I will not desert you now × Carter

« Parce que tu peux voir le futur ? » Ouais fallait pas abuser, c'était pas parce que t'avais souffert une fois que ça allait tout le temps être le cas. C'était vrai que j'aimais pas trop Roman pour ce qu'il t'avais fait mais s'il était capable de te rendre heureuse alors je devrais être capable de faire un effort. Et on parlait de moi là. Si j'étais capable de voir le bien en quelqu'un alors tu l'étais aussi. Ilhan le pessimiste, le queutard, le connard. Tout ça tu savais que c'était faux, que ce n'était qu'une apparence. Avec toi je n'avais pas besoin de faire semblant parce que t'avais su voir le gosse effrayé qui était en moi. « Tu m'connais Carter, je suis pas du genre à croire en l'amour mais s'il y a bien quelqu'un qui peut me faire changer d'avis c'est toi. Si Roman t'a aimé, s'il t'aime toujours alors tu dois vous accorder une autre chance. Je sais que tu souffres, je te connais mais te laisse pas abattre. Tu sais combien ça a été dur pour moi de te laisser partir ? Mais j'savais qu'il fallait qu'on rompe parce que t'en aimais un autre. Alors, même si je t'ai rendu heureuse comme t'a dit, on a rompu. A cause de Roman, parce qu'il est le mec qu'il te faut. Ou peut être pas. Mais on ne le saura pas si tu ne lui laisses pas de seconde chance. » Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Carter. Voilà ce qu'il se passait. Elle était triste. Mes yeux plongés dans les siens, je saisissais sa main posée sur ma joue pour y déposer un baiser. Chaste, tendre, comme pour lui insuffler de l'énergie. « T'as pas besoin de lui pour vivre, t'es une femme forte mais s'il peut te rendre heureuse alors je ferais tout pour que tu changes d'avis ». Et quand je disais tout, je le pensais. Je serais capable d'aller sonner chez lui là tout de suite pour le saouler pendant deux heures pour qu'il te laisse une autre chance. Peu importe si je risque de me prendre un coup. Pour toi Carter. Parce que t'as su me redonner dans l'espoir quand tout me semblait perdu. « Je veux pas que tu pleures pour lui, l'amour c'est de la merde ça j'en suis sûr mais tout le monde en a besoin, même toi. » Alors laisse toi faire. Laisse le t'emmener au paradis. « Même moi. » Je l'avouais enfin, j'avais besoin d'amour, peut-être même de Billie. J'en savais rien en fait, je savais pas ce qu'elle était pour moi, hésitant à accepter la proposition de Carter. Arriverais-je à bien me comporter ? Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas été bon ou même gentil envers une femme. Enfin, une femme que je considérais comme une plausible petite amie. La dernière était Carter et regardez comment ça s'est terminé. « Et pour Billie j'en sais rien. Je pensais aller la voir au mcdo, attendre qu'elle finisse de travailler pour qu'on puisse parler mais je sais pas... » Détournant le regard, je commandais une autre bière, comme si le peu d'alcool qu'il y avait dedans pourrait m'aider à avouer l'inavouable. « J'ai peur Carter ». Aide moi. Donne moi du courage, celui que j'ai perdu quand tout le monde m'a laissé.

« Je suis restée quatre mois avec lui et on a fait que de souffrir, on souffre encore. Et même si tu dis qu’il m’aime encore, ce n’est pas une solution de se faire souffrir comme ça. Je n’ai pas envie de lui faire du mal. » Tu étais capable de supporter la douleur toi, tu pouvais supporter toute cette douleur que tu allais vivre, tu étais assez forte et lui aussi, enfin peut-être tu n’en savais trop rien. Il était malade, tu n’avais pas ça à lui donner en plus, tu n’avais pas envie qu’il se rende encore plus malade pour toi, à cause de toi. Il devait faire attention à sa santé avant tout, même avant toi. « Tu sais quoi Ilhan ? Tu m’énerves et je te déteste parce que tu as raison, totalement raison. Mais pour une fois, c’est moi qui ai peur, j’ai totalement peur sur le coup. Parce que je ne sais pas ce qui pourrait se passer encore une fois, je sais que je prendrais encore une fois sur moi face à ce qui pourrait se passer, mais je n’ai pas envie de finir briser et je n’ai pas envie qu’il se force quand il apprendra pour ma grossesse. » D’où ce mensonge, d’où toutes ses choses que tu as été capable de faire. Tu