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The Ferrembergs - I miss you every moment of every day.

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De toutes les personnes susceptibles de me sortir de ma gangrène, il a fallut que je tombe sur Kyla. Mon père insistant après ses coups, mon mea culpa, qui ne m'a pas laissé le choix : tu retourne à Harvard. Et Kyla lors de ce repas qui comme la première fois, avait pris ma défense. Je la déteste toujours. A hauteur du sentiment de trahison qu'elle m'inspire. Mais Kyla par deux fois a pris ma défense et sa spontanéité a au moins le courage de dire tout ce que moi je pensais à voix basse. Cessez de m'insulter Père, je ne suis pas votre larbin Père, je ne vous doit rien Père. Après quelques instants d'hésitations, je m'étais résigné à la proposition de Kyla. Retourner à Boston avec elle, prendre quartier dans son appartement. L'hôtel m'aurait paru trop ... familier. Et ma solitude est devenue aussi pesante qu'un trou noir. Et puis, entre elle et mon père, je préférais de loin sa compagnie. Au moins je pouvais prendre mon temps pour me refaire à cette vie, assumer ma disparition. Quelques textos, un milliers de reproches, des demandes subtiles de justification. Je me déteste de leur avoir laisser croire que j'étais ce mec là. Celui qui regrette, celui qui est désolé, celui qui tente de s'expliquer. Je ne suis rien de tout ça, ils ne le savent pas parce que je me suis trop oublié. J'voudrais leur dire de la fermer, que leur mécontentement ne m'atteins pas. Que mieux vaut être seul et mal accompagné puisque je suis ma pire compagnie. Et dans ce capharnaüm insipide mes pensées d'ordinaire incisives, se posent comme une caresse sur mon fond d'écran, l'image de Gabrielle. Elle me rappelle l'importance, l'essentiel. A quel point je n'en ai rien à faire des autres, de ces jeux d'enfants stupides et stériles. La voir elle, c'est tout ce qui compte. Parce qu'elle, elle sait. Elle ne demande pas, elle n'exige pas. Avec elle, je suis Noah. Et pas cet adolescent attardé que tout le monde prend pour son camarade. Je ne suis pas bon camarade, je suis le solitaire, le misanthrope. Je me suis perdu dans la course insipide aux sentiments, j'ai voulu être comme les autres, morts-nés, tout ce que je détestais, et je me déteste de l'avoir fait. L'angoisse et l'oppression laisse place au vide que m'inspire ma Gabrielle. Elle et moi, notre relation, rien d'autre. Plus jamais rien d'autre. Je lui écris, et les textos sont insuffisants. Dans ce café de Boston, en terrasse dans le froid, je l'invite à me rejoindre. Qu'elle revienne, que mon cœur reprenne ses battements et que j'envoie chier tous ceux qui ne sont pas elle.



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Mes yeux se perdaient sur cette foule d’inconnus  alors que la main de mon oncle pressait le bas de mon dos. Ce que je pouvais avoir horreur de ses gestes, ses gestes qui en réalité voulaient dire qu’il me possédait. Il suffisait qu’il me touche le bras, le dos ou la joue pour que je comprenne ce qu’il attendait de moi, il suffisait d’un regard ou d’un sourire de sa part pour savoir que je ne me tenais pas assez bien ou que je ne serrais pas la main de la bonne personne. J’avais capitulé et je n’avais plus aucune envie de me battre contre lui, je crois que ça ressemble un peu à ça … la mort, ou du moins la mienne. Sa main contre le bas de mon dos, il me présentait comme sa nièce à une foule qui n’avait d’yeux que pour lui, en réalité je savais ce que cela voulait dire. J’étais la fille de Katherine Lloyd, celle qui avait fait toute la réputation de la famille, celle que personne n’avait pu apprivoiser, même pas mon père. Ma mère avait construit et déconstruit des fortunes, elle avait écrasé des empires financier pour les faire renaitre de leurs cendres, juste pour apprendre à ses concurrents et à ses alliés à qui ils devaient se soumettre. J’étais la fille de Katherine Lloyd et mon oncle voulait montrer à tout le monde que je n’étais pas ma mère, juste sa marionnette à lui. Il profitait clairement de ma faiblesse, il avait sans doutes remarqué que je n’étais plus que l’ombre de moi-même ces derniers temps et il avait raison de le faire … j’aurais fait la même chose si ça avait été lui. J’observais les lèvres de l’homme avec qui il discutait sans entendre et comprendre un mot de ce qu’il disait. Mon portable vibre une première fois, me faisant détourner le regard et … je prends quelques instants avant de réaliser que je ne rêve pas, c’est Noah. Ce monde factice et sans intérêts se mettait à tourner, les voix des invités n’existaient plus, mon oncle rapetissait, je levai les yeux vers lui et je n’eus même pas à hésiter une seconde avant de prendre la porte sous son regard à la fois curieux et furieux. Vêtue d’une robe qui devait bien valoir le salaire mensuel d’un américain, j'enfilai mon manteau calmement avant de sortir de la salle et de monter dans un taxi. Quelques minutes passèrent, je regardais Boston défiler et j’éprouvais une sensation étrange, c’était presque douloureux, j’avais presque peur … et je pense que c’était mon cœur qui me faisait comprendre que ce retour à la vie était beaucoup trop rapide et beaucoup trop intense à mesure que je me rapprochais de l’adresse du café. Le taxi s’arrêta et par la vitre j’apercevais Noah, qu’est ce qu’il était beau mon Noah. Je pris quelques secondes avant de descendre, avant de le rejoindre en terrasse. Debout à côté de lui, je restais immobile quelques instants, le contemplant sans bouger, respirant à peine alors que je sentais que mon cœur pouvait bondir hors de ma poitrine. Ma main vint se perdre sur sa joue, l’effleurer doucement, puis sous son menton que je relevai légèrement avant de me pencher sur lui et de coller mes lèvres aux siennes. Je l’embrassais sans retenu, je me laissais aller dans un baiser qui pouvait paraitre obscène aux yeux du premier venu. Mes lèvres dévoraient les siennes sans aucune décence, l’illusion avait intérêt à fuir, la beauté avait retrouvé son vrai visage …


