KACY ↭ Out of my way, bitch.

Ce matin tu as envie de faire du sport, tu as besoin de te détendre, de respirer l’air pur du campus d'Harvard. Tu t’es donc rendu au stadium afin de te changer les idées, d’enfiler ta petite tenue de sport et de courir tout autour du stade. Tu as ensuite fait quelques étirements pour être sûre que tes muscles ne te fassent pas mal pour tes représentations de ce soir. Tu es encore une strip-teaseuse, tu sais que Jimmy n’aime pas ça et tu tentes de changer la situation mais c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Ton patron pense te détenir, il pense que tu es sa chose et qu’il peut abattre sur toi ses poings, comme bon lui semble. Depuis que tu as répliqué, il n’ose plus te toucher, cependant il sait que tu as terriblement besoin d’argent, il sait qu’il peut te détruire si tu tentes de partir. Cette situation instable t’inquiète, autant que Jimmy. Maintenant que tu es en couple avec lui, tu veux faire les choses bien car pour une fois, quelqu’un compte réellement pour toi. Ta séance de sport terminée, tu te diriges vers les vestiaires et tout en continuant de marcher, tu attrapes ton téléphone qui était dans ta poche. Il vient de sonner, quelqu’un t’a envoyé un message. C’est une photo, celle de Jimmy et de sa meilleure amie, Kacy, s’enlaçant. Un message est en dessous « Tu sais que Jimmy te trompe ? ». Tes yeux se ferment et tu as presque envie de broyer ton portable. Tu continues alors ta route et ranges ton smartphone dans ta poche. Alors que tu entres dans les vestiaires, coup du sort, tu vois Kacy passer en fasse de toi, dans le sens inverse. Sans la saluer, parce que vous vous connaissez, tu te contentes de passer près d’elle pour aller à ton casier. Tu en profites également pour lui donner un énorme coup d’épaule avant de continuer ta route, sans te retourner.

Normalement, je serais arrivée plus tôt. Mais j'avoue que ce matin, j'avais trouvé plus difficile de me lever. J'avais bossé sur un travail de médecine une bonne partie de la nuit. De toute façon, je n'avais pas de cours en avant-midi. J'avais donc tout mon temps. Après un petit déjeuner, je m'empressa de rassembler mes choses. Tout ce que j'aurais besoin pour aller m'entraîner et pour mes cours de l'après-midi. Comme ça, je n'aurais pas à revenir à mon appartement au courant de la journée. Ce matin, j'avais plutôt envie d'y aller doucement avec l'entraînement. Quelques longueurs dans la piscine serait parfait. Je partis en voiture jusqu'au complexe sportif, là où je me gara avant d'y entrer. Je me dirigea tout de suite vers le vestiaire. C'était assez calme à cette heure-ci puisque la plupart des étudiants étaient en cours. J'entra donc dans une cabine où j'enfila mon maillot de bain. Recouverte d'une serviette, je sortis en rangea ce dont je n'avais pas besoin dans un casier avant de me diriger vers la sortie du vestiaire. Je tombe sur Calliopéa, la nouvelle copine de Jimmy. Sans même me jeter un coup d'oeil, elle me bouscula d'un coup d'épaule. "Non, mais ça va!" m'exclamai-je en arrêtant mon chemin. Qu'est-ce qui lui prenait de me bousculer comme ça? Je sais bien que j'étais pas sa plus grande fan mais quand même. Je n'essayais tout de même pas de lui mettre des bâtons dans les roues.

Tu as envie de lui sauter au cou quand tu la vois dans cette pièce et pas de la bonne manière. Tu as envie de l’étriper car tu revois cette photo que tu viens de recevoir par SMS. Elle enlaçant un peu trop amoureusement Jimmy avec un sourire suffisant. Le mot en dessous a signé son arrêt de mort, l’évocation du mot tromper venait de te faire perdre le peu de contrôles que tu avais. Tu as donc décidé de passer à côté d’elle, l’air de rien et de littéralement lui foncer dessus, ou presque. Un simple coup d’épaule et tu continues ta route, c’est tout ce qu’elle mérite après tout cette fille. Tu souffles longuement alors que tu entends sa voix. Ton visage est fermé, tu as envie de lui foutre ton poing dans la gueule. Tu adoucis alors ton visage en quelques secondes puis tu te retournes vers elle, tes affaires dans les mains. « Oh pardon, je t’ai fait mal ? » Tu prends un faux air compatissant puis tu regardes ailleurs. Tu vaques à tes occupations en posant tes affaires sur le banc, puis tu ouvres ton casier afin d’attraper ton sac et ranger ta tenue. Un sourire accroché à tes lèvres, tu attends patiemment qu’elle réagisse.

