Is it too late to say sorry ? × Billie

Il faudrait que je pense à donner un pourboire à la serveuse pour m'avoir sorti de la merde dans laquelle je m'étais fourré. Maintenant, fallait faire gaffe à ce que je disais, ne pas en révéler trop. Ma fierté était en jeu après tout. Mon regard se pose à nouveau sur la jeune brune avec son petit rictus. Au fond, je n'ai qu'une envie, me lever et l'embrasser. Pas un baiser chaste non, quelque chose de plus passionné, comme pour lui montrer à quel point j'étais accro. Comment t'as fait Billie ? Personne n'a jamais eu cet effet là sur moi, excepté peut-être Carter. « Tout ce que tu pourras me dire ». Tes bons côtés comme les mauvais. J'acceptais tout. Ma curiosité me poussait à t'en demander plus que je ne le devrais. Mais bon sang fallait que je comprenne comment une fille comme toi avait attiré mon attention. Alors ouais t'étais belle, magnifique même mais il n'y avait pas que ça, je le sentais et ça me perdait. « D'abord qu'est ce qui t'a poussé à accepter ce café ? Mon beau sourire ? » L'arrogance, encore et toujours. Peut-être qu'un jour je changerais, peut-être que tu seras la cause de ce changement mais pour l'instant je restais un con. Un petit con qui avait besoin de savoir s'il avait une chance. « Avoue quand même que je suis ton type de mec sinon tu ne m'aurais pas laissé te draguer ». Allez crache le morceau, fais moi un peu confiance. Posant mon portable sur la table, j'appuyais sur le bouton central pour regarder l'heure, regrettant très vite ce geste. En effet, les fesses de Mila étaient toujours en fond d'écran, pas super pour conquérir Billie. M'empressant de verrouiller le portable, je priais presque pour qu'elle n'ait rien remarqué. Parfois, ma connerie n'avait pas de limites.

Je réponds rapidement à la serveuse pour ma commande, pour que je puisse reprendre cette discussion avec Ilhan. Même si j'ai accepté cette invitation à la sortie de mon travail. J'ai vraiment envie qu'on puisse reparler de cette soirée. J'ai besoin de lui dire certaine chose qui ne sait pas. Comment, j'ai besoin de ses véritables excuses avec quelques explications. Je ne demande pas grand-chose ... Je continue de regarder dans les yeux le beau brun avec ce petit rictus. « J'ai vingt-quatre ans, je suis célibataire depuis quelques temps ... j'ai un caractère de merde. Cependant, je sais être adorable quand il le faut. Je pourrais tuer voir mourir pour ma meilleure amie. Je ne me laisse pas marcher sur les pieds. » Je ne peux pas dire autre chose que ça. Je n'ai pas envie de parler de ma famille, ni même de mon passé. Surtout pas à toi. On n'est pas encore assez proche pour que je te révèle ce genre de choses. On verra avec le temps. « J'avais envie de voir ce qui se cachait derrière ton comportement de parfait connard. » Comme une envie de me rassurer que je faisais le bon choix en essayant de m'intéresser à-toi. « Je ne vais pas te mentir, tu es typiquement le genre d'homme qui m'intéresse énormément. Ça ne fait pas tout, aussi. » Dis-je en décrochant mon regard de toi. Mon regard dérive vers l'écran de ton téléphone qui venait de s'allumer grâce à ton doigt. J'aperçois quelque chose qui ne me plaît pas du tout. Ce fond d'écran d'une paire de fesses. Ce n'est pas comme ça que tu arriveras à te faire pardonner Ilhan. Loin de là. « Si tu crois que c'est comme ça que tu arriveras à te faire pardonner, c'est raté. Tu devrais plutôt appeler la paire de fesses qui se trouvent sur ton écran de téléphone. » Darda-je avant de me lever de la chaise en furie. Il est hors de question que je reste une minute de plus devant toi à écouter tes âneries. C'est terminé Ilhan.

