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I can't change the past ▬ Capucine.
D'une faible oscillation de mon visage sur le côté, je regarde mon enfant a demi endormi dans le siège auto sur lequel je l'ai installé après l'avoir couvert d'une de ces couvertures duveteuses bleutées, portant dans l'un de ses coins les lettre M.C brodées. Et lorsque je tourne la clef afin de démarrer le moteur de ma voiture, qui ne ressemble en rien à toutes celle que j'ai conduit avant la perte de ma fortune, la pensée de ce surnom donné à avant même sa naissance à ce petit être qu'il désirait tant m'arrache un sourire qui s'empreint de souffrance. C'était avant … avant ces semaines d'errance, avant que je ne découvre ce qu'il m'a fait, quand encore j'avais l'impression d'être unique dans une immensité. Quand je pensais que rire avec lui, déconner, était l'une des seules choses qui pouvaient compter. Notre foutue complicité. Le manque de lui ne s'amenuise pas, je cherche toujours ce moyen de pouvoir effacer son empreinte de moi, de balayer tous les mots qu'il a pu un jour me dire, toutes les caresses effectuées … Je ressasse mes refrains, je me saoule de chagrin, je tente de me noyer dans un travail qui n'a plus ce même goût, de vouloir comprendre ce qu'il se passe pour Omnicom, pour mon père. Je ne veux rien et à la fois, je veux tout.
Et ce matin ce fut encore le cas, lorsque mes yeux ont survolé des images sur papier glacé. Photos de mon enfance, de ma faussement tendre adolescence. J'ai détaillé le visage de cette fille que j'ai connue, bien avant de le faire – comme avec les autres – pas assez, pour penser plus à moi qu'au reste du monde entier, de cette partie de ma vie que j'ai voulu mettre de côté, et j'ai été frappé par cette vérité, il est des choses dont on ne peut éternellement se passer. Et puisque l'idée de retrouver un équilibre familial est totalement tombée à l'eau lors de mon séjour à Providence avec Caleb, j'ai eu cet infime espoir … cet étrange songe, celui de me dire que cette fois, ce serait peut-être différent, parce qu'elle l'est, n'étant pas aussi ancrée dans la famille que moi. Au contraire, l'ayant délaissé pour un côté plus simpliste de la réalité. Une recherche internet, de trois clics bien choisit et j'ai finalement fini par retrouver l'adresse de cette fille avec laquelle un jour j'ai été bien plus que simple amie. Et bien que notre sang n'est pas le même, faute de mon adoption, le fait est qu'il est des liens qu'on ne peut s'octroyer par procuration. Qu'à trop vouloir une vie avec Clay, j'en ai omit bien des fois ma raison. Mais il est l'heure des changements, alors c'est pour cette raison là que ma voiture vient de s'arrêter face à son bâtiment. Je me gare, je sors, fais le tour de la voiture, remplace la colère, la tristesse et le mal par un tout autre sentiment, tout pour être mieux, pour ne plus être obnubilée par mon ancien amant. Je prends micro teub dans mes bras avant de m'approcher de la porte en bas, et comme j'ai un enfant à tenir, un homme qui descend à ce moment là me tient la porte pour m'aider, sans même me demander où je compte aller … Confiance aveugle parce que fraîchement maman, les portes sont sondés, une à une avant de tomber sur celle qui m'intéresse de loin comme de près. Ma paume heurte le bois, espérant qu'elle soit là. Quelques secondes avant qu'elle n'ouvre et qu'à la vue de son visage, je balance un « Ne ferme pas. » Autoritaire et perdue à la fois.
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