four words on a piano (ashleigh)

Descendant de ta chambre à la mather house, tu allais te prendre un truc dans la cuisine mais tu passas devant le piano que vous avez dans la maison. Tu t'arrêtas finalement devant celui ci, tu regardas autour de toi, il n'y avait pas de musique, pas de télé, tu pouvais donc profiter du silence pour jouer calmement. Tu avais envie de jouer un peu. La musique c'était toute ta vie, les instruments aussi. Tu avais eut ce don toute petite, sans savoir d'où ça venait. Un vrai don qui te permettait de jouer de n'importe quel instrument très facilement, juste en lisant les notes et en bougeant tes doigts. Tu connaissais ainsi des tas de musiques que tu savais jouer au piano, à la guitare, à la batterie, au violon, à la flûte et bien d'autres instruments. Tu te poses donc sur le banc, tes mains relèvent le dessus du piano pour y laisser apparaître les touches blanches et noires. Tes doigts se posent doucement, frôlant les touches, puis sans réfléchir, sans savoir quoi jouer, tu poses tes doigts sur le clavier et tu commences à jouer une mélodie. Tes doigts bougent presque tout seul, tu n'as pas besoin de partition, ni de penser aux notes, elles viennent toutes seules à toi. Tu joues, tu te laisses porter par la douce mélodie qui sort du piano. Tu es comme dans ta bulle quand tu es au piano, tu ne vois donc pas que quelqu'un est non loin de toi, à t'observer et t'écouter. Tu es emportée, comme dans un autre monde. Tes yeux sont fermés et tu te laisses guider. A te voir, on peut ressentir combien jouer est important pour toi. C'est vital, il ne se passe pas un jour sans que tu touches à un instrument. Cette mélodie calme, t'apaise également. Ca peut paraître une mélodie triste mais toi ça te fait vider la tête. Tu ne penses plus à rien, tu ne vois plus rien. T'es comme sur un nuage, tu flottes, telle une feuille emportée par le vent en plein mois de novembre. Quand la mélodie s'arrête, car il faut bien qu'elle prenne fin tôt ou tard, tu rouvres tes yeux et tu restes perdue dans le vide quelques secondes à contempler tes doigts sur ce piano. Tu entends alors un bruit et te retournes pour voir Aaron. Tu ne dis rien parce que tu sais pas quoi dire. Tu vas pas t'excuser de cet agréable morceau que tu viens de jouer, mais à son regard tu vois qu'il est captivé. Tu reconnais ce regard intéressé qu'il a. Tu aimes ? Tu parles du piano plus que de la musique que tu viens de jouer.

Quand t'as envie de faire quelque chose, tu cherches jamais midi quatorze heures. Tu veux te prendre une cuite, peut importe l'heure tu vas le faire, tu veux te mettre à faire des cookies tu vas y aller même en plein milieu de la nuit. Tu veux jouer du piano ? Tu y joues. Tu fais ce que tu as envie de faire, quand tu en as envie. Les conséquences ou ce qui a autour tu t'en préoccupes guère. Tu vis au feeling, au gré du vent qui t'emportes comme bon lui semble. La vie est si courte, si fragile, que t'as pas le temps ni l'envie de perdre du temps avec des futilités comme te poser des questions. Réfléchir à faire ou ne pas faire ça, c'est pas ton truc. Tu avais donc eut cette envie de jouer du piano, maintenant, et tu l'avais fait. Personne était là, tu avais pu te laisser guider par la mélodie, les yeux fermés, tes doigts bougeant presque seuls sur le clavier. C'était calme, doux, apaisant et beau. Tu pouvais rester comme ça de longues minutes mais tu avais décidé de t'arrêter après la première chanson. Du bruit derrière toi, t'avais tiré de ton nuage pour y découvrir un mather. Il semblait lui aussi sur un nuage, probablement emporté par la mélodie que tu avais joué. Tu le devinais de par sa posture : appuyé contre le mur, et son air presque rêveur. Tu fis simplement un sourire face à son compliment. Oui, la mélodie mais aussi le piano. Il avait l'air d'aimer ça, tu le voyais. Tu sais en jouer ? T'étais curieuse oui. Soit il était fan et il adorait écouter jouer du piano, soit il savait en faire aussi et donc vous partagiez quelque chose en commun.