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Je n'ai pas l'impression que je vais retrouver Gabrielle. Gabrielle est toujours là. Elle ne part pas, elle est dans ma tête, elle est en moi. Elle sillonne le circuit de mes veines, et si mon cœur bat deux pulsions, c'est qu'il y en a une pour elle, forcément. J'étais triste, accablé, incapable d'me remettre de ce que j'avais traversé. Peut-être que j'suis trop con, trop sensible, ou je ne sais pas. Le mariage Wildova s'est vite effacé des mémoires de mes camarades, comme si ce n'était qu'un épisode, tragique certes, mais qui n'avait pas la moindre importance. Pour moi, ça a de l'importance. Tout a de l'importance, beaucoup trop. Se réveiller d'un long comas et se résigner à l'idée qu'on est obligé de vivre même quand on ne le veut pas, c'est ça la détresse. Et l'angoisse s'est fait maîtresse quand la nuit, je cherchais en vain un sommeil qui ne venait pas. Je ne voulais pas dormir par peur des cauchemars, et quand j'restais éveillé, le cauchemars, je le vivais. Se sentir pris au piège, le cul entre deux chaises, ne pas trouver sa place, courber l'échine face à la nature. Je n'aurais pas de mots pour décrire ce qu'il y a au fond de moi et j'crois que quelque part, je ne cherche plus à le faire. J'me suis rendu compte que sans le vouloir, je m'étais mis à subir plus qu'à conquérir. Subir mon état, subir ma personne, subir mes relations. Echo avait fait une entaille dans mon armure de plomb, et je l'ai laissé explosé. M'attachant sans retenue, laissant l'humain reprendre les commandes de mon esthète. Je ne veux pas être humain si ça implique de leur ressembler. Si ça implique de côtoyer ces gens dans lesquels je ne me reconnais pas. Il passe leur vie en artifice, tout est si superficiel, et je ne parle pas que du luxe. J'veux dire, ils cherchent du sens là où il n'y en a pas, se complaisent de faux ébats, cours après des amours stériles et pleure même de joie. Qui diable peut pleurer de joie ? Je ne comprends pas. Ma fuite n'a pas calmer mes ardeurs, elle n'a fait que maîtriser cette faille. Je l'ai pris par le cou, et je l'ai étranglé. Rebouché, rideau, terminé. On ne me prendra pas deux fois à jouer les cœurs volatiles, et s'ils s'éprennent de moi, je leur cracherai volontiers au visage. Je déteste ce que j'ai été, comme un adulte qui prend conscience de la médiocrité de son adolescence. Peut-être que c'est ça, peut-être que j'ai grandis, que j'ai grimpé un palier. Ils ne valent tellement pas la peine, tout ça ne vaut tellement pas la peine, quand j'pense à elle. J'ai les bras qui tremblent de fougue et de fureur. Si l'esprit de Gabrielle m'habite et que mon être est autant sa maison que la mienne, son corps lui, me manque. J'ai beau balayé du regard les rues que je traverse, il n'y a rien, jamais rien, d'aussi beau, insolent et indiscipliné que Gabrielle. Et je la vois apparaitre. Là, hors de ce taxi. Je la suis des yeux, calmement, comme si le temps s'était figé, comme pour savourer chaque millimètres consommés jusqu'à ce qu'elle vienne me retrouver. Je ne souris pas, à l'intérieur, j'implose. J'implose en mille et une pulsation électrique, mon cœur ne bat plus, il danse. Debout, à côté de moi, je ne dis rien, figé, je ne veux pas ternir ce moment par des gestes humains mal placé. Deux planètes qui se rejoignent dans leur révolution, le choc est brutal. Et doux. Et lent. Sa main qui me touche rend tout cela réel. Foutrement réel, ma peau se réchauffe, elle se met même à brûler. Mon visage se tourne vers le sien quand elle saisit mon menton. Et pendant un bref instant, très bref instant, presque imperceptible, il y a ce sourire insolent qui s'dessine sur mes lèvres. Je la reconnais, ma moitié. Mon sourire s'emporte à son baiser, et je l'embrasse comme je n'ai jamais embrassé. Avec toute la fougue, toute la dévotion et toute la frénésie du diable. Mes mains se posent sur ses joues comme pour saisir son visage, et je ne m'arrête plus de la dévorer. De la dévorer comme si à mesure que je le faisais, je mangeais le monde, je le dépeçais. Pour qu'il ne reste plus qu'elle et moi. C'est ça. Il n'y a qu'elle et moi. Des secondes, peut-être des heures, je me retire avec les yeux illuminés du fou. Je ne ferais pas l'offense de lui dire qu'elle m'a manqué. Comment le pourrait elle ? On ne peut pas manqué d'une âme qui nous accompagne où qu'on soit. Je la regarde dans les yeux, l'un, puis l'autre. Et j'me mets à rire. A rire de bon cœur, délivré par tous les carcans qui tentaient de me retenir : "C'que t'es belle putain !".