Un caractère de merde. Ouais, ça je l'avais remarqué. Même si t'avais accepté ma proposition tu m'avais fait galérer avant et, étrangement, j'aimais ça. Normalement, je préférais quand c'était simple, ne pas me prendre la tête avec une femme mais toi c'était différent. Je préférais largement qu'on s'engueule plutôt que tu me sois indifférente. Mais ça, j'arrivais pas à te le dire,  impossible. Les mots ne sortaient pas de ma bouche. Alors je t'écoutais parler tout en sortant mon portable de ma poche pour voir l'heure. Et là, le drame, la paire de fesses s'affiche sur mon écran. « Attend c'est pas ce que tu crois ! » C'est pas du tout ça en fait. Cette fille n'est pas une sex friend, elle ne m'intéresse même pas. Mais, avant même d'écouter mes explications, tu te lèves, apparemment énervée et mon ego est flattée. Alors finalement tu t'intéresses à moi. Tu ne me mens pas, pas comme ces autres femmes qui ne veulent que mon physique pour une nuit. Ces autres qui ne réagiraient même pas en sachant que je vais voir d'autres qu'elles. Sans attendre, j'attrape ta main et mes lèvres viennent se coller aux tiennes. Depuis le temps que j'en rêvais. « Gifle moi si tu veux mais sache que j'en veux pas de cette paire de fesses ». Ouais j'en ai rien à foutre en fait. C'était juste pour rire que je l'avais mise en fond d'écran. Si seulement tu savais ça. Mais non, je ne te le dirais pas, préférant te voir jalouse et hors de toi. Au moins ça prouve quelque chose. « Tu préfères que je te mette en fond d'écran peut être ? » La provocation, j'aimais ça. Un sourire s'étirait sur mes lèvres et mon regard ne quittait pas le tien. Ma main tenait toujours la tienne prisonnière et ne comptait pas la libérer. Pour une fois je me sentais bien. Je sais pas si tu réalises la place que tu prends dans ma vie en fait. T'es mon coup de cœur, mon coup de foudre. Et je ne te laisserais pas partir, pas comme ça, pas sur une erreur.

Tu voulais apprendre des choses sur moi, tu en connais quelques-unes maintenant. Donc, ce n'est peut-être pas le plus intéressant sur ma vie et moi-même. Au moins, tu sais à quoi t'attendre si tu as le malheur de jouer une nouvelle fois au con avec moi. J'en dévoilerais davantage quand tu auras l'audace de me poser de véritables questions. Je termine mon petit monologue suite avant que tu sortes ton téléphone de la poche. Tu le déposes délicatement sur la table avant que je voie cette paire de fesses. C'est beaucoup trop pour moi. Réellement. « Je m'en fiche Ilhan ... » Réplique-je avant de me lever énervée de la chaise. J'en ai marre que tu me prennes pour une conne. Ou comme une de tes pouffiasses que tu peux embobiner comme bon te semble. Je te l'ai déjà répétée mainte et mainte fois. Je ne suis pas comme elle. Je peux paraître faible voir même jalouse en vue de ma réaction. Cela ne prouve qu'une chose. C'est que tu m'intéresses malgré tout, petit con. Et, je n'arrive pas à m'enlever cela de la tête. Je continuais de marcher quand tu viens à choper ma main pour me retourner face à toi. Baaam. Tu viens à m'embrasser sans que je m'y attende. Même si je rêvais de t'embrasser à nouveau. Ce n'est pas comme ça que j'espère que ça se passe. « C'est trop tard Ilhan ... je ne te crois plus. » Dis-je en le giflant pour le fait que tu m'embrasses comme ça, alors qu'on est en dispute. D'ailleurs, je me demande pourquoi on se dispute. On n'est pas ensemble, tu peux faire ce que tu veux et quand tu veux. Mais, j'espérais au moins avoir plus d'intérêt que ça, à ton égard. Une belle illusion que tu viens de foutre en l'air. « Même pas. Tu fais ce que tu veux Ilhan, comme je suis libre de faire ce que je veux. » C'est-à-dire que le premier mec qui commence à me regarder ou s'intéresser à moi. Je n'hésiterais pas à aller vers lui, seulement pour que tu puisses ressentir ce que je peux ressentir sur le fait que tu as cette paire de fesses en fond d'écran. « Laisse-moi partir Ilhan, je t'en supplie. » Je ne t'ai jamais supplié jusqu'à présent. Toutefois, j'ai besoin de m'évader d'ici. D'oublier cette photo, d'oublier que je suis qu'un jouet pour toi. Pourtant, t'es mon coup de cœur. Tu es le seul qui arrive à me faire tourner en bourrique. Le seul qui arrive à me faire sortir de mes gongs, rien qu'avec une photo. Le seul à qui je pourrais m'offrir, entièrement.

