You and us - Sullivan&Samara

Voilà 1 semaine et demie que j'étais sortie de la maternité avec mon petit garçon, Aaron. L'accouchement s'était très bien passé et j'avais de la chance d'avoir un enfant calme qui ne se réveillait pas beaucoup la nuit, ainsi, je pouvais me remettre de mes émotions avant la rentrée.
Je me promenais souvent sur le campus avec mon petit poupon dans les bras, je profitais au maximum du temps libre que j'avais avant la rentrée, car je le verrai assurément moins.
Ce jour-là, le temps était gris à l'extérieur mais je n'avais aucune envie de retourner dans mon studio, j'avais donc décidé de faire un petit détour par la salle polyvalente, très calme à cette heure-ci. Assise dans un coin, près d'une fenêtre, je berçais lentement mon petit chéri, regardant les passants à l'extérieur et réfléchissant à tout et à rien, aux dernières rencontres que j'avais faites, au départ soudain et inexpliqué de mon frère adoptif...

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Sullivan avait plus ou moins hâte que la rentrée se fasse. D'une part parce qu'il n'en pouvait plus de faire les cents pas dans son duplex tous les après midi pour savoir ce qu'il pourrait bien faire. D'autre part, parce que donner des cours lui occupait l'esprit. Et ce n'était pas une mauvaise chose. Ceci dit, il était beaucoup moins libre déjà avec les cours de l'année à préparé. Il avait commençé depuis un bon moment déjà, mais rien n'était terminé et il lui restait très peu de temps. Mais le jeune brun n'était clairement pas du genre à se laisser enfermer par un monceau de travail alors qu'il faisait si beau dehors.

C'est pourquoi il decida de se rendre au campus afin de déposer quelques dossiers dans son casier avant que le flot d'élève arrivant pour la rentré n'obstrue les couloirs en l'arrêtant toutes les cinq minutes pour savoir par où se trouvait telle ou telle salle. Pas que ça le dérange, loin de là, mais simplement...Ce n'est parfois pas le moment.

C'est en quittant le bâtiment principale en direction de l'esplanade qu'il reconnue Samara à quelques mètres de là. elle venait d'entrer dans la salle polyvalente du campus. Un endroit plutôt calme en cette fin de période estivale. D'ici trois jours, elle serait remplie par les nouveaux arrivants qui subiraient l'éternel discours de bienvenue prononcé par le doyen tous les ans. Sullivan entamait sa huitième année au sein de cette université. Et il s'y plaisait toujours autant. Il entra donc dans la grande salle, avançant sans un mot vers la jeune femme assise un peu plus loin le long du mur du fond. Il esquissa un sourire, il n'était pas mécontent de la voir, mais restait inquiet à son sujet. Elle était plutôt jeune après tout et élever un enfant tout en suivant des études comme les siennes n'avait rien de simple.

Il s'approcha alors, s'asseyant à côté d'elle en adressant un sourire au nourrisson. Il était toujours un peu amer lorsqu'il en voyait un. Lily, sa femme, était morte avec l'enfant qu'ils auraient du avoir tous les deux. C'était un peu resté dans la tête de Sullivan et il ne pouvait que penser à elle en voyant un nouveau né. Elle en avait de la chance...finalement. "Tout va bien?". Questionna t-il alors en levant ses iris bleuté vers le visage de la jeune femme. Il restait inquiet malgré tout.

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J'étais à peine installée dans le siège, plongée dans mes pensées lorsqu'une voix masculine qui ne m'était pas inconnue attira mon attention. J'avais bien entendu quelqu'un rentrer dans la salle mais je n'y avais pas prêté plus d'attention que ça, pour la simple et bonne raison que cela n'avait rien d'étonnant. En revanche, la personne qui était rentrée, était, elle très étonnante. Voilà bien longtemps que je n'avais pas vu ce monsieur Blackson, peu avant la fin des cours pour être juste. Un sourire étira alors mon visage, le voir me soulageait quelque peu. Bien que nous n'en ayons jamais parlé, j'avais remarqué les problèmes pulmonaires qu'il avait, d'un simple coup d'oeil. Dire exactement ce qu'il avait serait difficile sans examen mais je me doutais qu'il s'agissait d'un problème quand même assez important. Mais là n'allaient pas mes idées pour le moment, j'étais bien trop contente de revoir une tête qui m'étais familière. Je pris alors la parole d'une voix douce et basse.

"Bonjour, monsieur Blackson. Tout va pour le mieux, et vous-même ?"

