Un bol d'air frais ! (Jenna)

La journée avait été relativement animée et assez fatiguant. J'en avais un peu marre des cours ces derniers temps, il faut dire que ça me prenait énormément de temps. Finalement, je me remettais sans cesse en question sur le fait d'achever vraiment mes études, mais je m'accrochais tout de même pour l'honneur familial que je ne voulais pas gâcher. C'était compliqué de jongler entre les cours, les amis et le peu de temps libre que j'avais, je le passais devant la télévision ou le nez dans des bouquins et ça ne m'aidait guère à me changer un peu les idées. C'est pourquoi aujourd'hui, vu que j'ai eu terminé les cours un peu plus tôt qu'à mon habitude, je m'étais décider d'aller me balader à Boston, mais pas n'importe où ! Rien de tel qu'une petite balade le long de la plage et si l'envie me démanchait d'aller marcher dans le sable, je pourrais très bien me le permettre. Certes, il y avait un peu de trajet tout de même pour arriver là, mais quel plaisir de voir la plage, ça me rappelle vraiment les vacances. C'est les mains en poche que je commençais à marcher le long de la petite digue, regardant à la fois par terre, mais profitant aussi de la vue, certes nous étions en plein hiver, donc pour la baignade je repasserais, mais profiter de ce petit paysage et surtout ce vent de la côte, c'était tout ce qu'il me fallait pour le moment.

La mer, l'océan, une journée calme parmi tant d'autres. Ma vie s'est enfin posée et je n'en suis pas plus mal à présent. J'ai toujours adoré venir me promener le long de la plage. Chose inhabituelle, je ne suis pas seule. Mon frère a fait sa réapparition dans ma vie il y a quelques jours avec pour compagnon un gros molosse adorable qui m'a très vite adoptée. Ouais c'est sans doute pour ça qu'il me l'a déjà refilé pour quelques jours car monsieur avait un peu d'ordre a mettre dans sa vie avant de revenir totalement. Je pense que je me suis faite bien arnaquer en fait. Il tire et tire encore, vu mon petit gabarit c'est chaud de le retenir je me décide donc à le libérer de sa laisse. Au début, il joue, il court, revient vers moi. Il semble plutôt docile. Mon regard se pose alors sur l'horizon, je reste pensive quelques instants. Ce n'est que lorsque je l'entends aboyer que je reprend mes esprits pour le voir se précipiter vers une personne à quelques centaines de mètres de moi. Mon visage a immédiatement changé et je me mets à courir derrière lui de peur qu'il ne fasse une connerie. Mais, lorsque le molosse atteint sa proie, il ne fait que lui dérober quelque chose qu'il avait à la main. Je l'ai entendu japper juste avant et puis le voilà qui s'enfuit avec sa "prise". J'accours près du jeune homme. Je me stoppe alors. Désolée vraiment, y a pas de mal? Je le regarde un peu niaisement ne sachant pas ce qu'à bien pu dérober le molosse à cet homme qui me regarde légèrement surpris.

Mon regard dirigé vers le sol que je m'avançais sur la digue, un petit sourire aux lèvres de sortir prendre l'air. Je souriais bêtement c'est vrai, mais ça restait un fin sourire. Il faut dire qu'il y avait peu de monde, sauf un voleur, non je ne rêvais pas. Le sandwiches que je tenais fermement dans ma main venait d'être dérobé par une grosse bestiole que je voyais continuer son chemin avec la chose dans sa grande gueule, le tout plein de salives, Berk. De suite, une jeune femme venait alors s'excuser et me demander si tout allait bien, ça devait être la propriétaire de ce fameux molosse. Non, mais mon repas est parti et vu ce qui coule de sa gueule, pas vraiment envie de le récupérer. Ce chien était tout simplement énorme et j'avais eu un petit de chance qu'il me saisisse le sandwiches sans m'arracher le bras, ou tout simplement me mordre la main. Ce soulagement en regardant ma main toute gluante, mais saine et sauve..

Je regarde le cabot s'éloigner joyeusement et se stopper quelques mètres plus loin. Aux dires du jeune homme, je comprend très vite ce qu'il est en train de dévorer sur le sable. Des sandwichs. Je lui ai pourtant donné sa gamelle ce matin... Je soupire en me disant que la bête est aussi goinfre que son maître. Mes yeux se relèvent alors de ma cible pour se diriger sur le regard du jeune brun et j'esquisse un sourire d'excuses. Je suis désolée cette fichue bête m'aime bien mais, elle n'en fait un peu qu'à sa tête. Je comprend aisément que l'homme ne doit pas être ravi de s'être vu ravir son déjeuner.  Surtout de cette manière dans une gueule béante pleine de bave. En voyant sa mine désabusée j'avoue que je dois retenir un rire pour ne pas l'offusquer. Non et puis je crois qu'ils ont déjà été mâché et avalé... Je pense qu'il y a de quoi faire en bord de mer pour les remplacer c'est le moins que je puisse faire. Le chien a d'ailleurs décidé de revenir tout pataud vers nous. Il s'assit à coté de l'homme et le regarde d'un air triste émettant un jappement. T'es vilain. tonnais-je. Le voilà qui se couche.