Tais toi, je t'en supplie. Ne me dis pas des choses comme ça, ne me fais pas croire n'importe quoi. Ne me laisse pas, pas toi. Je ne pourrais pas le supporter. Tu dis que tu ne me crois plus, que je suis libre et que tu l'es aussi. Le truc c'est que je ne veux pas t'imaginer dans les bras d'autres hommes. Je veux que tu sois à moi. Et pourtant je ne suis pas non plus prêt à dire au revoir à ma liberté. Pourquoi ne pouvais-je pas avoir les deux ? Sûrement parce que tu ne voulais pas partager. Ou que je t'avais trop déçu pour que tu sois encore intéressée. « C'est vraiment ce que tu veux ? Abandonner ? Pour une photo de fesses ? » Au fond je la connais la réponse mais j'ai besoin de l'entendre, même si ça va me briser le cœur, même si ma main est déjà en train de doucement lâcher la tienne. Comme si je n'avais pas d'autres choix, comme si nous étions voués à en rester là. Une histoire sans lendemain, une histoire qui n'a finalement pas vraiment commencée. C'était une ébauche en fait, un brouillon et, bon sang, j'aurais tellement aimé avoir un happy ending. Mais les vilains n'en ont pas comme on dit. C'est sûrement pour ça que tu finiras avec un autre que moi. « Je ne veux pas. » Ma main se referme à nouveau sur la tienne sans même que j'en ai conscience. Mon inconscient lui aussi a besoin de toi apparemment, tout mon être me hurle de ne pas te laisser partir. « J'ai envie de me battre pour toi Billie. Peu importe que tu tombes amoureuse d'un autre, je te ferais tomber sous mon charme ». Ce n'était pas de l'arrogance, non, plutôt une promesse. La promesse d'un futur, d'un bonheur proche. « Alors tu peux partir maintenant si tu le veux mais un jour tu entendras à nouveau parler de moi, je te le jure ». Et ma main laisse tomber la tienne d'un coup. Plus rien ne te retient, tu peux partir si tu le désires. Mais ce ne sera pas fini pour autant. Je serais là, je me battrais pour toi, pour te gagner, pour que tu réalises à quel point je suis sincère. Parce que je sais que tu peux me faire changer. Le genre de changement qui n'arrive qu'une fois dans une vie, le genre de relation qui nous marque à tout jamais.

