Child's play ~ (sloan)

Girl that's just some child's play. Bounce that shit like, woah, woah, woah heard all of the stories about you. I already know and I like it — Vous voyez ça? C'est le genre de discussion qu'on peut avoir pendant des heures, à en rajouter encore plus, à pousser le bouchon encore plus loin malgré qu'il touche le fond. C'est mon Sloan quand il a bu et surtout, faut le laisser parler, le laisser s'exprimer car si on ne cesse de le contredire, il peut vite se braquer à n'importe quel moment. J'aime bien le charrier, ça, ça ne changera pas. On dansait tous les deux puis nos pas devinrent plus lent lorsqu'on entama le sujet du mariage, des chats et des chiens et maintenant, je me demandais s'il déconnait ou si vraiment, il s'est dit qu'un jour il aurait pu me pécho. Ou peut-être qu'il veut me pécho right now sur le bar mais ça, je crois qu'on devrait plutôt se mettre d'accord et puis non, je pourrais pas faire ça, j'oserais pas. « Han ! Je le savais. » lâchai-je comme si je venais de découvrir l'énigme du jour. En vrai non je le savais pas, j'ai arrêté d'y croire car je me suis dit que si je lui plaisais, il aurait tenté quelque chose, voyez? Là, que dal, mais en y repensant, ça crevait les yeux en fait. Par contre, kézako friendzonné? Non mais faut m'expliquer parce que moi j'ai jamais compris ce mot 'friendzone' ou 'lourdeuuur', svp j'ai plus seize ans. Et là, mister Bushnell entamait en me disant qu'on était pas fait pour être ensemble blabla. Attends, tu peux répondre à ma question avant? Je secouais la tête et je posais mes doigts sur sa bouche pour qu'il la mette en veilleuse deux minutes. « Ça veut dire quoi : je t'ai friendzonné ma biche? » je laissais tomber ma main le long de mon corps pour le laisser me répondre. Je sais pas mais ça me fait bizarre car... Sloan est tellement gentil, tout ce que n'importe quelle fille voudrait. Ou juste moi peut-être. Mais le truc c'est que j'y ai jamais songé, que j'ai jamais tenté un rapprochement avec un ami car les amis c'est ce que j'ai de plus précieux. Je pouvais envier les filles de son coeur, mais un tout petit peu hein, j'suis pas in love de lui faut pas déconner. Ou alors c'est que je le sais pas parce que bon, moi l'amour je connais pas. « C'est désespérant... je trouverai jamais quelqu'un. J'y connais rien moi à tout ça. Je m'éloigne de tous ceux qui ont de l'affection pour moi. Enfin, cette affection particulière tu sais, beeerk l'amour tout ça. » dis-je en tirant la langue et en faisant une grimace de dégoût. « Tu me promets que rien ne changera entre nous? Parce que... je ne veux pas m'éloigner de toi, jamais. » et là bizarrement je sens mon coeur qui bat vite et c'est limite si c'est contradictoire. Cela peut juste être de l'amitié, quelqu'un qu'on aime très très fort. Mais c'est bizarre car ça me fait un peu mal en fait. Un sentiment inconnu, de peur, comme si j'ai besoin d'être rassurée. Je serrais mes doigts sur son t-shirt. Je veux que ça cesse.

