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La vie peut-être ▬ Bambi.
Alors que mon regard dévie d'elle à mon verre, elle me demande du tac au tac « Anna, tu es sûre que tu vas bien ? » Je ne sais pas, je ne sais plus, j'en sais strictement rien. Je traîne des valises bien trop grandes que j'ai du mal à traîner, je ne me remets pas de ce qu'il m'a fait. Et c'est encore plus perturbant de me dire qu'en plus de cela, ça se ressent dans mes mots, dans mes actes … putain. « Je me méfie tout, tu me connais, c'est bien pour ça que je n'ai fait confiance à aucun homme pendant des plombes. » J'étais pareille, je ne faisais confiance à personne, pensant que le monde entier en voulait à mon nom plutôt à ma personne et puis … Puis Clay, tout simplement. Ma confiance aveugle, il l'a ébranlée. Tu vois, faut toujours se méfier, même des gens que l'on pense connaître par coeur. Qu'on croit à la hauteur. « Mais d'ordinaire tu ne m'aurais pas dit ça... qu'est-ce qui se passe ? » Mais elle, c'est moi qu'elle connaît, et elle sait parfaitement que d'habitude, je me serai moqué, je lui aurais dit que l'amour c'est surfait, j'aurai balancé que c'est n'importe quoi, qu'on dirait qu'elle a ingurgité des tonnes de fleurs et de chocolats. « Tu as bu, maintenant raconte. » Une seule fois. C'est le nombre de fois qu'il m'a trahi, et le nombre de fois que je l'ai dit. C'est difficile, tu sais, pour une fille comme moi d'avouer une chose telle que celle là. J'ai toujours eu cette impression d'être au dessus des autres, au dessus des lois, d'être meilleure parce que si bien dans le rôle de la connasse Anna. Malmener les gens, les pousser dans leurs retranchements. Je me pensais intouchable, hors du système solaire, un brin immuable. Fière comme pas possible, et bordel, si heureuse de me dire que j'avais trouvé quelqu'un de capable de supporter cela. Qui m'aime, juste parce que je suis moi. Et levant un index, je relève un détail ; « Je n'ai peut-être pas assez bu. » C'est vrai que ça devient un vice de plus en plus apprécier, et parfois je me dis que je devrai me calmer. C'est la tristesse qui pousse mon coude à se lever. Non … je ne peux pas me contenter de cette léthargie, ça ne me ressemble pas, même elle, elle sait cela. « Tu remarques que ce n'est pas dans l'appartement d'à côté que je t'ai accueillie. » Donc pas chez lui, que forcément, je ne partage plus sa vie. De mon histoire avec Clay, elle n'a eu que les détails que j'ai bien voulu lui donner, taciturne et pudique lorsqu'il s'agit de mes sentiments, le fait que j'ai brisé mes fiançailles pour lui, que si j'étais à ses côtés, que je lui faisais un enfant c'était par envie de lui confier … toute une vie. Toute ma vie. « Tires-en les bonnes conclusions. » Parce que soyons honnêtes, pour la comprendre notre séparation, il ne faut pas être con.made by moonstone.
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