drunk on adrenaline ( azraël )

Rien n’est plus pareil. Le danger est différent. Les enjeux sont différents. Amare ne peut plus penser qu’à tester ses limites, il doit aussi penser à tester les limites que son corps lui impose et non plus son esprit. Il ne peut pas faire abstraction de la douleur qu’il ressent quand le coup est trop violent, il ne peut pas faire fit de la nausée qui le prend lorsqu’il est debout trop longtemps. Il y a des choses qui sont inévitable. Alors en donnant rendez-vous au port de Boston, en plein hiver, à Azraël, il n’avait pensé à rien. Rien du tout. Il avait enfin une semaine de pause, une semaine où il n’avait pas à se faire piquer, à se voir injecter des substances toxiques afin d’éradiquer un mal invisible. Il avait même annulé ses rendez vous à New York et les avait fait se déplacer à Boston afin de s’éviter la route ennuyante et solitaire. Il en a tellement marre qu’il agit comme un sale enfant gâté quand il n’a pas ce qu’il veut. Et il s’en fout si on lui dit quelque chose. Il fait ce qu’il veut et puis voilà. Noyé dans les couches de vêtements qu’il a sur lui, il se rend au port à pied depuis son appartement, bravant le froid comme personne. Il envoya un message à Azraël, lui faisant bien comprendre qu’il était déjà là et qu’il détestait attendre comme un idiot dans le froid polaire de la ville. C’était presque texto ce qu’il lui avait dit. Rien à faire si elle avait des gosses à garder, il voulait ressentir le frisson de l’adrénaline et la frayeur du danger. Il attendit à peine cinq minutes avant de voir la petite silhouette d’Azraël se dessiné dans la pénombre. « Enfin te voilà. J’ai failli attendre. »

J'arquais un sourcil pas certaine du plan qui allait suivre. Premièrement, il n'avait jamais fais aussi froid et par conséquent, se rendre au port de Boston n'était pas l'idée du siècle et deuxièmement, la pseudo invitation venait d'Amare. Alors ouais, j'avais tout les droits du monde d'être à l'affût de tout et n'importe quoi. J'savais même pas si j'avais vraiment envie d'y aller en fait. J'étais crevée, Hendrix me prenait tout mon temps et la reprise des cours ne se passait pas de la façon la plus calme qu'il soit. Alors ouais, j'savais pas trop à quoi m'en tenir dans tout ça. Posant mon enfant dans son lit, j'allais rapidement embrasser Alex lui disant que je serais bientôt de retour. Quoi qu'en fait, j'en savais rien. J'savais jamais trop à quoi m'en tenir avec le mather. Attrapant mon blouson, j'fermais correctement le pan de celui ci n'oubliant ni l'écharpe ni les gants qui pouvait aller avec. Quand j'disais qu'il faisait froid, c'était pas une blague. Et à mon allure, je prenais le chemin menant jusqu'au port n'étant perturber que par le vibrement de mon téléphone. Ouais bah si tu me prévenais pas au dernier moment j'serais là plus vite que je marmonnais pour moi comme la fille taré qui s'parlait toute seule. Et cinq minutes plus tard, je distinguais sa silhouette non loin. Par pur esprit de contradiction, je ralentissais le pas histoire de bien lui montrer que son ton froid ne m'effrayait pas avant de finalement me positionner face à lui. T'aurais mérité d'attendre encore plus longtemps que je ronchonnais. Ou même que je vienne pas tout court d'ailleurs.

