Savage rescue (biki)

Si Bambi n'en n'avait jamais parlé à personne, pas même à ses frères, ou même à ses plus proches amis, il y avait une raison. Elle craignait qu'on ne la juge, qu'on la condamne. N'était elle pas la victime dans l'histoire pourtant ? N'était elle pas cette jeune femme battue ayant fini a moitié morte dans une maison en flammes à cause de son ex ? Si. Mais les mots ne sortaient pas dès qu'il fallait s'exprimer là dessus et depuis cet épisode tragique, l'italienne s'était promis de ne plus jamais pleurer, de sourire, rire à la vie. De la croquer à pleines dents même. Ce fut sans doute à cause de ce trouble qu'elle se retrouvait en sous vêtements dans la baignoire, alors que Ciarán frappait doucement à la porte de la salle de bain. Rentre... murmura-t-elle en espérant qu'il l'entende. Ce fut apparemment le cas puisqu'elle le vit bientôt rentrer et s'asseoir sur le rebord, glissant sa main vers celle de Bambi, qu'elle n'hésita pas à serrer. Parce que c'est archi dégueu ? Je sais... tente-t-elle de plaisanter en osant un petit sourire avant de laisser échapper un soupir. J'voulais que personne me voie comme ça... c'est trop laid ! Dis toi que j'éteins la lumière avec un homme... désolée d'avoir pété un plomb...

Vos mains si proches l'une près de l'autre dans l'autre parlait pour toi. Tu ne savais pas quoi dire. Tu ne voulais pas lui poser de questions. Tu voulais simplement justifier ton moment d'absence quelques minutes plutôt sans qu'elle ne puisse mal interpréter le tout. Ce n'était pas archi dégueu, c'était juste très perturbant. Peut-être que tu avais eu tort de la juger si vite en te disant qu'elle était bien plus stable et saine que toi. Elle avait son passif et apparemment il était lourd, et ça ne te laissait pas indifférent. C'était révoltant plus qu'autre chose d'ailleurs. Je n'ai rien dit de tel. As-tu osé ajouté pour te désolidariser de ses propos. Ce qui était dégueu' c'était la manière dont ça avait pu arrivé là, quelle qu'elle soit. Tu n'avais aucun indice là-dessus, tu ne comptais pas en demander mais il avait avoué que tu étais persuadé qu'elle ne méritait rien de tout ça, et pour le coup ça te révoltait. Coups, accident de la vie, problèmes de santé, qu'importe. Tu es magnifique Bambi, ça ne devrait être qu'un détail. As-tu osé dire. Elle était magnifique, tu le pensais mais le soucis de l'image dans ses circonstances ça ne t'était pas inconnu. Tes doigts jouaient avec les siens, mais c'est vrai que cette soirée te bousculait pourtant sa compagnie t'étais clairement plaisante et apaisante.

@Bambi C. Corleonesi

Les mots de Ciarán étaient un baume sur le petit coeur de Bambi, qui osa un nouveau sourire. Elle serra doucement sa main dans la sienne, espérant qu'il n'allait justement pas retirer cette dernière car elle avait besoin de ce contact. C'était idiot, car dans un moment pareil elle devrait probablement fuir sa présence, chercher sa solitude pour éviter toute question sur le pourquoi du comment de telles cicatrices étaient arrivées sur son dos, mais au contraire, l'italienne cherchait son contact sans pour autant chercher la raison d'un tel état de fait. Je sais que tu l'as pas dit c'est moi soupira-t-elle sans le lâcher du regard, ayant subitement oublié que le jeune homme les avait qualifiés de dangereux quelques temps plus tôt. Cela pouvait prêter à sourire vu la situation. Leurs doigts jouaient ensemble, délicatement, avant qu'un sublime compliment ne parvienne aux oreilles de Bambi. Bouche bée, elle pensa avoir mal entendu au départ, surtout en sachant ce que Ciarán avait vu dans la chambre. Elle déglutit avec difficulté, un brin troublée. C'est pas un détail, ça ferait fuir n'importe quel mec... enfin tu es le premier à pas fuir. C'est toi qui es une trop belle personne en fait...

