Tu iras bien, j'te l'jure. ✻ HOLLERY

Ce n'est pas la première fois que demoiselle est placée devant le fait accomplie. Elle a encore le choix. Celui de laisser ce billet, ou celui de le récupérer. Il ne doute pas, sait qu'elle se laissera embarquer par les aptitudes à la délinquance de l'homme. Quand on goûte aux sensations, il est compliqué de refuser. Alors elle fuit, accélère le pas, n'est clairement pas à l'aise dans son action. Puis on l'interpelle, et Avery se laisse emporter par la course de l'étudiante. Si elle est essoufflée de l'effort, lui sourit de la prouesse. Et se marre devant la scène auquel il assiste. « Mon Dieu mais qu'est-ce que tu me ferais pas faire ?! » « Tu vas t'en remettre rassure moi ? Et pour ma défense, je ne t'ai obligé à rien. » Silver observe autour de lui, cherche une activité pour stimuler l'adrénaline montante. Et il voit ce magasin, plus loin, au bout de la rue. S'avance donc et repere une benne à ordure surmontée d'une échelle légèrement plus haute. Sans signaler quoi que ce soit à sa partenaire de crime, il grimpe sur la poubelle, attrape l’échelle et grimpe jusqu'au toit. Tu veux la liberté Holly ? Alors voit la ville d'en haut.

C'est lui qui m'a donné le goût à l'adrénaline. Parce qu'avant qu'on commence à faire nos petites conneries ensemble, je n'avais jamais rien fait d'illégal. Je me rappellerais toute ma vie de la tête d'Alex et de Briony le soir où ils ont du venir nous chercher parce qu'on s'était fait chopé par les flics et qu'on était en garde à vue. On était vraiment des badass et bien sûr que ça me manque. Très souvent même. Donc quand il me donne l'occasion de recommencer, j'y vais tête baissée sans même réfléchir aux potentielles conséquences. « Tu vas t'en remettre rassure moi ? Et pour ma défense, je ne t'ai obligé à rien. » J'hoche la tête en continuant de rire, passant ma main dans mes cheveux pour les tirer en arrière et libérer mon visage des mèches rebelles. « J'assume complètement », que je dis entre deux souffles. Je tourne la tête pour le voir monter sur une poubelle et je fronce les sourcils, perplexe. « Qu'est-ce que tu fous ? », que je demande dans un murmure. Il attrape l'échelle et monte jusqu'au toit. Je ris et je le suis, disant alors, « Aide moi s'te plait ! » Non parce que monter sur l'échelle par la seule force de mes bras, c'est impossible. Je fais pas du basket moi, je fais à peine du sport aies pitié de moi Avery. Une fois sur le toit, je regarde la vue sur Boston illuminée et je souris, m'asseyant sur le bord en laissant balancer mes jambes dans le vide. La dernière fois qu'on a été sur un toit comme ça, c'est quand il a apprit la mort de sa famille. Pas génial le souvenir. Je reste silencieuse, regardant la ville avant de demander doucement, « Tu vas revenir, hein ? » Je tourne la tête pour le regarder, souriant très légèrement. J'ai encore besoin de toi ici, moi.

La puissance. La stabilité d’un instant. La seconde suivante peut être la dernière et pourtant, on ne regrettera rien. Parce qu’on la ressent notre vie. On vole, on grimpe, on touche, on a le cœur battant chaque jour, chaque heure, chaque seconde de notre existence. Soif de frissons. Et je suis heureux d’être celui qui te l’a montré Holly. Ca s’inscrit dans tout ton corps, et je te souhaite de perpétuer les sensations après mon départ. On n’aura plus le même quotidien. Je ne croiserai plus ton regard dans les couloirs, je ne foulerai plus le même sol que toi. Nos mains ne se tiendront plus et nos rires ne se mêleront que rarement. Par appel ou quand l’un de nous arrivera dans le paysage de l’autre. Ça arrivera Holly, mais je suis incapable de te donner une date ni même une approximation. C’est une simple intuition. Celle qui m’aide à aller de l’avant, celle qui ne me fera pas regretter le dos que je te tourne.

Si je me marqué par cette folie que tu n’assumes pas, tu m’as marqué pour la personne que tu es. Ce trésor sous l’épiderme. Grimpe avec moi, que je puisse voir dans tes prunelles, l’immensité de la ville. Le vent qui se moque de tes cheveux m’étire un sourire. C’est ce que je regretterai une fois à New-York. Qu’on s’arrête un instant et qu’on profite de notre duo. Nous. Hollery. Cette amitié. Ce naturel. Cette confiance évidente. Cette aventure qu’on a vécu. On s’détestait, on s’est attaché, on s’est aimé, on s’est blessé, et on s’accorde encore et toujours notre confiance. Je ne pourrais pas vivre sans le pilier que tu es. T’es une faiblesse Holly, ma putain de faiblesse, mais celle dont j’ai besoin. Ça fait longtemps qu’on s’est donné le pouvoir de se détruire. « Tu vas revenir, hein ? » Quand nos regards se croisent, je ne peux te montrer que ma profonde sincérité. Ce sourire en coin qui te charme. « Tu me reverras Holly. Je ne sais pas quand, je ne sais pas où, mais nos chemins se recroiseront. » Notre relation ne peut s’arrêter sur la divergence de ville. J’te fixe, j’marque nos moments dans ma rétine. J’offre à cet instant l’éternité.  A jamais dans mon esprit, ma belle. « Tu iras bien, j'te le jure. »

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