Rio s'endorme, la merveilleuse s'enfonce dans la nuit, mais je n'en ai que faire et elle aussi. Si on se cale sur un autre fuseau horaires, je suis sûr qu'il fait jour et beau. Alors au pire on se calera sur celui où il est midi. On s'en fou. On en a que faire. Ca nous intéresse pas enfaite, on veut juste vivre. Sa proposition de revenir des gosses, de revenir inconscient, de faire chier le monde, de sauter dans l'eau, de courir dans la nuit, de ne plus penser, de s'échapper de nos esprits et de faire chier les autres parce qu'on est puissant me plait. Nous sommes des enfants désabusés, contrairement à ces gosses pauvres, la plupart des gosses de riches sont délaissés, le boulot largué à des domestiques qui nous haïssent pour notre rang, pour notre statut. Ce ne sont que des envieux. Ce ne sont que des ignorants, qui ne comprennent pas ce que nous on voit, ce que l'on sait. Ils sont trop pauvres pour voir le monde de nos yeux. Pour voir le monde avec la clairvoyance que l'on a nous, de nos yeux habitués aux superbes choses. Tous ces gens, qui ne comprennent pas nos caprices, qui ne comprennent pas nos désires d'en vouloir toujours plus, toujours et encore plus, sont juste des incultes. Nous on sait. Moi je sais, en un regard ce dont elle pourrait avoir besoin. Elle aussi elle sait, elle comprend. On s'est observé pendant longtemps, on se connait depuis un moment maintenant et même sans parler, on s'est assez apprivoisé, assez observé, pour se comprendre. Et surtout, la souffrance est tellement ancré en nous qu'on sait la reconnaitre en l'autre. Et on sait aussi qu'on a besoin de ces moments comme ça, ces moments dans notre bulle, sans personne pour nous en empêcher, nous empêcher de vivre un peu. Ce soir, j'ai le sentiment que je la suivrai au bout du monde. Je pourrai même m'effondrer face à elle, je sais qu'elle ne me jugerai pas. On reconnait sa famille comme ça. En dépit de nos pêchés, ils ne nous jugent pas. Ils nous comprennent, et elle, elle me comprend. Et moi, je la comprends. Nous sommes un cercle fermé, non pas par choix, mais tout simplement parce que trop peu de monde peut comprendre cette douleur pur, réelle et à vive dans notre poitrine. Trop peu de monde connaitre notre fardeau, notre malédiction : la clairvoyance nous fait tout comprendre vite, nous fait tout assimilé trop vite et on finit dégouté de l'espèce humain et de sa cupidité. Mais ce soir, peut importe les maux que nous pouvons ressentir, peut importe la douleur ancré dans notre coeur, nous la laissons partir, elle et moi alors qu'elle me tire par la main en direction de cette plage, privée of course, on mélange pas les torchons et les serviettes, on court, à en perdre notre souffle, je la suis, je bouscule les gens, et je m'en fou, je fais du bruit, mon rire s'élève dans le silence de la nuit et le sien l'accompagne. Et ces gens qui nous regardent, je n'ai même pas une remarque dédaigneuse qui me vient à l'esprit, ils ne sont rien que des microbes, ils ne comptent pas, je les gommes de mon esprit, je n'en ai que faire d'eux, il n'y en a qu'une qui compte : ma Lily. Alors je la suis, en courant, je pourrai avoir le souffle coupé mais en réalité, je respire, j'ai l'impression de revivre en sentant cet air frai envahir mes poumons, ça fait du bien, tellement de bien. Je retrouve mon oxygène. J'étais entrain de suffoqué et elle, elle me rend le souffle, elle me rend de l'oxygène, j'en manquai depuis trop longtemps. Alors mes pas s'enchainent derrières elles, accompagnés de nos rires trop heureux. Nous sommes vivants pour ce soir, on en est certains. Sur la plage, à peine le temps de sentir le sable sous mes pieds qu'elle lâche ma main et court encore plus vers l'eau, pas le temps de répit, rien, elle court et je la suis, comme ci ma vie en dépendait. Je la suis, je finis par l'attraper et son corps se presse contre le mien, elle s'accroche à moi mais cette proximité ne nous dérange pas, on est trop pris dans notre délire, on est trop pris dans ce moment de spontanéité suprême. Ce foutu bonheur, je crois qu'en ce moment précis, on le caresse du doigt. Et je crois qu'à chaque fois qu'elle sera là, il sera un peu plus proche, peut importe où. Ma course se termine dans cette eau, foutrement froide, qui me rend tellement vivant. Je suis vivant, elle est vivante, on est en vie et on va bien. En général, on