« Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères. » ⤅ Alexander

J'avoue avoir été particulièrement étonné de recevoir un message d'Ava, me demandant si j'étais disponible pour parler. À coeur ouvert, plus particulièrement. C'était assez étrange mais je me dis que je suis capable de le faire, si c'est pour renouer de façon plus poussée avec elle. J'étais capable de tout entendre et la conseiller si c'était pour qu'on devienne proche. Je l'aimais, de la façon dont un garçon pouvait aimer sa petite soeur. Je sais qu'il faut que j'arrête avec ça, parce qu'Holly a du mal à comprendre tout ce système, notamment à cause de ma relation avec Az. Mais.. ouais, elle est comme ma sœur. Enfin, Az était en train de bosser, puisqu'elle avait repris les cours et s'était enfermée dans le bureau, tandis que je restais sur le canapé à zapper la télévision, attendant qu'Ava arrive. Sauf que voilà, Hendrix pleurait et je me rendais dans sa chambre pour le récupérer. Sûrement envie du biberon. Une fois dans mes bras et dans l'optique d'aller dans la cuisine pour le nourrir, on frappait à la porte. Merde, Ava sûrement. Bon, petit détour par la porte d'entrée pour aller lui ouvrir, sourire sur les lèvres, mon fils dans les bras. « T'en fais pas va, entre installe toi, je vais juste préparer le biberon du petit, c'est pas long » D'ailleurs, je m'écartais de la porte pour qu'elle puisse entrer dans l'appartement avant de refermer derrière elle. « Tu veux un café ? Un truc à boire ? » lui demandais-je tout en me dirigeant vers la cuisine ouverte, où je pouvais encore la voir malgré tout.

Mon fils dans les bras, j'ouvrais la porte pour découvrir Ava sur le pas de la porte. Elle avait fait vite en tout cas, comme si elle était pressée d'en venir au fait. Et bien tant mieux j'ai envie de dire. Le fait est qu'Hendrix était impossible à calmer pour l'instant, tant qu'il n'avait pas son biberon dans la bouche. Alors si j'invitais la rouquine à pénétrer dans l'appartement, je ne pouvais pas discuter pour le moment. Je suppose qu'elle comprenait. Du coup, je lui proposais quand même à boire, en toute politesse. « Ok, je t'apporte ça de suite, installe toi dans le salon j'arrive » Partant dans la cuisine avec bébé que je posais dans sa chaise haute, je préparais son biberon et pendant qu'il chauffait, je prenais un verre, le remplissant d'eau fraiche pour Ava. Et puis dès que tout était prêt, je revenais avec mon fils, le biberon et le verre d'eau, me posant sur le fauteuil face à elle. Je calais Hendrix bien dans mes bras, le bavoir sur l'épaule pour lui donner son repas, tout en regardant ma soeur adoptive. « Non, non.. bon, peut-être un peu mais bon, je m'y attendais pas. Rien de grave du coup j'espère ? » Faut dire quand même qu'elle voulait parler à coeur ouvert et je ne savais pas trop comment ça allait se passer. Et puis, est-ce qu'Az était au courant ? Aucune idée.

Il me semblait évident que j'appréhendais ce qu'elle avait à me dire. Dans ma tête, elle était bien plus proche d'Az et elle-même serait clairement plus à même de l'aider à faire un choix, si choix il y avait à faire. Mais non, Ava avait choisi de me parler à moi et du coup, ça me stressait pas mal. Je n'avais aucune idée du sujet que ça pouvait être et ouais, j'étais dans un flou assez conséquent pour le coup. La mettant à l'aise du mieux que je pouvais, je m'installais finalement avec Hendrix dans les bras sur le fauteuil face à elle. Fronçant les sourcils, je ne savais pas où elle voulait en venir.. jusqu'à ce que finalement elle me dise ce qu'elle a sur le coeur. Elle a couché. Avec un Eliot. Pas n'importe lequel non. C'était Abelard. C'était un des frères de Belgique-Schuller. C'était la pire vermine qui soit sur le campus. Serrant mon poing libre pour éviter de m'énerver, c'était mal parti. Pourquoi elle me disait ça en fait ? Az lui avait pas dit que c'était pas le genre de trucs qu'il fallait me révéler ? « Pourquoi tu me dis ça maintenant ? » demandais-je calmement, sachant que la rentrée c'était y'a un bout de temps maintenant. Quatre mois environ. Ouais, je voyais pas le but de me révéler cette information qui me foutait très fortement en rogne. Je n'aimais pas ça, mais je n'avais pas la main mise sur sa vie. Sur la vie de personne en réalité. Je n'ai même pas pu empêcher ma femme d'aller embrasser ce connard d'Hades. Le frère d'Abelard.

