(paris) I don't wanna know

16/10/2013

I don't wanna know
— with paris

Très honnêtement, je ne pensais pas que Paris viendrait me parler de tout ça. Du moins, pas aujourd'hui. Ça me parait pourtant logique : cette histoire est derrière nous maintenant, les gens se sont calmés et les pompiers ont déclarés officiellement que l'incendie était bien naturel et que ça n'était pas un acte criminel. Heureusement, parce que si ça avait été déclaré comme criminel, on aurait été les premiers accusés et là, ça aurait vraiment été la merde. Déjà que Cole nous a bien pourri la vie à moi mais surtout à Romy que j'ai croisé sur le campus hier et qui m'a raconté comme le Eliot avait été voir la police pour accuser la demoiselle des incendies. « Qu’est-ce qu’il t’a fait ? » Je soupire et j'hausse les épaules d'un air indifférent pour essayer de dédramatiser la chose : « Rien de.. grave, il m'a juste pris la tête sur le campus en Décembre, à m'accuser d'avoir cramé les maisons, de le harceler par sms et à essayer d'utiliser mon histoire avec Avery pour me déstabiliser. » Je soupire et je souris un peu, « Il était assez agressif mais je sais me défendre, j'ai été à bonne école », que je lui dis en souriant.

C'est un peu compliqué pour moi d'expliquer Nemesis, d'expliquer le pourquoi du comment mais j'essaie de le faire, du mieux que je peux. « Pour beaucoup, cela permet de retrouver un semblant de famille, de s’intégrer. Le système n’est pas parfait, j’en conviens mais tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier. A la Dunster House par exemple, on forme un bloc, on est une famille. On ne cherche pas à écraser les autres, on veut simplement se donner les moyens de se réaliser » J'hausse les épaules, « Peut-être mais.. pourquoi avoir besoin de se mettre une étiquette pour faire ça ? » Un groupe d'amis qu'on considère comme sa famille, on peut le faire sans pour autant être dans une maison et représenter un stéréotype qui donnerait aux gens des fausses idées sur nous. Je sais que Paris n'a pas inventé ce système et il n'a peut-être même jamais réfléchis à tout ça. « Tu es libre de ne pas intégrer de confrérie mais si je comprends bien, tu es partie en guerre contre ce système uniquement parce qu’on t’a saoulé avec ça ? » Je secoue la tête énergiquement, remontant ma queue de cheval en resserrant l'élastique dans mes cheveux, « Non non, ça n'a rien à voir. C'est.. c'est juste qui je suis. J'ai une forte personnalité et je suis.. j'ai toujours été anti-conformiste, pas conventionnelle.. » Faut pas tellement chercher à comprendre, je suis comme ça depuis que je suis petite au plus grand désespoir de mes parents parfois. « C'est juste qu'en tant que "simple étudiante", je vois d'un oeil extérieur tout ça. Et je vois bien que ces maisons vous mettent à l'écart, vous donne un statut très privilégier sur le campus mais également une étiquette dont vous ne vous rendez certainement pas compte puisque vous faîtes partie de cette petite bulle.. j'fais pas partie des confréries parce que je refuse qu'on me catalogue comme une intello ou une artiste ou une charmeuse ou ce que tu veux. » Je le regarde et je ris, « T'as déjà vu les films Divergente ? Bah c'est triste mais notre société actuelle ressemble exactement à ça. Tout le monde doit rentrer dans une case et avoir une étiquette pour être accepté par la société et accepté par un groupe de personne qui deviendra son cercle social. Et j'trouve ça triste. J'veux croire que je suis une Divergente. Qu'on l'est tous et qu'on doit arrêter de s'imposer tout ça pour être acceptés dans un groupe, dans la société. » Je n'avais jamais pensé au fait de comparer ça avec ces films et pourtant, ça colle complètement en fait. Même si c'est un peu plus extrême dans les films, la problématique est la même. Mais ce que je veux qu'il sache, c'est qu'on a réellement rien à voir avec l'incendie. Que je n'ai rien à voir avec l'incendie. « J’ai jamais pensé que vous étiez responsable de l’incendie… Je veux dire okay, on peut être contre les confréries mais sérieusement, il faut être de véritables psychopathes pour mettre des vies en danger » J'hoche la tête en silence, complètement d'accord avec ce qu'il vient de dire. « Si je te demande des noms, tu refuseras de me les donner n’est-ce pas ? Je veux dire, tu connais des Dunster qui jouent double jeu ? » Je me mords la lèvre en regardant droit devant moi et je secoue la tête, « Ecoute je ne te donnerai pas de nom ou autre parce que.. » Parce que je pense qu'il comprend. Ces gens sont pas forcément mes "amis amis", mais on a fait partie de ce club ensemble, on ne peut pas se moucharder comme ça. « Tout ce que je peux te dire, c'est que notre club a décidé de se dissoudre en Décembre. Donc les Dunsters qui sont actuellement à la Dunster House y sont forcément parce qu'ils s'y plaisent, sinon ils seraient partis une fois notre groupe dissous » Ca me paraît assez logique. Et je pense que de savoir que nous avons tout arrêté devrait le rassurer là-dessus aussi. Les Dunsters à la Dunster House sont là parce qu'ils aiment leur maison, pas pour les détruire ou leur nuire comme on a pu faire ces dernières années avec Nemesis.