En jouant ici, au beau milieu de la mather, tu sais bien que tu risquais pas de passer inaperçue. Tu te doutais que tu allais interpeller quelqu'un qui entendrait les notes que tu joues, parce que cette maison était pire qu'un moulin, pire que les autres. Y avait des vas et viens tout le temps, peut importe que ce soit le jour ou la nuit. Peut importe l'heure, y avait toujours des personnes pour y venir ou en sortir. La mather était connue pour être porte ouverte, pour que les uns comme les autres vous venez squatter la chambre d'un de vos camarades, sans lui demander l'autorisation, juste lui faisant la surprise. Plus d'une fois tu avais vu débarquer Amare, Milan ou Denys dans ta chambre et plus d'une fois tu avais fait de même dans la leur. C'est ce qui faisait tout le charme de votre confrérie, que vous faites vraiment comme chez vous, qu'il n'y avait aucun problème à déranger les uns ou les autres. T'étais donc pas surprise que Aaron soit là et qu'il t'écoute. Ni il n'avait à s'en excuser. Après tout si tu avais voulu être tranquille et seule, tu aurais trouvé un endroit plus intime et loin des regards ou des oreilles. A la mather, c'était comme pas possible. Oh cool. Tu veux essayer ? Tu te décalas automatiquement sur le tabouret afin de lui laisser de la place. Des mois qu'il n'avait pas pratiqué, ça te paraissait impensable pour toi. Rien qu'une semaine c'était impossible, alors des mois sans toucher un instrument, un piano, no way. Tu avais cette passion qui n'était peut être pas la sienne. Il aimait jouer du piano mais peut être pas autant que toi. Pour lui c'était plus un passe temps, un loisir, qu'une vraie passion. Tu l'invitas donc à te rejoindre, remarquant également que tu ne connaissais rien de lui. Déjà trois mois que tu étais à la mather house et Aaron faisait partit de ceux dont tu connaissais à peine le nom. Pourtant tu étais toujours présente aux soirées mathers et dans la maison tu passais pas inaperçue. Trop de monde, voilà pourquoi c'était difficile de sympathiser avec chaque personne. Ton propre président tu ne lui avais presque jamais parlé. Tu connaissais déjà son prénom et c'était pas mal. Ashleigh, au cas où tu ne connais pas mon prénom. Au cas où il n'avait pas entendu parler de toi par des autres verts ou bien sur le campus. Chose peu probable, mais sait-on jamais.

Tu l'invites à te rejoindre et a essayer, parce que tu aimes bien partager ça avec quelqu'un. C'est toujours agréable de trouver une autre personne qui aime la même chose que toi, qui a ce truc en commun avec toi, peut importe que ce soit une passion commune ou juste un intérêt. Ca fait toujours plaisir de partager les choses qu'on aime avec d'autres gens qui les aiment aussi. Il vient donc te rejoindre. Tu te présentes au cas où il ne te connait pas. Tu sais qu'il est pas nouveau, qu'il est mather depuis des années, mais cela n'empêche pas qu'il pourrait ne pas te connaitre. Ca serait étrange mais pourquoi pas. Enchantée, officiellement je veux dire car tu le connaissais de vue toi aussi. Et t'avais entendu parler de lui également par d'autres mathers. Tu le regardes alors, ton regard d'abord sur lui puis sur ses doigts. Il est comme hésitant. Ou bien il cherche à se rappeler des premières notes de la chanson qu'il veut jouer. Tu l'observes. Tu ne dis pas un mot. Le silence revient, jusqu'à que la première note soit lancée. Un cours silence, puis la mélodie démarre réellement. C'est beau. Tu apprécies les sons qui sortent du piano et tu reconnais cette musique. Tu as un répertoire très variée et très grand. Tu reconnais cette musique parfaitement pour l'avoir entendu plus d'une fois mais aussi pour l'avoir joué. Un petit regard au jeune homme et ta main gauche se pose sur le clavier, venant jouer les notes de la musique, faisant comme un choeur avec celles que Aaron joue en ce moment. Tu joues quelques secondes puis tu enlèves à nouveau ta main histoire de ne pas lui piquer toute sa chanson ni son moment. Tu attends que la musique se stoppe, que ses doigts arrêtent de bouger dans tous les sens. J'adore, tu te débrouilles vraiment bien. Y fallait beaucoup varier entre les touches noires et blanches, sans compter les grands écarts qu'il pouvait y avoir entre certaines notes. C'était pas des plus pratiques de devoir étirer ses doigts d'un bout à l'autre mais il avait réussi. Il gérait vraiment bien pour quelqu'un qui n'avait plus joué depuis des mois.

C'est plus fort que toi, tu ne peux t'empêcher de venir l'accompagner quand tu reconnais la musique qu'il joue. Tu aimes trop le piano et cette mélodie. Cependant, tu t'incrustes juste le temps de quelques secondes, histoire de pas lui piquer son moment. C'est jamais agréable de se faire prendre la place quand on est celui qui est sous les projecteurs. Encore moins quand ça fait des mois qu'il n'a pas joué. Tu supposes que c'est son moment, qu'il en a besoin donc tu t'immisces pas plus que ça. C'est sympa, ça rend bien quand vous jouez à deux mais tu te stop. Tu écoutes jusqu'à la fin, très sérieuse, très attentive à chaque note. Il t'emporte avec lui. C'est calme, silencieux, puis beau. Un vrai moment de détente. Je ne trouve pas que ce soit la facilité, soit pas modeste. Même si c'est un morceau qu'il a longtemps pratiqué, il s'est débrouillé à merveille. Vraiment. Tu joues d'autres instruments ? Ta curiosité te rattrape toujours. Est ce que vous avez plus que le piano en commun ? T'as bien envie de savoir et tu te vois pas partir comme ça, limite comme une voleuse. Tu fais donc la discussion, d'une façon ou d'une autre et quoi de mieux que rebondir sur d'autres instruments et sur la musique ? Tu chantes ? rajoutes tu toujours aussi curieuse. A vu d'oeil, tu dirais que non, mais les gens peuvent être très surprenant et les apparences très trompeuses. On ne connaît jamais vraiment une personne, pas jusqu'à bien creuser en elle. Pas jusqu'à connaître son passé ou ce qu'elle a vécu. On peut jamais connaître une personne si on ne sait pas ce qu'elle a enduré. Comme une phrase le dit si bien, on ne connait pas la vie d'une personne sans avoir marché dans ses chaussures. La critique et le jugement étant plus simple.