TAMCHIOR → things we lost in the fire

things we lost in the fire
— with tamchior  

Livraison à domicile, tu parles. Je devais certainement être maudite parce que pour toutes les fois où j'ai commandé ici pour me faire livrer chez moi, le coursier s'est toujours perdu, n'a pas trouvé l'adresse ou que sais-je. A chaque fois. J'ai juste décidé de changer mes habitudes et de me déplacer. Je commande et prends à emporter, parce qu'un bon steak oui, manger gras évidemment, mais que chez moi. Je mange pas très proprement, et puis la nourriture c'est sacré. J'avais aussi des épisodes de série à finir, franchement j'ai pas le temps de tout ça, de m'arrêter ici, manger à une table.. et puis seule en plus. Je serais capable car le plus beau rendez-vous c'est d'être en tête-à-tête avec son repas mais ce soir j'avais pas envie. Je fais la queue, attends patiemment mon tour. Je commande, emporte mon repas qui sent déjà divinement bon et me dirige vers la sortie. Là, coup d'épaule avec un inconnu. Ah non mais non, me déboîte pas l'épaule maintenant. Les yeux se lève, le sourire devient amusée. Me dit pas que c'est toi.. c'est impossible. Mes yeux se plisse, essaie de voir des possibles différences. C'était y a si longtemps. "Heureusement que mon sac s'est pas renversé, j't'en aurais voulu à vie sinon." pourtant, c'est tout ce qui sort. Cet air taquin qu'elle sait bien faire. On entends que c'est de la bêtise mais il y a un fond de vérité.

Les temps étaient durs pour le jeune homme. Il y avait le froid de l'hiver, les longues journée d'internat, les cours à la fac.. Puis parallèlement, sa meilleure amie qui ne voulait plus lui adresser la parole, l'ambiance tendue avec ses deux amies proches Quincy, … Lui qui n'aimait pas les problèmes sociaux de ce genre, il commençait à les attirer plutôt bien. Aussi, c'est pour cela qu'il voulait se simplifier la vie et cela passait par ne pas faire la cuisine et s'acheter à manger à l'extérieur. Son plat thaï à emporter en main, il sortit du restaurant bondé, se frayant difficilement un chemin vers l'extérieur. Lorsqu'il sentit enfin le vent frais sur sa peau, il entra en collision avec une personne qui ne manqua pas de lui couper le souffle sur le coup. OUCH.. « Excusez-moi. » fit-il machinalement, sans prendre réellement le temps de voir qui il s'agissait. Du moment qu'elle n'était pas blessée. Il aurait pu en rester là, et repartir tout aussi vite, mais l'inconnue s'adressa à lui comme si elle le connaissait bien. Melchior tourna donc la tête vers elle, plissant légèrement le regard pour mieux apprécier les traits du visage et reconnaître... « Tamsin ? » Une vague d'image, de souvenir refaisaient surface. C'était elle, il en était certain. Jamais il n'aurait pu oublier son visage, ce soupçon d'arrogance à sa façon de parler qui l'avait toujours rendue aussi attirante. Un sourire s'empara de ses lèvres. « C'est toi ? Qu'est-ce que.. Qu'est-ce que tu fait ici ? Je veux dire ça doit bien faire... Une éternité depuis... » Il essaya de réfléchir vite afin de poursuivre sa phrase, mais il en perdait les mots. Oui, il eut du mal à trouver ses mots tellement la surprise fut grande. Passant une main sur son front, comme cela allait l'aider à remettre un peu d'ordre dans le flot de pensée qui l'avait envahi.

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« Excusez-moi. » souris en l'entendant. Oui, il s'excuse, c'est normal. Sa carrure est plus imposante, si l'un de nous doit être blessé de cette rencontre c'est moi, pas lui. Physiquement parlant, je veux dire. Ses yeux se plissent à ma remarque, mon sourire s'élargie. Je vois très bien dans ses yeux qu'il cherche pour finalement me reconnaître. « Tamsin ? » Sincèrement, je me sens Beyonce, là. « C'est toi ? Qu'est-ce que.. Qu'est-ce que tu fait ici ? Je veux dire ça doit bien faire... Une éternité depuis... » je rigole un peu et hoche la tête, "J'suis juste venue me chercher à manger, " relève un peu le sac, accompagnant de son geste la parole, "la flemme de faire à manger, la dure vie d'étudiante." le sourire est large, parce que la surprise l'est tout autant. T'aurais pu me manquer, Melchior. Réellement, parce que malgré tout ce temps je ne t'ai toujours pas oublié. On s'amusait bien, ensemble, et ça fait du bien de croiser quelqu'un d'avant. J'ai toujours été légère avec lui, on a toujours rigolé ensemble. Je suppose que le temps a fait des ravages depuis mais lui reste inchangé. Regarde le sac de son ancien ami, amant, appelez-le comme bon vous semble. "Oh wow c'est un super choix que t'a fais, ce thaï est le meilleur de la ville !" pas le plus près de chez moi cela dit mais l'un des meilleurs sans faute. Quitter Tamsin y a quelques années c'est comme ne pas l'avoir vu depuis trois jours. Le naturel sur son fidèle destrier, certainement.

