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Ghost in the mirror (Laska)

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Alaska & Declan

© Kaiji

Les billes azurées se relèvent vers le visage familier, partagées entre l'amusement et l'abattement le plus total. « Je sais. » assure-t-il d'une amorce rictus pincé au bord de ses lèvres. Elle ne comprend pas que chez lui le sens du sacrifice aille si loin. Mais c'est inné chez lui, il passera toujours en dernier. Le Devoir puis lui ensuite, quitte à y perdre des plumes. Mais que sa famille en pâtisse, ça lui pèse assez. Elle lui expliquait d'ailleurs pourquoi la famille c'était important, elle le comprenait, elle, qui en avait cruellement manqué. Mais voilà, lui il se réfugiait dans l'existence factices d'Autres imaginaires, et parfois, il se prenait à regretter sa véritable peau. « Si j'avais su que tu étais enceinte, je n'aurais pas pris ce job. » se contente-t-il de justifier en haussant les épaules. Ça peut paraître aberrant et c'est pourtant vrai, il aurait aimé être plus présent dans un moment pareil, mais maintenant c'était trop tard. « Faut croire que ça devient une habitude chez moi. » L'envie de clope lui ronge les sangs, il se damnerait là tout de suite pour un brin de tabac. « Faut croire que je deviens un peu comme ton père finalement tu vois. »Et elle lui a assez reproché d'idéaliser son paternel, l'ironie l'avait rendu bien plus présent pour lui que pour elle, alors qu'aucun sang commun ne coulait entre leurs veines. Declan s'était promis de porter sa famille et de la protéger, mais sa principale mission semblait vouée à l'échec, saurait-elle seulement lui pardonner ?  
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« Je sais. » Bien sûr qu'il le savait. Je détestais son travail et le fait qu'il soit désormais loin de tout, qu'il m'échappe de cette manière. Comment je vais faire pour partager les bons moments avec mon grand frère ? « Si j'avais su que tu étais enceinte, je n'aurais pas pris ce job. » C'était trop tard de toute façon et j'admettais que nous étions tous les deux fautifs. « Il y a peut-être une solution ? Tu ne peux pas faire machine arrière ? » Il pouvait peut-être donner l'enquête a quelqu'un d'autre ? Peut-être qu'il pourrait redevenir Declan tout simplement. Je sentais réellement que tout m'échappait ses derniers temps et plus ça allait, plus je commençais à croire que j'allais devoir me débrouiller toute seule. Bien fait pour toi Hamilton. « Faut croire que ça devient une habitude chez moi. » Je pinçais mes lèvres, lui lançant un regard triste. Je voulais lui poser des questions à propos de ce qu'il venait de dire, mais je n'avais pas eu le temps qu'il avait déjà repris la parole. « Faut croire que je deviens un peu comme ton père finalement tu vois. » C'était comme un coup de massue. Qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ? Je restais figée en face de lui et la seule chose que je trouvais à dire était cinglante. « C'est vrai que c'est plus facile d'abandonner ceux qu'on aime plutôt que de les affronter ».
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Alaska & Declan

