✻ i'm back ! (capucine)

Je viens de passer presque trois semaines en Hongrie, à Balatonfüred, ma ville natale. Ce break m'a fait du bien, il m'a permis de me reposer, de m'éloigner de mes soucis et de remettre mes idées au clair. Après quatre mois de dépression, il est temps que je reprenne ma vie en main. Il est temps que je redevienne celle que j'étais avant tout mes problèmes, mais en mieux. Il est temps que je devienne une bonne mère pour Olivia. Une bonne amie aussi, parce que j'ai un peu délaissé les personnes chères à mon cœur ces derniers temps. Mais je vais me rattraper, promis. D'ailleurs j'ai à peine posé mes valises dans la chambre de mon appartement à Cambridge que j'ai déjà en tête d'aller rendre visite à Capucine. Elle est l'une des seules à avoir été mis au courant (un peu tardivement) de mes "vacances". Elle aurait pu m'en vouloir d'être partie sans rien dire, pourtant elle n'a pas arrêté de se tenir informée des péripéties de mon voyage par sms. C'est l'une des raisons pour laquelle j'adore cette fille que je considère comme ma sœur. On a vécut tellement de choses difficiles dans nos vies qu'on aurait pu s'éloigner l'une de l'autre, mais notre relation n'en est ressortie que plus forte à chaque fois. Il est à peine dix-huit heure quand je sors de l’appartement, Olivia dans les bras. On a dormi tout l'après-midi à cause du décalage horaire, donc maintenant nous sommes en pleine forme. Le trajet entre Cambridge et Boston n'est jamais très long et j'arrive rapidement au pied de l'appartement de Capu. Une dame qui entre quand j'arrive me tient la porte, je n'ai donc pas besoin de sonner à l'interphone. Je prends l'ascenseur jusqu'au bon étage et je sonne à la porte de chez l'une de mes plus proches amies. J'ai hâte de la revoir, elle m'a manqué durant ces trois semaines. Saluuuut ! dis-je, un grand sourire aux lèvres quand elle ouvre la porte.

@Capucine Vickers

C'était assez rare que Capucine prenne soin d'elle mais ça faisait parti de ses bonnes résolutions de la nouvelle année. La jeune étudiante était enfin décidée à se remettre sur le marché. Mais pas sans un petit ravalement de façade avant toute chose. Il fallait bien commencer par retaper l'extérieur avant de travailler l'intérieur non ? Elle jeta un coup d’œil à la photo de Jorah qui n'avait jamais quitté sa table de chevet, se demandant si elle faisait le bon choix. Oui, elle le faisait assurément. Fini la Capucine tristounette et déprimée qui restait enfermée dans sa chambre. Après presque quatre ans d'exil, il était temps qu'elle se prenne en main et retrouve sa joie de vivre d'avant. Jorah n'aurait pas voulu qu'elle soit dans cet état aussi longtemps. Capucine faisait le ménage dans sa vie et commençait à reprendre contact avec la vie tout doucement. Elle n'en était pas encore au point d'avoir une vie de bonheur mais c'était déjà mieux que de rester enfermée à se goinfrer de tofu et chips végétales en regardant des séries ou des fils. C'était mieux que de trainer durant des heures devant sa console ou d'aller se terrer dans un coin de la bibliothèque, entre deux allées, à lire un roman ou un Stephen King. La jeune femme était donc assise sur la moquette de sa chambre, les doigts de pieds écartés par un écarteur. Elle ne savait pas encore quelle couleur mettre et avait déjà testé pleins de couleurs. Elle avait posé un masque au concombre sur son visage qui donnait l'impression qu'elle venait de se faire vomir dessus par un alien. La porte sonna alors et Capucine grommela en se levant avant de se souvenir que Tessy devait venir. Pas de coloc en vue, parfait ! Capucine se leva d'un bon en essuyant rapidement son visage dans une serviette. « J'arrive !!!! » Puis elle se trémoussa jusqu'à la porte et l'ouvrit en souriant. « Tessyyyyyyy !!!! » Sans attendre, la brunette attrapa sa jumelle dans ses bras et la serra tendrement contre elle. « Tu m'as manqué !!! » Puis elle tourna son visage vers la petite Olivia et l'attrapa, la kidnappant presque à sa mère. « Mais c'est toi qui m'a le plus manqué !! Ta mère est cruelle de nous avoir séparé ! On se vengera quand tu seras plus grande et que je t'emmènerais en boite ! » Capucine tira la langue à Tessy avant de l'inviter à entrer, fermant la porte une fois à l'intérieur. Rags, l'énorme chien de Capucine, arriva en trottinant, couinant en voyant Tessy avant de renifler les fesses d'Olivia. Capucine le poussa pour éviter de tomber et ronchonna. « Aller Rags, t'es gros là ! » La jeune femme poussa son chien et alla jusqu'à sa chambre. « Aller, mets toi à l'aise, tu veux un truc à boire ? À manger peut être? » Capucine laissa Tessy s'installer dans sa chambre puis posa Olivia sur le sol avant de ramasser ses affaires et de venir lui donner quelques jouets qu'elle gardait pour la petite. « Alors ! Comment tu te sens maintenant ? »

