Sloan & Rhiannon
♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢♦♢Tu étais comme hypnotisée. Envoûtée. Par son regard de braise. Celui qui te prend de toute part. Ce regard dont tu ne pourrais désormais plus te détacher. Ce regard qui t’ensorcelle. Par ses paroles. Tu les bois. Par ses lèvres. T’aimerais les savourer. Y goûter. Encore une fois. T’en délecter. De cette saveur. De cette odeur enivrante. Tu en redemandes. Tu as beau n’avoir que frôler ses lèvres, c’était comme si tu lui avais offert un véritable baiser. C’est comme si tu lui avais offert une part de toi. Une part de ton âme. Prise dans son étau. Tu t’es prise par ton propre jeu. Pauvre de toi. Si faible. Incapable de te défaire de cette emprise qui s’ancre au fur et à mesure en toi. Ton corps est à sa merci. T’as le sentiment d’être capable d’exaucer le moindre de ses souhaits. Le moindre de ses désirs. Ton corps est dorénavant lié au sien. Liés par le destin. Tu ne sais pas ce qu’il te réserve mais tu en demeures impatiente. Tu n’arrives plus à réfléchir. Toutes tes pensées sont tournées vers lui. Et uniquement lui. Sloan. Cet homme au charisme impensable. Mystérieux et pragmatique. Et malgré tout, terriblement séduisant. T’as peur de t’abandonner à lui. Entièrement. De te livrer corps et âme. Tu veux lui faire confiance. Tu veux pouvoir rattraper cette main qu’il te tend sans la moindre hésitation. Et pourtant. Tu demeures sur la réserve. Défensive. Parce que ton cœur tu le donnes trop facilement. Par le passé. Et maintenant tu le regrettes. Amèrement. Sloan, il apprécie ce contact des plus inattendues. Ce rapprochement inhabituel. Tu ne sais pas trop ce qui t’as pris. T’as juste agis de manière impulsive. Tu t'es laissée emportée. Une partie de ta personnalité qui te demeurait auparavant étranger. Une part dont tu n’avais pas encore connaissance. Il te découvre. Tout comme tu apprends à te connaître. T’aimes ce qu’il fait resurgir en toi. Un côté sauvage. Insoumise. Telle une lionne qui se joue de sa proie. Sauf que clairement t’es pas d’humeur à jouer. T’aimerais brûler toutes les étapes. T’aimerais retrouver ses lèvres. Son corps est réceptif à ton toucher. A tes caresses. Il se trahit. Tout laisser à penser qu’il désire au final la même chose que toi. Sage que vous êtes. Refrénant ce désir ardent qui vous assaille depuis que vous êtes entrés en contact. Tu le laisses s’exprimer. Laissant son souffle caresser délicieusement ton cou. Evidemment que tu as déjà reçu des compliments. C’est juste que tu ne les as jamais pris au sérieux. Pensant à chaque fois qu’on se jouait de toi. Fourbes sont les hommes qui savent manier les mots pour pouvoir t’utiliser comme bon leur semble. Tu en connais un rayon, malheureusement. Tu n’es pas dupe. Tu sais très bien que derrière chaque mot, chaque tendresse, chaque affection se cache une passion inavouée. Tu dois bien l’avouer, au début, tu pensais qu’il était comme ça. Un enfoiré de première. Un homme à femmes comme il dit. Il en a l’allure. Qui aurait cru que derrière tant de brusquerie pouvait se cacher une sensibilité et une tendresse non apparente ? T’apprécies ce que tu découvres. Et t’apprends à aimer le moindre de ses défauts. Rhia, tu deviens imprudente. T’enfonçant dangereusement vers un sentier destructeur. Néfaste. T’enfonçant impunément dans la folie. Et pourtant, t’as conscience de tes actes. Tu souris spontanément face à sa remarque. Aurais-tu changer d’avis à son propos ? Tu te poses encore la question. Tu te mords la lèvre inférieure, tentant de détourner ton regard du sien pendant quelques secondes.