Il voulait faire un truc de fou, un truc qui resterait à vie dans ses souvenirs, qui ne serait catalogué que de dément. Et il n’y avait pas de meilleure partenaire qu’Azraël. La jeune femme passait une période difficile, comme Amare. Leur recherche d’adrénaline constante était un besoin nécessaire pour se sentir vivant, présent sur Terre, important. Mais cette recherche fait toujours hésité surtout quand Amare dit de venir au port de Boston en plein hiver, à une heure indue de la nuit. « C’est pas mon problème que tu ais des choses à faire. » Mais alors vraiment pas. Il s’en fiche qu’elle ait cinquante milles gosses à gérer. Lui, il veut se défouler, il veut vivre encore. Vivre aussi misérablement le mine. Il devient colérique, violent, peu patient. Non pas qu’il ne le soit pas déjà un minimum. Mais sa colère envers le monde devient trop importante. Ça le tue à petit feu, littéralement. Cette maladie le tue autant physiquement que psychologiquement. Et ça, il ne peut pas l’accepter. « Patience n’est pas mon deuxième prénom. » qu’il grogne en la regardant se mettre devant lui. « J’espère que tu n’as peur de rien vraiment. J’ai pas envie de jouer. » La mer de Boston les éclaboussait de sa mousse glaciale, les yeux d’Amare brillaient dans la pénombre, les cheveux d’Az s’humidifiait par les gouttelettes d’eau. « J’ai pensé que vu qu’on a déjà fait énormément de choses folles, on pourrait augmenter le niveau. » dit-il avec un sourire beaucoup trop heureux. L’idée n’était pas de sauter en pleine mer, il fallait être suicidaire pour faire ça. Mais voler un bateau et s’éloigner quelques temps sur la mer, ça, ce serait cool. Surtout que ces bateaux ne sont pas sans surveillance ni alarme. Heureusement pour les deux, Amare avait acquis son permis bateau quelques temps avant un séjour aux Bahamas pour un shooting photo. « On va prendre un bateau. Et on ne va pas demander pour l’avoir. » Sourire jusqu’aux oreilles, il regardait Azraël avec un air plus que machiavélique.

Ouais, ça t'aurais fais les pieds ça. Que je te laisse poireauter dans le froid sans prendre la peine de me déplacer. Après tout, j'ai une vie de famille. J'ai un enfant à charge et j'viens tout juste de reprendre les cours. Et peut être bien que tu t'en fous, t'as le don de te foutre de tout de toute façon mais ça veut pas dire que j'suis à ton service. Je viens si j'ai envie, j'te fais attendre si ça me chante. Que tu râles ou pas, c'est pas mon problème. Je m'en tape si tu savais, ouais je m'en tape complètement. C'est pas mon problème que t'attendes. Puis quoi ? Tu crois quand même pas que j'vais accéder à tout tes plaisirs en un claquement de doigt ? Voyons, tu m'connais un peu mieux que ça. J'suis sanguine et si tu m'emmerdes, j'réfléchirais pas à deux fois avant de te le dire. Alors commence pas à me prendre la tête si tu veux pas déclencher une guerre. J'suis pas d'humeur, j'ai pas envie de plaisanter ni même d'faire preuve de patience face à ton comportement désagréable. C'est pas le mien non plus. J'rétorque parce que je le fais tout le temps et qu'en quelques secondes, tu m'as déjà gonflé. La soirée s'annonce grandiose tiens. Et je joue si j'ai envie. J'fais preuve de mauvaise foi parce que t'as mal commencé et que je suis pas du genre à m'écraser. J'sais pas qui t'as l'habitude de fréquenter mais moi, tu ne me parles pas comme ça. Pas de souci, c'est quoi ton idée ? T'en a forcément une, on est pas là par hasard. Et j'ressere un peu plus mes bras autour de moi tentant de m'habituer au froid bien trop prononcé de cette nuit. Oh. Voler un bateau. J'arque un sourcil réfléchissant quelques secondes. Quel est l'intérêt ? A part voguer sur la mer et mourir de froid j'entends. Lequel tu veux ? Ok, j'capitule. C'est pas mon genre de refuser un défi de toute façon. Cette fois ne fera pas exception.

