I thought nothing serious would happen. (oska)

Je n'allais pas l'abandonner. C'était impossible. Même si je lui en voulais, il fallait que je sois à ses côtés pour l'aider à traverser ces moments. Déjà, alors qu'il dormait, je ne l'avais pas quitté - sauf quand Sacha était venue me rendre visite. Maintenant qu'il était éveillé, je ne pouvais pas lâchement l'abandonner. Je lui en voulais, mais j'étais là. Alors à la seconde où son lit retrouvait les couloirs pour retourner à sa chambre, ma main vint trouver la sienne, marchant à ses côtés. Je ne le regardais pas. C'était certainement mieux ainsi. Être là, mais avec une certaine distance tout de même. Je lui en voulais, mais je l'aimais toujours autant et c'était important qu'il le sache. Je lâchais sa main quand il installait son lit correctement et je venais me positionner près de la fenêtre afin de regarder ce qui se passait à l’extérieur. Je restais ainsi tout le temps que des infirmières étaient avec nous, jusqu'à ce qu'Osean brise le silence. « Tu m'en veux..? » Je laissais échapper un soupir, venant enfin m’asseoir sur une chaise pour reposer mes chevilles. « J'suis vraiment désolé qu'on en arrive là... » Un sourire amère venait tordre mes lèvres. « Je t'en veux. Terriblement même. Et par je ne sais quel miracle, je ne suis pas encore partie en claquant la porte derrière moi. » Je venais me posant contre le dossier, mes mains glissant sur mon ventre rond. « Tu m'avais dit que tout se passerait bien... » commençais-je à l'accuser. « La moindre des choses, ça aurait été de ne pas me faire la morale ou la guerre alors que toi même tu n'étais pas clean concernant la drogue. » Je levais finalement mes yeux pour le regarder. « J'ai retrouvé du LSD dans ta chambre. »

C'était tellement space... J'aimais pas ça du tout. Déjà d'être ici hein mais surtout le comportement de ma femme... Là mais pas là m'voyez? À rester près de moi, à m'dire je t'aime mais à ne pas me regarder, à rester super distante quoi. C'est rassurant et ça fait mal en même temps et j'ai horreur de ce drôle de mélange super pas sécurisant. J'attendais quand même qu'on soit seul dans ma chambre pour en parler car j'avais pas du tout envie qu'on face une scène au milieu des couloirs devant tout le monde et j'dis pas qu'on allait forcément en faire une hein, mais ça puait à 10km que ça allait péter quoi. Du coup, une fois la porte fermée, le silence installé depuis quelques secondes, je perçais l'abcès afin qu'elle me dise cash ce qu'elle avait sur le coeur. Un soupir et elle allait s'asseoir sur la chaise présente non loin du lit alors qu'elle me souriait amèrement « Je t'en veux. Terriblement même. Et par je ne sais quel miracle, je ne suis pas encore partie en claquant la porte derrière moi. », là impossible de ne pas avoir un regard craintif et coupable de chien battu... Je la fixais, mes doigts grattants les draps secs de ce foutu lit de merde "J'veux pas que tu parte moi..." ouais c'est chose sûr mais c'est pas qui décidait et limite le dire risquait peut-être de lui donner réellement envie de se sauver là en fait alors j'devrais éviter, j'sais pas. Elle reprenait alors « Tu m'avais dit que tout se passerait bien... » sur un beau ton accusateur « La moindre des choses, ça aurait été de ne pas me faire la morale ou la guerre alors que toi même tu n'étais pas clean concernant la drogue. » se décidant enfin à croiser mon regard. Je la fixais en fronçant les sourcils car là j'avoue je captais qu'à moitié son discours. Comment elle sait..? C'est vraiment la cause de ce que j'ai alors? Mon dieu j'suis mort "Alors c'est vraiment pour ça que j'suis malade..?" ouais fallait que j'demande avant qu'elle me sorte « J'ai retrouvé du LSD dans ta chambre. » et là je grimaçais en fermant les yeux "Et merde j'aurai dû le balancer..." une main sur mon visage et je reprenais vite avant qu'elle s'enflamme "Attends, t'es entrain d'me dire que t'as fouillé ma chambre?" mais de quel droit?! Euh non c'est pas la question à poser j'enchainais donc "Non écoute, le LSD j'en prends plus depuis des mois, depuis cet été pour tout dire, depuis que j'ai fais un super mauvais tripe à la piscine de l'hotel et surtout depuis qu'on s'est remis ensemble." faisant de nouveau mes yeux tristes "J'te jure que c'est la vérité... J'y ai pas touché depuis..." et c'est vrai de vrai ça.