Willa M. Cavendish & SLOAN BUSHNELL
Sloan n'a jamais été un grand danseur. S'il avait accepté de se déhancher, c'était uniquement pour essayer de s'excuser et de lui faire oublier son comportement odieux. En aucun cas il n'avait le droit de la traiter comme il venait de le faire. Ses mots étaient déplacés, ils avaient largement dépassés ses pensées. Plus aucun filtre n'était présent entre son cerveau et sa bouche, il parlait comme bon lui semblait. Il n'était peut-être même plus conscient de ce qu'il disait. L'Eliot déblatérait un nombre assez impressionnant de conneries à la minute. Il se laissait guidé par son taux élevé d'alcool dans le sang, il ne réfléchissait plus. Ce qu'il y avait de bien avec Willa, c'est qu'il n'avait pas besoin de réfléchir. C'était naturel entre eux, une aisance et une complicité qu'il ne trouvait nulle part ailleurs. Le jeune homme se fichait pas mal qu'elle le voit aussi minable que ce soir, ce n'était surement pas elle qui allait le juger. Dans le pire des cas, elle allait râler sur son état mais cela s'arrêtait là. Malgré tout ce qu'il pouvait dire, la brunette représentait beaucoup pour lui et il venait de lui démontrer par des mots, maladroits certes mais sincères. Cette fille méritait plus que quiconque de trouver l'amour. Le véritable amour. Lorsqu'il eût terminé de parler, Willa vint immédiatement lui demander ce qu'il entendait par friendzonner. Il éclata de rire en haussant les épaules d'une manière nonchalante. « Bah, tu fais partie des mes amis. J'te vois comme une vraie amie et non plus comme une meuf potentiellement baisable. » lâcha-t-il le plus naturellement du monde. Il n'était pas conscient des thermes qu'il employait. Au moins, cela avait le mérite de le faire rire. La petite Cavendish n'avait pas à prendre cette petite remarque pour une attaque. Tout n'était que provocation et taquinerie entre eux. « Je crois que je te respecte trop pour oser te faire souffrir. Bon, au delà de te casser tes coups avec des connards dans le genre de celui-là, on est devenus trop proches pour tenter une histoire sérieuse. » continua-t-il pour essayer de se faire comprendre. Sloan ne savait pas trop quoi penser de tout ça, pour l'instant il était sous l'emprise de l'alcool et c'était très bien ainsi. Rapidement elle vint se plaindre sur ses relations apparemment désastreuses. Elle était trop mignonne à faire la moue. Il lui afficha un sourire conquis avant de lever les yeux au ciel. « J'te le promets. » lui répondit-il, presque dans un murmure inaudible avec la musique. Sans chercher à comprendre plus loin, l'Eliot la prit dans ses bras mais ne s'arrêta pas pour autant de bouger sur le même rythme. « Je vais même te promettre autre chose, si dans dix ans on est toujours tous les deux célibataires et qu'on a pas trouvé l'âme soeur, je viendrais te demander ta main et on se le fera ce grand mariage. Ca t'va ? » lui proposa-t-il, sérieusement. Sloan ne rigolait pas, il le pensait vraiment. Après tout, il y avait plus désagréable que de finir ses jours en compagnie d'une telle déesse. Profitant de cette proximité presque interdite, il ne la lâchait pas. Alors qu'il se recula légèrement, il vint déposer un chaste baiser sur son front pour la rassurer avant de poser sa main dans son cou. Le jeune homme la regarda dans les yeux, titubant entre son regard et ses lèvres. « Viens, on bouge de là. » dit-il avant de déglutir difficilement. C'est bon, il avait assez dansé, il s'était assez ridiculisé pour la soirée.