ne voulais pas qu’il se retrouve du jour au lendemain père alors qu’il ne le souhaitait pas, vous n’aviez jamais parlé d’une telle chose et heureusement parce que tu n’aurais pas été mentalement prête à une telle chose. Tu finis par descendre de ton tabouret pour entourer tes bras autour de son cou pour rester proche de lui, tu enfonçais ta tête dans son cou tout en respirant son odeur. Putain, tu te demandais pourquoi tu avais une telle chance ? Pourquoi cet homme que tu avais blessé était encore proche de toi et voulait juste ton bonheur dans le fond. Tu posas ta bouche sur son cou, tendrement, avant de te détacher de lui pour lui prendre la main tout en allant vers la sortie, tu avais une idée derrière la tête. « L’amour ça craint c’est clair. » Tu ne pouvais pas dire l’inverse avec ce que tu étais capable de vivre, tu ne pouvais pas dire l’inverse. Tu poussas la porte pour aller en direction de ta voiture pour rentrer dans ton duplex. « Au macdo ? Il faudra faire un peu mieux que ça pour que tu te fasses pardonner de ce que tu as été capable de faire. » Tu souris en coin avant de conduire en direction de ton appartement, il devait bel et bien se rendre compte que si ça avait marché entre vous, cela allait être possible avec Billie, de toute manière tu serais là pour lui quoi qu’il arrive. « Tu as peur de quoi ? Puis tu sais que je serais là quoi qu’il arrive pour toi, parce que je te connais et je la connais aussi. Je pense réellement qu’une belle histoire serait possible entre vous. » Après quelques minutes, tu sortis de la voiture pour aller dans ton duplex, tu ouvris la porte tout en ayant la main de ton ex dans la tienne. Tu allas vers la chambre de Billie sans aucune gêne et honte, elle ne serait pas au courant quoi qu’il arrive. « Tu vois c’est une fille comme les autres, c’est…C’est Billie quoi. Tu ne devrais pas avoir peur parce que c’est un ange, ce bout de femme. On est différentes elle et moi, mais pourtant, tu n’as qu’à agir comme quand c’était moi et je sais que ça marchera. Tu dois arrêter de te donner un rôle, un rôle qui ne te va absolument pas. »

Au fond on avait quelques points communs toi et moi, on avait peur. Peur de souffrir, peur de ce que l'amour pouvait nous faire. Et tu l'avouais enfin. Et je ne savais pas quoi te dire pour te réconforter parce que moi non plus je ne savais pas ce qui allait se passer entre vous deux. Etait-il seulement de passage dans ta vie ou serait-il celui qui te comblerait jusqu'à la fin ? D'un côté j'avais envie de te dire de foncer, de me laisser dans ce bar pour aller le voir et lui dire toute la vérité, de l'autre j'avais peur que ce soit une erreur, qu'il te dise de dégager et, en plus, j'avais besoin de toi. Mais l'égoïsme m'était interdit quand il s'agissait de toi. Puis finalement je me taisais parce qu'il n'y avait rien à dire. Mes bras entouraient ta taille tandis que tu déposais un baiser dans mon cou. Bon sang je t'aimais Carter et je voulais que tu sois heureuse. Et ce n'était pas en fuyant que tu le seras. « Tu dois.. » Mais je n'ai pas le temps de finir, tu me prends par la main et m'emmène je ne sais où. « On va où là ? » Chez Roman ? Avais-tu compris mes intentions avant même que je t'en parle ? Sûrement pas, tu semblais trop enjouée, pas effrayée du tout. « Si j'ai agis comme un connard une fois qu'est ce qui m'empêcherait de le refaire ? » Ouais c'était la question majeure que je me posais. Celle dont la réponse me faisait peur. Que rien ne me retienne de faire du mal à Billie, à ta meilleure amie. Tu devrais le comprendre toi qui souffres à cause de l'amour. Tu ne devrais pas vouloir ça pour ta meilleure amie, il y a tellement de mecs meilleurs que moi dans le monde. « Non justement c'est pas une fille comme les autres et c'est ça qui me fait peur. Si elle était... ordinaire, elle n'aurait pas attiré mon attention. Qu'est-ce que t'attends de moi Carter ? Qu'est ce que je suis supposé faire devant une porte hein ? Tu sais ce que ça fait de souffrir par amour et je veux pas, je peux pas. Si ça foire je... » Tournant la tête vers la porte, je sentais le stress monter, l'appréhension venir. Les mains moites, le cœur battant à cent à l'heure, je n'avais