Mon cœur me poussait à lui crier que je lui appartenais, mais ma raison m'empêchait de lui faire entendre ce qu'il voulait. La peur. Celle d'être déçue à nouveau. Alors mes lèvres s’entrouvrent, mais aucun mot n'en sort. Je n'arrive pas à lui dire et je ne trouve même pas la force sous nos baisers charnels. Je veux exploser et je veux qu'il explose en moi. Je n'ai plus trop la tête à penser. Je ne suis plus maîtresse de mes pensées, car ces dernières déraillaient totalement, assurément. Je bougeais mes hanches de sens inverse, cherchant à atteindre le maximum de plaisir possible. La cadence s’accélère et le plaisir monte, monte, monte et ne semble jamais redescendre jusqu’au moment où je me sens partir, en même temps que Cole. Le plaisir atteint son paroxysme, le désir enfin consumé et au plus haut point. Je laisse échapper de mes lèvres, un cri. Un cri à la fois douloureusement passionnel et d’attente récompensée. Je le serre tout contre moi n'ayant pas su résister, ni à cette voix, ni à ces mains et encore moins à cette bouche si talentueuse. J'aurais dû résister, j'aurais… À peine ai-je le temps de reprendre mon souffle, qu'il me dépose au sol et déraille à nouveau. Sourcils froncés, mon cerveau essayait tant bien que mal d'analyser la situation. J'hésitais entre la colère et l'incompréhension. Un soupçon de déception s'ajoutait aux méli-mélo de sentiments qui se bousculaient dans mon cerveau bouillonnant de l'intérieur. Qu'est-ce qui s'était brisé au moment où ses mots involontaires avaient voulu mettre les choses au clair, ne provoquant au final, qu'une confusion plus grande ? Pourquoi c'était si dur d'accorder sa confiance et si dur de la résilier au bon moment ? Pourquoi nous en sommes arrivés là ?. Pourquoi le fait de savoir que son couple n'était que du pipo ne me rendait pas plus heureuse ?. Je le laisse s'échapper parce que je suis troublée, mais lorsque je reviens à moi, je sors de la douche pour enfiler une culotte et ma chemise, à une vitesse lumière. Je réussis à le rattraper à l'entrée du complexe, ma main agrippe la sienne pour le retourner brusquement face à moi. « Attends... » Laisse-moi juste reprendre mon souffle. Chose que je fais difficilement. « Voilà pourquoi je ne t'ai pas répondu tout à l'heure. Parce que je savais qu'une fois ta petite affaire terminée, tu prendras tes jambes à ton cou. » Je lâche sa main à contrecœur. « Je suis amoureuse de toi Cole. » Et voilà, la bombe est lâchée, c'est dit et avoué. Je me libère enfin de ce poids qui commençait à peser lourd. « Mais... » Il y a toujours un mais qui vient tout gâcher. On le déteste tous ce "mais" et pourtant, on ne pourra jamais le détruire. « Tu joues à un jeu dangereux avec elle et tu vas finir par te brûler avec elle. On sait tous comment ce genre d'arnaque se termine... Ça commence par un faux et ça se termine par un vrai... » Un rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres alors que je saignais de l'intérieur. Qui aurait cru que faire ça serait encore plus douloureux que rompre avec quelqu'un ?. « Et moi je refuse de te regarder faire. Je refuse d'attendre ce jour où tu m'diras que tu es tombé amoureux d'elle. Pour de vrai. » Je baisse la tête parce que mes propres mots me blessent. « Si t'as eu ce besoin de créer cette couverture, c'est que tu ne me vois pas assez bien pour avoir le courage d'assumer ce qui s'passe entre nous... Je ne suis pas à toi. Je ne serais à toi que le jour où tout deviendra plus clair dans ta tête. » Je serre mes poings tant ce que j'allais dire, était bien trop douloureux à sortir. « D'ici là, je t'interdis de m'approcher, je t'interdis de m'toucher. » D'ici là, je ferai tout mon possible pour l'oublier. Car je ne veux plus être blessée de le voir embrasser une autre, de le voir toucher une autre, de le penser en train de coucher avec une autre. Qui l'aurait cru ? Moi la sans cœur que je suis devenue, la haineuse de l'amour, qui tombe à nouveau dans le panneau. Je savais bien qu'il ne fallait jamais dire jamais. Je lui lance un dernier regard chargé de colère, de tristesse, mais à la fois d'amour et à mon tour, je trace ma route.