Tu devrais te sentir flatté en l'entendant dire que tu étais le premier à ne pas fuir, ça prouvait que tu avais ce côté rassurant par moment, quand tu le voulais. Mais pourtant tu n'étais pas certain qu'elle ait pleinement raison même si tu comprenais parfaitement qu'elle puisse se sentir mal dans le regard d'autrui. Tu veux mon avis ? Le bleu de ses yeux captivaient le tien et si son regard irrésistible et joueur pouvait atrocement te charmer, ce regard là, à cet instant, chargé d'émotions, te bousculait d'une tout autre manière. Tu avais l'impression qu'elle s'était mise à nue face toi. C'est surement l'histoire qui se cache derrière tout ça qui fait fuir. Je pense que pas que ce soit simple à appréhender pour tout le monde. Tu parlais en connaissance de cause. Tu ne disais jamais quelle était ton histoire mais tu disais toujours que tu n'avais pas de famille. Tu l'as trop souvent dit. Tu avais Patty, et sans elle, tu n'auras été qu'outrageusement minable. En attendant ton regard se posa sur vos main, et tu vins à lui dire. Tu devrais peut-être sortir de là... la baignoire c'est duraille et froid et t'es à peine couverte. Tu as volontairement repris ses mots sans trop réaliser que tu cherchais à voir un petit sourire à ses lèvres. Te redressant, tu l'invitais à en faire de même sans relâcher sa main.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi acceptait l'avis de Ciarán qu'elle attendait presque avec impatience en penchant doucement la tête sur le côté. Elle ne savait guère pourquoi il parvenait à la comprendre et jamais ô grand jamais elle n'irait imaginer qu'il avait pu vivre quelque chose de semblable. Logique. Souhaiter qu'il se soit retrouvé dans une maison en flammes après avoir été battu à mort, c'était sadique comme pensée et cela ne lui ressemblait pas. Le pire c'est que t'as sûrement raison... bien pour ça que j'évite qu'on me voie comme ça. Si on ne sait pas, je passe pour la nénette un peu fofolle sur les bords. Je trouverai jamais quelqu'un avec la même histoire parce que je la souhaite à personne fit-elle avec un mélange de sérieux et d'émotion alors que le bleu de son regard ne quittait pas les yeux du jeune homme. Mais son sérieux se mit à fondre tel un petit caramel sucré au soleil face à l'ultime réplique de Ciarán, car elle éclata de rire. Il reprenait son vocabulaire et cela la fit se redresser d'un coup d'un seul, sortant de la baignoire sans attendre. T'as raison c'est froid et duraille ! Mais j'peux avoir un p'tit câlin parce que je suis sortie de suite diiis ? papillonna-t-elle des cils sans lâcher sa main.

Et maintenant ? Qu'allais-tu faire ? A quoi pensais-tu ? Difficile de savoir. Tu invitais Bambi à résonner d'une manière à laquelle tu n'avais jamais songé pour toi-même. Tu n'avais jamais reconnu le fait que ton passé et ce que ça impliquait puisse être un frein. Tu as toujours pensé que tu étais le frein, volontairement ou non. Bien souvent c'était volontaire d'ailleurs. Mais la réplique de Bambi te laissait pensif. Tu étais incapable de dire si elle avait raison ou tort. Fallait absolument quelqu'un au parcours classique pour s'éloigner de ses failles et mieux panser ses failles ou à l'inverse fallait-il s'entourer de personnes qui nous ressemble ? Dilemme. Trop longtemps tu n'avais fréquenté que des enfants et des adolescents peu gâtés par la vie, alors une fois pré-adulte, et étudiant tu prenais ton pied à te fondre dans la masse. Nénette un peu fofolle, c'est vrai que ça te va bien. Décidément tu ne voulais pas commencer un débat sur la nécessité ou non de trouver quelqu'un qui ressemble à ce qu'on est. Il était trois heures du matin, vous aviez tout deux certainement une journée assez houleuse. Peut-être que la seule chose dont vous aviez besoin c'était du repos, et un câlin peut-être ! L'approchant un peu de plus de toi, main dans la sienne tu as fini par l'entourer de tes bras silencieusement pour ce câlin qu'elle réclamait si gentiment. Tu distinguais bien plus encore son parfum très agréable. Décidément c'était une sacré soirée. Une de tes mains caressa son bras de haut en bas et curieux tu as fini par chuchoter. Comme ça aussi tu es chatouilleuse ? Tu ne lâchais pas l'affaire hun, décidément. En attendant tu commençais à te demander si vous ne gagnerez pas à aller vous reposer, ou du moins à quitter cette salle de bain. On devrait peut-être aller se coucher à moins que tu n'aies vraiment faim ?

@Bambi C. Corleonesi

Nouveau petit rire. Bambi se savait très bien un peu folle sur les bords et au milieu, mais on l'appréciait comme ça car elle savait mettre une bonne ambiance avec sa folie. Une italienne à l'État pur, pouvait on dire. Bah je suis un peu fofolle sur les bords et au milieu c'est la pure vérité ! Difficile de ne pas acquiescer devant une telle évidence. La demoiselle n'en n'était pas vexée car elle aimait être un peu folle, briser les convenances, et la routine, comme elle l'avait précédemment confié à Ciarán. Mais derrière tant de folie se cachait quelqu'un de profondément sensible et surtout de tactile. Ce fut sans doute ce qui la poussa à demander un petit câlin au jeune homme, culot aidant, bénissant intérieurement le fait qu'il ne lui dise pas non. Mieux encore, il l'entoura bientôt de ses bras et Bambi se surprit à sentir sa respiration s'apaiser alors qu'elle fermait délicatement les yeux. Une seconde suspendue avant que son amusement ne revienne au galop sur le devant de la scène. Je ne sais pas qui t'as dit ça, mais c'est faux et pure calomnie ! répondit-elle avec un brin de culot avant de se détacher délicatement après avoir déposé un frêle baiser contre sa joue. On va quitter cette salle de bain où on se les gèle déjà et puis on va manger quelque chose, allez ce sera sympa ! Et le fait est. Toute la nuit durant, après un repas italien particulièrement gouteux, ils papotèrent de tout et de rien, partageant rires et surtout complicités...