Au moins, s'il avait oublié que j'avais mauvais caractère, il avait en ce moment même une piqûre de rappel. Toujours aussi chiante, aussi têtue, rancunière. Beaucoup de défauts qui pourraient en faire fuir plus d'un. Une fois que nous étions seuls dans sa chambre et que le silence s'était installé, Osean se décida à parler. Il était désolé et heureusement qu'il l'était. Je lui en voulais terriblement et je n'avais aucune envie d'entrer dans les détails, ce n'était ni le lieu, ni le moment. « J'veux pas que tu partes moi... » L'expression de mon visage se modifia, comme si je venais de prendre un coup de massue dans le dos. Et je ne veux pas partir non plus, je l'aimais trop pour ça. Mais... Mais il y avait ces vieux démons en moi, qui me disait que si nous en étions là, c'était en partie de ma faute. J'avais loupé un truc, ce n'était pas possible autrement. Je ne l'avais pas assez écouté peut-être ? Comment j'avais pu passer à côté de tout ça ? Est-ce que j'avais été trop égoïste ? Punaise, ça faisait un bail que je n'avais pas recommencé à me lamenter, vous savez, en mode Alaska show "je suis un gros caca". C'était dans ces moments-là, quand j'avais peur, que mes mauvais côtés ressortaient. Alors non, cette fois, je n'allais pas me réfugier dans la drogue ou même l'alcool, mais c'est ce même genre de moments qui me rappelaient que je restais une nana instable et fragile. Je fermais les yeux quelques instants avant de reprendre et lui parler de la drogue, celle que j'avais retrouvée dans sa chambre à la dunster. Je n'avais aucune idée de si le lsd était la cause de ses problèmes, en revanche, j'avais du mal à cautionner le fait qu'il ait caché la drogue pendant si longtemps alors que lui-même me faisait la guerre à ce sujet autrefois. Je l'écoutais parler, essayant de rester zen et j'étais déjà fatiguée d'avance en imaginant que nous allions nous prendre la tête. « Qu'est-ce que ça change ? » Je lâchais un soupir avant de totalement changer de sujet. « J'vais aller m'acheter à manger, tu veux quelque chose ? » demandais-je en me levant et en m'approchant du lit. Je n'avais pas envie d'en parler, pas ici. Ce que je voyais en fait, c'est que jusqu'ici, il avait ces petits secrets et que s'il n'avait pas tout gradé pour lui, on n'en serait pas là. Puis, m'accuser d'avoir fouillé sa chambre alors qu'il m'avait fait le même coup ? Je n'avais clairement pas envie d'entrer dans un dialogue de sourds avec lui.

Elle allait me décapiter, me tuer sur place, j'éventrer et m'éviscérer vivant! Je le savais que j'aurais dû virer tout ce qu'il me restait de LSD je le savais! Mais... J'ai pas pu? Fin j'en sais rien pourquoi je ne l'ai pas fait en vrai, je crois que je l'ai gardé en prévention? Genre... Juste au cas où? Puis une bébé dose de temps en temps en soirée ça ne fait pas de mal, enfin ne me faisait pas de mal. Sauf que... Faut expliquer ça à Alaska maintenant, genre que j'ai vraiment tout arrêté, que genre j'ai abusé cet été à cause d'elle, fin pour elle parce je l'avais perdu et tout le reste et que ça se trouve j'suis ici pour les mêmes raisons. Oh bordel... Elle soupirait « Qu'est-ce que ça change ? », j'me mordais la lèvre inférieure sans répondre alors qu'elle reprenait en se levant d'un coup « J'vais aller m'acheter à manger, tu veux quelque chose ? », je fronçais les sourcils en la fixant totalement dans l'incompréhension là puis je laissais mon regard se perdre là devant moi avant de baisser les yeux d'un soupir "Non je... J'ai pas faim." tout à l'heure si mais plus maintenant là se serait plutôt la nausée en vrai "J'veux juste rentrer..." ouais j'veux pas rester ici, j'veux qu'on s'en aille, ensemble ou non j'peux pas rester là.