Égoïste et je m’en foutiste. Il s’en fiche de savoir si les autres ont des problèmes la plupart du temps. Les seuls personnes qui ont de la valeur à ses yeux se comptent sur les doigts d’une main. Romy, Agathe, Lola, Ashleigh, Sabian. Cinq personnes. Il aurait pu ajouter Cassie ou encore Kaya, mais elles n’ont pas encore frayé un chemin important dans sa vie pour qu’il puisse aider les jeunes femmes si elles en ont besoin. Tant que leurs vies ne sont pas en danger, il ne s’en occupe pas. Alors ce n’est vraiment pas Azraël et ses petits soucis du quotidien qui vont l’ébranler. Loin de là. Au contraire, ça le fait rire qu’elle n’ait pas une vie parfaite, montrant à quel point les humains sont prêts à tout pour échapper à une vie faite de routine et de rythme ennuyeux. Il roule des yeux en l’écoutant répliquer. Toujours le même schéma. Aucuns des deux ne veulent capituler. Personne ne baisse les yeux. Personne de dit stop. C’est un combat sans fin qui ne finit pas entre eux, et ils aiment ça. « Si. Vu que si je m’étais barrée comme le connard que je suis, tu te serais pointés pour rien. J’aurais même pu ne pas venir du tout d’ailleurs. » Sourire en coin, et mains dans les poches. Franchement, Amare, ta mère t’a mieux éduqué. Il connaît bien Az, et elle finira par exploser à un moment. La colère habite son minuscule corps et elle est une bombe atomique qui fait un mètre cinquante. « Bien. Au moins, on sait où s’en tenir avec l’autre. » Il la voit soupirer et voit la fumée blanche s’échapper de ses narines comme un dragon en colère. Beau boulot, Dwight. « T’es pas drôle. Sois un peu moins casse couille et joue le jeu un peu. » Il a vraiment envie de se mettre en danger pour le coup. Même s’il ne peut pas plonger dans l’eau gelée de la mer de Boston, il a envie de faire quelque chose de fou. Mettre sa vie en danger ? Non. Mettre son existence à risque ? Oui. Il lui expliqua alors sa petite idée et la regarda, les bras croisés. Son Oh fut un peu décevant, mais bon.C’est une fille. Elle ne voit pas tout du premier coup. « L’intérêt, c’est de s’éloigner de tout pendant un moment. Et ce n’est pas le fait de partir avec le bateau qui est marrant, mais de se procurer le bateau. La marina est pleine d’alarmes et les déjouer sera aussi fun que de s’échapper sur une de ses coques. » Il fallait tout leur expliquer à ces filles. « Et j’ai mon permis bateau, donc une fois que la première partie du jeu est faite, on pourra voguer là où tu veux ma belle. Promis, je te ramène à ton mec avant le petit matin. » Elle finit par accepter l’aventure et demande même à quel bateau il pensait. « Hum. Honneur aux dames. J’ai trouvé l’idée, trouve la proie. »

Et si je venais à mourir de froid, à m'faire amputer d'un membre gelé où quoi que ce soit de wtf, il l'aurait sur la conscience. S'il en avait une. Parce que forcément, j'étais en droit de douter devant le peu de compassion dont il faisait preuve envers les gens en général. Et si j'étais moi même une sacré égoïste doublé d'une petite pétasse, je disposais tout de même d'un minimum de savoir vivre me permettant de ne pas me comporter affreusement envers les autres. Du moins, ceux que j'appréciais un minimum. Et peut être que c'était le fait d'être devenue maman qui m'avait assagit mais j'avais de plus en plus de mal à supporter le caractère déplorable d'Amare par moment. Tout comme j'aurais pu ne pas venir. Et sache que donner une invitation à quelqu'un pour ne finalement pas venir sur le lieu de rendez vous était foutrement malpoli. Ouais. J'fulmine intérieurement parce que ce mec, il a le don de me foutre en rogne en un temps record. J'crois qu'en fait, sans l'adrénaline, sans l'enjeu, sans tout ça, y aurait bien longtemps que je lui aurais mis mon poings dans la figure. Juste histoire de. Parle mieux j'rétorque d'un sourire hypocrite, serrant les poings d'une force que mes phalanges prennaient une teinte blanchâtre. Relax, c'est d'Amare dont on parle. Faire chier le monde c'est sa tasse de thé. Ew, déjouer des alarmes. J'me pinçais les lèvres réfléchissant à toute allure. S'faire attraper c'était prendre un aller vers le poste de police. Et si Alex avait déjà du venir me chercher une fois là bas, j'avais pas tellement envie que l'expérience se réitère. D'un autre côté, merci nemesis, j'étais une pro de l'infiltration. Mettons ça sur le compte de ma petite taille mais j'avais déjà du à plusieurs reprise m'infiltrer dans les maisons pour récolter des infos. L'truc, c'est que moi, j'étais la pickpocket de base. Déjouer une alarme, pas certaine que ça fonctionne. Ouais, comme ça si j'pécho le bateau le plus relou du monde ce sera entièrement de ma faute. Ok, je cherche tout et n'importe quoi pour raler là mais en même temps, quand on m'fous de mauvaise humeur, faut pas s'attendre à ce que je minaude. D'un pas décidé, j'marche le long du port, observe sans grande conviction et m'arrête finalement. C'lui là. De taille moyenne mais pourtant classe. Probablement plus facile à manoeuvre mais appartenant certainement à un petit bourgeois. Un fils à papa. Et pour déjour les alarmes, t'as un permis aussi ? Ironie quand tu nous tiens.

