well, i'm here for you (jusia)

Je discutais avec le serveur de cette soirée peu ordinaire. Il était en caleçon et nœud papillon alors que pour ma part, j'étais bien trop vêtue et de manière dépareillée. La discussion était agréable, mais je ne m'attendais à rien. Je voulais simplement être ici et m'amuser, vivre le moment présent. Rien de plus, ni moins. Je ne comptais pas rentrer accompagnée, enfin ce n'était pas le programme de la soirée en tout cas. Je voulais juste être tranquille et oublier mes histoires avec Jules quelques heures avec l'aide de l'alcool. Enfin... J'aurais pu si seulement Noah n'était pas passé par là pour boire mon cocktail à ma place. De la vodka allait très bien fait l'affaire. Tout se passait au mieux jusqu'à ce qu'il fasse son entrée. Jules De Lacroix en personne, au bar et à mes côtés. Il regardait le barman comme un chien de garder prêt à vous sauter à la gorge si vous faites un pas de plus. Il défendait son territoire, enfin il en avait tout l'air, vous verriez sa tête. Je restais stoïque ne sachant plus vraiment quoi dire ni quoi faire. J'avais l'impression d'être prise sur le fait alors que je ne faisais rien de mal. J'aurais aimé me donner de la contenance, ne pas me laisser faire, mais la vodka ne me rendait pas les idées claires. « Salut » que je me risquais juste à dire. En fait, il allait peut-être juste prendre un bière et partir.

Il ne savait pas qui était ce mec, pour quelle raison était-il à moitié à poil et ce qu'il voulait à Anastasia mais cette vision l'énervait au plus haut point, tout comme la présence de la blonde ici. C'était du grand n'importe quoi et elle le savait très bien, elle aussi. En fait, tout l'énervait là. L'endroit, les gens tous plus cons les uns que les autres, le vigile qui n'avait pas voulu le laisser entrer aussi. La seule chose que désirait Jules, c'était de se barrer d'ici au plus tôt. Il espérait que la blonde allait le suivre sans broncher ni poser de questions. Si ça se trouve, elle préférait la compagnie du barman, c'était probable vu que monsieur exposait ses abdos à la vue de tous. Enfin, il avait au moins droit à un "Salut", c'était déjà un bon début. "Viens avec moi." dit-il en plantant son regard dans le sien. Ouais, plus direct tu meurs mais bon, Jules n'aimait pas passer par quatre chemins et puis, comme il avait hâte de partir, autant ne pas traîner autour du pot. En réalité, il se foutait complètement de la bière que l'autre était parti lui chercher, c'était juste pour la forme vous savez. Lui montrer qu'il était là et puis, au moins il aurait de quoi boire si madame refusait de le suivre.

Salut. C'est tout ce que j'avais réussi à dire. En même temps, j'étais plutôt surprise de voir Jules à mes côtés, en train de faire son coq. Vous ne trouvez pas ? J'hallucine certainement, enfin, l'alcool doit me faire voir ce que j'ai envie de voir. C'est-à-dire un Jules quelque peu jaloux qui vient à mes côtés pour marquer son territoire. Je me faisais certainement des idées puisqu'il agissait tout de même comme si je n'étais pas là. Il n'était certainement là que pour sa bière et puis il ne m'avait peut-être pas reconnu au début. En tout cas, je le regardais sans me cacher, le détailler sans gêne. Il était beau, comme toujours. Vraiment très beau. Mon cerveau fonctionnait au ralenti à cause de la vodka et je crois que j'étais un peu stupide. « Viens avec moi. » Pardon ? Son regard me donnait des frissons et ne faisait pas rire. Il était là à mes côtés et il voulait simplement que je le suivre. Il voulait partir ? Que je parte avec lui ? Il voulait discuter ? C'était étrange et pourtant, j'avais pris mon verre pour le boire cul sec avant de me lever en tanguant un peu et attendre que le jeune homme se mette en mouvement. « Où ? » Bah oui, il voulait aller où en fait ?