@Tessy R. Magyar

Je n'attends pas longtemps derrière la porte d'entrée close. Au bout de quelques dizaines de secondes, Capucine vient ouvrir et me prend directement dans ses bras. Je ne peux m'empêcher de rire. Je suis heureuse de la retrouver, elle m'a beaucoup manqué durant ces dernières semaines. Je passe un bras dans son dos, tenant Olivia dans l'autre. Tu m'as troooop manqué toi aussi. Promis, je ne partirai plus jamais aussi longtemps sans te prévenir avant. J'avoue que ce n'était pas très malin de quitter le pays sans prévenir qui que ce soit, mais j'en avais vraiment besoin pour faire un point sur ma vie, pour pouvoir tout reprendre à zéro. Pour aller mieux aussi, surtout. Et je crois qu'aujourd'hui je vais enfin mieux, je suis prête à reprendre ma vie en main, d'être une meilleure personne. Je laisse Capucine m'arracher ma fille des bras afin de la prendre dans les siens. Je ne regrette pas de l'avoir choisi comme marraine, elle est absolument parfaite avec Liv. Je prends un air faussement choqué en entendant ses propos, et le fait qu'elle veuille emmener ma fille en boîte de nuit. Pas au moins avant ses vingt-et-un ans ! Et puis je crois que tu seras trop vieille pour qu'elle accepte de sortir avec toi. Désolée, capu. Je lui fais un clin d’œil avant d'exploser de rire. Elle m'invite à entrer chez elle, et j'ai à peine fait quelques pas dans l'entrée que le gros chien de mon amie vient me saluer en me sautant dessus. Qu'il est lourd ! Oui, moi aussi je suis contente de te voir Rag ! dis-je en caressant le sommet de la tête du molosse. Puis je suis Capucine jusqu'à sa chambre et m'assoie sur son lit. Elle me demande si je veux manger ou boire quelque chose et je secoue la tête de gauche à droite. Non merci, ne te dérange pas pour moi. Je la regarde sortir des jouets pour Liv et ça me fait sourire, elle est tellement prévoyante. Je n'en revient pas qu'elle garde des jouets de bébé ici. Je me sens mieux. Beaucoup mieux. Mes... Vacances m'ont fait du bien je crois.

La jeune brune pousse doucement Tessy de l'épaule en souriant. « T'as pas intérêt, sinon je viens te chercher par la peau du cul !! » Il était vrai que sur le moment, Capucine en avait voulu à Tessy de l'avoir lâché de cette manière et qu'elle s'était même demandée si ce n'était pas de sa faute. Mais, rapidement, la quincy avait finit par donner des nouvelles en répondant à Capucine. Laissant son amie entrer après lui avoir volé sa fille, Capucine referma la porte, essayant de ne pas tomber à cause de son chien beaucoup trop imposant. Pourquoi elle n'avait pas prit un chihuahua ? Quelle idée elle avait eu de craquer pour un croisé saint bernard ? La jeune fit une moue boudeuse alors que Tessy lui annonçait qu'elle serait trop vieille pour emmener Liv en boit plus tard. Qui a dit qu'elle le dirait à sa mère ? D'ici là, Capucine sera vieille et une couguar assise au bar des boites de nuit pour les jeunes de moins de trente ans, à la recherche de sa jeunesse perdue. Son regarde glissera sur les peaux lisses des jeunes étudiants qui remuent leur cuisses dénudées sur la piste de danse. Soupirant doucement, Capucine attrapa le collier de Rags pour le faire descendre de sur Tessy, riant légèrement. « Tu lui as manqué aussi !! » Enfin, Capucine emmène Tessy dans sa chambre avant de poser Liv sur le sol et de lui sortir de jouets pour qu'elle s'occupe. Capucine s'assoit dans le dos dans l'enfant, jouant avec elle tout en regardant Tessy en souriant. « Tant mieux, c'est que tu en avais bien besoin. Mais ne me laisse pas sans nouvelles non plus. Je ne t'aurais pas empêché de partir mais je ne me serais pas inquiétée pour rien... » Pas que Capucine lui en voulait, elle la comprenait. Mais elle s'était beaucoup inquiétée quand même. Elle sourit doucement à Tessy. « L'essentiel c'est que tu ailles mieux maintenant et que tu sois de retour ! »