Girl that's just some child's play. Bounce that shit like, woah, woah, woah heard all of the stories about you. I already know and I like it — Je sais pas trop pourquoi on a cette conversation mais bon, on en parle et ça me fait plaisir de savoir qu'il était là pour moi, qu'il me respectait. Personnellement, j'ai jamais eu un mec qui m'a fait du mal dans ma vie. A part mon père, ce gros con qui ne pense qu'à faire de l'argent, qu'à sa célébrité et qui danse sur l'argent de maman qui est décédée. Mais les trucs amoureux pouah non, encore heureux. C'est peut-être pour ça que je suis si naïve avec les garçons, que je les considère tous comme mes potos et que je vois rien arriver. Mais c'est vrai, je suis quand même curieuse et je me demande ce que ça fait d'aimer, d'être aimée. Une copine m'a dit que c'était douloureux mais qu'on aimait cette douleur. C'est un truc de maso ça je crois. Quoi qu'il en soit, Sloan restera mon ami. On est friendzoné yeeah, si j'ai bien compris le sens de ce terme. « Ah d'accord ! Parce que bon, tu vois y'a une émission sur MTV qui s'appelle Friendzone et c'est le complexe du gars qui est amoureux de sa meilleure amie. J'ai eu peur si tu savais. » je faisais semblant d'essuyer la sueur sur mon front et je rigolais avec lui. Un mariage dans dix ans si on est tous les deux seuls et désespérés. Okay j'achète. « D'accord, mais c'est toi qui portera les enfants, je veux pas grossir. C'est faisable tu sais, y'a un mec qui a déjà donné naissance et... excuse-moi, je parle comme une mamie qui passe ses journées devant la télé. » je plaquais une main sur mon visage et je me laissais bercer dans les gros bras de Sloan. Ah, un câlin, ça y est, c'est qu'il est vraiment bourré. Car moi quand je lui saute dessus ou que je lui touche la nuque pour le chatouiller, c'est le premier à me dire ' pas touche '. Là, il est ultra tactile le petit. « Sloan, tu m'écrases le peu de seins qu'il me reste. » tentai-je de dire avant qu'il me relâche aussitôt. Un baiser sur mon front et je fus parcourue d'un agréable frisson tout le long de mon corps. Un sourire plaisant sur les lèvres, je battais plusieurs fois des cils lorsqu'il m'appela pour aller ailleurs, perdant légèrement son équilibre. Olala, me dites-pas que je vais d'voir le ramasser. « Je suis fatiguée moi, tu veux aller où? » je ne suis pas fatiguée mais j'ai pas envie qu'on aille dans un endroit où il pourra encore boire sinon je vais me retrouver à faire causette avec ses ronflements et son haleine de chacal. « Attention ! » je le retenais par le bras pour essayer d'éviter la chute mais trop tard. Il avait marché à reculons vers la porte et je sais pas, il a tangué comme le titanic et j'ai pas été assez forte pour le retenir. Un Sloan le cul à terre, putain.... J'éclatais de rire.

Willa M. Cavendish & SLOAN BUSHNELL
Sa proposition était plutôt correcte. Si les deux étudiants étaient encore célibataire dans dix ans, Sloan s'engageait à venir chez elle pour lui demander sa main et ainsi l'épouser. Il vint lui faire cette promesse et s'il y avait bien une chose de sur, c'es qu'il tenait toujours ses promesses. Il a toujours été un homme de parole et ce n'était surement pas maintenant qu'il allait trahir les autres. Dans le fond, il a toujours été un gars bien, il a juste eu de mauvaises fréquentations. Un câlin pour sceller la promesse et les voilà lier à vie par un probable mariage dans le futur. Ils étaient vraiment désespérant ces deux-là. Aussi nuls en amour l'un que l'autre, ils iraient parfaitement ensemble. De mémoire, l'Eliot ne l'avait jamais vraiment vu avec un autre mec. Ou du moins, en couple. Willa ne semblait pas s'engager facilement et restait assez mystérieuse à ce sujet. Peut-être