oh damn, i'm here darling (nora)

Je suivais la rouquine comme dans une filature dans les couloirs de l'université. Je me rendais bien compte que ça pouvait paraître étrange et flippant, mais je supposais que personne ne me voyait faire. Nora m'avait planté au moment où nous étions les plus vulnérables, surtout moi apparemment. Nous étions amis, on s'entendait bien, elle m'avait chauffé et elle m'avait planté au mauvais moment tout aussi vite. Ce n'était pas la chose la plus agréable à vivre et le pire, c'est qu'en plus de ne pas avoir eu de nouvelle par la suite, elle me fuyait comme la peste. Voilà pourquoi j'en arrivais à la suivre dans les couloirs, réfléchissant au moment parfait pour la coincer dans ses retranchements. C'est quand elle fit tomber des affaires que je passais à ses côtés et, d'un geste vif, attrapais le portable qui gisait au sol. L'écran n'avait rien et bien sûr, je ne comptais pas le lui rendre si vite. Un sourire amusé aux lèvres, je le regardais se décomposer. « Il a encore de la batterie à ce que je vois... Tu me fuis donc. » Ou elle a subitement effacé mon numéro pour me faire croire que je ne lui ai jamais donné.

@Nora Blue Burberry

Non pas qu'elle devenait parano, mais Nora avait cette drôle de sensation d'être, hm, épiée ? Déambulant actuellement dans les couloirs de l'université pour rejoindre son casier afin de poser ses bouquins du cours précédent avant le suivant, elle ne cessait de se retourner, réellement persuadée d'être suivie. Mais elle tombait à chaque fois nez-à-nez avec du vide ou un étudiant insignifiant, ce qui n'arrangeait rien à sa folie parce que bordel, elle était vraiment certaine qu'on la prenait en filature mais ni qui ni comment; et elle se sentirait presque comme dans un film d'horreur ou un de ces films comiques à bas prix de production, et elle commençait à s'agacer elle-même. Alors elle fonçait droit devant elle, les sourcils froncés, peu soucieuse de ceux à qui elle barrait la route - ils n'avaient pas qu'à pas se trouver sur son chemin, et alors qu'elle regardait une dernière fois derrière elle tout en continuant sa marche déterminée, l'éternel classique du "je fonce dans quelqu'un et renverse mes affaires en plein couloir" arriva. Evidemment. Mais à l'inverse des films, l'autre p'tit con censé être son prince charmant avait fait un délit de fuite. « Putain, fais chier ! M'aide pas à ramasser surtout, connard. » Elle se baissa à contre cœur pour ramasser ses affaires lorsqu'elle sentit quelqu'un d'autre passer à côté d'elle et s'emparer de quelque chose parmi ses affaires. Elle commença à protester alors qu'une voix s'éleva, lui permettant de résoudre le mystère du "quelqu'un" qui a lui pris "quelque chose" : Wilhlem, son téléphone. Involontairement - ou volontairement, qui sait, elle lâcha un grognement. Est-ce que c'était vraiment le moment ? « Donne-moi ça, veux-tu ! » Lança Nora, tout en récupérant vivement son portable une fois après s'être tout aussi vivement relevée. « J'ignorais que tu faisais dans la filature maintenant. J'espère que tu songes pas en faire ton métier, un éléphant est plus discret que toi. » Maintenant qu'il se trouvait devant elle, tout se mettait en place dans sa tête. « Et non je te fuis pas, pourquoi je te fuirais ? J'ai d'autres priorités dans la vie, c'est tout. Comme là, maintenant, je vais en cours, salut ! » Non, elle ne le fuyait absolument pas, voyons.