Calliopéa fait quelques pas avant de se retourner dans ma direction. Un petit air compatissant sur le visage. Comme si elle pensait m'avoir avec ça. Elle me demanda si elle m'avait fait mal. J'allais quand même pas lui donner la satisfaction de lui dire oui. Elle n'attendit d'ailleurs pas ma réponse et retourna au casier. "Comme si ça pouvait te faire quelque chose." Elle en avait probablement rien à faire de me faire mal ou pas. Ce genre de fille n'avait de yeux que pour elle-même. Je pouvais pas croire que Jimmy pouvait éprouver quelque chose pour elle. C'était vraiment pas son genre normalement. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir qui plaisait tant à mon ami? Pas de la gentillesse ou de la courtoisie en tout cas. Parce que cette garce n'en avait définitivement pas.
J'allais continuer mon chemin jusqu'à la piscine quand je décida qu'il était temps de régler ça, une fois pour tout. Nouvelle année, nouvelle résolution. Pas question de me laisser faire par des garces dans son genre. Je m'approcha d'elle avant de dire: "J'peux savoir c'est quoi ton problème?" Je me demandais bien parce que j'avais jamais dit à Jimmy de la quitter ou quelque chose du genre. Je ne l'aimais pas, je l'avoue, mais je pouvais pas prendre la décision à la place de mon ami.

Tu n’es pas désolée, pas le moins du monde. Tu n’aimes pas spécialement Kacy et pourtant tu ne la déteste pas non plus, elle est juste insignifiante à tes yeux. Enfin ça s’était ce que tu ressentais avant de recevoir cette photo d’elle et Jimmy un peu trop proches. Alors oui, tu sais qu’ils sont inséparables et bien que cette relation te dérange au plus haut point, tu l’acceptes quand même car tu ne veux que le bonheur de Jimmy mais cette phrase sous la photo, elle te brûle les lèvres. Tu te contentes de hausser les épaules et d’attraper tes affaires au fond de ton casier, tu continues ta vie sans te soucier de la brune qui est proche de toi. Tu relèves la tête, innocente, vers elle, tout en continuant à ranger ta serviette dans ton sac. « Mon problème ? Voyons, je n’en ai aucun, toi par contre, il faudrait que tu arrêtes d’en causer. » Un sourire caustique sur les lèvres, tu fermes avec violence la fermeture de ton sac de sport et tu te relèves, croisant les bras contre ta poitrine, fière. « J’aimerais juste que tu arrêtes de te mêler de ce qui ne te regardes pas et que tu arrêtes de tournoyer autour de mon copain. » En tant qu’amie, tu peux l’accepter mais si elle compte planter ses griffes dans la chaire de Jimmy, elle aura de drôles de surprises.

Parfois, je trouvais que le hasard faisait très mal les choses. Surtout en ce moment. Pourquoi est-ce qu'il avait fallu que je tombe sur elle alors que j'allais sortir du vestiaire? Elle ne pouvait pas y entrer quelques minutes plus tard? Quand J,aurais été sortie et que je serais dans la piscine? Quoi qu'elle aurait peut-être tenté de me noyer au lieu de simplement me bousculer. J'aimais mieux ne pas y penser. EN fait, j'aurais également aimé mieux ne pas la croiser. Je lui avais strictement rien fait et comme une vraie garce, elle avait fait exprès de me foncer dedans. Quand je retourna vers elle pour savoir quel était son problème, elle m'assura n'en avoir aucun. Elle disait juste que je devais arrêter d'en causer. Mais de quoi est-ce qu'elle pouvait bien parler? Quel problème que j'avais causé? Inévitablement, elle me parla du fait que j'étais proche de Jimmy. Selon elle, je lui tournais autour. "C'est ce que tu penses? Que je tourne autour de Jimmy?" Manque de confiance envers ton petit copain, non? "Il serait tant que t'arrête de le voir comme ta propriété. Jimmy avait une vie avant toi et j'abandonnerai pas mon ami parce qu'il a eu le malheur de tomber amoureux de toi." Assez direct, oui. Mais j'en avais marre qu'on me prenne la tête pour des choses que je n'avais pas fait. Je ne tournais aucunement autour de Jimmy. Il était comme un frère pour moi.