« Il se pourrait bien que tu commences lentement à me faire changer d’avis. Mais ne crois pas que je vais tomber aussi rapidement sous ton charme Bushnell. Ne crois pas que tu es aussi séduisant que tu ne veux le faire paraître. Il te manque bien des choses pour me faire succomber » tu lâches, le sourire narquois, le ton complètement provocateur. Le regard enjôleur. Tu le cherches. Ça t’amuse. T’aimes les différentes expressions qu’il t’offre ce soir. Tu te sens comme privilégiée. Et tu te mets à penser que t’es peut-être la première à le découvrir de cette façon. Ton cœur s’emballe à cette idée. L’idée que tu puisses être spéciale à ses yeux. Différente. Au fur et à mesure, tu t’étais rapprochée. T’amusant de cette proximité grandissante. Te jouant de ses ardeurs. Tu l’avais laissé sur sa faim. Te reculant subitement. Rompant le charme qui venait d’opérer entre vous. Il était frustré. Tu pouvais clairement le sentir. T’es satisfaite de ton coup. Chacun son tour mon chéri tu penses intérieurement tandis qu’il te répond vaguement. Il te semble un peu étonné. Étourdi. Peut-être, n’arrive t-il pas à s’en remettre. Ça te déstabilise. Aurait-il souhaité en recevoir davantage ? En réalité, tu l’étais tout autant que lui. Parce que clairement, si tu avais été comme Agathe, tu lui aurais déjà sauté dessus. Mais tu n’es pas elle. Tu restes pudique. Trop peu sûre de toi. Et ça te freine. Ça te rend nerveuse. Parce qu’à chaque fois qu’il est à tes côtés, tu ne contrôles plus rien. Ça t’énerve. Et en même temps, ça t’amuse. T’obligeant à sortir de ton confort quotidien. T’es contradictoire Rhia. Désirant des choses qui t’effraient. Sloan t’extirpe de tes pensées en s’adressant directement au vendeur. Avec toute cette proximité soudaine, le froid avait très rapidement laissé place à la chaleur provoquée par vos deux corps. Si bien que tu mis du temps avant de te rendre compte qu’effectivement les températures venaient de s’abaisser d’un seul coup. Probablement dû au fait que vous n’étiez plus collés l’un à l’autre. Cesse d’y repenser. Cesse d’être envahie par ses pensées impures. Ça ne te ressemble pas. T’ouvres à peine la bouche pour lui faire comprendre que ça ira que déjà il t’attrape par la main. T’hausses un sourcil. Tout s’enchaine beaucoup trop rapidement alors que tu obtiens enfin l’objet convoité. Il te ramène dans la voiture et tu décides de maintenir visage fermé. Demeurant silencieuse. T’as peur pour la suite. T’as peur de ce que tu pourrais ressentir pour lui alors que tu le connais à peine. T’as peur de ce qu’il t’a réservé. C’est finalement Sloan qui vient rompre le silence pesant. Tentant de te rassurer. Te demandant de ne pas t’inquiéter.
« Me plaire ? Parce que tu connais mes goûts en matière de soirée maintenant ? » tu rétorques assez froidement. Regrettant aussitôt le ton que tu viens d’employer. T’es stressée et ça se ressent. T’inspires. T’as fait une promesse Rhia. Tu peux le faire. Te mettre dans la peau d’une riche. Vivre le temps d’une soirée ce que tu as toujours désiré, convoité lorsque tu n’étais encore qu’une enfant. Rêvant d’être née princesse. Maudissant tes parents pour cette pauvreté non voulue. T’as pas envie d’être méchante. T’as juste du mal à te contrôler lorsque tu n’es pas dans ton élément. Tous tes sens sont en alerte. Parce qu’au mesure que vous vous rapprochez, tu comprends enfin ce qu’il cherche à faire. Bordel. T’es pas prête. Sloan, il commence à t’expliquer le principe de la soirée. Ce que tu redoutais le plus. Une soirée mondaine. Les mots élite ou encore Eliot te mettent davantage mal à l’aise. T’es pas à ta place ici. Tu ne le sauras jamais. A quoi tout cela rime en fait ? Il t’ordonne d’ouvrir la boite à gants. D’ordinaire tu aurais rechigné à l’idée qu’il ose prendre ce ton avec toi. Mais là, tu t’exécutes. Beaucoup trop stressée pour ouvrir la bouche. Tu restes stupéfaite. Bouche-bée face à ta découverte. Une soirée masquée. Tu pousses un soupir de soulagement. Au moins, personne ne pourra te reconnaître. C’était déjà ça. Tu le saisis, l’attachant autour de tes yeux avant de te retourner vers lui.
« Et qui suis-je alors si je ne suis pas Rhia ce soir ? J’ai jamais fait ça de ma vie… Et je ne sais pas danser. Hors de question que tu m’y invites. Tu prendras une autre cavalière si ça te chante…. » tu l’informes rapidement.
« Je dois me trouver une nouvelle identité ? Peut-être Giselle ? Ou Cendrillon ? Qu’en penses-tu ? » tu ajoutes de manière taquine, faisant semblant d’y réfléchir. Il était temps d’y aller. Tu pris une grande inspiration. Automatiquement, ta main vient trouver la sienne. La serrant fortement. Ton regard angoissé retrouve le sien dans le même temps. Lui faisant comprendre qu’il n’avait pas intérêt à te lâcher. Ne serait-ce qu’une seconde. Parce que tu ferais immédiatement demi-tour si cela devait se produire. T’hésiterais pas.
« T’as pas intérêt à me laisser tomber Bushnell. Parce que là tout de suite, t’es la seule raison pour laquelle j’ai pas encore pris mes jambes à mon cou. Je pense savoir ce qui m’attend à l’intérieur et j’y arriverais pas. Pas… Pas sans toi » tu lui confies. Sincèrement. Et alors qu’on vient ouvrir ta porte, tu lui lances un dernier regard avant de lui lâcher la main. Priant pour qu’il vienne aussitôt te la réclamer. Comme un désir naissant. Brûlant qui ne cesse de s’accroitre depuis tout à l’heure.