C'est vrai, Jules n'avait pas réfléchi en venant ici, il ne s'était même pas posé la question de savoir si Ana accepterait de le suivre étant donné les circonstances dans lesquelles ils s'étaient quittés la dernière fois. Une conversation qui avait duré cinq minutes tout au plus et qui n'avait fait qu'empirer les choses ou qui n'avait rien amélioré du tout en tout cas. Mais bon, c'était pas tellement le style du mather de se prendre la tête avec ce genre de choses alors il était venu jusque ici sur un coup de tête en évitant d'y réfléchir, justement. Mais là, forcément, debout juste devant elle à simplement la regarder en attendant sa réponse, le doute s'installait. Peut-être qu'elle préférait la compagnie de tous ces cons à la sienne, après tout il n'était pas mal non plus dans le genre lorsqu'il s'y mettait mais non, il n'avait rien à voir avec tous ces gens, plutôt mourir. "Où ?" Ça n'avait rien d'une réponse, en fait ça n'en était même pas une puisque Jules n'avait pas posé de question mais il prenait cet unique mot pour un oui. Un léger sourire se dessina alors au coin de ses lèvres, à la fois amusé de la voir vider son verre de la sorte mais surtout satisfait de ce qu'il venait d'entendre. Il s'empara à son tour de sa bière qui venait d'être déposée devant lui et n'en but qu'une gorgée avant d'entourer le poignet d'Ana de sa main pour être certain qu'elle ne le suive. Il ne prit même pas la peine de répondre et se contenta de l'entraîner avec lui vers le couloir d'où il venait après avoir adressé un dernier regard au mec pour s'assurer qu'il ait bien compris le message. À savoir d'aller se faire foutre et de se trouver une autre blonde sur qui mettre le grappin. C'était pas de ça qui manquait ici de toute façon. "C'est quoi cet endroit ?" lança-t-il en s'arrêtant pour se tourner vers Ana. "J'savais pas que c'était le genre de soirées qui te plaisait d'ailleurs... " Il était même sûr du contraire alors, soit il se trompait complètement, soit elle avait changé, au choix.

C'était vraiment bizarre. Enfin, je n'étais plus habituée à un tel comportement. La dernière fois que j'avais parlé avec Jules, il m'avait clairement dit qu'il aurait préféré que je reste à Tokyo. Ça faisait mal, mais je survivais en essayant de me convaincre que de toute façon, il ne se passait absolument rien entre nous, surtout pas de mon côté. Hum. Même avec le l'alcool dans le sang, je n'étais pas vraiment convaincante. Dans tous les cas, Jules était à mes côtés et semblait jaloux de me voir discuter avec le barman. Je vous assure qu'il était jaloux. Il marquait limite son territoire et... et... il m'avait demandé de le suivre. Vous y croyez vous ? Peut-être que c'était un de ses plans, il allait m'attirer ailleurs pour que le barman comprenne que c'est mort et après, il va me lâcher au milieu d'un couloir, comme un caleçon sale. Genre, "je t'ai ruiné ton coup blondie". Ça ne m'étonnerait même pas de lui en fait. Je buvais mon verre de vodka cul sec et je me levais tant bien que mal pour faire face au jeune mather, lui demandant où il voulait aller. Un sourire se dessina sur le visage de Jules et je fronçais les sourcils sans trop comprendre ce qui m'arrivait. Puis finalement, des frissons vint parcourir mon bras quand il referma sa main sur mon poignet pour me faire avancer derrière lui. Mon dieu. Est-ce que je suis en train de mourir dans un coin à cause de l'alcool et que je rêve de ce qui arrive ? Docile, je ne dis rien et je le suis pour me retrouver seule avec lui dans un couloir du manoir. Personne d'autre, juste nous. « C'est quoi cet endroit ? J'savais pas que c'était le genre de soirées qui te plaisait d'ailleurs... » Alors il m'a demandé de le suivre pour.. me poser des questions sur ma manière d'agir ? Je croisais les bras, me redressant pour prendre de la contenance, histoire de contrebalancer avec le fait que j'étais ivre. Autant dire que ça devait être comique. « Qu'est-ce qu'il se passe Jules sexy De Lacroix ? Tu stresses de me voir dans un endroit malsain ? » que je demandais alors de la manière la plus neutre du monde. « J'ai reçu une invitation et je n'avais rien d'autre à faire, c'tout. Pourquoi tu es là toi ? » demandais-je à nouveau en m'adossant au mur à nos côtés, inclinant délicatement ma tête sur le côté.