Le danger de l’interdit attire plus qu’on ne veut le croire. Amare n’a jamais eut autant envie de se mettre au danger que depuis qu’on le lui a interdit. Il n’a jamais eut autant envie de fumer toute la nuit que depuis que sa santé est en jeu. Il n’a jamais eut autant envie de faire les choses folles qui sont dangereuses, risquant à la fois sa liberté mais sa vie que maintenant alors que son existence est sur le fil du rasoir. Mais heureusement pour lui, il avait trouvé une personne qui est comme lui. Qui teste ses limites autant que lui et n’a pas peur de le remettre à sa place. Il mentirait s’il disait que les pics que la petite Azraël ne le faisait pas rire. L’atteindre est difficile, voir impossible. Jusqu’à présent, les seules remarques qui ont réussis à l’atteindre sont celle de Romy et Sabian. Et encore, pour le dernier, il a réussi à développer une sorte de bouclier contre lui. « Vrai. » Azraël pouvait dire ce qu’elle voulait, ils savaient tous les deux que leur petit jeu dangereux leur plaisait un peu trop pour refuser une invitation de l’un ou l’autre. Et c’était tant mieux. Entre la révélation à Lola, ses nuits avec Agathe et son baiser avec Cassie, il n’avait pas vraiment de moyen pour se poser et ne penser à rien d’autre qu’à lui. Une des trois filles n’arrêtait pas de surgir dans ses pensées quand ce n’était pas sur le pas de sa porte comme Romy. « J’parle mieux si j’ai envie. » qu’il répond avec un maigre sourire en réponse au sien. « Et puis, franchement, tu m’as déjà vu parler correctement ? » Elle n’était pas une amie, une connaissance avec intérêt au mieux, mais elle savait bien que le jeune homme était un chieur né et un casse couille de renommé international, alors pourquoi discuter plus longuement. Il lui propose alors de voler un bateau. Ouais, voler un bateau. Rien que ça. « Mais non, je suis sur que tu as de bons goûts en matière de bateau. Bien que bon, vu ton goût en matière de mec … Non, je ne dirais rien. Il est mon président après tout. » Il la regarde choisir, craignant un peu pour sa vie à présent. Il était impossible ce soir, plus chiant que jamais alors si on le retrouvait au fin fond de l’océan, ce sera bien mérité. Elle s’arrête alors sur une embarcation de taille moyenne mais assez luxueux et agréable à regarder. « J’ai vécu à Harlem, vécu dans la rue et fait des combats de boxe pour vivre, tu penses quoi ? » Il s’avança vers le bateau, tira la corde afin de le rapprocher du port et monta par l’échelle en fer sur le côté. Pas question de faire sortir la passerelle. « Bon tu viens ou quoi ? »

De toute manière, je ne suis pas spécialement de bonne humeur. Faut s'attendre à tout avec moi dans ce genre de moment là et ouais, j'peux vite devenir insupportable. Il a mal commencé, probablement que je passerais le reste de la soirée à lui envoyer la moindre pique juste par vengeance. La revanche, c'est plus ou moins ma manière de fonctionner, j'y peux rien. Et là, j'ai tout sauf envie de montrer un tant soit peu de sympathie. Tu veux qu'on se divertisse ? Très bien, faisons le. T'attends juste pas à ce qu'on entende nos éclats de rire quand on sera bercés par les vagues. J'ai pas envie de plaisanter, pas envie de m'amuser, juste m'évader de temps en temps. Et pour ça, j'ai pas besoin de jouer la carte de l'amitié pusique de toute façon, il est clair que nous ne partageons pas du tout cette vision l'un de l'autre. Tu parles mieux si je te le dis. Je me plais à lui donner des ordres même si dans le fond, j'sais qu'il appliquera jamais vraiment ce que je lui dis. Et il a raison, s'il n'a pas envie, il ne fait pas, c'est comme ça que ça marche. Un bon point pour toi. Mais ça ne change pas le fait que tu