Gwen Black-Hoover ▬ Ruby Rose

I ▬ Mémoires d'enfant.

Je suis arrivée sur cette terre sans la moindre idée de qui était mon géniteur, et malgré tout, je ne suis pas arrivée seule. Il y avait aussi Dylan, ma sœur jumelle. Ma mère nous a élevées seule jusqu'à nos deux ou trois ans, si je me souviens bien. Elle m'a souvent raconté, quand j'étais un peu plus grande, qu'elle nous laissait le week-end à Roswell chez notre tante, la mère de Wyatt, ou chez nos grands-parents, à Sacramento, pour rejoindre son copain, comme elle disait. Ce copain, c'était Lionel. Le seul homme qui nous a élevées, ma sœur et moi. Il était gentil, drôle, attentionné, il prenait soin de notre mère et tout. Un bon gars, vraiment. Pour le peu d'années où j'ai pu le connaître. Sept ans. Sept courtes années où j'ai eu l'impression d'avoir un père. J'ai eu la haine quand il est mort. La haine contre moi-même, surtout. Ce soir là, j'avais onze ans et j'avais envie d'un truc à manger, la situation pourrie, vous savez. Donc il a été cool, il m'a emmenée avec lui à la station service au cœur de la Cité des Anges, qui n'avait rien d'angélique à mes yeux ce soir là. Alors que je cherchais ce que j'voulais bouffer, un mec est entré dans la boutique pour faire la caisse, braquage classique, entre deux gangs qui s'tirent la bourre à qui ramène le plus de fric dans la soirée. Sauf que ce soir là, le mec a paniqué et a tiré dans le tas comme un putain d'enfoiré. Lionel m'a protégée. Lionel ne s'est jamais réveillé. Devant mes yeux d'enfant perdue, les flics sont venus me chercher et m'ont ramenée à ma mère, qui s'est retrouvée dévastée. Elle a mit du temps à refaire sa vie, et m'en a voulu, quelques mois. Ces quelques mois durant lesquels je me suis murée dans le silence le plus total, traumatisée, haineuse, désolée. Et je me suis promise à cette époque là, d'honorer sa mémoire en le marquant sur ma peau, à défaut de me venger. Il a été le premier tatouage d'une longue lignée, et la naissance d'une passion. D'un métier.
Puis il y a eu la plus grosse erreur de ma vie. Ma mère s'était trouvé une nouvelle personne avec qui partager sa vie. J'étais entrée dans ma phase d'autodestruction à l'état pur, la belle période de l'adolescence et des hormones en folie. J'ai eu une aventure avec sa copine. Et ma mère m'a tenue pour responsable de cette histoire, alors que je n'étais vraiment pas la seule fautive. Sa copine pouvait refuser, je n'étais que dans la provocation, à la base. Mais non, on a succombé, et j'me suis retrouvée comme le paria de la famille, qui ruine tout le bonheur de sa mère, alors j'allais souvent squatter chez Neela. Jusqu'à mes vingt ou vingt-un ans, j'agissais comme si ma mère était morte, jusqu'à que Wyatt me pousse à aller la voir. Le reste de ma vie, vous le connaissez. J'voulais surtout expliquer certains de mes comportements avec les autres, pourquoi je me refuse toujours l'amour, pourquoi mes excès.

II ▬ Lou, l'écorchée vive.

Lou, la tentation à l'état pur. La pire de mes faiblesses, de mes quinze à mes vingt-trois ans. Cette fille avait ce don de me rendre vulnérable avec ses courbes de danseuse et sa ligne élancée. Elle avait également ce regard, aussi glacial que brûlant, et cette façon de faire naître en moi une sorte de désir ardent de succomber à nos envies de destruction. Cette relation de « suis moi je te fuis, fuis moi je te suis » ne menait à rien, certes, mais c'était notre façon de s'aimer. Gâcher nos vies en s'aimant mal. J'avais vraiment des sentiments pour elle, mais je n'étais pas amoureuse de Lou. J'aimais cette façon unique qu'elle avait d'être dépendante de ma personne, d'être littéralement paumée sans moi. Je me sentais importante et exister dans ses yeux, comme irremplaçable. Mais tout le monde finit par être remplacé un jour, même moi pour Lou. Mais c'était ma Lou, mon jouet, ma danseuse, ma tentation, mon issue de secours, celle que j'aurai pu aimer mieux si seulement elle n'avait pas joué avec le feu, quand j'avais perdu Willow et que j'étais désoeuvrée, prête à lui donner mon cœur, avec le nom d'une autre dedans, pourvu qu'elle ne le sache pas. Mais cette fois, c'est elle qui a joué avec moi, sans m'en annoncer les règles.

III ▬ Briony, la candide.