n'avait-elle jamais eu d'aventure. C'était une question qui lui brûlait les lèvres mais pour l'instant, il allait se contenter d'un petit câlin bien mérité. La brunette lui apportait une certaine stabilité que ça soit dans sa vie ou bien sur la piste de danse. Il l'adorait et pour rien au monde il ne changerait le lien qui lui unissait. Cette fille était sous sa protection, qu'elle le veuille ou non. « Putain la chochotte ici, ouais ok je porterais nos enfants. Du coup j'pourrais choisir les prénoms. On fait comme ça. » dit-il en l'attirant toujours un peu plus vers lui. Il était complètement saoul mais c'était fait à cette vision trouble et à ce sentiment de bien-être particulièrement enivrant. Tandis que Willa râlait sur lui, il éclata de rire. « D'puis quand t'as des seins toi ? C'est pas des piqûres de moustiques ? » plaisanta-t-il en la relâchant. Son regard se baissa sur son décolleté et le voilà en train de rigoler de plus belle. Par pure esprit de provocation, il plaça ses mains sur son torse et fronça les sourcils. « On doit faire la même taille de soutien-gorge. » Décidément, c'était sa soirée, la pauvre. Il se moquait tendrement. Lorsqu'il lui proposa de partir d'ici, Willa semblait être d'accord mais pas vraiment disposée à aller n'importe où. Madame était fatiguée et voulait couper court à la soirée. « Bah on va chez moi consommer le mariage, quelle question. » lui dit-il en la regardant d'un air aussi subtil qu'abruti. Et alors qu'il essaya de faire une manœuvre vers la sorti, l'Eliot se mélangea les pinceaux et se retrouva rapidement sur le cul. Sa chute fut accompagné d'un « wow putain » assez vulgaire. Sloan tomba presque au ralenti. Son équilibre étant réduit à néant par l'alcool, c'était déjà assez miraculeux qu'il ne soit pas tombé avant. Déjà qu'il était assez maladroit dans ses gestes, l'alcool l'avait tout simplement achevé. Encore par terre, il éclata littéralement de rire sous sa connerie. Pas vraiment conscient de ce qui se passait, il était mort de rire et limite incapable de bouger. « Tu l'crois toi ? Mon pied gauche a voulu avancer mais mon pied droit a reculé. Ou l'inverse j'sais plus. » annonça-t-il comme si le détail avait son importance dans cette histoire. « Aide moi à me relever au lieu d'te foutre de ma gueule. » lança-t-il, entre deux rires. Maladroitement, il attrapa la main de Willa et s'aida du siège comme il le pouvait pour se lever. Ce fut laborieux mais Sloan arriva à se mettre debout. Il tanguait comme pas possible, il était vraiment mal. « C'est parce que j'ai pas mangé ça ! » lança-t-il paradoxalement avant de passer son bras autour de son cou pour chercher un quelconque appui. « Ca t'dit un Mcdo ? » lui proposa-t-il en tournant sa tête vers elle. Puis, se rappelant qu'elle était Eliot et que, par conséquent elle faisait parti de cette population qui pète plus haut que son cul, il reprit. « Fin un Mcdo de luxe hein. » Un Mcdo de luxe. Plus rien ne le choquait celui-là.

Girl that's just some child's play. Bounce that shit like, woah, woah, woah heard all of the stories about you. I already know and I like it — Le mariage mais pouah laisse-moi vomir deux secondes là. Genre lui et moi? Faut dire qu'on aura des gosses vachement canon j'ai juste un peu peur pour les prénoms. Mais okay, faisons cela, il les porte et il a le libre arbitre pour les prénommer. Moi j'aurais qu'à travailler, me foutre sur le canapé avec mes savates en attendant que ma femme Sloanette m'apporte une bière bien fraîche. Vous imaginez le tableau? A tous les coups on passera chez super nany car on saura pas éduquer nos enfants. Toujours aussi collant, j'appréciais tout de même cette proximité, tant qu'il rapprochait pas trop sa bouche