Je le vis alors sourire à mon fils. Ce n'était pas une surprise pour lui puisque nous nous étions connus alors que j'étais déjà à un stade avancé de ma grossesse. Je me permis alors de faire les présentations, si on peut appeler ça comme ça.

"Je vous présente mon fils, Aaron, il a tout juste 2 semaines et demie."

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Le jeune enseignant avait eu vent de la grossesse de la demoiselle avant même que les cours ne s'arrêtent. Il n'avait pas été bien difficile de le remarquer après tout. Ceci dit, il ne l'avait pas revue depuis et n'avait donc jamais eu l'occasion de voir le bambin. Il n'était pas de ceux qui pensait que les enfants ressemblent à leur parent. Et surtout pas à cet âge là, aussi, il épargna à la jeune femme l'éternelle annonce: "Oh! Il ressemble à sa mère", qu'il trouvait si stupide. " la rentrée approche, j'ai pas mal de boulot mais je m'en sort plutôt bien ". Admit-il alors en esquissant un sourire amusé.

C'était bien vrai, il y était habitué à présent. Il était un prof parmi tant d'autre désormais, et c'était bien mieux comme ça. Son ex-manager tentait toujours de le contacter malgré tout ce qu'il s'était passé avant qu'il ne raccroche le micro. Jamais Sullivan n'avait répondu à ses mail, ses appels ou ses courriers. il ne voulait plus entendre parler de lui. Ni même du milieu du show business.

Quoi qu'il en soit, il caressa d'un doigt la joue du bambin lorsque Samara fit les présentation. " Enchanté Aaron, moi c'est Sullivan ". Lança t-il avant de rire brièvement. il savait bien qu'il ne pouvait pas le comprendre. Reportant son attention sur la jeune femme, il reprit. " Tu n'as pas eu trop de complication? Je ne savait pas que tu l'attendais si tôt ". Avoua t-il finalement.

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La rentrée approchait à grands pas, j'étais à la fois pressée d'apprendre de nouvelles choses au cours de ma sixième année mais je ne voulais pas m'éloigner de mon fils. Je n'aurais pourtant pas le choix, heureusement pour moi, j'étais sur le point de trouver une femme pouvant le garder tous les jours jusqu'à la fin des cours et qui n'habitait pas loin.

"Non, tout s'est très bien passé, mieux que je l'imaginais. Le travail n'a pas duré trop longtemps, c'est ce que j'appréhendais le plus, d'autant que c'est un beau bébé de 3kg700 qui ne voulait pas vraiment sortir !"

Sur ces mots, je jouais avec le nez de mon petit bout qui ne sembla pas dérangé de cela. Bien vite, je retournai mon attention sur Sullivan, sa présence me rassurait, je ne saurais dire pourquoi... Peut-être parce que mon frère adoptif avait le même âge et que son affection et sa protection me manquaient, je ne sais ; là n'était pas la question.
Pendant le court silence qui s'installait, j'en profitai pour tenter de percevoir sa respiration, aussi, j'accompagnais cette analyse en posant mon regard discrètement sur sa poitrine, à première vue, ça avait l'air d'aller, aussi, il n'avait pas l'air trop épuisé à première vue. Depuis le début, je me faisais du souci pour lui, tant par défaut professionnel que par sympathie.

"Je n'ai pas eu l'occasion de vous croiser lors du Summer Camp, vous ne nous y avez pas accompagnés ?"

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Sullivan n'était pas forcément du genre attentionné. il oubliait un peu facilement les problèmes des autres il faut dire...Son égoïsme était pourtant loin d'être voulu. Il faisait de gros efforts pour ne pas s'enliser dans l'égocentrisme. Aussi, épauler Samara était une bonne façon de se prouver qu'il n'était pas qu'un connard. Et pourtant, lorsqu'il était plus jeune, il avait été odieux. Même avec Lily, qui par la suite était devenue sa femme avant de périr dans ce stupide incendie. Il faisait souvent du mal aux gens sans même s'en rendre compte sur le moment et il finissait toujours par s'en vouloir. Il en avait blessé plus d'un en quittant la Californie sans dire au revoir à personne. Sa mère l'avait appelé tous les jours, toutes les heures dans le but de le joindre. Jamais il n'avait répondu. Il n'avait pensé qu'à lui. Il avait eu la stupidité de penser qu'il avait été le seul à souffrir.

