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L’idée d’interpeller une serveuse pour choper le patron, mon petit air suffisant et mon petit ton menaçant, tout ça s’effaça quelques instants, alors que je m’essayais à ce rôle de confident, pour lui tirer sa version de l’histoire. Même si au final, qu’on se l’accorde, ça ne changerait rien. Je serais team Alan for ever. Elle jaugea un instant son verre, faisant teinter les glaçons qu’il contenait, puis elle le finit d’une traite avant d’annoncer le scoop qu’elle concédait à me livrer. Je délaissais ma propre boisson, mes prunelles n’ayant soudain d’attrait que pour la brune derrière le comptoir, guettant avec avidité la jeune femme, jubilant déjà des infos que j’allais obtenir. Et… La surprise fut au rendez vous. Mon visage se décomposa un peu, d’étonnement, de déception peut être, ne comprenant d’abord pas. Pourquoi Alan ne m’en avait-il pas parlé ? Et puis je comptais dans ma tête, 4 mois, cet été, ça faisait que si mioche conçu il y avait eu in utero en juillet, il devait être aujourd’hui de ce monde. Je fronçais les sourcils, me répétant mentalement la question du silence d’Alan, avant de comprendre. Tilt. La grossesse n’était pas de lui. Osef de la Vuitton, le problème n’était pas vestimentaire. « Ho… » Et il arriva enfin, sur mes lèvres, mon petit sourire moqueur. « T’avais séché les cours sur la reproduction au lycée ou comment ça se passe ? » me moquai-je. Jubile Cole, on en reparlera bien tôt, quand tu recevras un mms de test de grossesse positif de ta petite amie. En attendant, le rôle de gentil confident était déjà derrière moi, et me revoilà en habit de salopard narquois. « J’imagine que ce taf c’est aussi pour payer couches et biberons, les fins de mois doivent être rudes… Dommage que tu t’apprêtes à perdre ton boulot. » Je fis volte face, profitant qu’une des danseuses passent près de moi, l’interpellant d’un sifflement impérieux tout en la contemplant d’un regard vicelard. « Je veux parler au patron mademoiselle… Allez me le chercher. » L’employée resta quelques secondes interdites. Elle parlait pas anglais ou quoi ? Je la vis froncer les sourcils et échanger un regard avec Annalynne. « Et bien quoi ? Il ne travaille pas ce soir ? » Je me retins d’ajouter un –gourdasse- malvenu. Si j’avais l’intention de me plaindre des manières d’Anna, je me devais de prendre garde aux miennes, mais elle ne m’énervait à rien comprendre et son –bah si- hésitant qu’elle commença à me répondre ne me laissait rien présager du scoop suivant.
HJ : je te laisse l'honneur de jouer la révélation de l'identité du nouveau boss(Invité)