Love is unfair + Alezael

Une loque. J'frôlais le désespoir pour ne pas dire que j'étais complètement dedans. Mais putain, je puais le néant à cet instant présent. C'était comme si j'étais vide de tout et j'avais pas la force de faire quoi que ce soit. J'avais reçu un sms d'Alex et si mon coeur avait râté un battement dans les premières secondes, j'avais vite déchantée en me rendant compte que c'était uniquement pour discuter vis à vis d'Hendrix. Ouais, il m'avait quitté et j'étais plus grand chose à l'heure d'aujourd'hui. Alors non, je répondais pas. Je faisais le strict minimum pour mon fils mais à peine avait-il trouvé le sommeil que je me laissais tomber sur le canapé, les yeux dans le vide, espérant que ce cauchemar prenne fin. J'comprenais pas qu'il ait pu me laisser de la sorte. Qu'il ait mis une fin à notre histoire sans me laisser la moindre chance quand moi j'avais laissé passer toutes ses frasques à répétition. Quelque part, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Et j'jouais nerveusement avec le pendentif qu'il m'avait offert pour mon anniversaire. Le reflet de notre famille. Quelle famille ? On était plus rien. J'étais seule, désemparée et il n'y avait pas pire douleur que celle d'un coeur brisé. Et j'entendais des coups qu'on la porte qui n'obtenait de ma part qu'un soupir exaspéré. Non, j'irais pas ouvrir. Et y avait les clés qui teintaient, ma gorge qui se nouait. Il était là. Il était venu quand même et il était hors de question que je porte mon regard sur lui. J'voulais pas faire grandir ma peine, j'pouvais plus.

J'aurais pas du mettre un terme à cette relation mais... tu le sais, trop c'est trop. Tu as abusé pour le coup Az et quand j'avais fait la même, tu t'en étais allée aussi, créchant chez Maxine pendant plusieurs jours. Mais là, c'était pire parce que c'était d'Hadès dont il était question. Tu connaissais les soupçons que j'avais contre lui et tu l'avais laissé faire. Tu veux que ce soit l'amour de ta vie ? Alors je t'en prie, laisse le l'être. Moi, j'en ai ma claque de tout ce qui se passe dans notre couple depuis plusieurs mois maintenant. Énervé de tout ça, en manque de toi aussi, j'avais quand même envoyé un message sur ton téléphone pour qu'on décide de quoi faire avec Hendrix. C'était ton fils, mais c'était également le mien. Il fallait bien qu'on se mette d'accord sur la marche à suivre pour la garde partagée, en attendant de voir ce qu'on décide pour nous deux. Mais tu ne réponds pas. J'attends, j'attends et j'attends encore. Sauf qu'au bout d'un moment, je décide qu'il faut te confronter. Je me pointais alors chez toi, ce qui était fut un temps un chez-nous et je frappais. Toujours aucune réponse de ta part alors que je sais que tu es ici. Alors ouais, je comprends que tu ne veuilles pas me parler, sauf qu'il faut bien qu'on le fasse, merde. Sortant les clés de l'appartement, je cédais à ce que je m'étais juré de ne pas faire. Mais Az, tu ne me laisses pas le choix. Alors ouais, je déverrouille la porte et je pénètre dans l'appartement où tu vis seule à présent. « Az ? » que je demandais, avant de découvrir que tu étais sur le canapé, le regard fixe face à toi. « Az. » Je m'approchais et je me mettais alors entre toi et la télé, pour que tu me regardes.

