Il y a des choses qui ne se contrôlent pas - Enweiss

Il y a des choses qui ne se contrôlent pas.
Enweiss ♥

Je fais mal à beaucoup de monde j'en suis conscient mais ça ne m'affecte presque jamais, sauf ces quelques rares fois où j'arrive à m'attacher. Je n'aimais pas blesser Edel' par exemple, alors qu'elle ne devrait rien représenter pour moi. Sauf qu'elle est ici et que je ne veux pas l'envoyer bouler froidement comme une merde. On a ce lien particulier qui nous lie et que je crois... Que je ne veux pas perdre. Non, elle m'a vu sous mon plus sombre aspect et malgré cela elle est restée, elle continue de m'aimer... Et je pense que je ne veux pas perdre cela. Une fille qui tiens à moi malgré ce que je suis. Ça explique ma douceur ce soir à son égard, je ne me vois pas la refouler et la blesser d'avantage. Peut-être qu'elle m'en veut surtout pour ça au fond..? D'avoir tué ce type. Elle se sent coupable de garder le silence ou je ne sais pas... Je viens alors l'asseoir sur le canapé pour continuer de la calmer mais... Elle revient à parler de Lou « Ne lui fait pas de mal, s’il te plaît… Pas comme a moi. », je la regarde silencieux, ne trouvant pas quoi répondre cette fois ci. Je baisse alors les yeux, me contentant d'hocher brièvement la tête sans rien dire. Elle souffle un moment pour me regarder de nouveau les yeux baignés de larmes « Je ne vais pas y arriver, je revois ces images chaque nuit… Tu l’as tué Enzo et moi je suis au courant de toi, j’ai tout vu, on ne peut pas vivre avec ça sur la conscience. », je soupirais une nouvelle fois, secouant la tête à la négative pour la regarder de nouveau à mon tour "Pourquoi?" la fixant droit dans les yeux "Pourquoi tu ne pourrais pas vivre avec ça?" me levant pour enchainer "Tu aurais préférée qu'il vive? Qu'il continue ce qu'il a fait? Qu'il recommence avec une autre? C'est le genre de chose qu'on ne fait pas qu'une fois." je tournais un peu avant de revenir vers elle "Tu veux qu'on aille tout balancer? Que j'aille en prison? Tu serais doublement vengée dans ce cas." je ne peux pas la laisser faire un truc comme ça... Si? Non pas maintenant.

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Tu repenses à cette pièce, à ce canapé, à toi assise à ses côtés, en train de raconter ce qui a fait que ta vie a totalement changé depuis ton viol. Tu te souviens de chaque sensation, chaque ressentiment, de la chaleur du thé qu’il t’avait préparé et de son regard fou. Tu aurais dû le voir à ce moment-là, tu aurais dû deviner qu’il n’était pas complètement honnête avec le monde qui l’entoure et pourtant tu n’as rien vu. « Parce que je ne suis pas comme toi, froide forte et non tourmentée !! » Tu commences à hurler, il faut que la peur et la colère sorte, il faut que tu évacues ces démons qui se sont emparés de ton esprit, auprès desquels tu t’es lovée tendrement afin de te rassurer. « C’est peut-être là qu’est ta place, finalement… » Tu te lèves d’un bond et tu croises les bras contre ta poitrine. Les yeux pleins de larmes, tu lui tournes le dos. Tu ne veux pas faire ça par vengeance mais tu as toujours eu une vision assez claire de la justesse et tué un homme malgré ce qu’il avait pu te faire, tu n’arrives pas à vivre avec cette idée. « Je ne sais pas ce que j’aurais préféré, mais si ça ne dépendait que de moi, il serait encore vivant. » Enzo aurait peut-être dû te conseiller d’aller le dénoncer à la police, faire quelque chose de ce genre et au final il a tué. Tu es soulagée d’un côté, tu sais qu’il ne recommencera plus et c’est peut-être pour ça, également, que tu t’en veux énormément. Il n’est plus question de ta rupture, de sa manière de t’avoir jeté, le sujet a viré vers un tout autre problème, bien plus grand.