Briony et moi, où comment voir une histoire assez cocasse en elle-même. C'est une fille géniale, qui n'a pas peur de montrer qu'elle n'est pas parfaite. Il y a quelques années, on est sorties ensemble elle et moi, j'ai même décidé qu'on avait adopté un castor ce jour là, et on va encore lui rendre visite, à ce rongeur. On est restées ensemble peu de temps, mais j'ai pu garder une véritable amitié pour elle. Je ne dirais pas cette chose qu'il s'est passée entre elle, Elysia, Malicia, Jeno et moi-même un soir de Spring Break, c'est sensé rester entre nous tous. On a joué au « bitch violey » (HJ :ahem, pardon pour le jeu de mots à chier, merci) diront nous. Un soir, aussi, en étant déchirée, un peu comme souvent, je l'ai embrassée, non loin d'Hendrix – RIP mon pote-. Ce que je ne savais pas, et que j'avais appris peu après ça, c'est qu'elle se tapait Andy. Ouais, McDoudou, le demi-frère détesté. Tout ca pour dire quoi ? Que j'suis la belle sœur de mon ex. AMEN.

IV ▬ Katarina, l'autoritaire.

Il faut que je parle de Katarina, ne serait-ce que pour lui rendre hommage. Parce que le jour de la bombe, elle nous a quittés, surtout moi, avec qui elle avait une relation de sex-friend, ou un truc du genre. On était pas ensemble vraiment, mais c'était pas forcément que du cul non plus. Quand j'ai appris, à l'hopital, que la jolie russe était morte, j'ai craqué, fondu en larmes, comme si je perdais vraiment ma femme. C'était dur à croire. J'ai souvent été au cimetière avec une bouteille de vodka et quelques cachets qu'on avait l'habitude de gober avant de coucher ensemble, et je lui parlais, comme si elle m'écoutait de là où elle est. Je lui disais un peu ce qu'il se passait ici bas, ce que j'avais enduré dans mon fauteuil roulant et avec ma deuxième paire de jambes durant le Spring Break, lui parler de cette fille que j'avais rencontrée sur la plage et que j'avais trompée avant même le retour à Cambridge avec Lou, qui m'avait retrouvée je ne savais comment. Si je vais encore la voir ? Pas depuis que je suis sortie de prison. En même temps, ma vie n'avait rien de bien palpitante après ça. J'suis restée calme, à travailler au salon, et à suivre mes cours. Rien de passionnant en soit. Il faudrait que je lui dise que j'reviens en force.

V ▬ Descente aux enfers

Ma vie n'est pas un putain de long fleuve tranquille. J'ai mis 23 ans avant de connaître ma famille, avant de savoir qui j'étais, d'où je venais. Wyatt, Dwight en cousins, Dylan, Luke et Andy comme frères et sœurs. Si j'avais su en arrivant à Harvard il y a quelques années que j'allais connaître toute ma vie du jour au lendemain, en me retrouvant à parler à nouveau avec ma mère qui m'a pardonné le fait d'avoir couché avec sa femme, en ayant un compte en banque avec trop de zéros, je sais pas si j'aurai signé le contrat, juste pour ce frère que je hais depuis toujours tant nous sommes différent l'un de l'autre. Lui, homophobe, vaniteux, anti-drogues, anti Mather et con à souhait, lui, Andy McDougall. Moi, lesbienne, fêtarde, ancienne droguée, presque ancienne alcoolique et longtemps Mather. Il n'y a pas qu'un monde entre le sien et le mien, mais bien une dizaine de galaxies.
Mon père m'a abandonnée comme il a abandonné ma sœur jumelle Dylan, et comme il a abandonné mes demi-frères, Luke et Andy, et sûrement d'autres encore, j'en sais rien. Après tout, il est mort il y a quelques mois, un peu avant que j'passe par la case prison sans passer par la case départ et sans toucher 20,000 $. Parce qu'oui, je sors de prison, depuis quelques jours à peine. J'ai réussi à trouver un compromis avec le Doyen, afin de pouvoir terminer mes études, mais à condition de me faire toute petite au moins un semestre. Pourquoi j'suis passée par la case Cure de désintoxication ? C'est une drôle d'histoire, ca aussi. J'voulais fournir à Luke sa came, j'suis passée dans le parc, un joint allumé à la main et j'suis tombée nez à nez avec les flics. J'ai été emmenée de force dans un centre par les autorités, qui me voyaient comme une junkie qu'il fallait aider plutôt que de l'enfoncer. On passera bien entendu au dessus de mon casier judiciaire pas très vierge, entre les contraventions et ma liberté surveillée de l'an dernier pour violences aggravées. 
Mais c'est de mes plus grandes erreurs que j'ai su grandir. Et croyez moi, la rehab vous change. Parfois mal, mais parfois elle vous fait comprendre la réalité de ce que nous sommes. On a du temps à tuer, du temps qu'on passe à penser, à réfléchir sur la nature de son « moi profond », à visiter son inconscient et son subconscient. Comme si on était dans une bulle et que la seule chose qui peut t'aider à en sortir, c'est de trouver qui tu es vraiment. J'ai réussi à faire exploser cette bulle. J'ai réussi à me défaire de l'emprise de mes sentiments trop forts envers Willow, de l'emprise de la drogue sur moi, de toutes ces choses qui parasitaient mon esprit. Pourtant, la vie en centre, c'est pas du tout ce qu'on imagine. Certes, tu peux te trouver une occupation, afin de ne pas être l'esprit faible. J'ai aiguisé mon sens analytique sur la condition humaine dans le cadre de ce séjour, et je pense qu'à l'extérieur, les signes sont les mêmes. Mais la désintox m'a endurcie. Je ne suis plus aussi sensible, et j'ai su canaliser ma haine. L'important, c'est qu'aujourd'hui je sais que la liberté n'a pas de prix, et qu'elle est précieuse. 