Tu as raison, tu n'auras qu'à venir me chercher, et je ne te laisserai pas repartir. Je ris joyeusement, même si je suis un peu sérieuse. S'il m'arrivait de repartir un de ces jours et que Capucine venait me chercher je ne sais où, je la forcerai à rester en vacances quelques jours avec moi. Et seulement après on rentrerait peut-être à Boston ensemble. Je viens à peine de rentrer mais je pense déjà à repartir ahah. Mais après des vacances au froid et à la neige, j'aurais bien envie de partir quelques jours (ou semaines) au chaud, sur une île peut-être. Vivement le Spring Break et le Summer Camp, la plage, le soleil, les amis. Je caresse la tête poilu du chien de ma sœur de cœur, qui manque de me faire perdre l'équilibre tant il est gros. Puis je suis capu dans sa chambre, où nous serons tranquilles. Je me demande vaguement si ses colocataires sont là, mais vu le silence qui règne dans l'appartement, je dirais qu'ils sont absents. On s'installe, moi sur le lit, Capucine au sol avec Olivia. Elle avoue s'être inquiété pour moi à cause de mon départ secret, de mon absence, et, bien que je le savais déjà, je me sens quand même un peu coupable. Je suis désolée, vraiment. En partant sans rien à dire à personne j'ai fait peur à pas mal de monde. Ma mère, surtout. Elle m'a passé un savon quand je suis revenue. Mais je peux comprendre sa réaction, ça ne doit pas être facile de ne pas savoir où est son enfant. Je ne peux pas m'imaginer ne pas savoir où est Olivia. Je suis enfin prête à aller de l'avant et à profiter des quelques mois restant à Harvard cette année. Ouais, parce que les cinq premiers mois ont été épouvantables, mais il reste quand même encore cinq autres mois de cours. Et je vais essayer de ne pas avoir de problème cette fois ci. Pas de grossesse, pas de rupture, pas d'ennuis en tout genre. Alors, j'ai loupé quelque chose pendant mon absence ? Je change de sujet, mais j'ai vraiment envie de savoir ce qu'il se passe dans la vie de miss Vickers.

Capucine avait ce don particulier de toujours être inquiète pour les autres. Mais jamais pour elle même. La jeune femme donnerait son corps, son sang, son âme pour ses proches. Elle ferait un pacte avec le diable si ça pouvait rendre ses proches heureux jusqu'à la fin de leurs jours. Elle se fichait totalement de souffrir, de pleurer, de ne plus jamais rire ou ressentir le bonheur. Ses amis, sa famille, ils passaient avant tout. Ils passaient avant elle. La jeune étudiante posa son regard sur Tessy et soupira doucement avant de sourire. « L'important, c'est que tu ailles mieux... » Capucine était assise sur le sol, jouant avec Olivia, ce petit ange qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. La demoiselle prenait toujours énormément de plaisir à passer du temps avec les deux filles. L'étudiante se met à rire légèrement, jetant un coup d’œil à Tessy. « Vraiment ? Tu vas te remettre sérieusement dans tes études ? » C'est presque inconcevable pour Capucine ne pas être sérieux dans ses études. Elle, elle l'était parce qu'elle aimait ce qu'elle apprenait. Rags arriva d'un pas lourd, venant renifler la tête d'Olivia avant de se coucher contre elle. Il aimait bien les enfants. Enfin, ce chien aimait pratiquement tout le monde tant que sa maitresse les aimait aussi. C'est donc presque naturellement qu'il avait un comportement protecteur envers Olivia. Capucine lui caressa doucement le crâne, songeuse. « Loupé quelque chose ? Oh que non... Tu sais moi... »  Capucine se leva. « Je suis le genre de fille à préférer mon travail et mes études plutôt que d'aller donner mon cul à droite à gauche... J'intéresse pas grand monde, tu le sais... » Elle s'installa à côté de Tessy, la fixant. « Je suis pas une fille populaire... Je ne suis pas grande, blonde, yeux bleus, poitrine opulente, fessier rebondi... Je ne suis que banale, banale et banale !! Alors... Je préfère continuer à découper des gens morts plutôt que de tenter de me trouver un mec... J'aurais le temps quand j'aurais fini mes études et que je rentrerais à Londres ! » Joyeuse Capucine.

