Black out ✱ Macasia

T'étouffes dans ce bar, à croire que ce dernier s'est soudainement transformé en sauna. Tu risques de t'évanouir d'ici quelques minutes, non pas parce que t'es en plein coma éthylique mais bien parce que la chaleur te monte à la tête. Il faut que tu prennes l'air, que tu quittes cet endroit avant qu'il ne soit trop tard. T'attrapes ton sac à main, avant de descendre de ton tabouret mais tes jambes ne semblent plus répondre. Tu manques de t'écrouler mais parviens à t'accrocher au comptoir du bar pour rester sur tes deux jambes. Et alors que tu tu tentes d'avancer parmi la foule pour rejoindre l'extérieur, ta vue est soudainement troublée, comme si tu venais de t'enfiler deux bouteilles de Tequila. Sauf que c'est pas le cas. T'as pas fait ça, jamais tu ne replongerais, pourtant les symptômes sont là. Enfin tu franchis la porte, l'air froid amplifie tes poumons. Hélas cette bouffée d'oxygène ne parvient pas à te revigorer. Un pas, puis deux, c'est une véritable torture. Tu ne supportes plus ton propre poids. Le monde autour te semble inconnu. T'es paumée autant au sens propre qu'au sens figurée. Tes jambes s'emmêlent et tu tombes face contre terre. Tu restes allongée de longues minutes sur le bitume glaciale parce que t'as pas le courage. Tu te sens aspirée par une force inconnue. Peut être que t'es tout simplement en train de crever. Ca doit être ça.

Macsen travaillait ce soir, il devait remplacer un de ses collègues pour le début de soirée. Il n’avait pas arrêté de la soirée, il courrait partout et devait se contenter de sourire à chaque remarque. Son patron était pire que chiant au niveau de la politesse et du sourire. L’américain finit par sortir du travail à deux heures du matin environ, il était venu à pied et comptait bien repartir de la même façon. Macsen mit ses écouteurs dans ses oreilles et mit la première musique en route. Le son de Hey Jude raisonna dans ses oreilles, sonnant le début de son aventure pour retourner à la colocation. Cela faisait déjà quelques minutes que le métisse marchait dans la rue en direction de son logement. Il ne s’attendait pas à trouver le corps d’une jeune femme allongé sur le sol. Il s’approche rapidement de se demandant si celle-ci était morte ou tout simplement dans les vapes. Son cœur ne fit qu’un tour quand il reconnut Asia. Il la soulève légèrement pour la regarder, tapotant ses joues de sa main. « Asia ! Asia ! Réveille-toi ! » dit-il en continuant de lui tapoter les joues mais un peu plus fort cette fois. Elle respirait encore, il put sentir son pou au niveau de son poignet et dans son cou. Il soupire doucement avant de finalement la relever pour la placer sur son dos. Il ne savait pas vraiment où il devait l’emmener mais il ne pouvait pas la laisser dans la rue à cette heure-ci de la soirée. C’était dangereux pour elle comme pour lui.

C'est comme si ton âme s'échappait de ton corps et que tu ne pouvais rien faire pour la retenir de s'échapper. C'était donc ça la mort ? Ben pour le coup t'étais déçue. Tu t'attendais à mieux tout comme tu ne pensais pas crever là sur un trottoir. Bon après tout tu l'avais peut être mérité. Vu toutes les mauvaises actions à ton actif, c'est certain que tu n'aurais pas le droit à une mort digne de ce nom. T'auras eu la poisse jusqu'au bout. Merci le karma de merde. Bon ben t'as plus qu'à te préparer à finir en enfer, parce que c'est pas le paradis qui t'ouvrira ses portes, tu t'es faite à cette idée il y a déjà bien longtemps. T'attends mais rien se passe, le Dieu des enfers semble pas très pressé pour t'accueillir. Super, on ne veut de toi nul part ! Puis une douleur vive sur ce qui semble être ton visage. C'est quoi le délire là ? T'avais envie de crier mais impossible. Tu subis tout simplement. Même pas le droit de crever en paix. Dans un moment de lucidité soudain, tes paupières lourdes s'ouvrent. Tu pensais être en train de te réveiller en enfer mais c'est visiblement pas le cas, ça y ressemble pas. T'essayes de bouger mais impossible, ton corps semble anesthésié de toute part et une force semble te retenir. Rassemblant le peu de forces qu'il te reste, ta main parvient néanmoins à frapper contre cette surface dure. Un signe de protestation. T'es jamais contente, c'est bien connu. Et alors que t'étais prête à crever, il semblerait qu'on t'en empêche. Pourquoi ?