Spoiler:

(Eowyn Clark)

It's not that complicated: you should stay in my good graces or I'll switch it up like that so fast 'cause no one's more amazin' at turnin' lovin' into hatred.

« Ce type est le plus grand parano de la Terre » soupira Paris. Il avait eu des échos sur le vice-président de la Eliot House et sa paranoïa avait visiblement atteint des sommets voire un point de non-retour. Dans le fond, Paris s’en foutait mais il n’acceptait qu’on puisse vouloir du mal à Holly. Elle avait le droit d’être contre les confréries, c’était même son plus grand droit. Après, Nemesis ne pouvait pas faire pire que les propres coups bas de certaines confréries entre elles. Prenez par exemple le conflit entre Mather et Eliot, par moment, cela frôlait la connerie congénitale. Une raison de plus pour que la Dunster reste neutre dans ce genre d’histoire. « J’espère bien que tu ne t’es pas laissée faire sinon ça voudrait dire qu’il faut vraiment qu’on revoie les bases » plaisante-t-il. Le Dunster avait l’air de prendre partie pour Holly mais ce n’était pas vraiment le cas. Elle avait certes le droit d’être contre mais il n’était pas d’accord avec elle. Sur ce point, leurs avis divergeaient complétement.

Néanmoins, il écoutait ses arguments. Certains faisaient mouches, d’autres non. « Tu ne pourras jamais empêcher les gens d’avoir des étiquettes. C’est limite dans la nature humaine que de classer les choses selon des critères bien spécifiques » dit-il en haussant les épaules. Paris avait fini par s’habituer. « A t’entendre, c’est mal d’appartenir à une communauté, à un groupe. Pour ma part, je ne pense pas comme toi. Je vois les confréries comme des lieux où des personnes partageant les mêmes centres d’intérêts, les mêmes buts, les même mentalités se retrouvent. Des lieux où ils peuvent sûrement bien plus s’exprimer que dans leur vie de tous les jours ou même au sein de leur propres familles. Je prends mon cas personnel : je viens d’une famille complétement dysfonctionnelle où j’étais le seul à avoir une ambition professionnelle ou je n’avais personne pour réellement me stimuler intellectuellement. J’ai trouvé cela à la Dunster. De l’extérieur, on peut peut-être perçu comme étant dans une bulle mais où est le mal ? Un groupe t’apporte une certaine dynamique, un soutien… Des fois, cela peut-être comme une seconde famille » répondit-il en parlant de sa propre expérience car il ne pouvait parler pour les autres. « Le monde est plein d’individualités… Les gens veulent être ensemble tout en ne supportant pas l’idée d’être en groupe. Regarde ces personnes qui passent leur soirée ensemble mais chacun le nez collé à leur smartphone… A l’heure actuelle, internet donne l’impression de réunir les gens, de leur offrir un sentiment d’appartenance mais dans le fond, t’es toujours tout seul comme un con devant ton ordinateur » reprit-il en haussant les épaules. « Je ne me vois pas comme un privilégié mais oui, j’aime l’idée d’appartenir à un groupe plutôt que d’être seul dans mon coin. Après, je suis de ton avis concernant certaines confréries. Par exemple, je ne partage pas les valeurs de la Eliot House. Pour moi, c’est limite une secte de gosses de riches. C’est pas ça l’esprit de confrérie mais bon, il faut de tous les goûts dans la nature » soupire-t-il.

Paris lui avait demandé des noms sans grand espoir. Cela le tuait un peu de savoir des Dunster malhonnêtes car il espérait vraiment redonner ses lettres de noblesse à sa maison. Il se battait pour cela avec Jimmy pour faire en sorte que la bonne ambiance revienne, que l’esprit d’équipe renaisse. Alors, l’idée qu’on veuille briser cela lui laissait un gout amer dans la bouche. « Je me doutais bien que tu ne pouvais pas me donner des noms. Tant pis, j’aurais au moins essayé » dit-il, fataliste. Il espérait vraiment qu’Holly disait vrai et que ceux qui étaient restés, l’avaient fait parce qu’ils se sentaient bien avec eux.

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©TOWNTROTTER.

16/10/2013

I don't wanna know
— with paris

« Ce type est le plus grand parano de la Terre » J'hoche énergiquement la tête : visiblement, Cole a la réputation d'avoir un sens de la paranoïa assez aigüe. Et je ne peux qu'être d'accord : le gars m'a accusé de l'avoir intimidé par sms alors que je ne le connaissais même pas avant qu'il vienne m'agresser en plein milieu du campus. Je sais seulement qu'il m'a aussi dans le collimateur parce que Victoria a du aller se plaindre à cause de ma relation avec Avery. Mais je ne m'excuserais pas à cause de ça. Avery est mon meilleur ami : ex mari aussi et notre relation est assez spéciale mais j'étais là avant elle, fuck quoi. « J’espère bien que tu ne t’es pas laissée faire sinon ça voudrait dire qu’il faut vraiment qu’on revoie les bases » Je souris en coin et je plie le bras comme pour montrer mes muscles, « Attends, non seulement j'ai de la répartie mais en plus j'ai eu un super prof de self défense. » Parce qu'il ne faut pas oublier qu'au début, Paris m'enseignait le self défense. Après les agressions qu'il y a eu sur le campus, j'avais un peu peur que ça arrive à nouveau et j'ai voulu apprendre à me défendre autrement qu'avec ma répartie. La conversation dévie sur les histoires de Nemesis et j'expose mon point de vue à Paris.