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Je me rends compte en cet instant même que je la perds... Que je l'ai même sûrement déjà perdu en fait et je crois que ça me blesse au fond. J'avais ce lien si particulier avec elle et tout tombait en morceau aujourd'hui dans ce bain de larmes. De notre rupture et de ma nouvelle relation avec Lou on passait étrangement vite au sujet plus lourd... À ce secret qui nous liait de cette façon si particulière. Le meurtre de son violeur... Jusqu'ici elle avait accepté la chose mais ce soir c'est comme ci elle rejetait le tout, qu'elle craquait face au poids qu'il pesait et je ne voulais pas de ça, pas maintenant. Je ne comprends même pas pourquoi soudainement elle n'y arrive plus. La rupture ou un réel remord? Je n'arrive pas à le décerner parce que je ne suis pas comme vous autres. Elle me hurle alors « Parce que je ne suis pas comme toi, froide forte et non tourmentée !! » et je lève doucement les mains d'un calme "Pas si fort s'il te plait..." ouais, je n'ai pas envie que mes voisins se mettent à écouter nos cloisons. Non ce qu'elle me dit ne me vexe même pas puisque c'est la vérité je suis comme ça et je ne lui cache pas. Je n'ai plus envie de mentir avec elle. J'en viens même à lui demander si elle veut m'envoyer en prison pour que tout soit régler, qu'elle soulage sa conscience et se venge du mal que je lui ai fais et elle me répond « C’est peut-être là qu’est ta place, finalement… » en se levant, croisant ses bras. Elle pleure encore et moi je me contente de la suivre du regard restant calme. J'inspire alors un grand coup en fermant les yeux une seconde, venant face à elle "Allons-y alors, maintenant qu'on en finisse." si c'est vraiment ce qu'elle veut, soyons fou même si je ne garanti pas qu'on arrivera jusqu'au commissariat. Je lui demande alors si elle aurait préféré qu'il vive et continu ses horreur et elle me répond « Je ne sais pas ce que j’aurais préféré, mais si ça ne dépendait que de moi, il serait encore vivant. », je la fixais plusieurs secondes avant de baisser les yeux "Je vois, tu es bien gentille et naïve alors." de croire qu'il y a toujours d'autres solutions, plus douces et justes dans ce monde qui n'a rien de bienveillant. Il est même dure et froid, tout comme moi en vérité, je suis le mieux adapté pour survivre ici.

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« Je ne peux pas me calmer, je n’y arrive pas. » Tu as envie de te recroqueviller sur toi-même, d’être dans ta petite chambre de Cabot en position fœtale dans ton lit. Tu as envie d’être au chaud dans ta couette à pleurer à chaudes larmes. Tu fermes les yeux un instant et tu plaques une main sur ta bouche, tu as besoin d’étouffer un cri alors qu’il te dit de te calmer. Tu n’y arrives pas, il faut que toute ta colère sorte. Le départ de Maxence, la rupture avec Enzo, le meurtre, tu n’as plus le contrôle sur tes émotions et tu trembles comme une feuille. Tu te lèves puis tu croises les bras contre ta poitrine, tu te frottes les bras pour te réchauffer et tu regardes ailleurs. Tu n’as pas envie qu'Enzo aille en prison, même si tu le menaces sans t’en rendre compte, c’est toute ta souffrance qui sort. Tu ne le dénonceras pas, il restera à sa porte, il continuera sa vie comme un homme un peu trop cachotier, mais toi de ton côté, tu as peur de ne pas réussir à gérer. Ta vie dévale à nouveau une pente dangereuse pour ta santé, aussi bien mentale que physique, comme après ton viol et tu ignores si tu vas réussir à vivre avec tout ça. Tu préfères ne pas répondre, tu le laisses te pousser à te dénoncer. Il doit savoir que tu n’iras jamais au commissariat pour porter plainte, pour dire ce que tu sais. « Peut-être, mais au moins je ne serais pas une complice de meurtre. » Tu sais que tu es trop gentille, trop naïve, c’est d’ailleurs pour ça que les gens, les hommes comme Enzo, profitent de toi et te font du mal. Tu souffles une énième fois et tu balayes la pièce du regard pour éviter à tout prix le sien. Tu baisses la tête sur tes chaussures puis tu prends une grande inspiration. Tu veux rentrer, oublier tout ceci. « Si j'étais moins gentille, moins naïve comme tu dis, je ne serais jamais sortie avec toi et je n'en serais pas là. J'ai fait une erreur en me rapprochant de toi, je m'en veux d'être comme ça, je devrais avoir l'habitude. Mais je te déteste aussi pour avoir profité de moi, car toi aussi tu savais comme j'étais, comment je suis. »