Au fond, je suis heureuse d'avoir une personne comme Capucine dans ma vie. Une personne qui soit restée malgré toutes ces années, malgré tout les drames, les départs et les retours, les hauts et les bas. Parfois, souvent, je remercie la vie de m'avoir donné Capucine. Ma sœur, pas de sang, mais ma sœur quand même. Je n'ai pas vraiment le choix. J'ai déjà foiré ma cinquième année une fois, je ne peux pas la repiquer encore. Mais pour être honnête je ne sais même plus ce que je veux faire de ma vie. J'hésite à procéder à de grands changements. Changement d'études et d'orientation, changement de maison, changement de ville ou de pays aussi peut-être. J'ai envie de bouger, ou plutôt que ma vie bouge. Je veux qu'il s'y passe des choses, des choses biens, pas comme ici à Harvard. Mais d'un autre côté je ne me vois pas quitter cet endroit où j'ai grandi et mûri. J'y ai vécu tellement de choses que je ne peux pas me résoudre à partir définitivement. Pourtant ça me ferait du bien je pense. Mais je n'ai pas envie de rentrer dans les détails de mes états d'âme, pas maintenant. Alors je change de sujet, je demande à la brune de me parler d'elle, de ce que j'ai manqué pendant mon absence. Sa réponse ne me surprend pas. C'est du Capucine tout craché. Jamais sûre d'elle, jamais confiante en rien. Je la regarde s'installer à côté de moi et je lui attrape les mains. Tu n'as pas besoin d'être populaire, grande, blonde... Tu es bien comme tu es, Capucine. Arrête de te sous-estimer. Je veux dire, qu'elle se regarde dans un miroir, cette fille est juste magnifique. Elle ne fait peut-être pas suffisamment attention à elle, c'est tout. T'es loin d'être banale. T'es une fille géniale, et je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Je lui souris avant de continuer. Cependant tu as peut-être raison. Les mecs devraient toujours passer après les études, et après les copines. Ouais, regardez-moi : 24 ans, toujours étudiante et déjà maman. Ça craint et ce n'est définitivement pas ce que j'avais imaginé. Mais je ne regrette pas Olivia. En tout cas, je n'ai pas hâte que tu retournes à Londres. Qu'est ce que je ferai sans elle ?

À l'instar de Sofia, Tessy était plus comme une jumelle pour Capucine. La vie n'avait pas été cool ni avec l'une ni avec l'autre. Et même si c'était de façon différente, Capucine et Tessy avaient toujours été là l'une pour l'autre. Avec Sofia, c'était surtout Capucine qui avait le rôle de grande sœur. Elles les aimaient ses petites femmes. Même si Capucine voyait les choses en noir, elle savait qu'elle avait toujours une oreille attentive vers laquelle se plaindre. La jeune femme remerciait le ciel de lui avoir donné des amis fidèles et avec qui elle se sentait bien. Doucement, Capucine se mit à sourire à Tessy. Il n'y avait bien qu'elle pour parvenir à lui remonter le moral même si elle ne pensait pas un traître mot de ce que racontait Tessy. « La popularité, ça aide pourtant... » La jeune étudiante se colla contre Tessy en la poussant doucement, un léger sourire sur le visage. Elle était émue et amusée par le temps que perdait Tessy à tenter de lui faire voir la vérité. « Venant de toi, ça ne compte pas vraiment... » L'étudiante soupira doucement et observa Rags qui venait de renverser Olivia pour lui renifler le ventre, la faisant hurler de rire. Ce chien n'avait vraiment rien de mauvais. Il était énorme et aurait pu croquer l'enfant et n'en fait qu'une bouchée. Mais il n'était que bonté et douceur, ce qui contrastait avec son physique. Parler mec ne l'enchantait pas réellement mais au fond, c'était un des meilleurs sujets de conversation au monde. « Tu n'as qu'à venir avec moi à Londres... Peut être que ça te ferait du bien de partir d'ici... On se prendrait un appartement et on irait finir nos études à Cambridge ! » Ce serait chouette. Mais Capucine aurait envie de transporter tous ses amis avec elle. Elle n'aurait pas assez de place dans sa valise pour ça. Malheureusement, quitter Harvard voudrait aussi dire d'abandonner certains de ses amis. Et elle n'en avait pas réellement envie.