Ceci dit, il esquissa un sourire lorsque la demoiselle reprit la parole. " En effet, un beau bébé, je suis content que tu n'ai pas eu de problème ". Assura t-il alors en jetant un regard à l'enfant qui ne semblait pas même avoir remarqué la présence de l'enseignant, trop absorbé par le visage de sa mère. Le jeune brun reporta rapidement son attention sur Samara qui orientait la conversation vers un terrain glissant sans même le savoir. Ce qui déstabilisa Sullivan un court instant. "Je...Non, j'avais pas mal de choses à faire pour tout dire ". Lança t-il finalement en se rattrapant aux branches. Cet été, il l'avait passée dans sa ville natale à Sacramento en Californie. Il était rentré à l'improviste chez ses parents après près de 6 ans d'absence sans nouvelle. Et puis, pour la première fois il avait été déposer des fleurs sur la tombe de Lily. Sa mère avait beaucoup pleuré à son retour, d'autant plus qu'il n'avait prévenu personne. Les séquences émotions le rendaient souvent mal à l'aise. " Vous vous êtes amusé tout de même j'imagine non? Je ne suis pas le seul à pouvoir animer un feu de camp sur une plage ". Lança t-il amusé.

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Sullivan était vraiment un homme très attentionné, je n'en avais pas l'habitude et je ne risquais pas de m'en plaindre. J'avais bien remarqué son alliance et j'enviais secrètement son épouse de l'avoir. Je collectionnais les ratés d'un point de vue sentimental, d'abord avec Jude, le père d'Aaron qui avait couché avec moi complètement défoncé puis mon frère adoptif que j'avais fait semblant d'aimer pour lui faire plaisir, prête à jouer la comédie pendant le plus de temps possible, sans côté mes autres aventures qui s'étaient toutes soldées par des échecs. Maintenant que j'avais mon fils, les hommes n'étaient plus ma priorité bien que je reconnais garder l'espoir de pouvoir me marier un jour et fonder une famille véritablement unie.

"Je vois. En toute sincérité, l'expérience était plaisante mais je ne la retenterai pas l'année prochaine si il se produit le même genre de choses. Il n'y avait pas assez d'intimité et j'en ai assez souffert étant donné mon état. Cela dit, j'ai été fière d'être une des meilleures lors de la partie de paintball malgré mon gros ventre !"

J'eus un léger rire discret. Heureusement qu'il n'y avait pas trop de monde autour de nous sinon les rumeurs y seraient allées bon train. J'imagine déjà les titres du journal "Le professeur Sullivan, nounou du fils de Samara" ou encore "Le couple de la rentrée enfin dévoilé". Il est sûr que si monsieur Blackson avait été mon professeur, je ne me serais pas permis de lui parler ainsi mais il ne l'était alors parler n'était guère un crime. D'ailleurs, notre relation aurait plutôt été celle d'un patient avec son infirmière que celle d'un professeur avec son élève.

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Il est vrai que pour lui, les vacances d'été n'avaient pas été d'un grand repos. Il ne regrettais pas d'être retourné en Californie. Il y avait revu beaucoup de monde. Tous ceux qu'il avait laissé tomber il y a 5 ans étaient là, pas un ne manquait à l'appel. Et ça lui avait fait chaud au cœur de savoir que personne ne lui en voulait. Ou du moins, que tout le monde lui avait pardonné sa folie. A présent, il n'avait pas prévu de retourner sur ses pas. La page était tournée depuis longtemps à présent. Son disque d'or trônait toujours sur la cheminée du salon familiale. il avait passé une soirée entière à écouter son album avec sa mère. Pour lui, tout ça ne comptait plus. Il était un simple prof de chant célibataire à présent. il avait abandonné les foules en délire et les projecteurs depuis bien longtemps, ce n'était pas pour faire marche arrière. Ses parents avaient compris, et avant de traverser à nouveau le pays pour retourner chez lui, il avait promis à sa mère de passer au moins une fois par ans. En attendant, c'était eux qui prendrait soin de la tombe de Lily, comme ils l'avaient toujours fait.

Il esquissa un sourire à l'annonce de la jeune femme. " Je comprends, mais bon, l'année prochaine tu ne sera pas enceinte si? " Lança t-il amusé, se permettant de la taquiner légèrement sans chercher à la blesser. Ceci dit, lorsqu'il appris qu'elle avait joué au paintball malgré sa grossesse, il fût plutôt surpris. il savait responsable. Savait-elle que le bébé aurait pu être mis en danger? Bien sûr qu'elle le savait...elle suivait des études de médecine. Il ne fit aucune réflexion à ce sujet et se contenta de la gratifié d'un sourire forcé. Il ne lui reprochait rien, seulement, il venait de réaliser une chose: Elle étudiait la médecine. Il le savait depuis le premier jour, mais n'avait jamais fait le rapprochement: Elle était sans doute apte à comprendre que quelque chose ne tournait ps rond chez lui. Et ça, c'était hors de question. Il se leva alors. " Je...Il faut que j'y aille ". Assura t-il alors subitement comme si partir maintenant changeait les choses. Peut-être se faisait-il des idées, mais il refusait de voir de l'inquiétude à ce sujet dans le regard de qui que ce soit.