Cette soirée était des plus loufoques, surtout quand on retrouve Asia allongé sur le sol au milieu d’une rue. Le regard posé sur elle, il paniquait un peu lui tapant les joues pour qu’elle se réveille mais elle ne réagit pas. Il décida de l’emmener à l’hôpital en espérant qu’elle se réveille entre temps… Il marchait d’un pas lent en direction de chez lui et de l’hôpital par la même occasion. Il sursauta quand il sentit quelque chose lui taper le dos et c’était Asia qui y était tranquillement installé. « Pourquoi tu me frappes ? Je suis là pour t’aider Asia… Imbécile. » dit-il en claquant sa langue contre son palais. Il soupire finalement avant de reprendre son chemin, la remontant dans son dos. Elle n’était pas légèrement malheureusement. « Tu peux parler ? T’as quoi au juste ?! Je t’emmène à l’hôpital. » dit-il en soupirant doucement. Il traversa la route et continue à avancer dans la rue.

T'étais prête à crever là maintenant, si c'est ça qui t'attendait. De toute façon à quoi bon poursuivre une vie lamentable qui ne t'apportera jamais le bonheur. Tu ne manqueras pas à beaucoup de monde. Tes quelques proches s'en remettront et n'auront plus à supporter ton caractère merdique, c'est presque un cadeau que tu leur fais là en volant vers d'autres horizons. Sauf que les enfers n'ont pas décidés de t'ouvrir leurs portes aujourd'hui. T'es condamné à rester dans ce monde merdique, à subir encore et toujours ton karma de merde. Il semblerait qu'on t'ais prise pour un vulgaire sac à patates et tu manifestes ton mécontentement à coup de pieds en t'infligeant douleur toi même. T'as du mal à reconnaître la voix, tes oreilles bourdonnent. Mais pour qu'on te traite d'imbécile, ça ne peut qu'être Macsen. A chacune de ses paroles, ton cerveau est prêt à exploser. Il aurait vraiment mieux fait de te laisser pourrir par terre." Pas là bas. " réussis-tu à prononcer non sans difficulté. Même pas en rêve tu poses les pieds dans cet endroit de malheur.

Nan mais c’est tout de même dingue, il essayait de l’aider et voilà qu’il se prenait des coups comme un mal propre. Il n’y avait que Asia pour agir comme ça, elle et son caractère de merde. Voilà qu’elle ne voulait même pas qu’il l’emmène à l’hôpital, il n’était pas médecin ! Comment pouvait-il la soigner vu l’état merdique où elle était. « T’as pas ton mot à dire en fait » dit-il en continuant d’avancer. Il serrait un peu plus ses jambes pour qu’elle évite de le frapper une nouvelle fois. C’est sauvage ces petites bêtes-là. Heureusement qu’elle ne s’était pas effondré à l’autre bout de la ville, il n’aurait pas tenu à la porter ainsi. Le regard porter devant lui, l’hôpital était tout proche en vue des panneaux qui défilaient devant ses yeux. Ce n’est pas plus mal, il en avait déjà marre de la porter et il risque d’avoir des courbatures pendant un long moment. Il passa finalement les portes coulissantes de l’hôpital et fut accueilli par deux infirmières. « Elle est totalement dans les vappes, je l’ai retrouvé allongé sur le sol totalement inconsciente. » dit-il en la déposant sur une chaise roulante. Il partit s’installer en salle d’attente, attendant qu’on s’occupe d’elle.

Bon si t'es pas en train de mourir, c'est quoi qu'il t'arrive ? Tu voudrais bien le savoir. Ton mal de crane, ta vision brouillée, les bourdonnements dans tes oreilles, la fatigue physique, des signes révélateurs d'une soirée bien trop arrosée or ça ne pouvait pas être le cas. Depuis quand se shooter au coca peux vous mettre dans un état comme ça ! Et t'es certaine de ne pas avoir aromatisé ta boisson avec un peu de whisky. Tu l'aurais su directement, le goût de l'alcool ça ne s'oublie pas. Tu retrouves un peu de vigueur quand il t'annonce vouloir te déposer à l'hôpital. Des frissons parcoure ta peau à ces mots. Les larmes te montent même aux yeux. Pourquoi il t'impose cela ? C'est inhumain. C'est ton meilleur ami, il est censé vouloir ton bien non ? Mais là c'est pas le cas. Epuisée, tu finis par t'endormir, tu ne t'en rends compte que lorsque des lumières aveuglantes viennent perturbée ton sommeil. Et cette odeur qui te donne la nausée. Tu voudrais t'échapper de cette chaise mais ton manque de forces t'en empêche. Tu parviens juste à attraper la main de Macsen." S'il te plaît... " ne m'abandonne pas ici aimerais tu lui dire mais on ne t'en laisse même pas le temps. Finalement t'as trouvé le chemin des enfers. On va te triturer, te charcuter, et tu n'en ressortiras pas vivante.