Je sais pas si tu réalises à quel point tu m'as brisé. Quand t'es partie, t'as pris une part de moi avec toi et je suis incapable de me relever. En vrai, j'essaie même pas. J'ai pas envie de faire le moindre effort parce que j'ai passé mon temps à me convaincre que sans toi, j'étais pas grand chose. Alors voilà, je suis rien et on arrête là. T'as pas le droit de mettre les pieds ici, je me fous que le sujet soit important ou non. J'me fous que tu viennes pour notre fils, j'ai pas envie de te regarder, encore moins de supporter ta présence. Me demande pas d'agir comme une adulte, je ne le ferais pas. J'te parle pas, j'fais comme si t'étais pas là, j'me retourne pas. J'te regarderais pas parce que j'en ai pas envie et que je me suis promis de ne pas pleurer cette fois. J'ai pas envie que tu constates les dégâts que tu fais sur moi. Le son de ta voix me donne envie de vomir. Putain mais tu te rends compte Alex de comment je suis à cause de toi ? J'bouge pas, je lâche juste le médaillon, le regard fixe, aucune réaction. Forcément, il faut que t'insistes. Tu te places face à moi et je lutte pour pas relever les yeux sur toi. Az. M'appelle pas. S'il te plait ne me parle pas. J'porte mon doigt à mes lèvres pour t'intimer de te taire. Celui qui porte le a en minuscule pour toi. Tu l'avais pas encore vu, découvre le, voilà. Moi j'te parlerais pas. J'aurais trop peur qu ma voix se brise à peine la bouche ouverte. J'aurais trop peur de te supplier de revenir et de paraître ridicule dans tout ça. J'ai ma fierté tu le sais et à partir de maintenant, je vais apprendre à te détester.

Je n'aimais pas cette putain de situation, tu l'sais ça right? Non, tu le sais pas parce que je me suis barré un peu trop vite la dernière fois. Énervé, je me suis barré et on a jamais rediscuté depuis. C'est pour ça que je cherchais à savoir pour Hendrix. Notre fils avait deux parents alors ouais, fallait qu'on soit adulte et qu'on parle toi et moi. Mais tu ne semblais pas vouloir le faire, préférant faire l'autruche, ne répondant à aucun de mes messages, ne m'ouvrant pas la porte quand je me mets à frapper. Non, tu ne faisais aucun effort pour nous faciliter la vie quant à notre fils. Pénétrant dans l'habitation, tu ne répondais encore pas quand je t'appelais. Bordel, ça va être comme ça tout le long ? Je soupirais alors que je voyais ton doigt venir se poser sur tes lèvres. D'où tu m'intimais de me taire ? Et là, je voyais ton tatouage au doigt. Depuis quand tu avais ce ‘a.’ sur le doigt ? « Az. Faut qu'on parle d'Hendrix. On a pas besoin de parler de toi, de moi ou de nous. Juste de lui » Crois moi, si j'avais pu y échapper, je l'aurais fait. Je ne voulais pas te voir comme ça, triste et complètement brisée. Mais tu m'as poussé à bout, tu l'sais ça ? Maintenant, on avait pas le choix que de vivre chacun de notre côté. « Dis moi ce que tu veux et je m'en irai » Le but n'est pas de se faire un bras de fer pour savoir qui sera le plus fort. J'veux juste ce qu'il y a de mieux pour notre fils. Et je peux pas le décider tout seul, j'ai besoin de toi.

Je m'en fiche si ça me bouffe toute mon énergie. Si je passe chaque seconde à tenter de t'haïr au plus haut point. Je le ferais parce que t'as eu aucune pitié envers moi. Ta fais l'égoïste comme à chaque. Tu t'es pas dis une seule seconde que tu pouvais tenter de passer au dessus de tout ça. Non, t'es juste partie sans te retourner comme si t'attendais ça depuis longtemps. T'as fais aucun effort pour nous sauver et je t'en voudrais toujours pour ça. T'avais pas le droit de nous laisser tomber de la sorte. Parler d'Hendrix ? Bien sûr qu'on devrait. Mais j'ai pas envie de le faire. J'ai pas envie de te parler, de placer le moindre mot. Tu comprends ça ? J'crois pas. Puis me demander ce que je veux ? Mais putain, la réponse est tellement simple. Ce que je veux et ce que j'ai toujours voulu c'est toi. Rien de plus, rien de moins. Mais je t'ai plus alors me demande pas de discuter bordel. Je ferme les yeux quelques secondes et remonte mes genoux sous mon menton. Enfin je te regarde. J'ai les yeux qui vacille, le ventre qui se tord. J'suis malade d'amour pour toi et toi, tu ressent quoi ? Je m'en fous que je souffle finalement. Je me suis jamais préoccupée de grand chose, je vais pas commencer maintenant. J'arrête en fait parce qu'à trop penser aux autres, je me retrouve sans rien maintenant. Puis de quel "nous" tu parles ? Y en a juste pas. Alors remue pas le couteau dans la plaie et juste, tais toi. J'ai pas besoin de t'entendre, pas envie de te voir. C'est aussi simple que ça.