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Voilà que j'étais confronté à l'humanité dans toute sa splendeur « Je ne peux pas me calmer, je n’y arrive pas. » les émotions à vif. Je prenais toujours sur moi même si intérieurement je commençais à avoir envie d'exploser. Elle étouffe un cri en pleure, commence à ne plus tenir en place et à ne plus savoir où se mettre et moi j'essaie de calmer le jeu mais sans succès cette fois. Elle commence à me menacer, enfin indirectement mais elle parle de ne plus pouvoir cacher un tel secret et donc par conséquent de me dénoncer à la police et étrangement? Je ne tente rien pour l'empêcher de faire ça, je l'encourage même à le faire si c'est vraiment ce qu'elle veut, à croire que j'aime vraiment jouer avec le danger « Peut-être, mais au moins je ne serais pas une complice de meurtre. », je secouais la tête, pestant un "Tu m'as vu le faire, tu n'as rien fait ce soir là donc par conséquent si, tu es complice de meurtre désolé." c'est pas pour lui faire peur ni la décourager mais juste lui mettre les choses en face, c'est comme ça. Je ne veux pas qu'elle se retrouve en prison c'est pour ça que je sais que je ne la laisserais pas nous dénoncer. Elle est au plus mal et je n'aime pas la voir ainsi, je voulais tout faire pour éviter ça mais... C'est le résultat inverse qui se produit là « Si j'étais moins gentille, moins naïve comme tu dis, je ne serais jamais sortie avec toi et je n'en serais pas là. J'ai fait une erreur en me rapprochant de toi, je m'en veux d'être comme ça, je devrais avoir l'habitude. Mais je te déteste aussi pour avoir profité de moi, car toi aussi tu savais comme j'étais, comment je suis. », je baissais à nouveau le regard en soufflant. Je commençais à être à court d'idée, de façon de parler pour lui expliquer les choses... Parce qu'elle est tellement fermée qu'elle ne veut rien voir ni rien comprendre et pourtant je m'acharne une énième fois à le lui dire, parce que c'est elle "Edel'... Je n'ai PAS profité de toi. J'ai été sincère avec toi du début à la fin c'est ça que tu ne veux pas comprendre. Si je t'ai quitté c'est bien pour ne pas te mentir. OK! Je ne t'ai pas dit pourquoi je te quittais mais là encore c'était pour te préserver. Je ne voulais pas te blesser c'est ça que tu ne veux pas admettre. Je tiens à toi mais je suis tombé amoureux et ça je n'y peux rien, encore moins si tu ne veux pas le comprendre. Je suis désolé si c'est arrivé mais c'est arrivé et ça, ça ne se contrôle pas. Je n'allais pas faire semblant, pas avec toi." je ne vois pas comment je pourrais mieux le dire hélas... Qu'elle l'accepte ou non c'était ainsi.

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« J’en suis là à cause de toi !! » C’est tout ce que tu trouves à dire. Tu le pointes du doigt avec une certaine haine puis tu t’arrêtes. Tu te redresses puis tu recroquevilles ton doigt au creux de ta main. Tu fermes alors les yeux puis tu souffles longuement. Tu passes une main sur ton visage et tu te rends compte que ce n’est pas toi, que tu n’es pas cette fille colérique qui sort de ses gonds. Tu n’es plus toi-même depuis que tu fréquentes Enzo. La douce Edelweiss n’est plus vraiment là. Tu as tout tenté pour changer, pour adopter une meilleure version de toi-même et pourtant tu réalises que depuis le début, tu as échoué, tu as fait une grosse erreur. Tu te mets à rire alors qu’il t’avoue t’avoir quitté juste pour te protéger. Tu as l’impression de faire partie d’une grosse mascarade. Tu tournes sur toi-même tout en levant tes bras, tu n’y crois pas, tu dois rêver. « Me protéger ?? C’est stupide !! Tu me brises le cœur pour me protéger… Tu n’avais pas vraiment l’air de protéger Lou pour le coup. » Tu fermes à nouveau les yeux, tu les revois tous les deux, se cherchant, être ensemble et ça te brise une nouvelle fois le cœur. Tous les hommes que tu côtoies sont comme ça… Maxence t’a abandonné, Enzo t’a brisé le cœur, tu t’attendais à quoi ? Tu lèves tes mains en signe de réédition. Il se fou de toi et ça en devient insupportable. Tu attrapes alors ta veste et tu te diriges vers la sortie. « Je ne veux plus t’entendre Enzo, ni te voir, je veux que tu sortes de ma vie et que t’aille protéger quelqu’un d’autre que moi. » Tu es cinglante pour une fois, mais tu n’es plus à sa près.