Ce n'était pas évident. Je lui en voulais, clairement pour ce qui venait de se passer et ce n'était pas facile de mettre des mots sur ce que l'on venait de vivre. Physiquement et moralement pour lui et moralement et émotionnellement pour moi. J'étais au bout de ma vie et je me balançais entre prendre mes distances et essayer de le rassurer. Je me levais, lui annonçant que j'allais m'acheter à manger. J'en avais besoin. Mais en voyant sa tête inquiète et triste et en l'écoutant, je cédais finalement. Je m'approchais de lui et je venais m'y asseoir en attrapant sa main dans la mienne tandis que mon autre main venait caresser son front. « On peut pas rentrer maintenant.. Mais je suis certaine que ça sera rapide, que ça va bien se passer et que bientôt, on retrouvera notre petite routine à deux. Faut juste être un peu patient, ils te gardent simplement en observation. » Je me voulais rassurante, il le fallait un minium. Mon regard soutenait le sien et après un long soupir, je le baissais. « Si tu m'avais dit ce qu'il était en train de t'arriver, on aurait pu gérer ça d'une meilleure façon. Je n'aurais pas été si inquiète. Enfin.. si, te voir tomber et ne rien comprendre, c'est horrible. J'aime pas quand tu me caches des choses, j'ai l'impression que je n'en vaux pas la peine. J'ai l'impression que tu remets tout en question.. Je.. Je pensais qu'on devait tout traverser à deux, ne plus avoir de secret.. C'est toi qui voulais ça. » Ouais, au bal de fin d'année, il m'avait fait une promesse et il voulait que je m'y tienne.

Je le voyais bien là, on allait plonger dans un nouveau gouffre et clairement j'en avais pas envie, j'en avais pas besoin non plus. Ok j'ai rien dit, ok j'ai tout gardé pour moi, ok j'aurais pas dû mais... Merde quoi! Pas ça... Pas comme cet été, pas comme la dernière fois. Moi en tout cas j'pourrais pas. Et la voir comme maintenant avec ce comportement, cette expression sur le visage bah ça me faisait bader à mort. Je voulais pas... Elle restait trop fermée et j'allais pas supporter ça non. Là elle proposait à manger mais j'avais pas faim du tout, enfin si mais non. J'voulais surtout rentrer chez nous, loin d'ici. Après un instant de réflexion, elle s'approchait de moi pour poser ses fesses sur mon lit et attraper ma main, alors que sont autre main venait caresser mon front « On peut pas rentrer maintenant.. Mais je suis certaine que ça sera rapide, que ça va bien se passer et que bientôt, on retrouvera notre petite routine à deux. Faut juste être un peu patient, ils te gardent simplement en observation. », je relevais le regard sur elle, triste, pas bien du tout, des cernes qui limite faisaient le tour de mes yeux et j'me pinçais l'intérieur de la joue avant de brièvement hocher la tête d'un petit "D'accord..." même si j'en avais toujours pas envie, sauf qu'à elle bah, je cède voilà, comme toujours, même dans un moment comme celui là. Elle me fixait un instant et presque au même moment on détournait les yeux tout les deux bien qu'elle se mise à soupirer « Si tu m'avais dit ce qu'il était en train de t'arriver, on aurait pu gérer ça d'une meilleure façon. ... J'ai l'impression que tu remets tout en question.. Je.. Je pensais qu'on devait tout traverser à deux, ne plus avoir de secret.. C'est toi qui voulais ça. », ma demande, notre promesse au bal. Elle avait choisi le bon moment pour me le mettre en pleine gueule et d'un sens elle avait raison, c'est ma faute en vérité. J'me pinçais la lèvre pour répondre un petit "Oui je sais... J'ai... Pas géré. C'est de ma faute." gardant les yeux fixé sur sa main comme ci ça m'hypnotisait plus que tout le reste "J'pensais pas que j'en arriverais là, que ça finirait comme ça..." pas du tout même, maintenant j'ai peur pour la suite.