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Les premiers jours avaient été les pires, je me souviens de ce soir ou j’avais trouvé la bague de Noah sur mon lit. Je me souviens de mon cœur qui s’était accéléré, de mon souffle qui était devenu difficile et de cette gerbe qui, comme je le savais, allait devenir constante. Dans un pathétisme abject, j’avais erré cherchant désespérément à respirer, j’avais détesté le monde, puis j’avais supplié l’illusion qui l’enveloppait de venir m’habiter. J’avais douté de moi, milles et une questions étaient venu s’imposer à mon esprit, du revers de la main j’avais balayé toutes mes certitudes … j’avais balayé la seule certitude que j’avais. J’étais devenue creuse, j’étais devenu comme tous ceux que je méprisais, je pouvais rire comme eux, pleurer comme eux, en me persuadant que tout ce que je ressentais était vrai. Puis, comme si mon être ne pouvait plus supporter mon hypocrisie, l’évidence était venue cogner si fort dans ma tête qu’il ne m’était plus possible de l’ignorer et je l’avais ressenti pour la première fois depuis longtemps … la honte. Moi qui avais désespérément cherché à respirer depuis son départ, j’avais finalement arrêté de me mentir. Je n’avais pas besoin de respirer quand Noah n’était pas là, je n’avais pas à chercher à vivre quand il n’était près de moi et surtout je n’en avais pas envie. Je le savais, que je pouvais suffoquer jusqu’à pouvoir sentir son souffle à nouveau sur ma peau. Je savais aussi que jamais il ne me quitterait, parce qu’il était impossible de nous dissocier, ce serait comme réussir à saisir une âme et essayer de la déchirer. Patiemment, avec un calme renforcé par l’ivresse que m’apportait le vin, j’attendais de pouvoir ressentir la chaleur à nouveau, que mon cœur réapprenne à battre en parfaite harmonie avec le sien. C’était avec ce même calme que j’étais descendu du taxi, alors qu’à mesure que je m’approchais de lui, j’avais cette chose inexplicable qui se mettait à bouillir en moi. Je pouvais exploser, là … maintenant, comme si mon corps si imparfait, si frustrant, avait oublié ce que c’était de se retrouvé à proximité du sien et ne pouvait pas supporter tout ce que cela provoquait chez moi. Inexplicable, indéfinissable, inconcevable pour le simple esprit humain qui nous avait été donné, il était impossible de mettre une image ou des mots sur ce que Noah provoquait chez moi. Ma main se posa sur sa joue et ce contact me frustra, je ne supportais pas sa peau … ou la mienne, je voulais qu’elle disparaisse, je voulais que ces choses pourrissantes dans lesquels nous étions enfermé s’embrasent et nous laisse nous rencontrer. Cette frustration arriva à son paroxysme quand nos lèvres se mirent à danser ce ballet obscène et j’étais certaine qu’il pouvait le ressentir, cet agacement que provoquait l’impossibilité de me perdre dans sa personne. Nos lèvres se détachaient et mon regard absurde se perdait dans le sien, on aurait pu définir la folie juste en photographiant la façon dont nous avions de nous regarder. Je pouvais presque dessiner son rire, comme si chacun de ses éclats de voix venaient se tatouer en moi, s’imprégnaient dans mes os et brisaient les derniers résidus de ce qu’avait été son absence. Mon sourire s’élargissait, il ne quittait pas mon visage et à ses mots je m’approchai du sien, faisant mine de le mordre parce que je mourrais d’envie de le dévorer. Je poussai un peu la table et m’installai sur lui, sur ses genoux collant mon front au sien avant de lui murmurer « J’ai envie que le monde explose pour que mes yeux ne puissent se poser que sur toi  ». Je n’avais rien envie de voir à part lui, je ne voulais connaitre aucune odeur à part la sienne, je voulais oublier toutes les sensations sauf celle que provoquait notre contact, le gout pouvait disparaitre si je ne pouvais plus dévorer ses lèvres et je pouvais bien être sourde si je devais entendre autre chose que sa voix. « Dis-moi … Comment c'était la bas ? », là où il était allé se perdre ou se retrouver, ou mes yeux ne pouvaient dessiner chaque millimètre de sa personne. Je voulais savoir si la fuite lui avait apporté ce qu’il s’efforçait de retrouver, si le temps que j’avais passé à suffoquer avait suffi. En vérité, même si je le redoutais, il pouvait bien me demander de suffoquer durant des années que je m’exécuterais sans poser de questions.

