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Run away-ay with me, running wild and running free, two kids, you and me
feat. Windsor family & co
Ils ne comprenaient pas. Ils ne comprenaient pas ce que j’endurais à longueur de journée depuis mon accident ; beaucoup de chose n’étaient plus à ma portée. Passionné de natation, je ne pouvais plus y aller. Grand habitué des footings, je ne pouvais plus le faire. Atteindre des placards trop haut, j’en étais incapable. Ou simplement réglé la poire de ma douche était une étape difficile. Comment pouvaient-ils tous comprendre ? Je ne le souhaitais à personne, mais c’était un combat chaque jour, comme venir jusqu’ici sans mon fauteuil. Je devais sans cesse lutter contre la vie et ses désagréments. Et quand bien même j’arrivais à lutter, ils me demandaient tous de garder la tête haute, comme si j’étais fort et invincible. Ils me demandaient tous d’assumer ma condition, sans réellement comprendre ce que ça me faisait de sortir en public avec cette chaise. Non, ils ne comprenaient pas, et c’était sans doute ça qui me touchait en plein cœur. Etonnement, quelque chose me disait qu’Oswald pouvait comprendre. Je ne connaissais pas sa vie, son histoire, son passé, mais quelque chose au fond d’elle m’inspirait confiance. Je ne saurai dire si c’était exactement ça ou juste de la compassion, mais je savais qu’elle, contrairement aux autres, pouvaient comprendre ce que je vivais en ce moment, cet enfer que personne ne pouvait imaginer. « Je en vais pas oser dire que je comprends parce que je ne suis pas à votre place. » Elle avait répondu comme si elle avait entendu mes pensées, et j’en frissonnais rapidement. Mon regard contemplait toujours le lac gelé, et ses horizons. Serein et fidèle, c’était comme retrouver un ami chaleureux malgré le vent glacial. « La seule personne qui devrait mériter votre colère est celle qui vous a imposé votre situation. » Oh, je l’avais fait. Je l’avais hais des jours avant de finalement le rencontrer. Ce n’était qu’un gamin, un riche fils à papa qui avait certainement trop bu avant de prendre le volant. Il se croyait invincible lui aussi avant de me percuter. Sa vie avait été réduite à néant, parce qu’on ne déconne pas avec la vie d’un Prince. Il purgeait actuellement une peine de 2 ans de prison pour conduite en état d’ivresse et accident grave. Mais comment pouvais-je lui en vouloir longtemps… ? Ce n’était qu’un gamin. « Arthur vous n’y êtes pour rien. C’est déjà bien assez difficile de se battre pour ne pas sombrer, vous n’avez pas besoin d’ajouter cette colère envers vous. » Je ne la vis pas hésité, je ne la vis pas lever sa main, parce que j’étais juste perdue dans mes pensées. Ce n’est que lorsqu’elle posa sa main sur la mienne que je détournais le regard vers celles-ci. Légèrement étonné, mon regard remonta légèrement et rencontra le sien. « Et Vous n’y resterez pas indéfiniment […] même si ça signifie de nouvelles prises de tête parce qu’il y en aura » J’esquivais un léger sourire envers elle. J’aurais eu envie de croire en ses paroles, vraiment. Parce qu’elle semblait sincère, et c’était tout ce qui m’importait. Pourtant…pourtant une part de moi finissait toujours par accueillir cette noirceur. « Peut être bien que je remarcherais un jour, mais… » Je levais les yeux au ciel, accueillant le premier flocon de neige qui tombait. Je suspendais ma phrase, incapable de la terminer. C’était peut être mieux ainsi, parce que je n’étais peut être pas encore prêt à dire réellement ce que j’étais devenu : un homme brisé. Alors, je reportais mon attention sur la neige. J’adorais la neige, je ne me souviens plus combien de fois j’étais partie en France pour skier le long des Alpes. « Regarde maman, il neige ! » s’écria James en sautant partout. Elle courut jusqu’à sa mère, et l’incita à venir jouer avec elle. Je vis dans le regard d’Oswald qu’elle hésitait, mais je recommençais déjà à rentrer de nouveau dans la bulle. « Allez-y, je ne compte pas bouger » dis-je en haussant les épaules.
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