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I miss you every moment of every day. If i could miss you more than that, i would.
De toutes les personnes susceptibles de me sortir de ma gangrène, il a fallut que je tombe sur Kyla. Mon père insistant après ses coups, mon mea culpa, qui ne m'a pas laissé le choix : tu retourne à Harvard. Et Kyla lors de ce repas qui comme la première fois, avait pris ma défense. Je la déteste toujours. A hauteur du sentiment de trahison qu'elle m'inspire. Mais Kyla par deux fois a pris ma défense et sa spontanéité a au moins le courage de dire tout ce que moi je pensais à voix basse. Cessez de m'insulter Père, je ne suis pas votre larbin Père, je ne vous doit rien Père. Après quelques instants d'hésitations, je m'étais résigné à la proposition de Kyla. Retourner à Boston avec elle, prendre quartier dans son appartement. L'hôtel m'aurait paru trop ... familier. Et ma solitude est devenue aussi pesante qu'un trou noir. Et puis, entre elle et mon père, je préférais de loin sa compagnie. Au moins je pouvais prendre mon temps pour me refaire à cette vie, assumer ma disparition. Quelques textos, un milliers de reproches, des demandes subtiles de justification. Je me déteste de leur avoir laisser croire que j'étais ce mec là. Celui qui regrette, celui qui est désolé, celui qui tente de s'expliquer. Je ne suis rien de tout ça, ils ne le savent pas parce que je me suis trop oublié. J'voudrais leur dire de la fermer, que leur mécontentement ne m'atteins pas. Que mieux vaut être seul et mal accompagné puisque je suis ma pire compagnie. Et dans ce capharnaüm insipide mes pensées d'ordinaire incisives, se posent comme une caresse sur mon fond d'écran, l'image de Gabrielle. Elle me rappelle l'importance, l'essentiel. A quel point je n'en ai rien à faire des autres, de ces jeux d'enfants stupides et stériles. La voir elle, c'est tout ce qui compte. Parce qu'elle, elle sait. Elle ne demande pas, elle n'exige pas. Avec elle, je suis Noah. Et pas cet adolescent attardé que tout le monde prend pour son camarade. Je ne suis pas bon camarade, je suis le solitaire, le misanthrope. Je me suis perdu dans la course insipide aux sentiments, j'ai voulu être comme les autres, morts-nés, tout ce que je détestais, et je me déteste de l'avoir fait. L'angoisse et l'oppression laisse place au vide que m'inspire ma Gabrielle. Elle et moi, notre relation, rien d'autre. Plus jamais rien d'autre. Je lui écris, et les textos sont insuffisants. Dans ce café de Boston, en terrasse dans le froid, je l'invite à me rejoindre. Qu'elle revienne, que mon cœur reprenne ses battements et que j'envoie chier tous ceux qui ne sont pas elle.
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