Oublie l'idée de m'oublier. ✻ ASHLEIGH

Peu importe les problèmes de santé. Peu importe les dommages que la fumée peut provoquer. Il n'en a rien à faire. Il n'en a jamais rien eu à foutre. De sa santé, des marques physiques. C'est juste les autres, ceux qui sont au courant, ceux qui diront qu'il est idiot. Un souvenir de ses parents, le prévenant contre les différents risques liés à cette déficience. Des restes d'images se plaçant en arrière plan dès que l'occasion s'est présentée. Parce que oui, ne croyez pas que l'élite n'est pas contaminé par les drogues. Personne n'assume. Monde d'hypocrites. J'ai pas proposé l'option de te barrer encore une fois Sourit, continue son chemin. Tu te défiles ? Pas cette fois. Demandez lui pourquoi ce choix, vous aurez droit au silence. Incapable de savoir. Curiosité, on dira. Mais Ashleigh ne l'interrogera pas. Elle se fiche des risques, et c'est ce qui, à ce jour, ravit l'anglais. « T'en as peur ? » Il le voit, dans sa rapidité d'action, qu'elle n'a absolument pas confiance en lui. Elle envisage le scénario de la fuite, loin de s'imaginer les pensées de l'homme. « On va pas enfumer le bar. » Et il se fiche de ceux qui avaient leur clope en bouche ou ceux qui roulaient leur joint sans le souci des regards. Y a qu'Ashleigh qui peut le voir.

Quand il se lève pour se diriger vers la sortie, tu penses tout de suite qu'il se barre à nouveau, comme ça. Et il est pas question qu'il te fasse le coup une seconde fois. Tu le suis donc en lui demandant s'il se défile vu que t'as cette impression qu'il ne va faire aucun de tes défis lancés. Tu te trompes, il compte bien en réaliser un en fait, celui de la fumette. Etonnant quand il a d'autres choix bien moins dangereux pour lui. Agréablement surprise tu le suis dehors du bar et tu choppes un petit sachet en plastique transparent -dans ton sac- qui contient le nécessaire pour vous faire un joint. Des feuilles à roulées, ton briquet, tu commences à effriter la barre de joint, formant des petites boulettes à mettre dans la roulé. Concentrée, tu t'adresses tout de même à Antwan, curieuse. T'as jamais essayé jusqu'à présent ? Genre c'est vraiment sa première fois ? Si oui, ça te fera plaisir que ce soit avec toi. Que tu sois celle avec qui il franchit la ligne, depuis le temps que tu cherches à lui faire quitter les rayes du train, le faire dévier de son code, de ses valeurs, c'est que ce soir c'est un bon début. Quelques minutes plus tard, tu lèches la feuille avec ta langue, tu enroules le tout, porte le joint à tes lèvres, l'allumes et tires une première latte dessus. Sans attendre, tu lui tends tout de suite pour qu'il teste à son tour. Tu le quittes pas du regard, pour le voir en pleine action.

Wayans rentre ses mains dans les poches de sa veste, observe demoiselle. Elle sort c’qu’il faut. Toutes les pièces détachées. Et elle emboite. Simplement. C’est presque beau d’voir la chose se former. Ta mort entre les mains, et tu choisis de la prendre ou non. Maitre de ton avenir. Maitre de tes poumons. Les miens vont souffrir, j’le sais, j’suis pas un d’ces idiots inconscients qui veulent se donner un style. Plutôt l’idiot conscient, qui cède à c’qu’il n’a jamais pu avoir. Qui veut oublier, l’espace d’un instant, les règles de son monde. Tu allumes le briquet. Ça s’voit que t’as l’habitude. « Nan. J’te dis j’ai d’l’asthme. Puis dans mon monde, si tu touches à ça, tu deviens un monstre. » C’est une des raisons pour laquelle Wayans a toujours eu du mal à accepter les aptitudes de drogué de son propre frère. Il a mis des années avant de comprendre les effets positifs. Et aujourd’hui, ce soir, il va les ressentir. J’attrape le joint, j’t’imite. Et j’crache tout direct. Y a rien qui rentre. J’suis novice, ne m’en veux pas. Puis y a ce gout dans ma bouche, cette horreur qui devrait m’empêcher de recommencer le délit. Sauf que j’le ramène à mes lèvres et j’en tire une plus grosse taffe. Ça rentre cette fois. Malgré moi. Y a trop de fumée d’un coup. Pas habitué à ce que ce corps étranger pénètre mes poumons. J’tousse. J’te rend ton déchet, j’me tourne, et j’laisse cette quinte de toux s’exprimer. « Putain, c’que je dois être pitoyable. » Rire nerveux. Il se retourne vers celle qui a l’habitude. Satisfait madame ? Pas moi. Je veux le reprendre ton joint, et accentuer le mal de tête qui s’enflamme. Sauf que j’te l’vole pas, j’te laisse en prendre plusieurs bouffées. « T’es dépendante ? »