de mon nez car il fouettait l'alcool. La remarque sur mes seins, comment dire, on m'la fait genre dix fois par jour. J'ai l'habitude. « Ahah, on en parle de ton pénis ? » attaquer un mec sur son zizi, ça fait toujours mal. Mais voilà, il les a jamais vu, si ça se trouve il les trouverait trop mignons, comme moi qui n'ai jamais vu sa marchandise alors poupoune, on juge pas avant d'avoir regardé le menu. Je commençais à fatiguer moi et tout ce qu'il trouvait à dire c'était de consommer le mariage. Youhou, ça va être terrible. Je riais par réflexe juste avant qu'il s'écroule par terre. Bam, je crois que tout Boston a entendu cette chute quoi. Je suis encore plus morte de rire, tellement que j'allais presque faire pipi dans ma culotte. « T'es plein mort ! Tu tiens pas debout. Quand je te dis que tu sais pas danser. » pied devant, l'autre qui part en couille. Ouais c'est bien ce que j'ai dit, tu sais pas marcher bébé, alors comment veux-tu danser? C'est un danger ambulant. Je l'aidais à se relever en espérant ne pas tomber dans sa chute. Je suis en talons faut pas oublier. C'est bien de se moquer, mais je veux aussi savoir s'il va bien. « Rien de cassé? » je me pinçais toujours les lèvres pour retenir mon rire mais j'en peux plus moi de ce type, je vais sérieusement me pisser dedans. J'ouvris grand la bouche avec des étoiles dans les yeux lorsqu'il proposa qu'on aille au Mcdo. Oh dude ça c'est jouer avec mes sentiments. « D'accord, un Mcdo puis dodo. J'espère qu'un royal cheese augmentera mes seins. » autant en rire jusqu'au bout. Bras dessus bras dessous, on quittait le Lord Hobo pour atteindre le fastfood. Il fait frisquet mais y aller à pieds, ce n'est pas un problème. Je préfère éviter que monsieur vomisse dans le taxi. « Tu peux marcher plus vite steuplait? J'dois trop faire pipi. » ça presse au secours. Mais en même temps, il m'a tellement fait rire ce con. C'est bon, je vois le grand M au loin, on y est bientôt. Plus que quelques minutes avant la délivrance. Au pire je fais pipi nature. Pourquoi les hommes peuvent le faire et pas les filles? C'est du sexisme encore cette histoire.

Willa M. Cavendish & SLOAN BUSHNELL
Affalé par terre, Sloan avait du mal à se relever. Ses réflexes étaient ralentis et il ne captait pas vraiment tout ce qui se passait autour de lui. Une chose était sure, il s'était cassé la gueule, provoquant le rire un peu partout autour de lui. Willa était morte de rire, elle n'en pouvait plus et avait même du mal à retrouver la respiration. C'était assez plaisant de la voir ainsi, loin, bien loin de la scène de tout à l'heure. S'il avait su que tomber allait la faire rire, il l'aurait fait tout à l'heure. « Mais non j'sais pas danser et apparemment j'sais pas marcher non plus. » lança-t-il en essayant tant bien que mal de se mettre debout. Il rigolait, conscient d'être lamentable. Minable. L'alcool l'avait rendu limité dans ses gestes et ses propos. Par je ne sais quel miracle, il parvint à se mettre debout. « J'suis tellement imbibé que j'ressens plus rien. Si j'ai un truc de cassé, j'le verrais que demain. » plaisanta-t-il mais en réalité, il n'avait pas vraiment tord. L'Eliot avait faim et à cet instant précis, il vendrait tout ce qu'il avait un bon McDo. Il devait trouver un moyen d'éponger un peu tout ce qu'il avait pu boire dans le courant de la soirée. Ignorant absolument tout, il n'hésita pas une seule seconde à lui proposer d'aller bouffer un morceau. Les deux étudiants avaient fait leur temps, partir était plus que nécessaire. La brunette semblait être ravie par sa proposition. A la bonheur. « Rêve pas Cavendish, le McDo va aller direct sur tes hanches. » répondit-il du tac au tac. Il était pas saoul pour tout et avait