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Explosion de chaleur dans ma noire sibérie. Elle me touche, et c'est comme de revenir à la vie. Une autre forme de vie, un truc dispersé, qui ne ressemble pas à grand chose pour des yeux médiocres. Mais moi, je la sens. La lumière ténébreuse et cette abîme insondable dans mon ventre qui se remplit d'un vide parfait. Celui qui fait disparaitre le monde, qui l'aspire, qui le détruit. Paupières closes, rien n'a ni forme ni sens. Et quand je l'embrasse, je voudrais la manger. Je ne peux pas m'arrêter, je ne veux pas m'arrêter. Je veux la toucher, la toucher partout, être en contact avec chaque millimètre de son épiderme, dézipper sa chaire et la laisser tomber au sol comme sa robe. Il n'y a rien d'érotique à cette envie pressente. Même le désir qu'elle m'inspire est dénué de sens, pur, incompréhensible. Je veux la toucher, être collé à elle, qu'elle soit en moi et moi en elle comme s'il était impossible de ne pas nous réunir. Je ris insolent, je ris narquois, je ris naïf, enfantin, décérébré. Je ris fou, parce que j'suis fou, nos yeux sont fous quand ils se rencontrent et j'me sens habité par une espèce de bouffée de toxine délectable. Je ne la quitte pas du regard, je ne peux pas, je ne veux pas. Elle s'assoit sur moi et à chaque endroit où nos deux corps se rencontrent, il fait chaud comme en enfer. Ailleurs, c'est le froid morne. J'enroule mes bras autour de sa taille, n'ayant pas manqué de remarquer sa tenue superbe. Et quand son front se colle au mien, j'souris plus fort encore : "J'ai entendu tes talons le fissurer et le faire exploser à mesure que tu avançais vers moi". Il n'y a plus rien, ni rue, ni café, ni regards interloqués, presque choqués par nos attitudes obscènes. Je lui vole un nouveau baiser, parce que c'est plus fort que moi, impulsif, brutal, sauvage, même instinctif. Quand je le fais, je ferme les yeux, une longue inspiration, comme si c'était à ses lèvres que je respirais. Avant de me remettre à la regarder, dans la même position : "Laid. Indigne d'intérêt. Des villes fantômes puisqu'il n'y avait pas ta main pour tenir la mienne. Mais nécessaire." Je reculais à peine de manière à mieux la regarder, son visage parfait, ce qu'elle est belle bon dieu : "L'été dernier, j'avais planté un épitaphe à côté de celui de ma mère pour l'enfant qui été supposé être le mien. Je ne pouvais décemment pas le laisser là, c'était une insulte abjecte à sa mémoire. Je l'ai défoncé à coup de pioche, j'ai pissé dans le trou. J'me suis mis à genoux et j'ai juré de ne plus jamais oublier que j'étais fait pour détruire". Ma main droite monte à sa joue, se met à la caresser doucement : "Ils ont failli m'avoir Gabrielle. Faillis m'faire croire qu'il était bon d'être comme eux, qu'il était bon de se laisser porter par l'illusion, de devenir un de ces soldats de la médiocrité. Et je m'en veux. Je m'en veux tellement de les avoir écouter".  Mon pousse continue de caresser sa pommette et mes yeux vaguent des siens, à son nez, puis son menton, sa bouche, tout entier : "Tu te souviens de Rimbaud ?". Presque évasif, aspiré dans ma contemplation, je récite d'une voix calme, basse, avec une dévotion non feinte : "Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié". Ma tête s'incline, poursuit prés de ses lèvres : "Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler, j'ai ait le bond sourd de la bête féroce. J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang". Cette crispation dans le ventre quand je récite, comme si je l'avais moi-même écrit. Ma main glisse très lentement de sa joue à son cou : "Le malheur a été mon dieu. Je me suis", glisse encore sur l'épaule, le long du bras, "allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime". Sur sa cuisse à présent, remonte doucement : "Et j'ai joué de bons tours à la folie". Je me fige net. Remonte mes yeux au sien. Un instant, bref instant. Avant de lui voler un nouveau baiser : "J'ai envie de te toucher, ce n'est pas assez", sans m'arrêter.



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Son contact m’arracha un frisson, comme si mon corps fiévreux était beaucoup trop stupide, trop obsolète pour comprendre qu’en fait il n’était pas malade. Assise sur ses genoux, ses mains autour de ma taille provoquaient une décharge qui remontait le long de ma colonne vertébrale jusqu’à à ma nuque. Mon front contre le sien, je pouvais presque sentir nos pensées s’emmêler jusqu’à devenir incompréhensibles. Je ne comprenais plus rien quand j’étais en présence de Noah, sans doute parce que je n’avais pas besoin de comprendre, je savais. Mes sens m’abandonnaient, ma raison prenait la fuite, j’avais l’impression d’exploser à chaque seconde quand il était là. Voyez ça comme un orgasme que la chaire même n’arrive pas à apprivoiser.  Et pourtant, ce n’était pas assez, ce n’était jamais assez, j’étais constamment frustrée, comme une enfant qui voyait un monde magnifique à travers une vitre et qui était pourtant incapable de le toucher, de l’aspirer. Instinctivement, j’aurais voulu lui crier de m’écorcher vive, que je puisse enfin me débarrasser de ce qui m’empêchait de communier totalement avec lui. Ses lèvres s’emparèrent encore des miennes et mes mains vinrent se poser sur ses joues, mes doigts se refermant doucement sur sa peau, comme s’ils essayaient, dans une infinie douceur, d’arracher ce qui se cachait sous sa peau, sous sa chaire … ce que je sentais mais que je ne pouvais ni voir ni tenir. Je pense qu’à ma naissance il était gravé en moi que je prendrais vie une fois que je l’aurais rencontré, puisque rien de ce que j’avais connu avant n’avait la saveur du vivant. Comment faisaient-ils tous ? … Pour ne pas se rendre compte qu’on leur servait une bouffe chimique artificielle, pleine de colorant, qu’ils osaient appeler vie ? Et puis tant pis pour eux, je n’en avais rien à foutre de leurs petites existences insignifiantes. Mon monde s’arrêtait à Noah, j’aimais le sol que ses pieds foulaient, l’air qui passait au-dessus de sa tête,  la lumière qui éclairait son visage … le reste n’était que futilité, complètement inconsistant et au mieux il représentait notre terrain de jeu. Je ressentis le manque à la minute ou ses lèvres quittèrent les miennes, pourquoi fallait-il que mon corps soit si capricieux et