nous le dit, les médecins l'affirment qu'on va bien, on ne souffre d'aucuns mal physique mais ça ne veut pas dire qu'on se sent réellement bien, là, je crois que elle comme moi, nous sentons bien. Juste bien. Pris dans cette folie, pris dans ce fou rire, je lui lance un regard complice avant de la jeter dans l'eau. Sa tête et son cri me font mourir de rire, alors je rigole, à pleine poumons, alors que la lune nous observe. Je rigole et ne la vois même pas arriver, je sens juste quelqu'un attraper ma jambe et me déséquilibré, j'ai à peine le temps de battre des bras pour tenter de rester sur mes pattes que me voila le bec dans l'eau, je ferme les yeux instinctivement et je tombe dans l'eau. Cette eau fraiche qui rend ma peau glacé, mais dieu ce que ça fait du bien. Je finis par sortir la tête de l'eau et je l'entends rire, son rire me berce en ce moment précis, son rire est tellement beau, tellement communicatif que je ris à mon tour, je pense que j'ai eu l'air minable, mais je m'en fou. Il n'y a qu'elle, il n'y a que moi. Sur cette plage. Pas de photographe, pas de monde à nous observé et même si ils étaient là, je les emmerderai, ils n'existeraient pas pour moi, qu'ils sortent les articles qu'ils veulent que le prince de Belgique et la princesse Wertheimer, ça m'est égale. Au diable ma famille, au diable les apparences, je vis. Je respire. Je suis à ses côtés et je rigole encore plus quand elle parle J'avais cet espoir que je lui réponds. Foutaise, j’espérai bien qu'elle se vengerai et je savais même qu'elle le ferai, j'avais juste pas été assez attentif, et ça me faisait rire. Je ne contrôle rien en sa compagnie, aucune parole, aucun geste, je ne calcule rien et ça me fait du bien. Je suis juste moi. Elle me voit tel que je suis réellement et je vois telle qu'elle est. Nous ne sommes pas des mensonges, ensemble, nous sommes entiers. Nos fringues trop cher sont probablement foutu avec l'eau salé mais ni elle ni moi n'en avons que faire. Ce n'est que matériel, si il y a que ça, j'irai lui racheter une robe demain matin. Si il n'y a que ça, on ira faire les boutiques à Rio on dépensera sans compter avec nos cartes de crédit sans plafond. Ca vous fou l'seum de lire ça ? Mais c'est la vérité. Elle comme moi n'avons pas de limite. Nous nous contentons de vivre ce voyage. De vivre comme ci demain serait notre dernier jour. Elle frissonne, moi aussi, la brise fraiche de la nuit brésilienne vient s’emparer de nous, mais je suis trop perdu dans son regard pour y prêter attention. Ses yeux bleus m'envoûtent. Ses yeux bleus me captivent. Je vous leur couleur grâce à la lune, qui ne nous lâche pas d'un rayon. Elle n'arrête pas de sourire et moi non plus, même si j'voulais, je pourrai pas arrêter tant je me sens bien. C'est peut être ça, un semblant de moment, ce moment que nous sommes entrain de vivre ? Si c'est le cas, alors je voudrai qu'il dur toujours. Je suis sûr qu'on sera émerveillé Rio va nous épater, Rio va nous dépayser, Rio va nous rendre vivant encore quelques heures. Et si on venait à se lasser plus tôt que prévu, le monde est vaste, on irait ailleurs. Ensemble. Elle et moi. Main dans la main. Je m'approche d'elle, en douceur pour la prendre dans mes bras. Pour sentir sa chaleur contre mon corps. Pour réchauffer son petit corps tremper. Mes bras l'entoure avec douceur. Et dans un murmure, je lui dis Merci Merci d'être là, avec moi, merci d'être partie. Je sais qu'elle en avait besoin, mais elle n'imagine pas comme ça me réchauffe le coeur de l'avoir auprès de moi. Elle n'imagine pas comme je me sens bien maintenant à ses côtés. Et si jamais elle veut un jour partir, qu'elle le fasse, mais je l'en supplierai, qu'elle m'emmène avec elle. Rare sont ceux qui me comprenne, rare sont ceux qui ont de l'intérêt à mes yeux. Mais elle, elle et ses cheveux d'anges, sont revenus dans ma vie à point nommé. Quand je me détruisais moi même en plus des autres, elle est revenu, mon chemin l'a recroiser à la cabot house, et depuis, je ne me vois pas la quitter de nouveau. Je sais pas comment j'ai vu fais sans elle ces derniers mois. Mais elle est là ce soir, et tout va bien. Elle est là, et moi aussi. Aucun de nous ne part. On reste. Ensemble.
(A. Hades de Belgique-S.)
Winners don’t make excuses.
“That’s the difference between you and me, you wanna lose small, I wanna win big.” ♕ Sial