VI ▬ Willow, la tragédie.

« Willow,
Je ne sais pas vraiment si tu vas lire entièrement cette lettre, ou même si tu la liras un jour, mais au moins, j'essaie de te parler, à ma manière, parce que tu viendras jamais me voir au centre. Tu m'en veux sûrement, et je le comprend bien. Je ne chercherai pas à implorer ton pardon, cette fois. Parce que tu me faisais confiance, et je t'ai trahie. Je t'ai trahie, déçue, je m'en veux, et ca ne changera rien. Je voulais essayer de te donner des explications, sur les raisons qui m'ont envoyée ici, au centre de désintoxication. Je pense que cette affaire a du faire le tour du campus, et que les membres de ta maison sont ravis de mon internement, d'ailleurs, surtout Andy. La vérité, c'est qu'oui, j'ai consommé de la drogue. Un joint, devant les autorités. Première erreur. Deuxième erreur, refus d'obtempérer quand ils ont voulu me fouiller les poches. Je ne voulais pas qu'ils trouvent la came de mon frère en ma possession. Troisième erreur, et celle qui me coûte le plus cher. Concours de circonstances, j'ai été prise pour une personne que je ne suis pas. Je déteste cet endroit, il y a des gens vraiment flippants, des gens qui ont perdu le sens des réalités. La loi du Talion règne comme si c'était la jungle. Un Jumanji géant, entre quatre murs, avec des paquets de drogues cachés dans le centre pour les plus addicts.
Je mentirai en disant que tu me manques pas, même si à l'heure qu'il est, tu dois mal parler de moi, parce que t'as la haine envers moi. Je ne te blâme pas, où en serait l'utilité ? Quand je serai dehors, je viendrais te voir, même si tu me craches en pleine gueule, ou si tu me présentes la personne qui partagera ta vie mieux que moi. J'ai jamais été une bonne personne, malgré tout ce que disait les autres. Je pense avoir prouvé à tous ces gens que je n'étais pas quelqu'un de bien, et ca risque bien entendu de changer quand je sortirai de là. Si je deviendrais meilleure ? Bonne question, bien que je pense que je serai pire qu'avant, sur certains points.
Tu as été la première fille que j'ai su aimer, qui a su m'apprendre ce que c'était, l'amour. Même si notre relation a été tumultueuse, souvent compliquée, je te remercie. Parce que j'aurai pas pu trouver mieux que toi, pour m'apprendre cela. Je pense même, désormais, que lorsqu'on a une véritable connexion avec quelqu'un, ça ne s'en va jamais vraiment. T'as su faire sortir quelques temps le meilleur de moi, mais t'as eu la preuve que j'étais quelque peu indomptable, sinon je ne serai pas en taule. Je pense sincèrement que tu mérites bien mieux qu'une fille comme moi, Willow. Tu mérites une fille qui sort pas des rails au premier obstacle qui se place sur sa route, qui fait pas un burn-out dès qu'un truc l'énerve. Je ne te méritais pas, tu es trop bien pour cela, pour mes conneries. Saches que malgré tout, tu gardes une place précieuse dans mon cœur. Et je vais même te dire un secret que personne ne connaît. Gwen n'est que mon surnom, parce que je ne supporte pas mon vrai prénom, qui est Gwenaëlle. C'est moche, comme prénom, donc je t'en prie, ne dis à personne mon prénom, même pour te venger. 
A bientôt, je l'espère. Tendrement.
Gwen. Juste Gwen. »
Willow, ma Willow. Non, elle n'est plus mienne, elle m'a lâchée. Elle m'a quittée pour la vie alors que je pensais que seule la mort allait me séparer d'elle, et j'en avais peur, de sa mort. J'ai été présente autant que j'ai pu, à ma manière. Autant que j'ai pu car elle ne voulait plus me voir à un moment donné. C'était dur, long, mais j'ai pris sur moi pour combler ce manque qu'elle provoquait en moi, comme une souffrance inégalable. J'espérais secrètement la revoir, malgré ce qu'elle m'avait dit. On s'est revues pour finir l'année 2013, où elle m'a dit que ce traitement que je voulais qu'elle tente, n'avait fait qu'accelérer l'évolution de son cancer et que son temps était compté. Je me fichais de sa maladie, je l'aimais et ne voulais pas l'abandonner cette fois. Je retrouvais cet amour perdu, que j'avais connu par hasard dans une boutique de disques. Après deux mois, elle me lançait une bombe. Comme si je voulais que ça se termine. Mais j'avais pas le choix, ce qui me rendait d'autant plus mal, pendant une assez longue période. Je me sentais comme morte intérieurement, à retrouver ces vieux démons comme la drogue et l'alcool comme seuls amis, et les relations sans lendemain pour combler cet amour que je ne pouvais lui donner. Willow était mon équilibre, mon repère dans ce monde étourdissant. Et à ce jour, je ne sais pas ce qu'elle est devenue, si son cancer l'a emportée ou si au contraire elle va bien mieux. Si je l'ai oubliée ? On oublie jamais réellement une personne qui a marqué notre vie. J'ai appris à oublier cet amour perdu bêtement, mais je n'oublierais pas cette relation qui m'a faite évoluer. Aujourd'hui, j'ai appris sa mort. Je n'ai jamais pu lui demander pardon, pour de vrai.