Quelle était la probabilité pour qu'il bouscule Tamsin en cette soirée à Cambridge. Il n'était pas un pro en maths, mais il devinait que les chances étaient minces, très minces. Alors oui, il était surpris, et il n'avait pas réellement eu le temps d'encaisser qu'un large sourire étira ses lèvres tandis que l'information remontait à son cerveau. Elle était toujours aussi mignonne qu'il y a quelques années. Mais en plus... femme, enfin voyez ce que je veux dire. Elle était sortie acheter elle aussi à emporter, et il sourit en signe de compassion. « Ouais je comprends ce que c'est. » acquiesça t-il en riant doucement. La dure vie d'étudiant oui. Lui-même en ce moment, si on venait toquer à sa porte et checker le réfrigérateur, on y verrait les plats préparés les uns sur les autres. Tamsin commente le restaurant qu'il a visité, qu'elle avait l'air de connaître. Il souleva son sac de nourriture, comme pour vérifier lui-même qu'il avait bien acheter thaï ce soir. « Je t'en donnerai des nouvelles alors. » dit-il avec un signe de tête. En parlant de nouvelles, il n'en avait pas eu d'elle depuis tout ce temps. Quelque part, il s'était mis en tête que c'était mieux comme ça, mais il avait toujours gardé une pensée pour elle. Et maintenant elle était là, elle étudiait là. « Tu... étudies à Harvard ? » demandait-il précautionneusement. Il avait tellement de questions, mais il ne voulait pas se montrer intrusif non plus. « Tu rentrais chez toi pour déguster... Soulfire BBQ ? » demandait-il, penchant la tête pour lire le logo sur le sac que tenait la brune.

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Oh les chances étaient minuscules. Je l'aurais imaginé à Harvard, non plus. Ou alors lui si, moi non. Je me serais jamais vu ici, dans cette grande université. Il a grandit, normal. Il est devenu plus grand, plus fort, et physiquement toujours aussi attirant, réellement. Certaines personnes grandissent mal, lui je peux vous dire que non. « Ouais je comprends ce que c'est. » Je souriais en hochant la tête, je pense qu'au fond tout le monde comprends ce que c'est. Parfois, un bon fast food est meilleur que n'importe quelle autre nourriture,  c'est meilleur quand on a la flemme en plus. « Je t'en donnerai des nouvelles alors. » souris de nouveau, je sais pas comment on va faire cela dit puisque tu n'a pas mon numéro ni aucun moyen de me contacter mais j'hoche la tête quand même, parce que je sais qu'avant la fin de la conversation, on s'échangera nos numéros, encore. « Tu... étudies à Harvard ? » hoche la tête avec une petite moue, "ouais, depuis un petit moment maintenant.. toi aussi ?" soit Harvard, soit le M.I.T. Il n'y avait pas d'autres choix dans les parages, ou alors ça fait un peu loin de la fac. « Tu rentrais chez toi pour déguster... Soulfire BBQ ? » rigole un peu et hoche la tête, "en pyjama, devant le film le plus pourri de toute l'histoire de l'humanité !" je ne savais pas encore quel film mais j'allais en trouver un bien nul, je ne doute pas de ça. "tu veux.. qu'on l'regarde ensemble ?" souris un peu, ouais c'est peut-être un peu rapide certes mais ce n'est qu'un film, et j'ai confiance en lui. C'est un ancien ami, après tout. Bon, pas autant que ça certes mais si ça peut m'éviter de passer la soirée seule devant un mauvais film et si en plus je peux apprendre ce qu'il est devenu, alors pourquoi pas tenter ?

Se retrouver devant Tamsin aujourd'hui, c'était comme retrouver une partie de lui, de son histoire. Elle avait laissé son empreinte sur le jeune homme. Et savoir qu'elle était à Harvard depuis tout ce temps... « Moi aussi. » fit-il, se pinçant légèrement les lèvres. Étrange qu'ils ne se soient pas croisés plus tôt, mais en même temps, ce n'était pas comme s'il était souvent sur le campus ces trois dernières années avec son internat. La laisser simplement repartir comme si de rien n'était lui était impensable sur le moment. Il essayait de gagner du temps, d'en savoir un peu plus sur n'importe quoi, même sur la fin de soirée qu'elle programmait, ce qui lui arracha un mince sourire. Elle lui propose alors de regarder ce film avec elle. Instinctivement, il baissa la tête vers son sac, réfléchit quelques secondes avant de relever la tête vers Tamsin. « T'es sûr que je ne dérange pas ? » il préférait s'en assurer. Il ne voudrait surtout pas qu'elle le lui propose par pure politesse. Lui avait des choses à faire, mais il envoyait volontiers tout balader pour passer un peu de temps avec elle. Certaines habitudes n'avaient pas changé depuis au final.