m’inflige la douleur constante de son manque. Je fis doucement passer mes jambes de part et d’autres de son corps, faisant légèrement remonter ma robe sur mes cuisses. Les ignorants qui passaient dans cette rue, devaient sans doutes s’imaginer à quel point nous pouvions être obscènes … si seulement ils savaient comment ils étaient loin de la vérité. J’étais profondément amoureuse de Noah, je l’aimais d’un amour que jamais ils ne comprendraient et ça m’allait très bien comme ça. Le désir que j’avais pour lui n’avait rien à voir avec l’érotisme qui leur tourmentait l’esprit à longueur de journée. Cette sensation que nos deux âmes avaient quand elles se retrouvaient à proximité l’une de l’autre, quand elles se disaient « nous y sommes presque » et que nos corps finissait par créer une barrière qui leur était insupportable. Je l’écoutais, avec la même dévotion qu’un démon avait pour son diable, il aborda le sujet de cet enfant … celui qu’il avait cru être le sien et l’espace d’une seconde, de façon presque imperceptible, mes musclent se crispèrent. J’avais rencontré cette fille, cette Sage qu’il m’avait dit aimer et en la regardant pleurer la perte … je n’avais pas senti le mensonge. J’étais incapable de mentir à Noah, je ne pouvais pas le protéger par le mensonge, ce serait choisir pour lui et l’égoïsme n’avait pas sa place entre lui et moi. Il ne m’avait jamais demandé mon avis sur cette fille, ni sur l’enfant qu’elle disait avoir porté. Je m’étais dit qu’il voulait éviter que je lui donne un avis, une réponse … comme il m’arrivait de ne pas aborder certain sujet avec lui parce que les mots qui sortiraient de ses lèvres n’auraient aucunement la même valeur que les bavardages inutiles des autres et que malgré moi, je m’y conformerais. Alors mes lèvres glissèrent jusqu’à son oreille et je lui murmurai doucement « Le jour où tu voudras que je te dise ce que je pense de tout ça … tu pourras me poser la question ». Je n’allais pas égoïstement lui imposer mon avis, ma pensée, mais le jour et il voudrait savoir je le lui dirais, que ce soit maintenant, demain, dans trente ans, ou jamais. Je sentais sa main caresser ma joue et je fermai les yeux, savourant sa caresse et quand il me dit qu’il s’en voulait, je murmurai un léger « chuut … » à son oreille. Je ne lui en voulais pas moi, jamais je ne pourrais lui en vouloir, il pourrait me briser en mille morceaux et à aucun moment mon égo ne viendrait prendre une place dans ce que je ressentais pour lui. Alors comment pouvait-il s’en vouloir ? Son pouce parcourait mon visage, laissant derrière son passage une sensation brulante de vie. Il récitait Rimbaud … ou plutôt il réécrivait Rimbaud, ses mots laissant une marque indélébile dans l’air que je respirais. Sa main descendit dans mon cou et en fermant les yeux, je poussai un soupire d’aise, penchant légèrement la tête, comme pour lui offrir un peu plus ma peau. Ses doigts, à mesure qu’ils descendaient le long de mon épaule, dessinaient un frisson sur ma peau et quand ils arrivèrent sur ma cuisse je vins coller ma joue à la sienne, humant son odeur,  mes lèvres effleurant son oreille et je murmurai en harmonie avec lui « Et j’ai joué de bons tours à la folie …». Mon visage décolla doucement du sien, mes yeux rencontrèrent les siens et nos lèvres échangèrent encore un baiser. Je souris amoureusement à ses mots, caressant doucement son visage «Partons … trouvons un endroit ou enterrer ceux que nous avons été, dansons sur les cadavres de ce qu’ils ont essayé de nous faire devenir et célébrons ce que nous sommes ». Trouvons une plage, un phare, une falaise, un toit … ou peu importe. Hurlons notre mort, brulons notre honte, mourrons dans les bras l’un de l’autre et renaissons de la pourriture dont ils nous ont aspergé.

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Quel diable a pu dessiner un être aussi parfait ? Elle est belle comme un accident de voiture, un crash aérien, une explosion de dynamite, une bombe nucléaire, une épidémie de peste, un meurtre de sang froid, une potence bien garnie, un coup de poing en pleine face, un coup de couteau dans les tripes, une roulette russe, une décapitation, une éruption volcanique, un tremblement de terre, un tsunami, un incendie, une asphyxie dans un sac, une chute de trois cent mètres, un naufrage de paquebot, une crucifixion, un paradis tourmenté, un putain d'enfer dénué de tout artifice. Et sa robe qui caresse ses courbes exquises, mes doigts perdus sur sa peau diaphane, sa bouche rouge vermeille, son souffle brûlant et glacé, ses yeux plus profonds qu'un gouffre engouffré. Je suis ébahis à chaque fois que je l'observe, elle est une œuvre d'art, un tableau divin, une mélodie pure, un chaos technique, un cosmos désordonné. Et cette voix que je n'avais pas entendu depuis des semaines à part sur mon répondeur, cette voix que je connais par cœur et qui semble avoir été créée pour mon oreille ... j'pourrais crever pour sa voix. Crever pour elle tout entier, ce n'est pas de l'amour, c'est de la folie pure. Surréaliste, abjecte pour ceux qui ne savent pas la comprendre, intemporelle, évidente. Un big bang itératif quand mon cœur accompagne les battements du sien et que tout à coup, sur cette terrasse de café, je me sens complet. Finis. Entier. Soulagé, comme s'il était insupportable de respirer hors d'elle. Ses lèvres glissent à mon oreille, y murmurer quelques propositions. Mes yeux ne se crispent même pas et je ne peux pas effacer ce sourire sur mes lèvres. A sa propre oreille je poursuis : "Tout ça n'a pas la moindre importance. Tes lèvres n'ont pas à souffrir l'effort de ces palabres. Ce que je voudrais que tu sache c'est ... que je n'en ai rien à faire. En dehors de toi, je n'en ai rien à faire de rien. Je n'ai pas souffert d'avoir aimé, Gabrielle. Ni cette fille, ni sa sale progéniture. Je n'ai pas aimé, c'était médiocre, laid. Je crois que la nature m'a fait souffrir de l'avoir cru, d'avoir osé penser qu'une autre que toi méritait ma dévotion. Ce n'était rien. Et je ne veux pas savoir, pas par réticence, mais parce qu'il me parait complexe de ne parler de rien". Oui Gabrielle, je me suis fourvoyé. Je te l'ai dis, j'ai faillis me faire avoir par leurs illusions. Et quand j'ai eu le courage de me crever les yeux, je me suis réveillé au bras de l'évidence. Je n'ai jamais