quand même gardé une certaine répartie. Il la taquinait gentiment. Dans le fond, il ne le pensait pas du tout. Cette fille était plutôt bien foutue et c'était étonnant qu'elle n'ait encore trouvé personne. Machinalement, Sloan profita de Willa et passa son bras autour d'elle, histoire d'avoir un minimum d'équilibre. Les deux étudiants quittèrent le bar. Une fois dehors, le froid glacial se plaqua sur ses joues brûlantes. Un tel contraste lui mit une claque non prévue. Mais incapable de palier à ce froid, il se contenta d'hausser les épaules pour espérer bêtement réchauffer ses oreilles. Pathétique. Ils commencèrent à marcher jusqu'au McDo qui était situé non loin de là. La brunette lui demanda d'accélérer la cadence car elle avait envie de pisser. « J'fais ce que je peux, tu peux faire entre deux voitures, il n'y a personne dehors là. » répondit-il. Au vu de la tête de Willa, ce n'était visiblement pas une bonne idée. Rhoo, pas besoin de faire sa sainte ni touche. Les rues étaient désertes, personne n'allait la voir. « Ok, mauvaise idée, oublie. » rigola-t-il. La devanture du fastfood se rapprochait à vue d'oeil, elle allait pouvoir tenir jusqu'à là ? Espérons-le. Finalement, il parvint à accélérer ses pas et ils arrivèrent sur les lieux. Et alors que Willa s'avança pour aller entrer dans le restaurant, Sloan l'arrêta en lui attrapant furtivement la main. Il l'attira vers lui. « T'en as pas marre de faire comme tout l'monde ? » lança-t-il le plus sérieusement du monde. Et là, attention, vous allez assister à du Bushnell tout craché. Il leva la tête pour regarder à droite puis à gauche avant de reporter son regard sur elle. « Viens on s'fait un drive. » A pied, oui oui. Sans même attendre la réponse de la jolie brune, il emprunta la route initialement réservée aux voitures. Au moins, cela avait le don d'le faire rire. Il en avait marre de suivre un chemin déjà tout tracé, il n'en pouvait plus de suivre une société qui ne lui correspondait pas. Il voulait faire ce qu'il voulait, quand il le voulait. Que ce soit son beau-père, son ex ou n'importe qui, personne n'avait le droit de lui dicter la conduite à suivre. Il était libre et voulait le gueuler haut et fort pour que tout le monde l'entende. « Ça sera plus rapide parce que là, le chaud-froid j'le sens pas trop, allez viens ma biche, je t'invite. » répliqua-t-il. Willa ne pouvait pas lui foutre un vent, pas après la chute mémorable à laquelle elle venait d'assister. Sloan avança et tourna au coin du McDo pour arriver à la borne spécialement réservée aux voitures. Et alors qu'il jeta un rapide coup d'oeil à la petite Eliot, il posa sa main sur la borne et s'abaissa légèrement, attentif la petite voix qui n'allait pas tarder à s'échapper de la petite boîte noire.  

Girl that's just some child's play. Bounce that shit like, woah, woah, woah heard all of the stories about you. I already know and I like it — Il est fou cet enfant je vous jure. Je peux pas être fâchée contre lui, c'est impossible. Même s'il a cassé mon coup, bah tant pis c'est la vie. Fallait pas que je drague en face de m'sieur Bushnell et ça je le sais mais j'ai pas fait attention. Après sa chute mémorable, j'étais surprise de le voir encore tenir sur ses pattes. Je m'accrochais à lui histoire que je puisse le rattraper si jamais il nous refait un tour face contre terre. Le hic c'est que je devais faire pipi et j'avais trop du mal à me retenir. Le Mcdo est tout près, je le vois, je sens déjà la bonne odeur de frite me chatouiller les narines. Allez serre les cuisses Willa, fais ce que tu sais faire le mieux. Haha, je suis inaccessible.