Appel de Keyla à Xaver

Tu n'arrives pas à dormir et ce depuis que tu es revenue à Boston. Nul besoin de chercher bien loin pour comprendre la source de ton stress. Cassidy. Sa présence ici te déconcentre autant qu'elle t'effraye. Vos retrouvailles ne se sont pas déroulées comme tu l'aurais escompté. Tu ne peux lui en vouloir mais d'un côté ça te blesse. Etre ainsi mise de côté par sa propre famille, c'est juste invivable. Le poids de la culpabilité est bien trop lourd à porter ce soir. Attrapant ton téléphone sur la table de chevet, tu composes le numéro de Xaver, un brin honteuse de le déranger au beau milieu de la nuit.

Le retour à la réalité avait été assez difficile pour toi. Tu avais aimé être en famille, même si cela n'avait pas été facile avec toute le monde au niveau de ta copine, au final, les vacances c'eétaient plutot bien passé. Maintenant, le retour à Harvard pour ton dernier semestre là-bas. Tu avais eu une longue journée derriere toi, et pourtant tu avais un peu du mal à trouver sommeil sans la présence de ta copine dans tes bras. C'etait justement en pensant à elle que ton téléphone se mit à sonner. "Hey, mon coeur, j'étais justement entrain de penser à toi!"

Cette anxiété allait finir par te dévorer si tu la gardais pour toi. Par le passé, tu t'étais trop souvent noyer dans le silence et ça ne t'avait pas réussi. Inutile de reproduire cette erreur. Après quelques sonneries, la voix de Xaver résonna et rien que ça avait le don de t’apaiser." Ah oui ? Désolée de te déranger dans tes belles pensées alors. "

Revenir de vacances, c'etait toujours difficile. On n'avait jamais assez de temps pour vraiment se reposer, mais pas non plus assez de temps pour avoir envie de retourner au travail. De toute facon, en ce dernier semestre, tu n'avais plus tant de cours que cela. Il n'en etait que tu avais tout de même beaucoup de travail, et que tu devais trouver le temps de coincider vie privée avec ta vie profesionnelle qui prendrait bientot le dessus. C'etait donc avec un grand sourire que tu décrochais le telephone en voyant le nom de ta petite amie s'afficher. "Je prefere entendre ta voix, qu'avoir à me l'imaginer dans la tête."

Depuis deux ans tu avais retrouvé une stabilité dans ta vie, tu t'étais débarrassé de tes vieux démons en partie grâce à Xaver. Hors de question que ton passé vienne te jouait des mauvais tours maintenant que tu as trouvé ta place. " Ton voeu est exaucé ! " Ton petit ami avait toujours les bons mots, il saurait certainement trouver ceux qu'il faut pour te détendre." Enfin il fallait que je te parle de quelque chose. Je sais qu'il est tard mais je suis pas certaine de pouvoir attendre demain. "

Keyla était ta petite boule de soleil de tous les jours, et tu n'arrivais pas à croire qu'à la fin du mois, vous seriez deux ans ensemble. Même si vous vous voyiez avant, officiellement le 26 janvier, vous êtiez devenu un couple. Quand Keyla te dit qu'elle devait te parler de quelques choses, tu imaginais quasiment le pire. "Qu'est-ce qui se passe? Ce n'est rien de grave dis moi?" Bien sûr que tu ne voulais pas que quelque chose lui soit arriver, surtout que la au plein milieu de la nuit, il serait pas aussi facile pour toi de te rendre quelques parts.

Il faut avouer que balancer ça de but en blanc, ce n'était guère rassurant, tu aurais du y mettre plus de formes mais tourner autour du pot ne sert à rien. T'avais déjà bien trop traîné pour te confier à lui. Si tu l'avais fait plus tôt alors ton cerveau ne serait pas aussi tourmenté qu'il l'est à l'heure actuelle." Non rien de gravissime. " Ce n'est pas comme s'il y avait mort d'homme." Je t'ai jamais vraiment parlé de ma famille pour des raisons assez évidentes. Disons que je ne porte pas tellement mes parents dans mon coeur vu tout ce qu'ils ont pu me balancer à la figure il y a des années. " Tu avales difficilement ta salive pour la suite. " A mon avis tu as toujours pensé que j'étais fille unique mais ce n'est pas le cas. J'ai une soeur enfin j'avais une soeur jusqu'à ce qu'elle quitte la maison et nous raye de sa vie... Elle est ici à Boston. "

Quand quelqu'un t'appelait au beau milieu de la nuit, tu imaginais souvent le pire. Ce fut donc ta réaction immédiate quand Keyla t'annonçait avoir à te dire quelque chose. Tout de suite, tes nerfs s'étaient enflammés, t'attendant à une explication qui pourrait peut-être ruiner ton plan pour votre anniversaire. Toute fois, non, ce n'était rien de très grave. Tu n'avais jamais demandé à Keyla pour sa famille, et ce malgré les deux ans que vous étiez ensemble. Tu t'étais toujours dit qu'elle allait t'en parler en temps voulu, et que si elle ne voulait pas en parler, c'est qu'elle n'avait pas de souvenirs heureux de ce temps là. Aujourd'hui, elle t'avouait ces choses, car sa soeur se trouvait à Boston. "Et c'est une mauvaise chose qu'elle soit ici? Tu ne veux pas essayer de renouer les liens avec elle?" Parce que pour toi, la famille, c'était toujours quelque choses d'importants, bien qu'au sein de ta famille, il y avait aussi des tensions.

Première fois depuis des années que tu évoquais ta soeur. Tu venais de te libérer d'un poids immense qui était devenu de plus en plus lourd ces derniers jours. Xaver n'aurait peut être aucunes solutions miracles pour vous rabibocher ta soeur et toi mais il trouverait les mots pour te rassurer et c'est exactement cela que tu recherchais." Non je suis heureuse de la revoir. J'ai attendu ce moment depuis près de 10 ans, J'avais même perdu espoir je dois dire. Sauf que Cassidy ne partage pas la même joie que moi. Elle m'en veut. " Et encore le mot est bien faible. Elle te déteste. Tu t'en ais toujours douté mais voir cette haine dans ses yeux, tu n'y étais pas préparée.

Tu n'avais jamais vraiment cherché plus loin en ce qui concernait la famille de Keyla. Tu savais qu'elle avait une situation difficile, et que le peu de contact qu'elle avait était pour des raisons légitimes. C'etait donc assez surpris qu'elle s'ouvrait à toi en cette soirée. "Si elle t'en veut, laisse lui du temps. Cela doit être difficile aussi pour elle de te revoir après dix ans." Tu essayais de la rassurer comme tu pouvais, n'ayant pas vraiment de solution, surtout que si le prénom t'interpellait bizarrement, tu te disais que c'était une simple coincidence. Tu ne doutais absolument pas que la Cassidy de William eétait aussi la Cassidy de ta copine, et que disons que votre relation n'était pas des plus heureuses. "Tu veux que je vienne chez toi? Je sais que je ne peux pas beaucoup t'aider, mais je veux pouvoir être là pour toi."