Macsen était tout de même inquiet du comportement de Asia, elle n’était pas du genre à agir ainsi quand elle est sous effet de l’alcool. Il y avait autre chose, l’américain en était persuadé. Même si la belle n’aimait pas ce genre d’endroit, il comptait bien l’emmener à l’hôpital pour être certain qu’elle soit soignée comme il faut. Ce n’est pas lui qui pourrait la soigner comme il fait, il n’est pas doué pour se soigner alors ce n’est pas pour aider les autres. Finalement, l’hôpital finit par montrer le bout de son nez. Macsen était inquiet, plus que ça même. « Je serais là, je t’attend. » dit-il en lui caressant la main. Il lui fait un sourire avant de partir l’attendre à l’accueil. Il tournait en rond, espérant avoir des nouvelles rapidement de sa meilleure amie. Il finit par se lever pour aller voir la dame à l’accueil après quelques heures d’attentes. « Excusez-moi, pourrais-je avoir des nouvelles de Asia Ferrari ? » dit-il en passant une main dans sa nuque. L’infirmière finit par lui donner le numéro de la chambre. L’étudiant n’attendit pas une minute avant de partir en direction de la chambre, il toqua et entra rapidement. Elle dormait, il s’installe à côté d’elle et lui caresse la joue doucement. « T’es chiante tu sais » dit-il en soupirant.

Un pas de travers dans ta vie misérable, c'est pas grand chose, c'est une minuscule goutte d'eau dans un océan de noirceur. Le tableau de tes méfaits s'allonge et il ne cessera de s’agrandir tant que tu seras vivante. Le problème c'est que tu ne piges rien ou du moins pas grand chose de ce qu'il se passe comme si t'as conscience s'était envolé. T'as beau t'accrocher comme tu peux à Macsen, mais rien n'y fait, il t'abandonne aux mains d'inconnus et t'as pas du tout confiance en ces gens. Tu voudrais crier, tout envoyer valser, manifester ton désaccord mais impossible ton corps ne répond plus et tu dois juste subir. Une fois de plus tes paupières se ferment mais cette fois-ci le sommeil te semble apaisant. Tu n'as clairement pas envie de te réveiller hélas un frisson sur ta joue te ramène à la réalité. Putain de mal de crâne, ton cerveau va exploser . La lumière t'aveugle tellement que tu réussis juste à entrouvrir les yeux. Une critique suivi d'un soupir, quel merveilleux accueil." Ouais mais t'aimes bien ça alors pourquoi je changerai. " murmures-tu d'une voix rocailleuse, découvrant la chambre horrifique dans laquelle tu te retrouves." Je veux pas rester là. " Pire que chiante, ça existe, il suffit juste de te rencontrer.

Il avait flippé, il avait de quoi flippé en réalité. Ce n’était pas tous les jours qu’il trouvait une personne chère à son cœur dans un état déplorable allongé dans une rue. Forcément, il ne pouvait que l’envoyer dans un hôpital. Il ne voulait pas qu’elle tombe plus bas encore, il préférait ça. Après quelques heures d’attentes, il finit par pouvoir la rejoindre dans sa chambre. Macsen s’installe rapidement au bord du lit alors qu’il caressait déjà les cheveux de sa meilleure amie. La critique suivit rapidement, avec un soupire marquant son soulagement. Elle se réveillait maintenant et intérieurement, l’américain espérait qu’elle souffrait tiens. « Ouais c’est ça tiens, prend moi pour un débile. Je n’aime pas quand tu me fais des peurs pareilles. » dit-il en fronçant les sourcils. Ben oui, il a clairement flippé quand il l’a vu allongé ainsi. « Tu veux aller où au juste ? T’as vu ton état ?! T’as pris quoi d’ailleurs pour être aussi déglinguer. » dit-il en fronçant les sourcils. Il espérait vraiment qu’elle n’avait pas touché à une merde tel que la drogue, il risquerait de lui botter le cul.