@Wilhelm Von Rosenwald

Elle me prendra peut-être pour un fou, mais je m'en fichais pas mal. Nora me devait une explication et qu'elle le veuille ou non, elle allait me la donner. Je l'avais suivi dans les couloirs de l'université sans me faire repérer et au moment où elle s'y attendait le moins, j'arrivais face à elle, son portable entre mes mains. Je ne lui avais pas volé, elle venait simplement de le faire tomber et par pure politesse, je l'avais ramassé. J'embellissais les choses à ma manière. « Putain, fais chier ! M'aide pas à ramasser surtout, connard. » Je grimaçais en la regardant. Elle s'énervait toute seule et ça la rendait adorable, je ne pouvais pas lui en vouloir et bien sûr, ça m'empêchait pas de passer à côté d'elle pour la... regarder. J'avais déjà ramassé le portable, je n'allais pas tout faire non plus. Elle n'avait pas l'air super heureuse de me voir quand même. Je ne savais pas si j'avais fait un truc de mal, mais elle semblait avoir une dent contre moi. « Donne-moi ça, veux-tu ! » Je n'émettais aucune résistance, la laissant parler. « J'ignorais que tu faisais dans la filature maintenant. J'espère que tu songes pas en faire ton métier, un éléphant est plus discret que toi. » J'avais la tête du mec qui ne comprenait rien ni à la situation, ni aux accusations. « Et non je te fuis pas, pourquoi je te fuirais ? J'ai d'autres priorités dans la vie, c'est tout. Comme là, maintenant, je vais en cours, salut ! » J'haussais les sourcils tandis que ma main venait se poser sur son bras pour l'arrêter. « Premièrement, je ne te suivais pas. Je suis tombé sur toi par hasard et deuxièmement, regarde-toi avant de parler des autres. Parce que question éléphant, quand tu fais tomber tes affaires, t'es pas mal non plus. » Comment mettre une fille en pétard en une leçon par Wilhelm. Je laissais échapper un soupir avant de lâcher son bras. « Alors, qu'est-ce qu'il y a ? »

Nora c'était le genre de fille très douée pour se mettre dans des situations très cocasses avec n'importe qui, pour ensuite ne pas assumer et fuir. En résumé, c'était la relation qu'elle entretenait avec Wilhelm : depuis une soirée pendant les vacances où, à son habitue, elle s'était un peu trop lâchée, lui provoquant même des trous noirs, elle avait osé séduire le jeune homme, lui aussi Mather, pour le planter en bonne et due forme au bon moment. Et depuis, non pas qu'elle le fuyait mais disons qu'elle réussissait par un miracle quelque soit à ne pas le croiser dans l'université, ni à répondre à ses messages. Parce qu'ils étaient de bons amis avant ça, malgré tout. Est-ce que c'était une attitude lâche de sa part à Nora ? Ouaip. Est-ce qu'elle avait l'intention de changer, d'autant plus maintenant qu'il l'avait coincé dans les couloirs ? Nope. D'où le fait qu'elle tentait encore de s'esquiver alors qu'il demandait un semblant d'explications après l'avoir abordé d'une façon plutôt originale qui plaisait plus ou moins à la jeune femme. Tandis qu'elle récupérait son téléphone et commença à tourner des talons, il a retint par le bras. « Hé, pas besoin de me martyriser le bras !  » Qu'elle lâcha tout en se détachant de lui. Elle haussa le sourcil lorsqu'il lui balança qu'elle était l'éléphant de la pièce. Ou un truc dans ce genre. « Tu sais parler aux femmes toi. Et fais pas genre, je sais que tu me suivais ! » Non, j'vous jure, elle était pas encore folle Nora, elle avait senti quelqu'un la suivre.  « Et y'a rien ! J'ai juste pas envie de parler ... enfin de te parler ... enfin de reparler de la soirée ! » Soupira-t-elle, lâchant enfin le morceau.  « Enfin j'veux dire, on est pas obligé d'en reparler mais... tu tiens vraiment à en reparler, sérieusement ? » Elle était gênée, ça y est, et lorsqu'elle l'était, elle se lançait dans des monologues à vitesse grand V. Elle ne voulait vraiment pas en reparler, quand bien même elle avait vécu des situations gênantes dans sa vie, c'était un moment qu'elle aimerait bien oublier, vous savez.

