thinking out loudfeat. artwald
Je ressentais des picotements …Un peu partout, dans la gorge, le ventre, le long de mon échine, qui parcouraient mon corps tout entier. J’eus comme l’impression de suffoquer, comme si j’avais oublié de respirer, ou que l’oxygène avait cessé d’exister. J’avais mon cœur serré, battant à deux cents à l’heure, comme lors d’une descente sur un revers d’une montagne, en apnée sous la mer, en plein vol pendant une vrille. Je l’entendais jusqu’à mes oreilles. Pin Pin. Pin Pin. Il cognait, frappait, heurtait, tambourinait ma poitrine comme un boumerang en constant mouvement. Je déglutis avec difficulté, sans salive, la gorge asséché. J’avais chaud, bien que j’étais torse nu. Et tout, ça à cause de ? Oswald, et de son simple T-shirt, qu’elle tentait de rabaisser. Si j’avais connu des nombreuses femmes dans ma vie – je les connaissais bien mieux qu’on ne pouvait le penser – et pourtant….pourtant aucune n’avait eu l’audace de me faire ressentir ça. Sa simple présence amplifiait la pièce, la réduisait qu’à elle. Elle et son visage d’ange. Elle et son corps parfait. Elle et…
« Je… » « Allez maman dis. » L’excitation de James me ramena sur terre, abaissant ma propre excitation. Je posais alors ma tasse bien trop chaude sur la table en bougeant mes doigts presque brûlés.
« Mais oui, Oswald. Dites nous donc » finis-je par dire, pour briser la tension qui s’était installé. De mon côté en tout cas. Je ne su si elle l’avait constaté ou pas. Quoi qu’il en soit, je me sentais mal à l’aise sur ma chaise, et eu envie d’aller prendre une douche froide.
« Hm, oui… notre séance d'aujourd’hui sera à la piscine. » Je m’arrêtais net. La piscine ? Que voulait-elle faire à la piscine ? N’allais-je pas plutôt couler ? Pensait-elle que j’allais vraiment accepter ça ? Moi qui adorais ma piscine, qui l’avait comme refuge, qui aimait être dans sa bulle. Allais-je pouvoir le supporter ? Supporter être dans une piscine sans pouvoir nager ? Sans pouvoir en profiter ?
« Liam m’a dit que vous adoriez la natation, j’ai pensé que ça serait une bonne idée d’essayer. » « La natation, oui. Pas me noyer » dis-je sans attendre, avec un ton grincheux. Elle avait sans doute sur un point, dès qu’elle tentait de me faire essayer des nouvelles choses, je me refermais sur moi-même comme un grincheux.
« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée non. »***
Dans les vestiaires hommes, je me demandais encore pourquoi j’avais accepté. Qu’avait-elle dit pour me convaincre déjà ? Que ça allait m’aider à avancer, que d’évoluer dans un univers connu aidait les patients à retrouver confiance en eux. Blablabla. J’étais là, dans ma chaise roulante, en maillot de bain, à me les peler en attendant que Liam sorte de sa cabine. Passant une main dans mes cheveux, je finis par mettre les mains sur mes roues et m’avança pour sortir des vestiaires. L’avantage de mon immeuble, c’était que la piscine était intégrée et illimitée. Pas besoin de se déplacer : on avait simplement aidé Liam pour nous aider, enfin Oswald l’avait appelé pendant que je boudais dans un coin, et qu’elle trouve comment garder James.
« J’avance, Princesse » « J’ai bientôt fini ! » me cria Liam à travers la porte, alors que je roulais des yeux. Je franchis la porte, et apparu dans la grande salle. La chaleur m’enveloppa aussitôt, et mon regard se posa sur la grande piscine. Elle m’appelait déjà, l’eau claire et imperturbable. Depuis combien de temps n’avais-je pas mis les pieds dans l’eau hein ? La porte finit par s’ouvrir une seconde fois, et ce fût Oswald qui apparut dans mon champ de vision. Elle s’était attaché les cheveux, et portait une serviette autour d’elle, mais rien qu’à sa vue, peu vêtue, j’en décrochai encore des frissons, des battements, et des suffocations. Certainement plus violent. Plus torrentiel. Imaginez donc, lorsqu’elle enlèvera sa serviette…Elle s’avança vers moi en souriant, satisfaite de me voir prêt, et chercha Liam du regard.
« Il arrive, il est pire qu’une fille. » « J’t’ai entendu » finit-il par dire en suivant Oswald.
« Arrêtes donc de m’attaquer, ce n’est pas moi qui ait eu l’idée. » Non mais je rêve. Monsieur parlait trop et lui donnait trop plein d’idée. Non, il n’était clairement pas fautif.
« Tu parles trop, c’est ça le souci. » « Pourtant, j’ai toujours agis avant de parler » me dit-il en référence à la guerre, à son ancien métier. Et c’est vrai, je ne pu m’empêcher de lui sourire. Idiot. Il m’avança vers l’eau, tandis qu’Oswald posait sa serviette. Troisième décès signalé. Son corps était parfait, les lignes somptueuses, les courbes superbes. La seule envie c’était de pouvoir glisser mes mains le long de…
« Heho, Roméo, on se réveille » me souffla Liam alors qu’il allait me prendre dans ses bras.
« La ferme. » Ma voix se faisait ferme et autoritaire, sans trahir le tremblement que je ressentais. Me soulevant, il poussa la chaise, et commença à marcher vers ma piscine. Une marche, puis deux.
« Attention, elle est fraîche » me dit-il, alors qu’Oswald, qui entrait dans l’eau aussi, émit un léger gémissement. Ce n’est que lorsqu’il arriva sur la quatrième marche que je ressentis l’eau, sa fraîcheur, sa douceur, ce bien-être de ressentir cette bulle. Il s’avança à mi-chemin, et Oswald, derrière vint à prêt de nous.
« Je prends la relève. » dit-elle d’une voix convaincante. Liam acquiesça, je déglutis, et elle vint à déposer ses bras là où ceux de Liam étaient. Je pris le risque de la regarder, sentant ses mains sur ma peau nue. Pour mieux tenir, je déposais mon bras autour de son cou, et elle me fit glisser un peu plus bas dans le bassin. C’était pratique, l’eau réduisait mon poids. Pour elle, j’étais un poids plume. Elle me tenait, elle tenait ma vie, elle tenait mon destin. C’était simple, elle était maître de mon corps, parce qu’à la second où elle me lâcherait, je pouvais sombrer dans les profondeurs de la piscine.