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Jake et Langley
« J’ai rencontré un garçon, il m’a un peu tourné la tête. Beaucoup même. Etre avec lui, c'est fort, c'est pur. Mais c'est impossible. »
Solitude. Haine. Douleur. Ces trois mots résonnent en boucle dans mon esprit et il m'est impossible de les faire sortir. J'ai beau tenté d'oublier, en vain. On n'oublie pas ce que l'on est. Garce. Manipulatrice. Prétentieuse. Fille à papa. La plupart des gens me voient ainsi, mais ils ne savent pas ce que je suis réellement. J'ai besoin d'être aimé, câliné, désiré. Que l'on me dise qu'on m'aime. Mais c'est trop tard. Je me suis faite une réputation de garce dès mon arrivée à Harvard et rien ni personne ne peut la changer. Enfin, presque. Mais c'est inenvisageable. Ce serait comme passer du côté obscur pour courir les bras ouverts dans le camp adverse. Ce serait trahir mes amis, mais aussi me trahir.
Alors je continue. Je dois continuer. Mais c'est dur, tellement dur ! J'aimerais juste me poser quelques secondes et faire le point. Sortir tout ce qui ne va pas dans ma vie pour y remettre de l'ordre. Mais à quoi bon ? Il est trop tard...
Comme souvent, j'ai le moral à zéro, mais je fais comme si de rien n'était parce qu'après tout, je suis populaire. Et une personne populaire ne peut pas se permettre de déprimer. Alors je souris, je salue mes amis et je fais comme si de rien n'était, même si c'est difficile.
La raison de ce moral si bas porte un nom. Alek. Si j'avais le moyen d'annuler ma rencontre avec cet étudiant, je le ferais. Coucher avec lui nous a mis dans de beaux draps et étant donné que ni lui ni moi n'assumions les conséquences de nos actes, nous n'avions pas eu d'autre choix que de celui de se faire passer pour un couple. Je souris à ses côtés, je lui dis que je l'aime, mais c'est faux. Et très franchement, j'en ai ras-le-bol de jouer la comédie.
Je n'ai qu'une envie, c'est de courir dans ses bras et lui dire que je m'excuse. Que je m'excuse de l'insulter et que je m'excuse de m'être moquée de lui tant de fois. Mais ça, j'en suis incapable. Parce que je tiens trop à mon image de fille populaire, mais aussi parce que mes parents y tiennent. Parce que lui me déteste et enfin, parce que nous sommes si différents.
J'aimerais le connaître. J'aimerais aller le voir et lui demander sa couleur préféré, son groupe de musique favoris, s'il souffre ou s'il est heureux. S'il m'aime.
Mais non, au lieu de ça je préfère l'éviter le plus possible parce que je sais que si nos chemins se croisent, je devrais me moquer de lui. Et ça, je n'en ai pas envie.
Alors comme aujourd'hui, je vais dans des endroits où je suis certaine de ne pas le croiser. Les bibliothèques sont certes très fréquentées, mais elles sont grandes. Alors même s'il s'y trouve en cette belle matinée, je n'ai aucune chance de le croiser. Aucune.
Assise devant un livre que je ne prends même pas la peine d'ouvrir, je me repasse sans cesse la même chose en boucle. Je ne fais ni attention aux gens qui m'entourent, ni attention à ce que je fais. Et pourtant, lorsqu'une femme vient me voir pour me demander de bouger, j'obéis sans broncher ce qui est inhabituelle pour moi.
Je me dirige d'un pas lent et peu assuré vers le fond de la salle afin d'y être seule. Mais manque de bol, un garçon est debout en train de lire un livre. Lorsqu'il me voit approcher, il lève la tête et nos regards se croisent. Je me dépêche de prendre un air supérieur tout en me maudissant silencieusement. Après quoi, je m'approche près de lui et fais mine de chercher un livre. Lui reste silencieux, il doit prier pour que je ne l'ai pas remarqué, mais en faite, je cherche seulement quoi dire. Au bout de quelques secondes de silence, je me décide enfin à parler : « Moi qui espérait passer une bonne journée, la voilà gâchée. » Je reste plongée dans ma recherche parce que je n'ai pas envie de croiser son regard. Ce serait cruel tout comme ça serait difficile.
Alors je continue. Je dois continuer. Mais c'est dur, tellement dur ! J'aimerais juste me poser quelques secondes et faire le point. Sortir tout ce qui ne va pas dans ma vie pour y remettre de l'ordre. Mais à quoi bon ? Il est trop tard...
Comme souvent, j'ai le moral à zéro, mais je fais comme si de rien n'était parce qu'après tout, je suis populaire. Et une personne populaire ne peut pas se permettre de déprimer. Alors je souris, je salue mes amis et je fais comme si de rien n'était, même si c'est difficile.
La raison de ce moral si bas porte un nom. Alek. Si j'avais le moyen d'annuler ma rencontre avec cet étudiant, je le ferais. Coucher avec lui nous a mis dans de beaux draps et étant donné que ni lui ni moi n'assumions les conséquences de nos actes, nous n'avions pas eu d'autre choix que de celui de se faire passer pour un couple. Je souris à ses côtés, je lui dis que je l'aime, mais c'est faux. Et très franchement, j'en ai ras-le-bol de jouer la comédie.
Je n'ai qu'une envie, c'est de courir dans ses bras et lui dire que je m'excuse. Que je m'excuse de l'insulter et que je m'excuse de m'être moquée de lui tant de fois. Mais ça, j'en suis incapable. Parce que je tiens trop à mon image de fille populaire, mais aussi parce que mes parents y tiennent. Parce que lui me déteste et enfin, parce que nous sommes si différents.
J'aimerais le connaître. J'aimerais aller le voir et lui demander sa couleur préféré, son groupe de musique favoris, s'il souffre ou s'il est heureux. S'il m'aime.
Mais non, au lieu de ça je préfère l'éviter le plus possible parce que je sais que si nos chemins se croisent, je devrais me moquer de lui. Et ça, je n'en ai pas envie.
Alors comme aujourd'hui, je vais dans des endroits où je suis certaine de ne pas le croiser. Les bibliothèques sont certes très fréquentées, mais elles sont grandes. Alors même s'il s'y trouve en cette belle matinée, je n'ai aucune chance de le croiser. Aucune.
Assise devant un livre que je ne prends même pas la peine d'ouvrir, je me repasse sans cesse la même chose en boucle. Je ne fais ni attention aux gens qui m'entourent, ni attention à ce que je fais. Et pourtant, lorsqu'une femme vient me voir pour me demander de bouger, j'obéis sans broncher ce qui est inhabituelle pour moi.
Je me dirige d'un pas lent et peu assuré vers le fond de la salle afin d'y être seule. Mais manque de bol, un garçon est debout en train de lire un livre. Lorsqu'il me voit approcher, il lève la tête et nos regards se croisent. Je me dépêche de prendre un air supérieur tout en me maudissant silencieusement. Après quoi, je m'approche près de lui et fais mine de chercher un livre. Lui reste silencieux, il doit prier pour que je ne l'ai pas remarqué, mais en faite, je cherche seulement quoi dire. Au bout de quelques secondes de silence, je me décide enfin à parler : « Moi qui espérait passer une bonne journée, la voilà gâchée. » Je reste plongée dans ma recherche parce que je n'ai pas envie de croiser son regard. Ce serait cruel tout comme ça serait difficile.
© Chieuze
(Invité)