VII ▬ Dixie, la sulfureuse.

Avec Dixie, c'était une longue histoire de fesses, devenue par la suite bien plus intense. Chacune de nos rencontres étaient différentes. Parfois sauvages, parfois froides et distantes. Mais il y avait cette chose entre nous qui nous rapprochait et nous divisait inlassablement. Ses histoires de coeur, bafouées à maintes reprises, son ancien job de strip-teaseuse où je l'ai connue, ses déboires, ses bagarres, ses batailles. Jusqu'au jour où d'une simple amitié, nous sommes devenues des amantes qui se cachaient comme des lycéennes. Puis elle m'a abandonnée à mon sort, pour un voyage humanitaire. Je suis sans nouvelles d'elle depuis ce jour, et j'ai sombré un moment dans les souvenirs que nous avions créés ensemble, arrosant mon manque d'elle avec de l'alcool, déambulant comme un zombie tout droit sorti de The Walking Dead sous les yeux attristés de Neela, qui faisait tout pour m'aider. Comme toujours.


VIII ▬ Neela, l'histoire de toute une vie.

Neela Hoffman, toute une histoire. Tout a débuté quand nous étions de simples enfants, au bac à sable. Elle, jolie petite blonde au visage angélique, et moi, la petite teigne turbulente. Cette petite fille était tout l'inverse de celle que j'étais à l'époque, et pourtant, je suis allée vers elle, toute fière avec mon goûter, que je voulais partager. Et Dieu sait, que mon goûter il était sacré, à tel point que même ma soeur n'a jamais pu approcher un seul doigt de mes gâteaux et de mon jus de fruits. Je ne savais pas pourquoi, mais quand je restais avec elle, je devenais une gentille petite fille sage. Enfin, jusqu'à l'adolescence, bien sûr.
Notre amitié a perduré dans le temps. Nous allions dans la même école primaire, elle passait sa vie chez moi ou je passais ma vie chez elle, jamais aucun mot n'a été plus fort que l'autre, jamais vraiment de disputes ni de bagarres.Toujours unies comme les deux doigts de la main.
Vient alors le collège, le lycée. Nous étions tellement différentes et pourtant tellement complémentaires. Je faisais partie de ces personnes infréquentables, et elle était toujours une bonne personne. Il n'était pas rare que je m'échappe de chez moi, tard le soir et complètement défoncée pour aller chez elle, en passant par la fenêtre de sa chambre pour ne pas réveiller ses parents, qui me voyaient que le lendemain matin pour l'heure du petit-déjeuner. J'adore ces gens là.
L'université ne nous a pas séparées. Elle également, a été reçue à Harvard. Même si nous étions dans deux confréries différentes, même alliées. On habitait ensemble, en colocation, puis Echo est venue squatter. C'était un gros bordel, cette période là. Puis Noël 2015 est arrivé. On est toutes les deux parties en vacances dans notre Californie natale pour voir nos proches. D'abord ses parents, après ma mère et ma soeur. Et une fois là-bas, les choses se sont passées différemment. J'ai réalisé que si durant toutes ces années je n'ai pas su m'éloigner d'elle, c'était pour une raison tout à fait logique, une fois qu'on y pense bien. Neela, c'est tout simplement la fille que j'ai dans la peau. Et toutes ces choses se sont révélées à moi à ce moment là. Sans elle, je ne suis rien, je ne suis personne.