aimé, j'ai toujours cru le faire, mais je ne l'ai jamais fait. Parce que si aimer est ce que je ressens pour toi, alors je t'assure, le reste n'était que plate futilité, indigne d'intérêt. Je récite Rimbaud comme si je l'avais écrit. Caressant sa peau comme on voudrait l'habiter. Ma main sur sa cuisse, et sa joue qui se colle à la mienne quand en harmonie nous finissons par les mêmes mots. Je ferme les yeux tant c'est intense, j'crois même que ma main s'est crispée sur sa cuisse. Quelques secondes à peine, et mes yeux s'ouvrent quand elle se retire, revenant face à elle avec, dévot. Foutrement amoureux de sa superbe : "La limousine est garée un peu plus loin. Nous demanderons à Kenneth de rouler, et quand tu auras envie de t'arrêter, tu n'auras qu'à le lui dire". Un sourire amoureux. Auquel succède cette affreuse douleur de devoir se séparer. Je l'aide à se relever, me redresse à mon tour. Un billet balancé sur la table, un clin d'œil à ce serveur qui nous regarde bouche bée. Ma main autour de sa taille et nous marchons vers la voiture. J'observe son allure, sa démarche majestueuse. Et comme je n'ai pas envie qu'elle s'essouffle du moindre effort, je lui dis : "Attends". Attrapant le bas de ses cuisses, et la portant comme une princesse avec un sourire amusé : "Ou étais-tu pour être ainsi habillée ? Quelque chose à fêter à l'Eliot ?". Nous voyant arriver, Kenneth sort de la voiture et ouvre la porte arrière. Je repose Gabrielle au sol, la laisse monter. Remercie mon chauffeur, déboutonne ma veste, et monte derrière elle, avant de le laisser refermer la portière : "Je meurs d'envie de te déshabiller. De ta robe, de ta peau, de ... tout".



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J’aimais imaginer que les dieux, s’ils existaient, nous maudissaient du haut de leur monde. Je les imaginais comploter sans gêne parce qu’ils ne pouvaient supporter ce que nous avions. Il m’était agréable de penser, que même chez les dieux, nous parvenions à susciter l’envie parce qu’ils savaient que peu importait la force de l’amour qu’on leur attribuait, nous nous aimions encore plus fort. J’aimais Noah jusqu’à faire naitre l’envie chez les dieux et la sympathie chez le diable. Quand j’étais à côté de lui, que mon corps était réchauffé par le sien, le monde autour de nous se déconstruisait, ce qui avait du sens en perdait parce que rien dans notre amour n’avait de sens. On s’aimait, point. Et je pense que c’est comme cela qu’on peut reconnaitre l’illusion, qu’on s’embarrasse de sens, de questions et de pourquoi qui ne devraient pas être. Et aux mots de Noah, je ne pus que conclure que l’amour qu’il avait pensé avoir pour cette fille, la peine qu’elle lui avait infligée et l’humiliation qu’il avait pu ressentir … tout ça, tout ça n’était qu’illusion. Alors je ne me fatiguerais pas à lui dire ce que j’en ai pensé de cette fille quand elle m’a parlé, je ne vais pas l’épuiser en essayant de lui parler de quelque chose qui n’est pas. Je ponctue ses mots par un « bien » qui vient mettre fin à cette courte parenthèse. Et sa mains qui se crispent sur ma cuisses, ma joue contre la sienne, ses mots de Rimbaud qu’il s’approprie, qu’il réécrit tant ils lui vont bien et mon murmure … cette harmonie parfaite qui me donnait l’impression que mon murmure sortait en fait d’entre ses lèvres et que ses mots à lui était prononcé par ma personne. Allons-nous en, cette envie que j’avais de vouloir aller me perdre avec lui, en fait peu importait l’endroit … j’aurais pu vivre des siècles de limbes sans formes ni couleurs tant que je l’avais à mes côtés. Il m’aide à me redresser et je le regarde du coin de l’œil, avec cet air amoureux et espiègle sur le visage. Il m’absorbe, même si nous n’avions pas encore trouvé le moyen de réunir nos deux âmes, j’avais ce sentiment d’être absorbé par lui.  De cette démarche élégante et nonchalante qui me caractérise, je marchais à ses côtés, sa main autour de ma taille et je tourne la tête vers lui, curieuse à son « attends ». Ses mains passent sous mes cuisses et il me soulève, me faisant rire, de ce rire d’enfant qui me complexe un peu. Je passe les mains autour de sa nuque et le regarde avec cette folie amoureuse dans les yeux. Un léger non de la tête à ses mots « Non mon amour … la Eliot est encore en cendre, d’ailleurs j’habite de nouveau au manoir, je te donnerais les clés». Il était évident qu’il n’y avait rien qui m’appartienne qui n’appartenait pas aussi à Noah. Devant la limousine, il me dépose au sol et cette mine boudeuse qu’il connait si bien vient habiller mon visage. Enfant capricieuse qui d’un coup avait décidé qu’elle ne voulait plus marcher. Je tourne la tête vers Kenneth, son chauffeur et lui fait un large sourire « Bonsoir Kenneth » avant de déposer un baiser sur sa joue, parce que j’en ai envie, parce que je m’amuse des conventions et que ce pauvre Kenneth a aussi dû supporter ma voix sur son répondeur durant l’absence de mon démon.  A l’intérieur, mon regard ne se détache pas de Noah, qu’est-ce que ça m’avait manqué … juste de le regarder et ses mots m’arrachent un sourire amoureux « T’ais je déjà refusé quelque chose ? Tu peux mettre cette robe en pièce, me débarrasser de ma peau … en fait, je pourrais te supplier de m’écorcher vif ». Ces mots qui trahissaient la folie, mon blackout nerveux quand je me trouvais à côté de lui. « Et puis je ne vais garder cette robe de toutes les façons, mon oncle me l’a offert pour la soirée qu’il tient ce soir …  » et je déglutis, parce que c’est douloureux de me sentir écraser de la sorte. « J’en suis réduite à ça … servir d’appât pour les clients qu’ils prospectent, vulgaire outil à son bras». Je m’arrête un instant avant de lâcher d’un ton résigné « Je ne suis pas ma mère », la déception et la tristesse pourraient presque se lire sur mon visage, j’ai honte en fait … de ne pas être digne de ce qu’elle attendait de moi, de ce qu’elle m’a laissé. Je finis par secouer légèrement la tête, faisant apparaitre ce sourire à nouveau sur mon visage « Mais peu importe, j’ai laissé le seigneur des enfoirés à sa réception et je suis avec toi maintenant ». Tout devenait plus … insignifiant, quand j’étais avec lui et à quoi bon s'attarder sur une personne aussi méprisable que mon oncle ... quand je pouvais admirer ce que l'enfer avait fait de mieux.