Je lui en voulais à mort et pourtant, j'étais là et j'essayais de le rassurer. Je peux vous garantir que c'était la plus belle preuve d'amour que je pouvais faire à un homme. J'étais plutôt du genre à fuir et à quitter les gens, mais pas avec Osean. Je restais à ses côtés malgré le fait que je lui en veuille pour certaine chose. Je n'aimais pas la distance qu'il mettait entre nous. Je savais qu'il voulait que tout se passe bien pour moi et qu'il se faisait passer en second plan. Mais je détestais ça. Il était en train de se mettre en l'air pour soi-disant me préserver, mais il me faisait plus de mal qu'autre chose. Pour le moment, il ne pouvait pas quitter l'hôpital, c'était impossible. Il allait devoir attendre, mais ça allait être rapide. Puis, se sera le retour à la maison et on allait voir comme ça se passe. Je faisais en sorte de garder un contact physique avec lui afin qu'il soit zen, il en avait besoin le temps de son séjour à l'hôpital et nous nous disputerons plus tard. Enfin, c'était inévitable nan ? Ma main dans la sienne, j'essayais de parler et de dire ce que j'avais sur le cœur notamment en parlant de cette promesse qu'il m'avait faite, mais qu'il n'avait jamais réussi à tenir pour le moment. Parfois, j'avais l'impression qu'elle était là pour me garder prisonnière, pour l'arranger lui. Il faisait ce qu'il voulait et moi, je me tenais à carreau. « Oui je sais... J'ai... Pas géré. C'est de ma faute. J'pensais pas que j'en arriverais là, que ça finirait comme ça... » Je pinçais mes lèvres en le regardant. J'aurais voulu lui dire qu'il était idiot, mais c'était certainement pas le moment. « Ils vont certainement trouver ce que tu as et puis on avisera.. » que je lui soufflais sans bouger d'un poil. Je ne savais pas lequel de nous deux je rassurais en disant cela, mais j'espérais vraiment que les médecins allaient trouver une solution.

Malgré qu'elle m'en veuille, elle restait là près de moi et même si j'étais dans un sale état, que j'aimais pas ce que ça annonçait bah, ça m'touchait. La savoir malgré tout près de moi à me soutenir... Ça me rassurait et me faisait du bien ouais. Mais j'ai peur du après, de la suite, de ce qu'elle me réserve lorsque je sortirais d'ici, genre vraiment. Alaska c'est une fucking tempête qui attend que le bon moment pour se déchainer. Bref, du coup elle restait près de moi, ma main dans la sienne à me "rassurer" tant bien que mal sur mon état où du moins la durer de mon séjour ici et moi... Je m'excusais à ma façon d'avoir tout foiré, d'avoir trop attendu, de n'avoir rien partagé avec elle alors qu'on se l'était promis à MA demande... Les boules moi j'vous le dit. Elle se pinçait les lèvres avant d'me répondre « Ils vont certainement trouver ce que tu as et puis on avisera.. », je la regardais quelques secondes avant de baisser la tête, hochant simplement celle ci avant de la reposer sur mon coussin d'un long soupir. De la je me mettais à caresser sa main avec mon pouce pour lui dire "Il est tard tu devrais rentrer te reposer... Moi je vais pas m'envoler, au pire tu reviens demain..?" si elle en a l'envie hein, qui sait si elle ne va pas exploser d'ici là.

Qu'est-ce qu'on allait faire ? Qu'est-ce qu'on allait devenir ? C'était angoissant tout ça. Je me posais tellement de questions, des questions sans réponses évidemment. Mais je ne voulais pas déranger Osean avec mes inquiétudes pour le moment. Il avait fait des examens et j'allais le soutenir tant qu'il était à l'hôpital et puis, nous verrons par la suite. Il fallait attendre des résultats déjà et nous aviserons par la suite. J’espérais vraiment que tout allait se passer au mieux parce qu'avec la grossesse, ce n'était pas forcement évidant. Je faisais du mieux que je le pouvais pour nous rassurer tous les deux, le caressant pour qu'il déstresse et qu'il sente que malgré ma façon d'agir, j'étais toujours là. « Il est tard tu devrais rentrer te reposer... Moi je vais pas m'envoler, au pire tu reviens demain..? » J'hochais doucement la tête de haut en bas. « Je serais là tous les jours. » En faisant la tête ou non, c'était à la loterie ça. Je lui rapporterais des beignets le lendemain et les jours suivants. Je lui offrais un sourire, un baiser et je partais en direction de la maison pour me reposer.