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Malheureusement, ce n'était pas si simple. Accepter une enquête sous couverture, c'était accepter de mettre sa vie entre parenthèses pendant quelques temps. Une fois le deal accepté, c'était impossible de reculer, autrement trop de flics auraient rendu les armes bien trop tôt, la situation était difficile à vivre, aliénante même puisque parfois on se retrouvait à se confondre entre celui qu'on prétendait être et celui qu'on était vraiment. « C'est impossible. Du moins, sans renoncer à mon insigne. » Et alors autant renoncer à lui-même, ça, Alaska le savait et bien qu'elle maudisse son job, elle était consciente qu'elle ne pouvait pas lui demander. Pour le moment, Declan se flagellait bien assez seul, se comparant à Charles. Depuis son adolescence, il avait souhaité devenir un homme comme lui et puis il avait connu Alaska, et alors bien que toujours fort attaché à son beau-père, son regard avait changé.«  Je ne t'abandonnerai plus. » souffle-t-il doucement en relevant ses prunelles troublées sur les siennes, ça lui faisait quelque chose de savoir qu'elle vivait un moment si important sans lui. Vivre de côté n'était pas toujours si facile que ça y paraissait. Il attrape fébrilement son téléphone et envoie un message qui retentit aussitôt sur le téléphone de sa sœur. « C'est mon numéro en tant que Darren, donne-moi de tes nouvelles dessus, tu as plutôt intérêt. » Un sourire coupable se dessine sur ses lèvres, il ne la côtoiera pas vraiment pour ne pas la mettre en danger mais il compte bien ne pas disparaître de sa vie pour autant.
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« C'est impossible. Du moins, sans renoncer à mon insigne. » Ça ne servait à rien de batailler. Il n'y avait aucune solution et peut-être même que Declan n'avait aucune envie d'en trouver une. Je laissais échapper un soupir de déception en le regardant avant de passer nerveusement ma main dans mes cheveux. Alors on allait s'éviter ? Il n'était plus mon grand frère mais juste un inconnu ? Comment je pourrais laisser passer ça ? Et puis, je n'aimais pas le voir se comparer à mon père. Il n'était pas comme lui, il n'avait rien de lui. Mais je profitais tout de même de la situation pour le tacler un peu. C'est vrai que de me dire que j'allais devoir considérer mon frère comme un inconnu alors que je venais tout juste de le retrouver après qu'il soit partie sans rien dire, ça faisait écho avec le passé de mon père qui m'avait abandonné l'année de mes cinq ans. «  Je ne t'abandonnerai plus. » Avec le temps, j'avais appris à méfier des promesse et là, il n'allait pas y échapper. « On verra bien.. » lui confiais-je dans un haussement d'épaules. Le jeune homme attrapa son portable et le mien se manifesta quelques secondes plus tard. « C'est mon numéro en tant que Darren, donne-moi de tes nouvelles dessus, tu as plutôt intérêt. » J'haussais les sourcils, un sourire en coin. « Je n'ai pas peur de toi, ni de tes menaces Darren j'aioubliétonnomdefamille » m'exclamais-je avec une grimace.
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Ses réponses ne lui plaisaient pas, il en était conscient et même il comprenait. Mais la situation était telle qu'elle était et c'était trop tard maintenant. Une fois de plus, il la décevait. Et il se décevait lui-même. « C'est bien ça le problème, tu as peur de rien, ni de personne. » Si ça avait été le cas, il se serait peut-être fait moins de mauvais sang, se serait moins pris la tête avec elle aussi, mais c'est ce qui faisait d'Alaska, Alaska, alors il admirait autant qu'il s'énervait de ses traits. « McCoy. » répète-t-il avec un sourire amusé. « C'est moins classe que mon vrai nom quand même. » Il s'amuse un peu de la situation et ça fait du bien. « Et ça se trouve, je vais te retrouver aux soirées Mather, tu devras être sage et c'est moi qui me mettrais minable. » Il y avait peu de chance, il le savait, elle aurait d'autres priorités désormais, mais ça le faisait rire de savoir que quelque part , la situation entre eux deux pourrait s'inverser, comme quoi tout pouvait arriver.
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« C'est bien ça le problème, tu as peur de rien, ni de personne. » Si seulement il savait. Désormais, j'étais occupée par des centaines d'angoisses à propos de ma fille qui pourtant se trouvait toujours au chaud dans mon ventre. J'avais aussi peur pour Osean dont la santé n'était pas formidable. En réalité, j'étais une personne terriblement angoissée et le "tu n'as peur de rien, ni de personne" était simplement une carapace. C'était d'ailleurs pour cela que je me contenter d'hausser les épaules en réponse avant de sourire en écoutant mon grand frère répéter son nouveau nom de famille. « McCoy. C'est moins classe que mon vrai nom quand même. » - « Ce qui est moins classe, c'est de ne plus être associé à moi tu sais... » Ou comment se lancer des fleurs en une leçon. En réalité, savoir que mon frère allait devoir jouer à ne plus l'être, ça m'agaçait, mais parait-il que je n'avais plus le choix. « Et ça se trouve, je vais te retrouver aux soirées Mather, tu devras être sage et c'est moi qui me mettrais minable. » Je me mis à rire en l'écoutant. « Tant que bébé n'est pas encore là, je peux toujours y assister, mais je ne suis pas certaine de vouloir assister au spectacle... » lui confiais-je en grimaçant. Qui avait envie de voir son grand frère se vomir dessus ? Le pire, c'est que j'étais certaine que Declan m'avait déjà vu une fois ivre dans sa vie, mais je ne préférais pas y penser.
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