Comme il s'y attendait, Anastasia accepta de le suivre sans broncher et c'était très bien comme ça. Il n'avait pas vraiment envie de se disputer avec elle là, tout de suite. Sinon, il le lui aurait fait comprendre dès le départ, comme à son habitude. Jules était juste venu la chercher certes, mais ça ne l'empêchait pas de chercher à comprendre pourquoi elle se trouvait ici, dans cet endroit auquel il ne pouvait s'empêcher d'avoir quelques préjugés assez bien fondés. Et si la Reynolds lui disait qu'elle était ici par envie et qu'elle s'éclatait, il allait bien devoir se poser des questions. En attendant, tout ce qu'il avait retenu de sa phrase, c'est qu'elle le trouvait sexy. Ouah, quelle déclaration. Non en réalité il le savait déjà et il ne s'en était même pas préoccupé mais c'était exactement le genre de choses qu'il adorait entendre, comme tout le monde en fait. D'ailleurs, un nouveau sourire prit place sur son visage alors qu'il relevait les yeux pour fixer la jeune femme. "Est-ce que c'est mon genre de stresser ?" demanda-t-il d'un ton très posé, le regard malicieux. Stressé, c'était pas vraiment le mot pour le qualifier, pas du tout même. C'était plus de l'incertitude, de la curiosité et... de l'inquiétude ? Mouais, ce n'était plus le cas désormais, de toute manière. "Je... passais dans le coin." Il passa sa main dans ses cheveux en détournant le regard, parce que non, c'était pas exactement ça. Mais elle n'était pas très claire et il ne portait pas ces vêtements ridicules alors avec un peu de chance, elle allait le croire. "Sympa la tenue... Presque aussi sexy que moi." Ou comment détourner la conversation sur un sujet un peu plus... amusant, pour lui du moins.

« Est-ce que c'est mon genre de stresser ? » Certainement pas. Enfin, c'est certainement ce qu'il aimerait que je lui dise, mais je n'allais pas lui dire. Il se faisait du soucis par contre, ça c'était certain. Jules semblait vouloir veiller à ce que tout ce passe bien, laissant paraître qu'il n'en a absolument rien à faire alors que... pas du tout. Cet homme était un esprit de contradiction, une tête de mule et c'était plutôt amusant de le regarder se bagarrer avec lui même et mentir. En tout cas, malgré les choses horribles qu'il avait pu me dire la dernière fois, nous étions là et il m'avait attiré ailleurs pour que nous soyons seuls. C'était étrange, mais je ne me posais aucunes questions. En même temps, avec le taux de vodka dans mon sang, c'était normal. C'était aussi pour cela que je ne lui crachais pas au visage, j'avais limite oublié de penser à la dernière fois. Je souriais en le regardant, prenant plaisir à jouer un peu avec lui, à voir se sourire se dessiner sur ses lèvres si facilement et puis finalement d'un mouvement d'épaules je m'avançais vers lui pour me rapprocher sans pour autant prendre la parole. Qu'est-ce qu'il voulait au juste ? Pourquoi il était là lui ? « Je... passais dans le coin. » Mes sourcils se fronçaient et en fait, une question me venait à l'esprit. Seulement, pas le temps de la poser que le mather se remettait à parler. « Sympa la tenue... Presque aussi sexy que moi. » - « Pourquoi on est ici déjà ? Tu voulais me dire un truc ? » À croire que je n'avais pas écouté ce qu'il avait dit avant, ou bien... « De toi à moi, on sait que je suis bien plus sexy que toi.. même avec la pire tenue qui existe! D'ailleurs, je n'ai pas réussi à échanger mes fringues, faut que je trouve quelqu'un pour ça » m'exclamais-je en m'inspectant. J'agissais de manière décousue et ça ne me ressemblait pas tellement, mais bon, c'était l'effet que l'alcool avait sur moi.