Pourquoi en était-on arrivé là ? J'avais plus vraiment conscience de ce qui s'était passé. Comme si j'étais atteint d'une espèce d'amnésie. Avant tout allait bien, jeunes parents qui se mariaient à Paris. Et puis d'un coup, c'était dispute sur dispute, sans trouver le moyen d'aller mieux. Et il y a eu cette goutte d'eau. Pourquoi tu l'as embrassé si je suis l'amour de ta vie ? Pourquoi l'avoir embrassé s'il n'y a que moi dans ton coeur ? J'accepte pas. Tu l'as embrassé, tu as tiré un trait sur nous. Je pouvais pas accepter ce geste quand je me mettais en quatre depuis plusieurs mois pour me faire pardonner mes erreurs. Et puis merde quoi, j'ai le droit de me sentir trahi non ? T'as trouvé plaisir à toucher les lèvres d'un autre mec. Et peut-être que tu préférais les siennes aux miennes, hein ? « Si tu veux. Hendrix, je suis là pour Hendrix » Et c'était le seul sujet de discussion qui m'intéressait, parce que je n'avais pas envie de m'engueuler avec toi, vraiment pas. Alors ouais, je retirais mon manteau et m'installais sur le fauteuil, dans le but d'avoir cette simple discussion qui ne pouvait prendre que cinq minutes si on mettait du nôtre. Sauf que t'avais pas l'air de vouloir donner du tien Az. Parce que tu étais mal et tout. Mais je le suis aussi, je ne le montre juste pas. Je suis brisé par tes agissements qui étaient simplement en trop. Maintenant, on assumait tous les deux nos actes et on agissait en adulte pour notre fils qui n'a rien demandé. « Hendrix et je m'en vais » Allez Az, juste ça. Rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà.

T'aurais du t'en douter au fond. Tu t'attendais à quoi comme réaction de ma part ? Tu me quittes et après, je te fais la conversation normal comme si ce n'était pas grave ? C'est pas comme ça que les choses marchent. J'ai mal moi. Toi, t'as l'air d'aller bien. Au fond, ça me prouve que j'avais raison avec mes doutes. J'ai jamais vraiment compté, t'as jamais cru une seule seconde que je serais à la hauteur. Peut être que c'est pour le mieux en fait. Je me suis jamais sentie aussi insignifiante qu'avec toi. Tu te rends compte qu'à chaque trahison, j'me suis rabaissée ? Je me suis convaincue que je n'étais pas assez bien et tout ça pour quoi ? Pour me retrouver seule avec une estime au plus bas. J'ai rien gagné dans tout ça et toi, tu t'en sors l'air de rien, même pas touché par notre séparation. Clairement, tu me files la gerbe là. Et tu peux répéter autant que tu veux que c'est pour Hendrix, j'en ai rien à péter. Tu me l'enlèvera pas. T'as pas le droit de tout me prendre. T'as pas le droit de tout m'enlever et tu toucheras pas à mon petit garçon. Je veux la garde, fin de l'histoire. Je me redressais du canapé tentant de garder la face dans tout ça. Que le meilleur gagne. Je crois que t'as trop pris l'habitude de me sous estimer. Mais à la guerre comme à la guerre, tu sais que si je veux te faire mordre la poussière je le ferais. Et puisque je suis rien, puisque tu te fous de tout ça, je me fous de toi aussi. Peu importe si tu souffres, t'as pas l'air d'en avoir grand chose à foutre de ma peine à moi.

Je n'aimais pas cette situation et je savais que toi non plus. Mais on devait faire des efforts Az, pour notre fils. Il n'avait rien demandé lui. Il ne voulait pas deux parents qui ne font que s'autodétruire avec le temps. Alors faisons un effort, aimons le tous les deux, chacun de son côté et.. ouais, il ne grandira pas complètement pété du cerveau lui aussi. J'sais que je donne l'impression que j'vais bien mais non, tu vois pas que c'est qu'une façade ? Que je suis totalement brisé intérieurement ? Faut croire que non. Et quand tu t'es levée, en me faisant face, me lançant ces mots à la figure, je ne savais pas trop comment le prendre en fait. « J'veux pas me battre Az » Je soupirais parce qu'elle vient quand même de lancer une espèce de déclaration de guerre. Mais je gardais la tête froide, espérant qu'elle puisse se raviser avec le temps et mes arguments. « Il a besoin de ses deux parents. Garde partagée. Une semaine sur deux. Tu sais aussi bien que moi que c'est le mieux » Et non pas avoir la garde absolue et le priver de son père. C'était vraiment pas la meilleure idée du siècle et c'était lui que tu punissais pour mes choix personnels. Pas vraiment l'idéal. Parce que tu sais que je suis un bon père pour notre fils. « Je veux pas te l'enlever, je veux juste le voir » Mon fils. Un bout de toi. Ca me permettait de garder la tête hors de l'eau parce que.. damn, s'il n'était pas là, je serais une vraie loque. Là, je me forçais à ne pas sombrer une semaine sur deux. J'ai besoin de lui Az, comprends moi.