« Pourquoi j'ai pas un petit robinet que je peux utiliser comme je veux, quand je veux ? » râlai-je. C'est vrai, les mecs ils peuvent pisser partout dans la rue. Enfin sous peine d'amende je crois mais c'est quand même plus pratique que de se retrouver le cul aux sol vous voyez. C'est traître car plus je me rapproche du fast food, plus j'ai envie d'aller aux toilettes. « Aaaah nous y sommes ! » et non, avant même que je puisse poser un pied à l'intérieur, Sloan m'attrapa pour me refoutre dehors. « Qu'est-ce qui te prends ? » sourcils froncés, je l'écoutais me dire qu'il voulait un Drive. Je roulais des yeux et je faisais non de la tête. « Arrête. » oui arrête tes conneries. Je suis un poil chauffé quand j'ai envie de faire mes besoins. Y'a des toilettes à l'intérieur, pourquoi on devrait se taper une trotte pour le drive ? J'ai beau résister, il me tirait comme si de rien n'était. La honte. C'est drôle, je dois reconnaître que le voir rire ça me fait rire aussi mais je suis plus en train de me tordre de douleur. « Sloan tu veux que je fasse pipi dans ma culotte ?! » criai-je. Car me faire rire c'est me donner encore plus envie. Je le laissais face au drive pour commander et je cherchais un endroit potable pour me soulager. Ah, j'ai trouvé. « Tu m'abandonnes avec la bouffe, je mets des cafards dans ton slip. » dis-je en le pointant du doigt. Je traversais la route pour aller me cacher dans un coin sombre derrière une grosse poubelle et je pouvais enfin me délivrer de cette souffrance.

Willa M. Cavendish & SLOAN BUSHNELL
« Ben ouais, j'veux te voir mouiller ta culotte de grand-mère pour moi. » balança-t-il en explosant de rire. Sloan n'avait plus notion de rien. Il parlait fort et empestait, sans le moindre doute, l'alcool à des kilomètres à la ronde. En le voyant tituber ainsi on pouvait facilement le qualifier de bourré. Il ne se rendait plus compte de rien et même si Willa le suppliait à genoux de rentrer à l'intérieur pour aller pisser, il ne la suivrait pas. Inconscient. L'alcool le rendait stupide et incapable d'avoir le moindre réflexe sensé. Il n'était plus maître de ses faits et gestes. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il était bien. L'Eliot ne pensait à rien du tout, c'était le vide complet dans sa tête et cela lui faisait un bien fou. Plus la peine de se torturer l'esprit, il se laissait porter par les événements et ne cherchait pas à comprendre ce qui se passait autour de lui. Une fois devant la machine à parler, il posa sa main sur elle pour trouver un certain équilibre. Il se pencha vers l'avant pour parler mais la brunette le devança en le menaçant presque. Sloan leva les bras à hauteur de son visage pour clamer son innocence et afficha un léger rictus sur le côté gauche de ses lèvres. « Vas-y, je t'attends là, je ne bouge pas. Par contre mets pas trois heures. » bredouilla-t-il avant de la regarder filer un peu plus loin. Cette fille n'était pas croyable. Vraiment. Le jeune homme regarda autour de lui, vérifiant au passage que personne n'allait la voir. Il ne supporterait pas vraiment qu'un vieux pervers ne la reluque en train de pisser derrière une poubelle. Question de principe. Une fois rassuré, il se pencha de nouveau vers la machine et tapa dessus à l'aide de son index. « Madame ? » questionna-t-il dans le vide. Ouais, allez savoir pourquoi mais pour lui, les serveurs de fast food étaient tous des femmes. Cela devait lui inspirer la féminité, ou pas. Un lourd silence se fit entendre avant que quelqu'un ne prenne la parole pour lui répondre. « Bonsoir, bienvenue chez McDo, puis-je prendre votre commande ? » Sans trop savoir pourquoi, Sloan se mit à rire. « Ouais vous pouvez, ouais. » commença-t-il en jetant un petit coup d'oeil derrière lui pour voir si Willa avait fini. Visiblement non. « C'est pour un drive. » Vive le