Tu aurais pu l’esquiver, ne pas faire de vagues et ne pas passer ta haine et ta colère sur elle mais c’est plus fort que toi, tu ne peux pas t’empêcher de faire face au problème et d’ouvrir tes douces lèvres, ça c’est de famille, chez les Scorsese, on préfère crier que tout garder pour soi quitte à en venir aux mains. « Je ne pense pas, je constate. » Tu la regardes avec un air méprisant, douterait-elle de ta confiance envers Jimmy ? Tu lui fais confiance, tu lui confierais ta propre vie alors qu’à toi… tu ne te la confierais même pas. Tu l’aimes et malgré le fait que ce soit dur à avouer, tu ne veux pas te séparer de lui, que ça plaise à sa meilleure amie ou non. « Sache que je ne possède pas les gens comme un peu posséder un toutou et même s’il avait une vie avant, elle a légèrement changé puisque j’en fais partie donc soit gentille et reste à ta place. » Tu fronces les sourcils, elle veut faire la maline et la jouer plus garce que toi ? Elle ne risque pas d’y arriver.

Jimmy était un de mes meilleurs amis, un de mes plus vieux amis. Je lui avais déjà mentionné que je trouvais que Cassiopéa n'était pas la fille pour lui. Mais je n'avais rien fait de plus. Je n'allais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, de ce qui se passe entre eux. C'était son choix d'être avec elle. J'y pouvais rien au final, ne serait-ce qu'être là si mon ami avait besoin de moi. Cassiopéa semblait voir les choses autrement. Elle était absolument certaine que je tournais autour de son copain, que je lui voulais quelque chose. "Tu constates mal, ma chère." Comme si ça m'avait effleuré l'esprit une seule seconde de tourner autour de Jimmy. Ça faisait maintenant dix ans qu'on se connaissait et notre relation avait toujours été la même. Celle d'un frère et d'une soeur. On se chamaillait, on se taquinait mais on était toujours là l'un pour l'autre. L'étudiante devant moi ajouta qu'elle faisait maintenant partie de la vie du vice-président dunster et qu'à cause de ça, je devais reprendre la place qui me revenait. Selon elle, ça voulait dire le plus loin possible de son copain. "C'est ce que je fais." Ma place restait dans le cercle d'amis proche de Jimmy qu'elle le veule ou non. Elle allait devoir accepter ça.

Tu sais qu’elle ne t’aime pas mais elle ne peut rien y faire, tu aimes Jimmy et d’après ce que tu sais, il t’aime aussi. Tu n’es pas prête de le lâcher, même si sa meilleure-amie n’approuve pas votre relation et si par malheur, un jour, tu apprends qu’il te quitte à cause d’elle, Kacy risque de passer un mauvais quart d’heure. « Bien. » Tu hoches la tête et les épaules dans un regard condescendent puis tu retournes à tes affaires. Tu attrapes alors ton portable puis tu ressors le message que tu viens de recevoir contenant une photo qui te donnes envie de venir, ainsi qu’une phrase on ne peut plus claire. Tu t’approches alors de Kacy tout en lui tendant ton portable. « Si tu restes à ta place, je ne devrais plus recevoir de message dans ce genre dans ce cas. Dans le cas contraire, tu auras affaire à moi, j’espère que c’est clair. » Tu plantes ton regard dans le sien et tu la vois se décomposer, visiblement elle n’a pas eu connaissance de ce message, ou alors peut être que si et qu’elle joue parfaitement bien la comédie. Quoi qu’il en soit, tu récupères ton portable et tu tournes les talons pour retourner à tes occupations.

Elle partait avec ses menaces. S'il y avait bien une chose qui me faisait enragé, c'est quand je recevais des menaces que je ne méritais pas du tout. J'avais jamais rien fait de déplacer envers Jimmy. Notre relation était celle d'un frère et d'une soeur, rien de plus. Je voyais pas pourquoi elle mettait ça si gros. Elle se tourna vers son casier et revint vers moi avec son portable qu'elle me tendit. Visiblement, elle voulait me montrer quelque chose. Mon regard se posa sur l'écran où on voyait une photo de Jimmy et moi en train de se faire une caresse. Puis, en dessous, une phrase qui supposait que Jimmy la trompait avec moi. Je pouvais pas croire que des gens avaient autant de temps à perdre à essayer de gâcher la vie des autres plutôt que de s'occuper de la leur. Je reconnaissais le moment qui avait été capturé sur la photo. "Tout ce que je vois, c'est quelqu'un qui réconforte son ami le jour de l'anniversaire de décès de sa mère." Cette journée-là, comme j'avais l'habitude de le faire, je me rendais au cimetière de Boston pour déposer des fleurs sur une tombe qui n'en avait pas. Je ne pouvais pas les mettre sur celle de ma mère puisqu'elle se trouvait à Sao Paulo, Mais je savais que mon oncle s'en occupait. Une fois les fleurs déposées, j'avais été à la résidence où j'avais croisé Jimmy qui avait vite remarqué mes larmes. Fin de l'histoire. Il n'y avait rien eu de plus que ça.