© charney for ilh
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Je n'avais envie de parler de rien qui ne la concerne pas. J'veux dire, le reste n'avait pas sa place dans notre espace. C'était comme de le salir, comme de le souiller. De quelques bribes futiles et désespérés qui devenaient lassantes à mesure que je la touchais. Gabrielle avait cet effet sur moi qui ressemblait à celui d'un trou noir. Aspirant toute matière, toute lumière, pour m'plonger presque dans un néant palpable et qui ressemble à un délicieux enfer. Tout avec elle devenait rien. Mes sens étaient aspirés par son visage, sa posture et puis ses reins. Je la fixais comme si je la mangeais, ce sourire placé sur mon visage, ce voile posé sur le monde qui se transformait en mirage. Mon mal de crâne avait disparu, mes inquiétudes, mes battements de cœur. Je me retrouvais dans une forme de plénitude, d'ataraxie, le point G d'une existence explosée en lumière. Ce qu'elle était belle dans ses sourires, dans ses regards, ils me donnaient l'impression de prendre forme et de disparaitre en même temps. Je voulais la serrer, la serrer tellement fort que je nous aurais étouffé jusqu'à ce que nous formions plus qu'un. C'est ça, je crois que je ne serais en paix que le jour où nos âmes pourront enfin s'enlacer. En attendant, c'est frustration, crampes dans le bas ventre, pulsassions rapides. Je la porte comme une princesse et dans ma tête le monde est en feu. Nous marchons sur un couloir de glace pour dans quelques pas à peine nous jeter dans le vide : "Quand j'aurais repris un appartement, tu viendras y poser tes affaires", parce qu'il est clair qu'où je vis, c'est aussi l'endroit de Gabrielle. Mes yeux ne la quitte pas, ils la dévorent impunément. Je la repose devant la voiture, riant mielleusement de son caprice naissant. De toutes celles que j'ai fais grimper dans ma limousine, il n'y en a que deux qui ont posé leurs yeux sur Kenneth. Et embrasser sa joue. Gabrielle. Et Lara. Alors quand je la regarde faire, je ne suis pas surpris. Je sais que c'est elle, qu'elle n'a que faire des conventions, et le regard interloqué de Kenneth me fait sourire. Il doit se sentir gâté de cette attention portée par les deux plus belles filles qu'il m'ait été donné de rencontrer. J'hoche la tête amusé avant de monter dans la voiture après elle. Je la fixe, foutrement amoureux, quand elle me dit qu'elle ne saurait refuser mes mains qui la déshabillent. La suite m'arrache une violente poussée de colère. Je voudrais tuer son oncle. Littéralement. De sang froid. Elle sait Gabrielle qu'il lui suffirait de me le demander, pourquoi elle ne le fait pas ? Je ne sais pas. Je retire ma veste lentement, la balance de l'autre côté du siège. Me penche à la vitre de Kenneth, toque dessus, pour lui montrer d'un geste de la main qu'il faut baisser le cache. Ainsi sommes-nous dans notre intimité parfaite. Je reprends place sur le siège, l'écoute attentivement. Remonte doucement la première manche de ma chemise, puis l'autre, comme si je m'apprêtais à passer à l'action, un boucher : "Tu es Gabrielle", relevant subitement le visage vers elle : "Il ne le sait pas encore, mais un jour viendra, quand tu le voudras, où nous le lui montrerons. Et puis, ces clients qu'il appâte finiront par être les tiens. Tu sais que rien n'a de sens, que les choses changent de forme suivant les yeux qu'on pose sur elles. Il suffit d'inverser la polarité. Ce n'est pas toi le pantin. C'est lui le larbin docile, esclave de sa cupidité, qui est entrain de travailler pour toi. Quand il sera mort, l'entreprise qu'il se sera échiné à faire grossir te reviendra de droit. Sois patiente mon amour, la seule pierre avec laquelle il sera enterré sera son épitaphe. Et je t'assure que je serais le premier à l'arroser et à lui dire à quel point sa cécité lui a fait perdre de vue l'essentiel : c'est lui l'objet. Tu auras l'affaire de ta mère comme elle te l'a légué quand il sera six pieds sous terre. Seul, tas de vers. Et même là tu pourras te moquer, parce qu'à l'inverse de lui, quand tu auras bien vécu et que ce sera ton tour, tu auras quelqu'un à tes côtés. Moi." Tentant de sonder ses yeux, voir si je la soulage, même un peu. Abandonnant le sérieux, j'esquisse un sourire insolent : "Bon." Me tournant vers elle, comme je m'y étais préparé : "Mettons en lambeaux cette robe, je veux t'arracher la peau". Indiscipliné, presque acerbe de sauvagerie, je cours à ses lèvres que j'embrasse avec amour. Et fougue. Aucune forme de retenu. J'en rêvais de la retrouver, j'en rêvais de la revoir. Mes mains qui glisse du bas de son corps jusqu'à sa poitrine, empoigne le haut de sa robe en son centre et la déchire en deux d'un coup violent tandis que je me mets à sourire sur ses lèvres. Ma bouche glisse la sienne à son menton. A sa gorge, et puis son buste, la laissant suivre le mouvement de mes mains qui continuent de mettre en pièce sa tenue. Et cet effet que ça me fait, d'être là, de toucher sa peau. Chaleur étouffante, je me sens ennivré. Ma tête s'arrête sur son ventre dénudé que je caresse avec le front, avec le nez, avant de poser ma joue dessus, les yeux fermés. Humer cette volupté. J'voudrais m'éteindre à jamais.


