisable et pourtant, il a réussi à faire passer de décret de merde pour empêcher certaines personnes à entrer dans notre pays. Il fut un temps où les gens venaient en Amérique pleins d'espoir, pour commencer une nouvelle vie car nous étions le pays où tout est possible. Apparemment, ça n'est plus le cas et ça me fait de la peine. Je suis donc présente à cette manifestation avec une pancarte, criant de tous mes poumons contre ce système de merde. Sans savoir pourquoi, à un moment donné, je me suis retournée en baissant ma pancarte, donnant sans faire exprès un coup de pancarte à un jeune homme derrière moi (Samuel). « OH MERDE ! », que je dis en lâchant ma pancarte pour poser une main sur ma bouche alors que l'autre vient se poser sur l'épaule de l'inconnu que je viens de blesser accidentellement. « J'suis désolée, j't'ai pas fait mal ? » La pancarte est en carton donc ça aurait pu aller mais bon.. j'viens quand même de lui donner un coup quoi.

Pancarte en l'air, Samuel ne faisait plus trop attention aux personnes qui avaient autour de lui, ils étaient tellement nombreux que s'en était impossible de faire attention. Mais c'était bien qu'il y ai du monde pour ce genre de manifestation, ça en valait la peine et il fallait se faire entendre, il fallait qu'on fasse comprendre que ça ne peut pas continuer ainsi. Totalement à fond dans sa marche, Samuel regardait droit devant lui pour suivre la marche quand, tout à coup, pourtant sans vent à l'horizon, il se prit une pancarte dans le visage. La pancarte venait de devant lui apparemment mais, le coup lui avait fait fermer les yeux sur le moment, au moins pour essayer de sauver un oeil. Il sentait une main sur son épaule qui s'excusait et lui demandait comment ça allait. " Y'a pas de soucis, j'ai un gros nez, ça a freiné le choc ! " répondait Samuel en relevant la tête tout en souriant en coin. Il tomba nez à nez avec une jeune femme, qu'il ne connaissait absolument pas. " J'espère que c'est pas ta manière de faire du rentre dedans avec les garçons ? " taquinait Sam en souriant en coin. Bah non il ne l'a connaissait pas mais, c'était Sam, toujours à l'aise. Et il fallait détendre l'atmosphère, qu'il lui fasse comprendre qu'il n'y avait aucun soucis.

@S. Holly Connor

Je suis certainement la fille la plus maladroite du monde et j'aurais pu penser que prendre une pancarte aussi grande était une très mauvaise idée. C'est comme ça, dans ma famille, on a toujours su qu'il ne fallait rien mettre de fragile entre mes mains sous risque que je ne le fasse tomber et le casse en petits morceaux. Ma mère a toujours trouvé ça désespérant mais je n'y peux rien, c'est.. vraiment pas volontaire mais plus fort que moi en même temps. Je préfère dire de moi que je suis quelqu'un de malchanceuse et pas quelqu'un de maladroite. Du coup, je me fonds en excuses lorsque ma pancarte donne un coup au visage du gars qui était juste derrière moi. Heureusement que ma pancarte n'est faite que de carton sinon, le pauvre, il aurait eu encore plus mal. " Y'a pas de soucis, j'ai un gros nez, ça a freiné le choc ! " Au début, je ne sais pas si je dois rire ou pas mais je finis par sourire assez grand, ne pouvant pas m'empêcher de fixer son nez. « Roh, ça va j'en ai vu des pires.. » J'parle de son nez, bien entendu. Il est pas si gros que ça, il exagère. Mais tant mieux s'il a freiné le choc, je suis contente de ne pas lui avoir fait trop mal. " J'espère que c'est pas ta manière de faire du rentre dedans avec les garçons ? " Je secoue la tête en ouvrant mon sac rapidement pour chercher un mouchoir, « Non non.. ça serait bizarre quand même » Je lui tends un mouchoir, parce que son nez semble commencer à saigner un peu. « Qui aurait envie d'abimer un joli visage comme ça ? » Je sais même pas pourquoi je viens de balancer ça, je pense que j'ai pensé un peu trop fort. Je le regarde, gênée et je me mets à rougir. Greaaaaat Holly, maintenant tu vas passer pour une tarée !

« Roh, ça va j'en ai vu des pires.. » disait la brune alors que Samuel se touchait le nez, vérifiant qu'il ne saigne pas. Bon, visiblement c'était raté puisqu'il réussit à trouver des résidus de sang sur ses doigts, c'est qu'elle n'y était pas allé de main morte la demoiselle. M'enfin, il ne lui en voulait pas de toute façon, elle n'avait pas fait exprès et ce sont des choses qui arrivent de toute façon. Le garçon récupérait le mouchoir qu'elle lui tendait, gentiment, alors qu'il finit par faire les gros yeux. « Qui aurait envie d'abimer un joli visage comme ça ? » Celui-là, Sam ne l'avait pas vu venir. Gêné et pas habitué qu'on lui sorte des choses ainsi aussi... directement, il finit par sourire en coin. " Bah, toi apparemment. " répondait Samuel alors qu'il s'essuyait le nez à l'aide du mouchoir. Elle avait l'air d'être gênée par ses propres mots et le Winthrop trouvait cela complètement adorable, elle rougissait même. S'assurant que son nez ne saigne plus, il finit par rire un peu, il n'allait pas la laisser être mal à l'aise comme ça trop longtemps, même si lui adorait faire ce genre d'effet. " Mais j'te pardonne, t'inquiète pas. Enfin, si t'accepte de prendre un café avec moi ! " disait Sam en montrant du doigt un stand de vente de café improvisé pour réchauffer tous les manifestants pendant leur marche. Bah quoi ? Après tout, c'était le moment de faire connaissance, les choses étaient déjà bien engagés.

@S. HOLLY CONNOR

Clairement, je ne sais pas ce qui m'a pris de dire ça. Ouais enfin, faut dire que depuis que Lincoln s'est barré, aucun mec m'a touché dooooonc je me sens peut-être un peu en manque d'attention masculine. Je suis le genre de fille à ne pas avoir froid aux yeux mais de là à dire à un parfait inconnu qu'il a un beau visage, ça ne me ressemble pas non. Tellement que je ne sais plus où me mettre, même si cette remarque a l'air de faire sourire mon interlocuteur.   " Bah, toi apparemment. " Je ris légèrement et j'hausse les épaules : okay, il marque un point. Il n'a pas l'air trop gêné non plus, donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Il a réussi à se nettoyer le visage et m'annonce, " Mais j'te pardonne, t'inquiète pas. Enfin, si t'accepte de prendre un café avec moi ! " Je regarde le stand qu'il désigne et j'hoche la tête, « Bon puisque c'est ma punition.. okay ! »  Je me penche pour ramasser l'arme du crime que j'avais posé à terre et je me fraie un chemin à travers la foule pour aller jusqu'au stand de boisson. Je demande deux cafés et je regarde - le gars dont je ne connais toujours pas le nom - pour lui dire d'un air taquin, « Ca va, ton nez est pas tout tordu, tu ne devrais pas être défiguré à vie » La personne du stand nous tend les cafés et je tends la main vers ma victime, « Oh, j'm'appelle Holly, au fait » Ca pourrait être toujours intéressant de connaître nos noms, j'veux dire.. on est en train de prendre un café ensemble, ça serait bizarre de ne pas connaître ce genre d'info sur l'autre.

@SAMUEL CARSTAIRS