qu'une envie : repartir en courant. Où était passé le Ilhan sûr de lui et arrogant ? Il était parti se cacher dans le placard, comme un gosse. « Je serais détruit Carter ». Autant la prévenir, il y avait des risques et je n'étais pas prêt à les prendre par peur de finir déçu. « Tu devrais laisser tomber et aller voir Roman, lui il a besoin de toi et je sais que tu crèves d'envie d'être avec lui. Sérieusement ça va aller pour moi, je te jure. » Posant une main sur sa joue, je la caressais avec le pouce. « T'as pas à avoir peur, si ça foire tu t'en remettras mais il y a de grandes chances que ça marche alors vas y fonce, je me débrouillerais ! »  

Tu continuas d’avancer, n’indiquant clairement pas au jeune homme où tu avais l’intention d’aller. Il faisait en sorte de voir Billie comme quelqu’un qu’il ne pouvait pas atteindre alors que pas du tout, s’il avait été capable de t’atteindre toi, d’être un homme plus qu’adorable en ta compagnie, il pouvait aussi l’être avec elle. Tu devais juste lui montrer qu’il n’avait pas besoin d’avoir peur de ta meilleure amie, qu’elle était pas plus compliqué que toi, qu’il ne devait pas s’empêcher de souffrir, d’être le même homme qu’il était quand il était en ta compagnie. « Ta tête, ta tête doit t’empêcher de le faire. Ou simplement demande toi pourquoi tu ne l’étais pas avec moi et pourquoi tu l’es avec elle ? Pourquoi avec moi les choses te paraissent si simple alors qu’avec elle tu as autant besoin de tous gâcher ? » Tu devais le faire réfléchir, tu avais envie qu’il remarque qu’il n’avait pas besoin de faire tout ça, sauf s’il voulait autant gâcher son bonheur et tu aurais du mal à accepter une telle chose. Tu ne voulais pas le voir malheureux, tu refusais une telle chose parce que l’homme que tu connaissais était un homme qui se devait d’être heureux et qui sera capable de faire le bonheur d’une femme, en l’occurrence de ta meilleure amie. Tu n’étais clairement pas prête à laisser tomber cette chose, tu ne pouvais pas parce que tu avais envie de voir ses deux personnes qui comptaient beaucoup pour toi heureux, plus que ça si c’était possible. « Regarde-moi. » Tu posas ses deux mains sur ses joues pour faire en sorte que vous deux regards se croisent, pour que tes yeux se plongent dans les siens tout en prenant la parole alors que tu caressais tendrement ses joues. « Tu ne peux pas t’arrêter de vivre parce que tu as peur tu comprends ? Tu ne peux pas t’empêcher de vivre une belle histoire parce que tu sais que l’amour peut faire du mal. Tu ne peux pas partir négatif sinon tu seras toujours comme ça et je refuse que tu vives comme cela. » Tu passas ta langue sur tes lèvres avant de reprendre à parler, à lui parler comme il se devait pour qu’il arrête d’avoir peur, qu’il arrête de se prendre autant la parole. « Billie peut être ta plus belle histoire, elle peut être celle qui panse ton cœur de moi, des autres femmes qui ont pu te faire du mal dans le passé. Elle peut être la femme de ta vie, j’en suis sûre. » Tu continuas de sourire essayant comme tu pouvais de le rassurer, de faire en sorte qu’il arrête d’avoir peur. « T’es pas un connard, si tu arrives à faire en sorte qu’elle te connaisse comme je te connais, elle verra en toi juste l’homme que tu es et oubliera clairement ce que tu as pu faire. » Tu continuas de caresser sa peau avant de lever les yeux au ciel ne pouvant pas faire autrement. « Tu sais quoi ? On s’en fiche de Roman, on s’en fiche de mon bonheur et de tout le reste. On ne parle pas de moi actuellement, on parle de toi. » C’était ton bonheur avant le mien, c’était toi et ensuite j’essaierais de prendre ma vie en main. Tu pris sa main avant d’ouvrir la porte pour le faire rentrer dans la chambre de ta meilleure amie. « Tu sais comme je suis et regarde, elle est comme moi. Un peu plus bordélique certes, mais c’est une fille comme les autres qui a quelque chose en plus et qui fais en sorte qu’elle soit encore plus attirante pour toi. C’est une fille comme une autre sinon, elle est comme moi. Arrête d’avoir peur, tu m’as donnés cette chance, fais pareil avec elle. » Tu plongeas ton regard dans le sien essayant réellement de lui faire comprendre les bonnes choses.

