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I miss you every moment of every day. If i could miss you more than that, i would.
Il ne faut rien croire, nos yeux ne savent pas voir. Ils se laissent berner par la grande illusion, et ces données factices qui voudraient faire naître des émotions artificielles comme la peine ou la colère. Je veux bien qu'elle soit en colère. Mais tout en elle est pureté, alors sa colère l'est aussi. Elle doit être désordonnée, chaotique, destinée à toute l'humanité. Son oncle ne mérite pas une once d'intérêt, parce qu'il n'est rien. Rien du tout. Et moi, je me retiens de ces envies basses de l'égorger, comment ose-t-il croire qu'il pourrait un jour la faire douter de ce qu'elle est ? Gabrielle est. Je veux dire, elle est vraiment. Elle ne se contente pas de paraitre, de faire comme les autres médiocres dans leurs faux semblants. Elle est de loin la personne la plus pure que je connaisse, stricto sensu, sans aucun élément parasite qui puisse s'arroger le droit de détériorer sa perfection. Elle n'est pas parfaite à mes yeux, elle est parfaite à mon âme. Elle est faite de couleurs originaires, celles que même la nature n'a pas su dessiner. Et je le lui rappelle. Quand ma bouche parle, ou que mes yeux la regardent comme ils le font. J'voudrais qu'elle se souvienne, comme j'voudrais me souvenir. Que tous ça dehors, tous ces simulacres d'eaux d'artifices qui remuent nos existences sont factices. Ils ne valent rien, n'ont pas de poids. Les choses ne peuvent pas avoir de poids dans un monde sans gravité, et dans celui qu'est le notre, il n'y a pas de sens. On ne tombe pas, on plane, dans un vide équivoque où la seule logique survivante est celle d'une liaison parfaite entre nos deux esprits. J'arrache sa robe comme une offense. Toi qui nous a fait de chaire pour nous éloigner, sache que je continuerais à creuser. Creuser jusqu'à trouver la faille que tu as laissé et qui me permettra d'être uni à elle à tout jamais. Ma bouche dévore son corps de baisers qui ne l'embrassent pas. Ils sont là pour la sentir, prés, plus prés encore. S'enivrer aux parfums sauvages de son épiderme et puis s'éteindre comme on s'allonge sur son cercueil. Juste là, sur elle, la retrouver comme je l'ai quitté. Parce qu'avec Gabrielle, on ne se quitte jamais pour de vrai. Je me perds, hors de contrôle, à ce simple contact qui m'apaise comme s'il s'agissait d'une paix éternelle. Mon impatience me gate de quelques frissons glacés, mes poings serrées sur les lambeaux de sa robe, ma tête posée sur son ventre. Mes yeux qui se ferment, le souffle grave, je me sens ... emporté. Ailleurs. Le rythme de sa respiration est le même que celui de mon cœur, j'ai la tête qui tourne de ces effusions. Mes poings trouvent la force de lâcher sa robe déchirée, mes mains se posent sur ses flancs, de part et d'autre de mon visage : "Mon amour ...". Je soupire, entre-coupant le silence d'un souffle saccadé. Quelques minutes, peut-être des heures. Le temps de se dire les choses que l'un et l'autre connaissons par cœur. Et je me redresse doucement. Mes yeux qui viennent regarder son visage, admirer sa superbe. Je glisse sur son corps jusqu'à remonter à elle, sans que jamais mes lèvres ne quittent sa peau. Elles finissent par se poser dans son cou. Juste posées, et mes bras qui viennent l'entourer comme pour la serrer fort. Prés de son oreille, je reste là, respectant le silence imposé par notre rencontre. Quelques secondes encore, comme on s'asphyxie d'oxygène : "Tu me manque encore plus quand je te vois, c'est atroce ...". Là, dans mon ventre, cette sensation d'insuffisance. Léger et grave à la fois, doux et douloureux. Je la sers plus fort encore, je ne sais même pas si je trouverais la force de m'en décoller.
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