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Cette coïncidence assez forte, quand même. Je veux dire, Harvard c'est quoi ? 1% de la population ? « Moi aussi. » hausse les sourcils, surprise. Je pensais pas que ce faux petit rebelle cachait un intello là dessous. Un petit rebelle qui a bien grandit, soit dit en passant. Refaisons connaissance, mangeons chez moi. C'est pas comme si on pouvait pas se le permettre, je veux dire, on est étudiants après tout. « T'es sûr que je ne dérange pas ? » secoue la tête, "Négatif monsieur !" commence à marcher vers chez elle, espérant que l'homme lui emboîte le pas. Lui lance un regard taquin, un fin sourire en coin, "T'a encore ce petit tatouage ?" savoir si nos conneries d'enfances sont encore quelque part sur ton corps, comme marqué à jamais.  

Tamsin, c'est la fille qui avait occupé ses pensées pendant des années, malgré leur courte relation. Elle avait déboulé comme ça et en était que très difficilement ressortie. Alors la retrouver aujourd'hui, c'était un peu une chance sortie de nulle part. Et non, il ne comptait pas la laisser filer aussi facilement cette fois-ci. Melchior l'a suit alors, adaptant ses pas à ceux de la brune. Elle finit par mentionner le fameux tatouage. Son premier tatouage. Celui qu'il a fait sur un coup de tête parce que Tamsin le voulait. Parce qu'à cette époque, il aurait fait n'importe quoi pour elle. Il tourne la tête vers elle, lui rendant son petit sourire mutin. « Toujours. » il remonte la manche de son manteau, laissant apparaître l'encre sur sa peau, souvenir et preuve de son attachement démesuré pour elle. « Ma mère te déteste toujours pour m'avoir poussé à le faire. » ajoute-t-il en lui adressant un clin d'oeil. « Et toi ? »

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Le revoir, c'était de la chance. Ou alors peut-être que ça avait été une sorte de destiné. Ouais, j'y crois pas, mais c'était une drôle de coïncidence. Il m'arrivait encore de penser à lui parfois, savoir ce qu'il faisait, où il était, on croirait bien que toutes mes réponses sont maintenant ici. « Toujours. » Il remonte sa manche et mon sourire devient plus grand, « Ma mère te déteste toujours pour m'avoir poussé à le faire. » rigole en secouant la tête, "Ta mère m'aurait jamais aimé et m'aimera vraiment jamais j'pense." je suis le cauchemar de toutes les femmes, toutes les mères du moins. Je change leur enfant ou je les fais souffrir, l'un des deux, au choix. Parfois même les deux. « Et toi ? » hoche la tête, lève sa manche aussi et là, sur le côté de son poignet, toujours bien présent, "Toujours ici !" cette petite note de musique choisie parmi des tas d'autres formes que le tatoueur lui avait proposé. Je le regarde, souriant en coin, "tu recommencerais ?" juste pour savoir.

Tamsin disait là quelque chose qui n'était absolument pas faux. De toute façon, il était difficile de plaire à la mère de Melchior sans devoir jouer les hypocrites. Et Tamsin n'était pas du genre hypocrite, loin de là. Non. Elle était tout ce qu'il y a de plus vraie et de plus naturelle. Elle n'est pas parfaite, mais elle ne cherche pas pour autant à masquer ses défauts. Et faut dire que c'est ce qui a autant plu que dérouté le jeune homme. « C'est pas faux. Mais peu importe, je l'aurais fait un jour ou l'autre alors.. » haussa-t-il les épaules. Il n'avait simplement pas prévu de le faire aussi rapidement à l'époque, mais ça avait été LE moment. Le Quincy sourit à la vue du petit tatouage sur son poignet, qui le plonge dans ses souvenirs, comme si c'était hier. Il lui sourit en retour avant d'être surpris par sa question. S'il recommencerait ? Il hésita un instant. Recommencer quoi exactement ? Refaire un tatouage ou bien refaire un tatouage avec elle ? Dans les deux cas, c'était oui. Malgré les années passées, elle avait toujours ce quelque chose qui l'attirait tant. Ce quelque chose qui le poussait à faire des folies. Ce quelque chose qu'il a envie de combattre mais de céder aussi. « Peut être.. » répond-t-il, pour ne pas dire Oui.