Je commençais à voir rouge en fait, parce que je ne comprenais pas. Ava et Abelard. Non, ça ne colle pas, ça va pas ensemble. Mais bordel, qu'est-ce qu'elles ont Az et Ava avec les frères là ?! Ça me gave très franchement mais je me retiens, en cherchant à comprendre la raison du pourquoi elle m'annonçait tout ça. Pourquoi elle venait me révéler ces informations sur sa vie privée alors qu'on venait à peine de reprendre contact. C'était dingue, je n'arrivais pas à me calmer et intérieurement, j'étais juste en train de bouillonner. C'était impossible à gérer, tout simplement. Sauf que le pire venait d'arriver. “Je suis enceinte et ça ne peut-être que de lui” Wait, what? Les yeux écarquillés, je la regardais, complètement sur le cul. Elle était enceinte. De ce mec? De ce connard d'Eliot ? De quatre mois à présent ? « C'est une blague ? » Attends, elle avait que vingt ans, elle pouvait pas être enceinte. « Tu le gardes ? » Je me relevais, complètement instable. Impossible pour moi de rester calme, je devais évacuer cette colère qui me submergeait un peu plus à chaque seconde. J'avais l'impression d'être en plein cauchemar. La respiration haletante, je cherchais le parc du bébé pour le déposer dedans, son biberon terminé, pour avoir les bras libres et surtout être maître de mes gestes. « C'est une blague ? Dis moi que c'est une blague ou n'importe quoi mais pas la vérité ? »

C'était un cauchemar, un putain de cauchemar. Pourquoi est-ce qu'il se passait ça au juste ? Pourquoi pouvais-je pas être juste heureux, profiter de ma femme et mon fils, de la Mather House ? Non, il fallait qu'on vienne m'annoncer que la petite fille que je considérais comme ma soeur à une époque était enceinte du mec que je pouvais pas saquer. Celui qui se faisait un malin plaisir de me provoquer et d'inviter ma femme au resto, comme si de rien était. Je ne pouvais juste pas le voir, c'était un fait et il était évident que j'allais pas accepter qu'il ait mis Ava enceinte. Certainement pas. Debout, le petit dans son parc, je faisais les trois cents pas pour tenter de me calmer, en vain. Je ne devais pas m'énerver sur elle, elle ne savait pas. C'était lui le fautif dans l'histoire. Lui qui me foutait en rogne rien que de penser à sa petite personne imbue d'elle-même. Bordel, j'arrivais juste pas à me calmer tant j'étais énervé. Mais elle s'était approchée de moi, les larmes aux yeux et je me rendais compte qu'elle s'en voulait. Elle avait du apprendre par Az le fait que je déteste Abelard. Elle avait tout de même pris son courage à deux mains pour me le dire et.. elle était effondrée, elle avait peur de me blesser. Je l'étais, mais c'était pas sa faute, elle n'y pouvait rien. Et elle me prenait dans ses bras, tentant de me réconforter, de se réconforter elle-même. Et je me calmais petit à petit. « J'ai pas à te pardonner de quoique ce soit... T'as rien à te reprocher. C'est... lui » disais-je entre mes dents serrées. Non, je ne lui en voulais pas, elle n'est qu'une victime là-dedans. Ils n'ont certainement pas du se protéger et ça a fini par la mettre enceinte. Puis je resserrais mes bras autour de son corps, la rassurant à mon tour. Non, je ne lui en voulais pas, je ne lui en voudrais certainement jamais.