Je n'étais pas vraiment enchanté de cette rencontre, j'aurais préféré que les choses se passent autrement. Ma balade venait d'être gâchée en l'espace de quelques minutes. C'est simplement quand cette bestiole venait près de moi se mettre assis, que je voulais quasiment la courser et lui mettre un coup de pied, mais je m'en ravisais et me mit accroupi pour lui faire une simple caresse sur le dessus du crâne. Aller mon pote, ça va aller. Lui dis-je tout simplement, oubliant quasiment la présence de sa maîtresse, peut être allait-elle être jalouse de son bête chien. En tout cas, malgré qu'il n'était pas très sympa, ça restait tout de même un beau chien, un peu trop baveux à mon goût.

Le jeune homme semblait quelque peu décontenancé, voir irrité et je pouvais sincèrement le comprendre. Ce chien venait de me foutre la honte en s'éclipsant comme un malpoli envers moi. Je n'aimais pas du tout ce genre de situation. J'observais alors le gars se contenter de caresser ce satané cabot, comme s'il ne lui en voulait dans le fond pas. C'est seulement à ce moment que j'observais un peu plus le jeune homme. Son visage me disait vaguement quelque chose pour être franche. On ne se connaissait pas mais, on s'était déjà croisés. T'es du campus toi aussi non? Dunster je dirais? finis-je par lâcher, oui c'était là que je l'avais croisé un jour où j'étais venue voir mon petit copain dans sa chambre à la DH. Nous nous étions vaguement salué dans le hall sans plus, je n'étais pas du genre à faire la conversation surtout quand je ne connaissais pas les gens. Pourtant je n'étais pas du genre coincée. Moi c'est Jenna. Et j'étais sérieuse, je t'invites ce midi pour réparer la cata du chien. Ni voyez là aucune tactique de drague, c'était par pure gentillesse.

Une petite caresse et le chien en question serait content, je ne comprenais pas vraiment comment Est-ce qu'on pouvait bien pouvoir faire du mal aux animaux. C'était tellement des bêtes adorables, même s'ils ne sont pas toujours capable du meilleur, Elle me demandait alors si j'étais également du campus et plus exactement Dunster. Je restais étonné, étais-je donc aussi connu que cela ? Je me posais vraiment la question. C'est bien ça ! Comment tu le sais ? Des choses se disent à mon propos sur le campus ? Elle se présentait alors comme étant Jenna, une étudiante d'Harvard donc. Elle affirmait également qu'elle m'invitait bel et bien pour le midi, histoire de réparer la catastrophe du chien. Bon d'accord, Jenna. Lui répondis-je simplement, acceptant alors de passer un peu de temps avec cette jeune fille en question, dont je venais d'apprendre le prénom.

Mes propos avaient du étonner le jeune homme puisque presque pour la première fois de cette entrevue inattendue, il releva son regard sur moi. Je le détaillais quelques secondes avant de laisser un sourire poindre. Parler de lui sur le campus? Aucune idée, comme je n'avais aucune idée de son prénom non plus. Non enfin pas que je sache mais, je n'accorde pas beaucoup de crédit aux rumeurs ou aux potins de fac. répondis-je tout simplement avant de reprendre mon explication. Je suis physionomiste je n'oublie jamais un visage. On s'est croisé un soir à la DH quand je suis venir voir mon petit copain. Déjà par le passé j'allais souvent le voir étant sa meilleure amie mais, depuis quelques mois mes passages là-bas étaient encore plus fréquents. Je ne pensais pas qu'il allait réellement accepter mon offre pourtant c'est ce qu'il fit. Je hochais la tête positivement alors. Aurais-je le plaisir de connaitre le prénom de mon invité inattendu? dis-je en laissant échapper un petit rire. Il semblait quelque peu coincé ou alors il n'avait pas du tout pensé à se présenter... J'ouvrais alors la marche qui allait nous ramener en bords de mer, sur la digue où divers magasins voir restaurant étaient ouverts depuis bien longtemps.

Mon visage lui était donc familier suite à une visite à la Dunster House, un jour où elle était donc venus rendre visite à son petit-ami. Pourtant je ne me rappelais pas vraiment de cette jeune fille, ni même de l'avoir vu accompagné un des hommes de la Dunster House. A moins que ça soit quelqu'un que je vois très rarement ou pour ainsi dire, jamais. L'inconnu en question, s'appelle Niels. Un bête sourire sur les lèvres, comme à mon habitude, je restais souriant dans toutes les circonstances. Je suivais alors la jeune Jenna qui avait commencé à enfiler le pas, je ne sais pas vraiment où elle allait m'emmener, mais pour l'instant je me contentais de la suivre sans broncher.

Le jeune inconnu finit par se présenter mais, il avait l'air toujours aussi tendu et coincé qu'au début. Je finissais par me demander si c'était un trait caractéristique des Dunster. A vrai dire, le seul que je connaissais vraiment l'était très souvent lui aussi même si mon contact finissait par le décoincer un petit peu. Et bien enchantée Niels. C'est pas très anglophone ce prénom. Je n'avais pu m'empêcher de le faire remarquer, ce n'était pas un nom courant dans cette partie du monde. Ou alors cherchais-je tout bêtement à lancer un peu la conversation alors qu'il m'emboitait le pas vers les restaurant. Au final, je choisis l'un de ceux que je préférais ici qui servait en journée aussi bien dans sandwichs que des plats plus élaborés. Je lui désignais de l'index. Tu es à Harvard depuis longtemps? Le campus était assez grand mis, cela faisait toujours étrange de rencontrer des étudiants que l'on avait remarqué qu'il y a peu. Tout le monde ne pouvait pas se fréquenter c'est vrai mais, tout de même. La DH j'y allais depuis quelques années maintenant et je n'avais croisé ce visage qu'une seule fois.