dialogue de sourd. Ou plutôt de bourré. Un léger rire féminin s'échappa de la machine, lui arrachant, un large sourire. « Je vous écoute Monsieur. » Allez Sloan, concentre-toi, tu peux le faire. « Mon ami et moi-même, enfin là elle est parti pisser mais elle n'en a pas pour longtemps, on va prendre deux menus BigMac, trois cheeseburgers, une par quatre, un 280 original et un café. » lança-t-il le plus naturellement du monde. Sa commande n'avait ni queue, ni tête mais qu'importe, il avait la dalle et cette douce odeur de frite le mettait dans tous ses états. La nana lui demanda d'avancer jusqu'à la dernière cabine pour régler et retirer la commande. Un sourire malicieux s'afficha sur son visage et, comme si c'était normal, il marcha jusqu'à là-bas. Une fois devant la femme, il éclata de rire et balança un « salut » plutôt charmeur. L'Eliot commença à tchatcher avec la blondinette visiblement beaucoup trop jeune pour lui. Un sourire et il lui tendit sa carte de crédit. Il fit son code en priant le bon Dieu de ne pas se tromper et afficha une mine satisfaite lorsque le lecteur afficha "code bon". Absorbé par la fille derrière le guichet, il n'entendit même pas Willa revenir vers lui. Décidément, il était irrécupérable celui-là.

Girl that's just some child's play. Bounce that shit like, woah, woah, woah heard all of the stories about you. I already know and I like it — Bon je crois que tout le quartier a entendu que je faisais pipi nature. Merci Sloan. Un sourire exaspéré sur mes lèvres et je tournais les talons pour m'en aller dans ma cachette secrète en espérant y trouver un peu d'intimité. C'était flippant, car il n'y avait pas de lumière où j'étais. C'était sombre, trop sombre. Comme si le Sinistros allait bondir sur moi pour me mordre la fesse. Avouez vous vous remémorez pas la scène d'Harry Potter et le magicobus là ? Bah voilà, j'étais aussi flipée qu'Harry sauf que moi j'ai pas de baguette magique. Même pas de baguette tout court, c'est bien pour ça que je pisse comme une meuf. Aussitôt fait, je tirais sur ma jupe pour la plisser et je retournais près de mon ami qui n'avait pas bougé d'un poil. « Alors t'as pris quoi ? » la serveur me regarda d'un air complice, comme si elle savait ce que je faisais. Pas étonnant. Je remettais mes cheveux en place et je me rendais compte que c'était pas le top de manger les mains sales. « Excusez-moi, vous n'auriez pas du désinfectant ? J'viens de me prendre le trottoir et j'ai mis mes mains dans du jus de poubelle. » ricanai-je en rapprochant mes doigts de Sloan, ce qui le fit reculer par réflexe. Bien gentille comme tout, la serveur me donna une lingette et je pouvais rassurer ma conscience de manger proprement. « Merci bonne soirée. » lançai-je à son encontre en aidant Sloan à porter toute cette bouffe. Mon ventre ralala il faisait déjà la fête alors que je n'avais encore rien avalé. « On va manger dehors comme des clodos maintenant ? » peu importe, moi j'attends pas. Je fous mes fesses à terre dans le parking et je déballe le tout sur le sol. On est comme ça nous, sans pression. Le froid ne nous fait pas peur. Puis faut qu'on se dépêche sinon ça va refroidir. « Euh Sloan t'as cru qu'on était combien ? Y'a beaucoup trop pour nous deux. Tu vas gaspiller encore une fois. » je mordais dans mon chees et je levais les sourcils. Trop booon. Je devrais peut-être lui lancer le défi de tout manger mais je sais pas s'il a les couilles pour ça. « T'es pas cap de tout manger. » hop une frite entre mes dents et j'haussais les épaules. De la provocation, rien que ça. Il sait que je suis du genre à caler après un burger, alors qu'il ne compte pas sur moi pour finir le reste. Surtout pas ce café, le mélange doit être écœurant.