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Je suis Gabrielle, évidence détonante entre ses lèvres. Elle m’explose au visage et a le don de faire naitre ce sentiment dans ma poitrine. Ce n’est pas de la rage, de la combativité ou de la colère … non, c’est calme et doux et … tendre, je crois que je suis sereine en fait. Je n’ai plus à me poser toutes ces questions que je me pose, je n’ai plus à douter de ce que je suis, ni de ce que je ferais avec ce que m’a laissé ma mère. Parce que je suis Gabrielle et que Noah ne peut pas me mentir. C’est ça, croire quelqu’un sur parole, il pourrait me dire que le ciel est fait de barbe à papa et je maudirais mes yeux de vouloir me tromper. Et puis qu’importe la finalité de tout ça, qu’importe la cupidité de mon oncle, je gagnerais toujours … parce que je resterais Gabrielle, la Gabrielle de Noah.  Son regard sonde le mien et mes lèvres ne sourient pas, mais mes yeux, si. Bon sang qu’il est beau, même avec cette mine sérieuse il est beau et quand je vois apparaitre dans ses yeux cette lueur de malice, quand l’insolence étire ses lèvres … mon dieu je pourrais le dévorer. Il me devance et emprisonne mes lèvres entre les siennes et je réponds à son baiser avec la même fougue, je pense qu’on redéfinie l’obscénité lorsque nous sommes à deux. Ses lèvres quittent les miennes, me laissant un gout d’inachevé comme toujours, avant de descendre sur mon cou, dessinant un frisson sur ma peau alors que ses mains agrippent et tirent le tissu de cette robe hors de prix. Et les fils qui se cassent, la soie qui s’effiloche, laisse place à une robe éventrée qui découvre la dentelle de mes sous vêtement, laisse apparaitre ma peau. Je suis calme, un calme qui contient cette impatience que j’ai de l’avoir contre ma peau, même mon souffle se fait calme. Je le laisse faire avec une sérénité qui contraste l’indiscipline de ses gestes. Je me contiens parce que je ne sais que faire d’autre, je voudrais bien imploser, défaire tout ce qui me fait pour pouvoir enfin m’associer à ce qui le fait mais je ne sais pas comment faire … alors je me contiens. Son front, son nez effleure mon ventre et je ne peux m’empêcher de le rentrer furtivement … réflexe que j’ai toujours quand on approche cette zone sensible chez moi. Sa joue vient se poser sur mon ventre et je pousse un soupir de soulagement, comme si j’avais attendu des siècles d’avoir cette sensation. Je pose ma main sur son autre joue, je ne la bouge pas, me contentant juste de l’entourer un peu plus. La sensation d’avoir sa peau contre la mienne est comparable à un coup asséné avec une violente douceur. Ca me frappe tellement fort, c’est tellement intense que comme un coup de poing en pleine face, j’ai la tête qui tourne, les bruits environnants deviennent lointain et mon corps est tellement lourd et léger à la fois et je ne suis même plus certaine de pouvoir le bouger. Je reste comme ça, ne parle pas, les yeux fermés, laissant mon ventre se lever et s’abaisser au rythme de sa respiration. Les yeux fermés, Je ne sais pas où je suis, j’oublie que je me trouve à l’arrière de sa limousine, je ne sais pas où je suis et je m’en fiche … parce que je suis avec lui. Je repense à ces moments ou l’avoir contre moi m’avait manqué et je repense à mes pleurs qui semblent tellement lointain maintenant. J’ai pensé à lui en vouloir, comme ces pensées archaïques qui ne cessent de pourrir mon cerveau, bien malgré moi, à défaut de pouvoir atteindre mon âme et c’est fou comme je l’aime au point que mon amour pour lui balaye toutes ces émotions, toutes ces pensées primaires et me ramène à la seule chose qui n’est pas illusion et mensonge … lui. Et je veux lui dire, de ne plus avoir honte … de ne plus s’en vouloir. Je veux lui dire que la prochaine fois qu’il se sent mourir, qu’il ressent le besoin de s’enterrer, de venir vers moi et de me parler sans les mots. Juste un regard suffirait, même d’une seconde, pour que je comprenne. Je voudrais lui dire ce qu’il sait déjà, que peu importe la profondeur du trou dans lequel il s’enterre je resterais là, qu’il n’aura qu’à sonner la cloche pour que je le déterre  et que si jamais il ne voulait pas remonter alors j’irais m’enterrer avec lui. Et comme il le sait je ne dis rien, me contente de le lui faire sentir, sa peau contre la mienne, sa joue sur mon ventre, son souffle confondu au mien.

© charney for ilh
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