Elle me disait que ma tête devait m'empêcher de tout faire foirer. Ce qu'ell ne comprenait pas était, qu'avec Billie, je n'arrivais pas à réfléchir, à me raisonner. Quand l'amour arrivait, la raison disparaissait. Et, le pire dans tout ça, c'était que je redemandais à la voir, à redevenir un crétin quand elle m'accordait son attention. Comme la dernière fois. Comme quand on s'était embrassés et qu'elle m'avait dit ne pas vouloir aller plus loin avec moi. Légèrement alcoolisé, j'étais reparti sans rien dire de plus. Chose qu'elle n'avait pas mérité. Normalement, dans ces cas là, je tournais la page et passais à une autre femme. Mais Billie m'obsédait. L'étudiante avait un truc en plus que je n'expliquais pas. Lorsque je l'imaginais avec un autre homme, mon cœur s'emballait, mon pouls s'accélérait et je grinçais des dents, faisant tout mon possible pour ne pas m'énerver. « Carter.. » Ne la regarde pas Ilhan sinon tu replongeras. Trop tard, elle avait saisi mon visage dans ses mains afin que nos regards se croisent. Et elle commença à me bercer avec ses mots comme elle savait si bien le faire. Mon cœur ralentissait à nouveau et un sourire se dessinait presque sur mon visage. Comment tu faisais ça Carter ? Comment t'arrivais à me comprendre aussi bien ? A me dire exactement ce que j'avais besoin d'entendre ? Le problème c'est que j'ai fait fuir la femme de ma vie, comme tu l'as si bien appelé. Je l'ai planté à une fête pour aller coucher avec une autre femme, pauvre gosse que j'étais. Automatiquement, voulant changer de sujet, je te parlais de Roman. Parce que ce que tu venais de décrire tu le vivais aussi. T'avais peur toi aussi, peur de lui, de ce que l'amour pouvait te faire. Roman te détruisait et je détruisais Billie. Les hommes étaient tous des connards apparemment. « T'es au courant que tu devrais appliquer tes propres conseils ? » rétorquais-je, un sourire aux lèvres en regardant la chambre de Billie. Ouais bon elle était un peu bordélique comme disait Carter mais ça avait son charme. Puis, ce ne serait jamais pire que chez moi. « J'irais voir Billie puisque tu insistes, je m'expliquerais avec elle mais à une seule condition ». Refermant doucement la porte de la chambre de Billie, j'humectais mes lèvres, cherchant comment expliquer ma condition. « Tu devras laisser une autre chance à Roman. Mais seulement si tu l'aimes encore. T'as peur toi aussi, t'es effrayée de ce qu'il pourrait te faire, de ce que tu pourrais lui faire mais il faut que t'arrêtes. Je fais un effort et t'en fais un ok ? » Puis, comme un gamin de deux ans, je te tends la main pour que tu la serres. Allez, deal Carter.

Tu ne voulais pas voir deux personnes qui étaient importantes dans ta vie souffrir, surtout bêtement. Tu savais qu’Ilhan se cachait derrière une carapace, rejetant toutes les personnes qui essayaient de le connaître, d’avoir une quelconque importance dans sa vie. Sauf toi, tu ne savais même pas pourquoi, même pas comment il avait pu te faire rentrer aussi simplement dans ta vie. Tu n’avais pas vécue tout ce que la brune était en train de vivre avec cet homme, c’était bien la raison de toutes ses questions dans ta tête. Il ne pouvait pas rester malheur à cause de ses anciennes histoires, il ne pouvait pas fermer la porte à une femme aussi bien que Billie. Tu ne disais pas seulement ça parce qu’elle était ta meilleure amie, mais tu le pensais. Tu pensais réellement que les deux jeunes pourraient formés un couple digne de ce nom et qu’elle pourrait apprendre à le connaître, comme tu le connaissais, peut-être même mieux. Elle pourrait même le rendre heureux, chose que tu n’avais pas su faire sachant que ton cœur avait toujours appartenu à un autre durant votre relation. Mais en tout cas, lui t’avait rendue heureuse et si tu n’avais pas était amoureuse de Roman, tu aurais pu avoir de réel et fort sentiment pour l’homme qui était en face de toi. « Je sais sauf que j’ai décidée que ma vie était plus excitante quand je ne m’écoutais pas. Mais ce n’est pas une raison pour que tu ne m’écoutes pas, c’est clair ? » Tu étais un peu ce genre de personne qui donnait les bons conseils, mais sans jamais les suivre. Tu ne savais pas gérer ta vie, ce n’était pas un secret, pour personne. Mais tu le vivais bien, tu avais peut-être besoin de toutes ses choses pour connaître enfin le bonheur et sûrement dans les bras d’un autre homme que le père de ton enfant. Tu n’en savais rien du tout. Tu finis par lever les yeux au ciel face à ce que tu entendais, clairement pas surprise de la part du jeune homme. Tu croisas les bras devant ta poitrine, montrant clairement que tu n’étais pas heureuse d’entendre une telle chose sortir de sa bouche. « Sache que je te déteste peut-être autant que tu es important dans ma vie. » Tu souris en coin, bien sûr que tu n’allais pas être contente sachant que tu avais plus que peur de donner cette seconde chance, enfin plus que deuxième pour être honnête. « D’accord, mais si je suis malheureuse encore une fois, j’espère que tu auras cette chose sur la conscience mon petit. » Tu souris en coin avant de tendre ta main pour serrer celle de ton ex, celle de ton ami pour mettre fin à cette condition. Tu serais prête à beaucoup de choses pour le bonheur de ta meilleure amie et d’Ilhan.