Pourquoi était-il là ?  Pour elle, bien-sûr mais hors de question de le lui dire. Est-ce qu'il voulait lui dire un truc ? Non, pas spécialement, enfin il n'avait rien de particulier à dire mais ouais, maintenant qu'il découvrait l'endroit dans lequel la blonde s'était rendue, Jules se posait quelques questions. Tout comme elle visiblement mais qu'avait-il espéré en même temps, qu'elle accepterait de le suivre sans rien dire comme si tout cela était normal ? Hum, encore une preuve que le jeune homme n'avait pas réfléchi avant de se pointer ici, dans cet endroit. "Tu préfères rester avec tous ces abrutis ?" Comme le barman par exemple, n'est-ce pas Anastasia ? Enfin, le mather doutait encore des qualifications de ce mec parce que fallait le dire, il avait plus l'air d'un strip-teaser que d'un barman. Mais peu importe, ce n'était certainement pas Jules qui allait insister sur ce sujet. En plus, même si elle avait accepté de le suivre jusque dans ce couloir, la blonde voulait encore participer à ce foutu jeu aussi stupide que les personnes qui l'avaient inventé. Madame n'avait pas encore eu le temps d'échanger ses vêtements, quel dommage, vraiment. "Et alors ? T'es très bien comme ça, pas besoin de changer. On peut y aller maintenant ?" Et sans même attendre sa réponse il lui saisit à nouveau le bras pour se diriger vers la sortie, parce que c'était ce qui lui importait le plus en cet instant.

« Tu préfères rester avec tous ces abrutis ? » J'haussais les épaules sans rien dire. Il n'était pas gonflé. « Tu viens juste d'arriver, comment tu peux savoir ? » lui demandais-je en haussant les sourcils. C'est vrai quoi. Jules et son légendaire air boudeur. Il était du genre à gronder et à faire la tête facilement, j'étais bien placé pour le savoir. Mais ce soir, je n'avais pas vraiment la tête à réfléchir à cause de l'alcool. « Le barman est sympa... Il m'a fait le meilleur cocktail que l'on ne m'ait jamais fait.. » lui confiais-je avec un sourire machiavélique aux lèvres. J'étais certaine que ça n'allait pas lui plaire, lui le barman qui me faisait des cocktails depuis la nuit des temps. Puis bon, la soirée n'était pas si mal après tout. J'veux dire qu'après plusieurs verre de vodka dans le sang, elle était bien plus intéressante. Bon, le truc c'est que pour le moment, je n'avais pas quitté le bar. J'avais même oublié le but de la soirée. « Et alors ? T'es très bien comme ça, pas besoin de changer. On peut y aller maintenant ? » Y aller ? Où ? « Quoi ? » que je demandais sur le coup de la surprise alors que Jules me tirait à nouveau vers lui pour que je le suive. Nous nous retrouvions rapidement à l’extérieur et je le forçais à s'arrêter, resserrant ma petite veste autour de ma taille pour ne pas avoir froid. « Qu'est-ce que tu veux ? » Pourquoi il était là ? Pourquoi il voulait que l'on sorte ? Pourquoi tout ça alors qu'il semblait me détester.