me parles pas comme ça. J'suis pas ta copine et encore moins du genre à me faire marcher dessus. T'es pas en face de la présidente Lowell, moi j'te rentre dedans sans hésiter une seule seconde. Alors arrête de me chercher un peu, ce serait con qu'on alerte les gens en s'mettant à s'crier dessus soudainement. Ne parle plus jamais d'Alex ! J'me fous que tu l'aimes pas. Concrètement, j'en ai rien à péter. Et si tu peux pas te le blairer, c'est ton problème. Par contre, face à moi, j'tolère rien de négatif à son encontre. Alors pour être claire, tu ferme juste ta gueule sur ce sujet là. J'en pense que tu t'prends un peu pour le roi du monde. Et que ça finira par te retomber sur la gueule un jour ou l'autre, c'est toujours comme ça. Un soupir et j'secouais la tête. Si on s'fait attraper, j'dirais que tu m'as forcé. D'un sourire, j'le suis sur l'échelle grimpant en souplesse sur le bateau. Et maintenant m'sieur le rebelle, tu vas nous désactiver l'alarme ? J'lance un sourire ironique passant à côté de lui sans un regard. Ouais, la soirée s'annonçait génial.

Qu’on lui fasse la leçon, lui donne des ordres ou autres, ce n’était décidément pas la bonne manière pour dompter le métisse. Au contraire. Dès qu’on lui donnait un ordre, il faisait tout pour ne contrer, pour aller contre cet ordre et faire l’inverse de ce qu’on lui disait ou demandait de faire. C’était instinctif, dans sa nature. Il ne pouvait pas aller contre ça. Alors quand Az, petite brunette qui est aussi méchante qu’elle est maman, lui disait de lui parler meilleur, il devenait encore plus odieux. Elle aurait pu s’en rendre compte depuis le temps, mais elle semblait perdue dans sa bulle de problème dont il n’avait rien à faire, et dont il se contre foutait royalement. « Ouais, c’est ça. Continue à te le dire et peut être que lorsque des mots vont sortir de ma bouche, tu auras l’impression que je parle de manière plus respectueuse. En attendant, t’es pas ma mère, même si t’en es une. » Longue réplique et sourire en coin, il continua son petit bonhomme de chemin. Les deux parlent, tranquillement pour un œil extérieur, mais de manière assez virulente pour quiconque s’approche un peu plus d’eux. « Roh, passe à autre chose. On dirait un disque rayé à t’entendre. » Rien à faire qu’elle ait eut une journée merdique. La vie entière d’Amare l’était alors ce n’était pas elle qui allait le surpasser pour le moment. Il essaya de détendre l’atmosphère en parlant de son copain/mari, il ne savait pas trop et s’en fichait. « Rentre les crocs et choisis un putain de bateau merde.» qu’il répond avec un air blasé. Franchement, elle ne lui fait pas peur et encore moins en maintenant alors que sa vie ne tient qu’à un fils. « Peut-être. Mais je suis venue de loin, alors j’ai le droit de péter plus haut que mon cul quelques fois. » Ou tout le temps. Mais ça, elle s’en fiche Azraël. « Bien entendu. J’ai un bon avocat mais je partage pas. » Faut bien profiter des avantages d’avoir une ancienne belle sœur princesse d’Angleterre ayant un diplôme de droit, non. Alexandra est son avocate depuis qu’elle a aidé son cher cousin/frère, c’est pas trop clair leur relaion familiale. Ils montèrent sur le bateau que la brune a choisis et Amare va vers la cabine du capitaine afin de voir comment forcer la serrure. « Bien sur que oui, mais si tu la fermais, ça serait plus facile. » répondit-il avec un léger sourire. Prenant son kit dans sa poche arrière, il sort une petite aiguille crocheté et une autre plate au bout. Il joue dans la serrure, jusqu’à ce qu’un click se fasse entendre. « Prépare tes oreilles. » Et ça ne manque pas. En cinq secondes, l’alarme se déclenche et le cri du bateau résonne dans tout le port.