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J'ignorais tout du passé de Sullivan. Je me doutais qu'il avait son histoire mais jamais je n'aurais pensé que c'était une ancienne célébrité comme je n'aurais jamais deviné qu'il était veuf. La seule que j'étais en mesure de savoir, c'était sa maladie.
Souriant volontiers à sa remarque, je haussais doucement les épaules.

"Qui sait de quoi demain sera fait. Jamais je n'aurais pensé me retrouver maman à 21 ans, et pourtant. Si j'ai la chance de faire ma vie, si tout est sérieux, et surtout si c'est raisonnable alors peut-être que si mais j'en doute très fortement, cependant !"

Fonder une famille était pour moi un rêve mais vu la chance que j'avais en amour, j'étais pour ainsi dire persuadée de ne jamais réaliser ce souhait. Je n'avais toutefois pas à me plaindre, j'avais mon fils. C'est vrai que je passais moins de temps que si j'étais en couple avec son père mais je m'y faisais parce que je savais que c'était pour son bien.
J'étais en train de penser à cela, regardant à tour de rôle Aaron et Sullivan quand ce dernier parla précipitamment de partir. Etrange de la part de quelqu'un qui était venu engager la conversation et tandis que celle-ci était maintenant bien lancée. Je le laissais cependant faire, le regardant avec étonnement et l'interrogeant machinalement.

"Quelque chose ne va pas ? Vous ne vous sentez pas bien ?"

Je faisais bien sûr allusion au problème que je lui avais détecté, je ne savais pas qu'il tenait à garder cette faiblesse secrète.

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Malgré son jeune âge, la jeune femme semblait avoir la tête sur les épaules. C'était essentiel lorsque l'on s'apprête à mener de front la vie de débauche qu'est censée être la vie étudiante, ainsi que le calme requis pour être mère. Sullivan la connaissait peu, mais il lui faisait confiance pour ça: elle saurait gérer. Et même si par moment elle en doutait, il était loin de nier le fait qu'elle saurait sans doute s'entourer. Lui avait refusé toute aide lorsqu'il avait appris le décès de Lily, et avec elle l'espoir de voir naître un enfant commun. Il était jeune à l'époque et plus il y repensait, plus il se disait que peut-être n'était il pas prêt à l'époque pour être père. " Fais attention tout de même, prends le temps de te poser avant de songer à en avoir un deuxième. Ce n'est qu'un conseil et je n'ai pas d'expérience dans le domaine mais...Tu devrais le suivre ". Assura t-il le plus sincèrement du monde.

Il mentait en partie. De l’expérience, il en avait. S'il n'était pas partie en tournée, laissant Lily et leur futur enfant seul dans ce pavillon, ils ne seraient jamais resté coincé dans les flamme. S'il avait travaillé à l'usine du coin comme tout le monde, rien de tout cela ne serait arrivé. Il n'avait pas su se poser à temps. Et cela lui avait coûté cher. Ses beaux-parents lui en avait longtemps voulu. Mais à présent, les vieilles rancœur s'étaient estompé avec le temps. Et lui même faisait face avec bien plus de maturité qu'auparavant. il avait vieillit, et avec lui tous les souvenirs.

Quoi qu'il en soit, il s'était subitement levé, annonçant son départ sans raison apparente. Et pourtant une raison, il y en avait bien une. " Si tout va bien ". Assura t-il finalement tout en se voulant rassurant. " Désolé de te laissée en plan, mais on se vois Lundi n'est-ce pas? ". Lança t-il un peu précipitamment avant de se diriger vers la porte qu'il avait empruntée pour entrer. Il y était presque parvenu lorsque deux élèves se pourchassant entrèrent en trombe. L'un deux asséna un violemment coup de paume dans la cage thoracique de Sullivan dans le but de l'écarter de son chemin comme s'il s'agissait d'une question de survie. Sans même s'arrêter, les deux étudiant traversèrent la pièce en vociférant l'un après l'autre, sortant par la porte du fond alors que Sullivan, le souffle coupé, avait posée sa main sur le mur pour ne pas tomber. Pris d'une quinte de tout, il peinait à faire entrer l'air dans ses poumons. S'il le chopait ce gamin....

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