Ce qui est vraiment cool, c'est que je n'ai pas besoin de me mettre en colère contre lui : on peut discuter comme deux adultes sur un sujet pour lequel on est pas forcément d'accord et c'est super agréable de pouvoir faire ça. Le pire, c'est que je trouve que Paris a de très bons arguments et je l'écoute attentivement en hochant la tête doucement, attentive à ses paroles. « Je ne me vois pas comme un privilégié mais oui, j’aime l’idée d’appartenir à un groupe plutôt que d’être seul dans mon coin. Après, je suis de ton avis concernant certaines confréries. Par exemple, je ne partage pas les valeurs de la Eliot House. Pour moi, c’est limite une secte de gosses de riches. C’est pas ça l’esprit de confrérie mais bon, il faut de tous les goûts dans la nature » J'éclate de rire et j'hoche la tête de plus belle, « Oh mon dieu mais la Eliot House est celle que je déteste le plus tu sais. Si c'est tous des Cole, ça craint à mort. » Des Cole et des Victoria mais ça, j'vais me contenter de le penser. Inutile de déclarer la guerre à la copine de mon meilleur ami. « Je me doutais bien que tu ne pouvais pas me donner des noms. Tant pis, j’aurais au moins essayé » Je souris légèrement au Dunster et je pose ma main sur son épaule, « Tu sais j'ai énormément de défauts et j'en ai conscience, c'est pour ça que ma cote de popularité sur le campus n'a jamais été hyper haute. Mais le mensonge fait pas partie de mes défauts, tu peux me faire confiance quand je te dis que tes Dunsters sont dévoués à votre maison » Et même si certains ont peut-être fait partie de Némésis, s'ils sont restés c'est qu'ils se sont rendus compte qu'ils se sont trompés car ils se sentent bien là-bas. C'est ce qui est arrivé à Lincoln avec la Winthrop House après tout. Je souris légèrement et je me remets à courir, parce qu'on était là pour ça à l'origine.

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(Eowyn Clark)

It's not that complicated: you should stay in my good graces or I'll switch it up like that so fast 'cause no one's more amazin' at turnin' lovin' into hatred.

Paris espérait quand même que ce Cole n’allait pas continuer à emmerder Holly car il serait du genre à ruer dans les brancards. Elle avait le droit de ne pas être pour les confréries, d’avoir des idées autres. C’était ce qui faisait que le monde tournait : tout le monde n’agissait pas comme un mouton. Il appréciait cela. La seule chose qu’il espérait, c’est que ses Dunster étaient honnêtes agissaient dans pour le bien de leur confrérie. Après tout, quel était l’intérêt d’intégrer une communauté pour la détruire de l’intérieur ? Si vous aimiez pas les choux Bruxelles, vous n’allez pas non plus foutre des pesticides sur toutes les cultures de ce légume ?! Pour l’étudiant, Nemesis était quelque chose d’incompréhensible. Il respectait l’opinion de Holly et de ces anciens membres mais il n’acceptait pas l’idée qu’on puisse vouloir nuire à des personnes qui eux, apprécient de se retrouver entre personnes partageant les mêmes idées, les mêmes passions ou mode de vie. Chacun avait le droit de vivre en harmonie sur le campus. « S’ils sont tous comme lui, je crains le pire… » avoue-t-il avec un sourire en coin. Il ne connaissait pas vraiment ce gars mais il avait un gros défaut : avoir fait souffrir Kyla, sa partenaire de danse. Or, rien que pour cela, il savait qu’il ne pourrait jamais être ami avec lui. De tout de manière, ce n’était pas son genre de fréquenter la haute société. Paris venait d’un milieu pauvre voire modeste, il serait capable d’en coller une à quelqu’un qui aurait l’audace de le prendre de haut. « Merci… Je veux dire, d’avoir été honnête avec moi » la remercia-t-il sérieusement. Elle aurait pu s’enfuir, ne pas répondre à ses questions mais elle avait fait tout le contraire, débattant même avec lui sur la question. Rien que pour cela, il voulait lui faire confiance concernant ces fameux Dunster. « Ma dernière année à Harvard… j’ai envie qu’elle se termine en beauté et non en chasse aux sorcières donc allez, on se bouge, on a tes kilos en trop à faire disparaitre » la taquina-t-il en reprenant la course avec elle. Au moins, maintenant, il était beaucoup plus serein.

TOPIC CLOS.

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