J'essaie de te faire ouvrir les yeux, que tu arrêtes de montrer aux gens que tu n'es qu'un connard. Tu es bien plus que ça, Ilhan. Tu dois te faire confiance une fois pour toute. C'est ce que j'ai ressenti à notre dernière soirée ainsi qu'avec le petit moment qu'on est en train de passer ensemble. Ouvre toi un peu. Arrête de te cachait derrière cette carapace. Ça commence à me gonfler. Je ne peux pas me battre toute seule, c'est impossible. Je veux bien faire des efforts pour passer outre le fait que tu m'ignores alors que je t'ai refusé une nuit. Mais, la photo c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. « Ce n'est pas qu'une photo de fesses. Puisque si c'était le cas, tu ne l'aurais pas mis en fond d'écran ... ni même fait exprès pour que je le voie. » Puisque oui, je pense vraiment que tu as fait exprès que je puisse la voir. Peut-être pour me tester. Peut-être pour te rassurer que je m'intéressais vraiment à-toi, au lieu de ton physique d'apollon. J'en sais rien au fond. Je n'ai pas forcément envie que ça se termine de cette manière-là. Ni même d'abandonner ce qu'on essaie de faire. Toutefois, je suis en ébullition. Si je croise la femme de cette paire de fesses, je pense que je serais capable de faire un meurtre. Puisque tu le veuilles ou non, tu es à-moi Ilhan. À personne d'autre. « Tu veux quoi réellement ? » Éclaire-moi un peu mes lanternes. Je cesse complètement. Je n'arrive même plus à savoir ce que tu veux ou non. Je n'aime pas cette situation, vraiment pas. « Montre-le dans ce cas. Arrête de paraître comme un connard. En sachant que tu es bien plus que ça. » Tu vaux tellement mieux. Réveille toi, merde ! « Tu te réveilles enfin ! Il fallait que je te menace de partir pour que tu le fasses ? » C'est mieux que rien, on va dire. Or, c'est d'un pathétisme déconcertant. Néanmoins, je reste devant toi pour faire front. Je ne partirais pas tant que tu me diras pas ce que tu désires réellement. Que tu me donnes une explication sur ton comportement de la dernière fois. De voir que je compte bien plus que toutes les femmes que tu côtoies dans la vie de tous les jours. Étant donné que tu as marqué ma vie. Je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à présent.

Ouais je voulais quoi réellement ? Billie ? Ou juste m'amuser ? Quelque chose me disait que ce n'était plus un jeu là, que j'avais intérêt à être sincère sinon elle me quitterait, elle me laisserait là, pauvre con que j'étais. « J'sais pas ce que je veux ». J'aurais tellement voulu être sincère avec toi Billie, t'embrasser de nouveau, encore et encore, et te dire à quel point tu foutais le bordel dans ma tête. Mais il y avait cette fierté tu vois, celle qui m'empêchait d'exprimer mes sentiments, celle qui me poussait à me réserver, à abandonner à la moindre difficulté pour me protéger. Parce que j'avais trop souffert, parce que tu risquais de m'infliger le coup de grâce. « Qu'est ce que tu sais sur moi hein ? Je suis peut être bien le connard que je parais être, tu ne me connais pas. » Alors arrête de prétendre le contraire. J'étais complexe, instable et là tout de suite n'était pas le bon moment pour me pousser dans mes retranchements. En une minute mon comportement pouvait passer du tout au tout, de la tendresse à l'agressivité. Et c'était ce qui était en train de se passer. Désolé Billie c'était pas contre toi. « Si tu t'énerves pour une photo de fesses alors autant abandonner. Parce que j'ai pas que ça dans mon portable tu sais. » Mensonge. Je voulais juste te faire fuir pour pas que je n'ai à le faire. Et puis merde qu'est ce que je foutais encore ici ? Où était passé mon courage ? Il était sûrement écrasé par ma souffrance. « Tu me connais pas Billie, tu sais pas de quoi je suis capable. » Les poings serrés dans ma veste en cuir, je faisais tout mon possible pour me contenir, pour ne pas que tu vois cette facette hideuse de moi. Tout était trop complexe. « J'crois... j'crois qu'il vaut mieux que je parte ». Avant que ça aille trop loin, avant qu'on se fasse du mal tous les deux. Sans un mot de plus, je tourne les talons et marche pour aller je ne sais où. Au fond je suis perdu. T'as encore foutu le bordel dans ma tête.