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Les mots qui font mal « J’en suis là à cause de toi !! » et en un sens c'est vrai, mais le truc c'est qu'elle l'a bien voulu. Jamais je ne l'ai obligé à quoi que ce soit... Elle l'a fait de son plein gré. Et après c'est la crise... Elle explose, se lâche puis se calme, elle reprend le contrôle, du moins un peu... Et je tente de lui expliquer une énième fois les faits mais... Ça ne passe toujours pas puisqu'elle crie à nouveau « Me protéger ?? C’est stupide !! Tu me brises le cœur pour me protéger… Tu n’avais pas vraiment l’air de protéger Lou pour le coup. », là je fronçais les sourcils en la fixant plus froidement "Tu ne sais rien de ce qu'il s'est passé avec elle alors ne te lance pas dans ce débat là, tu y perdrais." elle ne sait pas que j'ai tué pour Lou, que j'ai risqué gros pour la sauver et qu'une fois encore j'ai fais ça pour elle et non pas pour moi. Je fermais le poing "Je ne voulais pas te mentir mais ça tu ne veux pas l'entendre." à croire qu'elle aurait préféré que je joue réellement avec elle, que je face semblant et lui cache le fait que je sois tombé amoureux d'une autre. Les filles sont vraiment bizarres. De là elle semble capituler... Levant les mains avant de prendre sa veste pour marcher vers la sortie « Je ne veux plus t’entendre Enzo, ni te voir, je veux que tu sortes de ma vie et que t’aille protéger quelqu’un d’autre que moi. », je baissais la tête, soupirant en fermant les yeux à mon tour. Quoi répondre à cela? Je ne sais pas... Je la laissais donc partir d'un "Très bien... Je suis désolé Edel', fais attention à toi." restant à ma place sinon je vais fermer la porte pour l'empêcher de partir et ce serait empirer mon cas...

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Tu aurais préféré te retrouver dans un autre endroit, tu aurais préféré que la peur creuse ton ventre et te dise d’aller ailleurs au lieu de te faire avancer, pas à pas, vers une scène de crime, vers un tueur qui était en train de s’occuper de ton violeur. D’un côté, un poids se soulevait de ta poitrine, celui dont tu tentais de résister au quotidien : tu ne pourras plus croiser ton violeur, angoisser à l’idée de le voir dans la rue ou à une fête, quoi que de toute manière tu ne vas plus aux fêtes. Mais maintenant tu as peur, de finir en prison ou que l’on s’en prenne à toi, pour te faire taire. Tu ne dors plus, ne mange plus, tu ne fais que pleurer, et au final, mis à part ta rupture, c’est peut être ça qui te fait le plus mal. « Tu as raison, et je ne veux rien savoir, je ne veux plus rien avoir venant de toi. » Que ce soit des paroles, des gestes. C’est dur de dire ça, tu n’en reviens pas, les mots qui sortent de ta bouche te donnent un goût amer et pourtant il le faut, il faut que tu t’affranchisses de lui. Tu lui avoues que tu souhaites qu’il sorte de ta vie, qu’il disparaisse. « Au revoir Enzo. » Ton coeur se déchire mais tu attrapes le reste de tes affaires et tu te mets à courir en direction de la porte, essayant de cacher les larmes chaudes qui roulent sur ton visage. Tu claques la porte de son appartement qui te parait désormais lugubre et tu t’enfuies dans la rue.