@Wilhelm Von Rosenwald

« Hé, pas besoin de me martyriser le bras ! » s'exclamait Nora en attirant quelques regards sur Wilhelm et elle. Ce n'était pas évident de la faire parler et de lui demander des explication. Le mather voulait savoir pourquoi elle l'avait dragué alors qu'ils semblaient n'être que des bons amis et puis, pourquoi elle avait changé d'avis si vite, le plantant au moment où il n'en avait pas tellement eu envie. Il ne comprenait pas tellement le délire et ce qui l'embêtait davantage, c'était surtout le fait qu'il avait perdu une amie avec qui il s'entendait vraiment bien. C'était pour cela qu'il l'avait coincé dans un couloir et qu'il la retenait par le bras. Il voulait des explications, rien d'autre. Il n'était pas forcement doux dans son approche, mais ça, c'est parce qu'il ne fallait pas trop lui en demander au mather. Bientôt, il allait finir par s’agacer et Dieu sait que ses humeurs peuvent changer rapidement. « Tu sais parler aux femmes toi. Et fais pas genre, je sais que tu me suivais ! » Le jeune homme laissa échapper un soupir avant de s'impatienter et de demander de but en blanc le pourquoi du comment à la rouquine. « Et y'a rien ! J'ai juste pas envie de parler ... enfin de te parler ... enfin de reparler de la soirée ! Enfin j'veux dire, on est pas obligé d'en reparler mais... tu tiens vraiment à en reparler, sérieusement ? » Il la scrutât quelques instants, voyant bien qu'il y avait un malaise entre eux. « On n'en parle pas si tu arrêtes de me fuir » Du chantage, c'était moche, mais il faisait ce qu'il voulait le mather.

Bon faut croire qu'elle n'était pas si douée pour éviter les gens, mais qui ne tente à rien n'a rien, n'est-ce pas ? Et puis maintenant, elle n'avait plus d'autres choix que d'assumer, et de crever l’abcès. Quand bien même ce n'était clairement pas la direction qu'elle avait souhaité prendre dans leur amitié, elle ne pouvait plus reculer dorénavant et annuler cette foutue soirée, donc ils en étaient là. Elle, à tenter encore jusqu'au dernier moment à s'échapper de Wilhlem, et lui, tentant de la faire parler et l'obliger à lui faire face, lui demandant des explications. Des explications qui ne venaient pas, et ne viendraient pas étant donné que Nora, en plus de vouloir complètement s'enterrer six pieds sous terre, était entêtée comme jamais, et elle avait décidé de ne pas en parler. Chose qui paraissait ne pas plaire au jeune homme si on croyait son soupir d'impatience face aux balbutiements incontrôlables de Nora. Et son regard perçant qui la mettait presque mal à l'aise. « Arrête de me fixer comme ç... » Avait-elle même commencé à grogner avant qu'il ne la coupe soudainement. « On n'en parle pas si tu arrêtes de me fuir » Ok, what ? Elle ne s'y attendait pas à ce chantage - parce que oui, c'était du chantage pur et dur. « Qu.. Quoi ? J'arrête de te fuir et on ferait comme de rien n'était ? Tu ne veux plus d'explications ? Zéro, nada, niente ? » Questionna-t-elle, avouant par la même occasion qu'elle le fuyait bien. Elle était tout de même suspicieuse et incrédule. Si il l'avait coincé dans les couloirs de l'université pour avoir des explications, ce n'était pas pour abandonner deux minutes après. « Je te manque tant que ça ? » Reprit-elle, en levant légèrement les yeux au ciel, légèrement ironique, mais en ayant aussi un petit sourire en coin aux lèvres, tentant de détendre l'atmosphère.

@Wilhelm Von Rosenwald

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