Capucine, je l'aimes malgré son éternel pessimisme. J'ai appris à l'accepter avec ses qualités, avec ses défauts. Avec son manque de confiance en elle. Et aujourd'hui je ne pourrais l'imaginer autrement. J'ai pris l'habitude de la consoler, de la rassurer, voir de la secouer quand elle en a besoin. Et elle en fait de même avec moi quand je suis au plus bas. Comme des sœurs quoi, toujours là l'une pour l'autre. Je dirais plutôt que ce sont la poitrine et les cheveux blonds qui aident le plus. je lui réponds en riant doucement. À la limite, pour les cheveux, ça peut s'arranger avec une teinture. Pour les seins, à moins d'avoir recours à la chirurgie esthétique, on n'a pas grand chose à faire malheureusement. Je crois que je ne comprendrai jamais pourquoi les mecs sont attirés par les bimbos qui couchent à droite à gauche. À croire qu'ils sont tous idiots. Ou presque. Je prends un air faussement choquée quand elle me dit que mes paroles ne comptent pas vraiment. J'te signale que mon opinion devrait compter double. Voir même triple. bah ouais quoi, je suis l'une de ses plus proches amies, c'est important quand même. Je la connais mieux que les autres, je sais ce qu'elle vaut. Quand je dis qu'elle est géniale, c'est la stricte vérité, même si elle ne me croit pas. Mais je suis consciente que ce n'est pas simple de s'aimer, d'avoir confiance en soi, dans un campus aussi grand. On a parfois l'impression d'être invisible. Ou d'avoir été souillé par toutes les épreuves qu'on a dû surmonter. Peut-être qu'elle a raison, Capucine, de vouloir aller à Londres. Ne me tentes pas, tu sais que je serai cap de te suivre là-bas. Recommencer une nouvelle vie, ça pourrait être une bonne chose, une bonne décision à prendre. Pourtant je sais que j'en serais incapable. Je n'abandonnerai jamais mes amis, Mira, Link, Carter, encore moins Royce et ma mère. Je ne supporterai pas d'être loin d'eux. Je me lève pour redresser Olivia, qui a du mal à se remettre sur les fesses à cause des assauts du chien. Je la prends dans mes bras et l'installe sur le lit, lui donnant un jouet pour l'occuper.

Capucine grimaça, à la fois dégoûtée et déçue. Ses épaules s'affaissèrent alors qu'elle faisait une moue étrange, comme si elle allait se mettre à pleurer. « Oh non ! Je suis brune et j'ai pas de seins ! Je n'ai vraiment rien pour moi ! » Ironisa t-elle dans la continuité de la conversation. Tessy était une demoiselle amusante, qui faisait toujours rire Capucine. Cette dernière lui tira la langue, amusée de sa réaction. Heureusement qu'elle avait son amie avec elle, ça lui faisait du bien. Tessy était toujours là pour elle, toujours même si ça n'allait pas de son côté. Capucine comprenait qu'elle ait eut un point de rupture et qu'elle soit partie. C'était surtout la façon dont elle l'avait fait qui ne lui avait pas plu. Tessy pouvait ne pas dire aux autres où elle était mais elle ne devait pas se cacher avec Capucine, jamais elle ne tomberait dans le jugement avec son amie. Souriant doucement en la voyant faire avec Olivia, Capucine adressa une caresse pleine de tendresse à Rags qui s'assit face à l'enfant, l'observant. Il voulait continuer de jouer lui. « Laisse les jouer Maman poule ! » Capucine se leva pour marcher un peu dans sa chambre, soupirant doucement. « Si ça tenait qu'à moi, je serais repartie depuis longtemps tu sais. Je crois que j'ai vraiment du mal à tourner la page et que partir me ferait du bien. Enfin, tu me connais, je parle je parle mais je n'agis pas ! Je pense qu'il me faut un truc, un déclic pour me faire me rendre compte que je merde complètement et que je débloque ! » Et qu'il fallait qu'elle tourne définitivement la page. Malgré toutes ses tentatives, Capucine n'avait jamais réussi à être l'ancienne Capucine. Chaque fois qu'elle pensait aller mieux, elle sombrait de nouveau dans ce passé ténébreux qui ne voulait pas la laisser tranquille.