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Ma main droite frotte mon visage taché par la fatigue. Cette soirée au boulot fut exténuante, et pas seulement à cause des clients. Mes pensées n'arrêtent pas de vaquer au grès de leurs envies, et la plupart du temps, elles aiment bien me rappeler que Noah est de retour en ville. Connard, oui, ça lui va mieux, je vais l'appeler comme ça à partir de maintenant. Donc Connard est de retour sur Boston, et nos sms échangés n'ont pas été de tout repos. Il ne comprend rien, son égoïsme lui rappelle sa petite personne mais aucunement les autres. Et moi, j'aurais juste voulu un signe pour me prouver que tout allait bien, ou plutôt qu'il était en vie. Je ne demandais pas grand chose, je ne veux pas ses explications, j'avais juste besoin de ce tout petit signe. J'ai appris sur le campus par les bruits de couloir qu'il avait été hospitalisé suite à une fusillade, et puis il a totalement disparu de Boston. J'ai stressé pour cet imbécile, et il n'a même pas cherché à comprendre mon point de vue. Alors, je lui ai balancé qu'il pouvait oublié Eve, mon alter ego sexy et dragueuse. Et bim, dans ta gueule. Sur le coup, j'ai surtout pensé à le blesser le plus possible, mais je ne me suis pas rendu compte que j'allais en souffrir moi aussi. Bref bref bref, je refuse d'y penser plus. Je ne veux plus jamais entendre parler de lui. Parce qu'il me rappelle mon ex, parce qu'il vient de m'envoyer dans la gueule tous ses souvenirs tristes. Je secoue la tête et réagis enfin au pouce et au majeur qui claquent sous mon nez. « Noé, tu n'vas pas dormir ici, si ? » J'attrape ma collègue dans mes bras et l'embrasse au creux de son cou. « J't'aime poupée, à demain. » Et je quitte le taf, les pensées un peu plus légères. Demain soir, il y a une grosse soirée au People’s Republik avec cette chanteuse aux allures de mecs que j'affectionne particulièrement. Alors que je marche vers mon appartement, je n'arrive à penser qu'à la chanteuse que je vais rencontrer dans quelques heures, et il faut absolument que je sois en forme. Enfin arrivée devant chez moi, je me stoppe net en remarquant la limousine au pied de l'immeuble. Je rêve. Ou c'est une blague de très mauvais goût, ou alors Connard n'a pas compris ce que je lui ai écris par sms. N'était ce pas assez clair ? « Je ne veux plus jamais te voir. » Je reprends à marcher vers la porte de l'immeuble. Si c'est mon prince charmant dans cette putain de bagnole, je prends. Si c'est Connard, il peut repartir d'où il vient, je ne veux plus le voir !
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