Moi aussi je peux faire preuve d'égoïsme quand je le veux. Et c'est exactement ce que je fais à ce moment précis. J'ai plus à faire d'effort avec toi, j'ai plus rien à faire du tout. Et maintenant, j'ai décidé de me foutre de tes besoins à toi. Je t'ai toujours fais passer avant ma propre personne, ce ne serait plus le cas désormais. Tu mérites plus que je perde mon temps pour toi et dorénavant, j'ai choisi de me protéger envers et contre tout. Surtout contre toi parce que tu te rends pas compte des ravages que tu fais sur moi. On a pas toujous ce que l'on veut. J'ai répondu du tac au tac mais malgré tout, je n'hausse pas la voix. J'vais pas crier, je vais pas devenir dingue. Je te parle calmement mais les mots c'est ce que je manie le mieux. C'est mieux pour toi ou pour moi ? Fais pas genre que tu te préoccupes de ce qui pourrait être bien pour moi ou pas. Tu ne penses qu'à toi comme chaque fois. J'ai pris l'habitude avec le temps. Alors quand tu reprends la parole, je réagis pas et te tourne le dos pour me diriger vers la cuisine. Loin de toi et de ta présence. Tu sais que tout ici me ramène à toi ? J'ai l'impresson de mourir à chaque fois et j'sais pas comment tu fais mais moi je ne tiens pas. Je veux que tu me rendes les clés. Il est hors de question que tu puisses venir ici n'importe quand. Que tu entres comme si t'étais encore chez toi. T'es partie, ne reviens pas. Moi j'supporterais pas de te voir débarquer à n'importe quelle heure alors que je veux surtout pas avoir à faire à toi.

Je voulais pas que ça se finisse comme ça entre toi et moi. J'aurais cru qu'on vieillisse ensemble main dans la main. Qu'on ait d'autres enfants ensemble et qu'on sache construire la relation durable et saine. Au final, on a bien échoué dans notre mission toi et moi, vu comment on se déchire à présent. Et puis, je vois bien dans ton regard que tu es brisée. Je t'ai brisée. T'as toujours pensé que tu étais la pire de nous deux, je viens de te prouver le contraire. « J'avais bien compris ça » Ouais, j'avais compris dès mon plus jeune âge qu'il fallait se battre vraiment fort pour avoir ce qu'on voulait et que ça ne nous tombait pas dans le creux de la main si facilement. Je le savais pertinemment. « Pour lui. C'est mieux, pour lui » On parle de notre fils là. Je mettais de côté mes intérêts et mes envies ou besoins. Il avait besoin de ses deux parents, alors ne me l'enlève pas Az. Ne me l'enlève pas. Il n'est pas question de toi ou moi dans cette histoire alors comprends un peu ce que j'essaye de t'expliquer. Enfin, tu préfères t'isoler dans la cuisine, c'est ton droit, je ne te suis pas. Je sais que tu me fuis, alors je vais épargner tes souffrances, le temps que je suis ici. « Évidemment. Mais là je n'avais pas le choix. Tu m'as pas laissé le choix » Je sortais les clés de ma poche pour décrocher celles de l'appartement. C'était le sien, je n'avais plus le droit d'y mettre les pieds, sauf sans son accord. Les posant sur la petite table, avant de me relever. « Az. Une semaine sur deux. Du dimanche au dimanche. Ok? » Dis moi oui que je m'en aille. Parce que tu ne le vois pas, mais c'est difficile pour moi de te voir dans un tel état et ne rien faire pour te réconforter. Je t'aime, malgré tout ce que tu penses. Mais là, j'peux juste pas.