J’crois que là, j’étais clairement en train de faire de la concurrence à la reine des neiges et pourtant, ce n’était pas une mince affaire. Mais quand on me frustrait ne serait-ce rien qu’un peu, j’avais tendance à me refermer sur moi-même pour un bout de temps. Et quand je choisissais de ne pas faire d’efforts, disons que c’était plutôt visible. J’étais déjà pas la nana la plus sympa du monde en règle général, ce n’était pas maintenant que les choses allaient réellement changer. Puis fallait dire qu’Amare, quand il s’y mettait, il était du genre plutôt désagréable. Presque si je n’avais pas envie de vulgairement lui envoyer mon pied entre les parties pour qu’il se taise au moins un peu. Puis ça lui apprendrait la vie en passant et clairement il avait besoin d’une petite leçon. J’étais à la limite de me demander pourquoi est-ce que j’avais choisi la mather à intégrer ? Non mais parce que s’ils étaient tous aussi relou que lui dans le genre « j’emmerde le monde et tous ceux qui le peuplent » j’allais très vite devenir folle dans un endroit pareil. Et bordel ce qu’il pouvait vraiment être désagréable, ce n’était pas permis quoi. C’était pas non plus comme si de base on s’détestait parce que forcément, on n’envoie pas un message pour demander de la compagnie à une nana qu’on ne peut pas piffrer, right ? « Je suis pas ta mère mais rien ne me retiens de te pousser à l’eau et de t’y laisse geler. » Alors concrètement, calme toi deux minutes si tu ne veux pas que ça parte en bagarre inutile. Et j’suis parfaitement consciente que je ne fais pas le poids, que j’ai l’air d’une naine face à toi mais la réalité est qu’il faut toujours s’méfier des petits, c’est plus fourbe que n’importe quoi. « Ta gueule. » Vraiment hein ? J’souhaiterais clairement que tu la fermes pour le coup parce que je suis à deux doigts de voir rouge et j’ai pas envie de rentrer dans une colère folle pour ce soir. Arrête de tout faire pour m’emmerder et tout iras bien. Puis le mec ne semblait pas comprendre qu’il ne fallait pas s’attaquer à Alex. Depuis quand est ce qu’on laissait un de ses proches se faire dénigrer pour peu importe la raison que ce soit ? « J’vais vraiment finir par t’en coller une. » Sans même y réfléchir une seule seconde avant. Parce que tu me cherches un peu trop depuis que je suis arrivée et ça commence à devenir agaçant. J’croisais les bras sur ma poitrine attendant tranquillement qu’il fasse son truc et dès qu’il reprenait la parole, j’plaquais mes mains sur mes oreilles luttant contre le bruit assourdissant que l’alarme venait de déclencher. « Eteins là putain ! » Premièrement, on va se faire remarquer si ça continue et deuxièmement, j’ai pas tellement envie de perdre mes tympans la maintenant tout de suite. « Mais t’attends quoi ? Eteins là ? » Tu fais le mec badass à savoir tout faire alors montre un peu tes talents pour une fois qu’on se retrouve pas dans la merde à cause de ton incompétence.