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RYLES ✯ sometimes you just don't know who someone is

Anonymous

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The side of you I didn't know
— Starring James

L'adrénaline, je n'aime pas ça. La mauvaise, en tout cas. Celle qui vous file la peur au ventre. Celle qui peut marquer, au point que t'en viens à te réveiller au milieu de la nuit parce que t'as fait un mauvais rêve qui ressemblait à ce souvenir. Ce type d'adrénaline que je connais bien, un peu trop même, et qui me file à chaque fois des flashbacks qui me filent froid dans le dos. Ces bagarres, ces coups qui volent, cette violence qui part en un quart de seconde... Tout ça, je l'ai beaucoup trop vécu lorsque j'étais adolescente. L'ambiance de peur, je vivais dedans à une époque. Et j'avais réussi à m'en extirper à peu près, donc cette scène à laquelle je venais d'assister me replongeait dedans alors que je l'évitais à tout prix. J'étais d'autant plus énervée qu'à mes yeux, elle aurait pu être évitée. On avait eu à faire à un bon gros connard, certes, mais il traçait sa route. Que James ne me dise pas le contraire. Parce qu'il était allé le chercher, c'était clair dans ma tête. Le gars avait le dos tourné, il menait sa petite bande de sous-fifres de front mais il s'éloignait de moi. S'il avait été seul, j'aurais eu beaucoup moins de frayeurs. Mais putain, le mec était carrément bien accompagné. Je n'arrivais pas à m'enlever de la tête que James avait mis sa vie en danger d'une telle façon. En essayant de sauver mon honneur, il avait failli nous attirer bien plus d'ennuis. « Là, tu ne réfléchis juste pas dans tes propos. Je ne supporte pas que tu me touches parce qu'après ce qu'on vient de vivre, je ne tolérerais personne dans mon espace vital. Pas parce que c'est toi et que tu viens de te montrer violent. Non James. » Je le regarde avec un éclat de colère dans les yeux. Parce qu'il n'accepte pas de me laisser me remettre de mes émotions. Il voudrait que j'accepte sur le champ ce à quoi je viens d'assister, cette facette de lui que je viens de découvrir. La vie ne fonctionne pas ainsi. « Je suis sous le choc et je crois que j'en ai parfaitement le droit. J'ai regardé mon ami manquer de se faire foutre dans le coma. Je l'ai regardé t'asséner des coups d'une telle violence que je ne sais pas comment tu fais pour marcher. Donc s'il te plaît. Ne me retire pas ce besoin que j'ai de n'être touchée par personne là. »

Il me regardait, jaugeant sûrement de ce que j'allais faire. Coinçant ma cigarette entre mes lèvres pour en aspirer une longue bouffée salvatrice, je regardais son allure. J'avais tellement envie de le planter, mais en même temps, peur qu'il ait des blessures plus graves que je ne le pensais. On s'observait tous les deux, à la faible lumière du lampadaire au-dessus de nos têtes. Mais ses propos, c'était trop pour moi. Je sentais la colère bouillir en moi. Parce que je n'étais pas celle qui avait attaqué et pourtant, il était en train de me faire tous les reproches du monde. Je ne pouvais pas l'accepter. « Tu as raison, je suis égoïste de ne pas te demander si tu vas bien. Ça ne m'empêche pas de me le demander pour autant. Et oui James, tu as voulu me défendre et je le comprends. Je t'en remercie même. Mais ça a tellement dérapé. Je n'aime pas la violence. Certes, on ne sait pas s'il ne serait pas revenu. Mais justement, on ne sait pas. Tu as pris beaucoup de risques, pour rien selon moi. Il avait tous ses abrutis de potes autour de lui. Tu as réellement eu de la chance qu'aucun n'ait eu les couilles de s'en prendre à toi. » Je passai une main sur mon visage, une main désormais gelée par la température ambiante et l'adrénaline qui redescendait. « J'ai vraiment cru qu'il allait te laisser sur le carreau. Et j'm'en serais tellement voulu James. Que ce soit pour moi qu'il t'arrive quelque chose. Et oui je ne vais pas te mentir, tu m'as effrayée. Parce que j'avais l'impression que plus rien ne t'atteignait. T'étais dans un état second. Tellement en colère, t'en tremblais putain. Peu importe c'que je te disais, tu redescendais pas tant que tu lui aurais pas tapé sur la gueule. » Mon visage se ferma complètement parce qu'il était en train de me poser un ultimatum. Et dieu, que j'avais horreur de ça. Je jetai ma clope dans le caniveau, d'un geste énergique et surtout, énervé. Je remontai la fermeture éclair de mon manteau et croisai mes bras sur mon buste. « Je te demande d'aller à l'hôpital et de te faire examiner. Vérifier que tu n'as rien. Fais-le s'il te plaît. » Je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille, l'expression toujours de marbre. « Je n'estime pas avoir à m'excuser pour quoi que ce soit. Et les ultimatums avec moi, il vaut mieux ne pas tester parce que je n'irai jamais dans le sens de la personne qui ose en poser un. Surtout qu'il n'y a aucune raison d'en poser un. J'ai besoin d'espace pour cette nuit. Si tu ne le comprends pas, tant pis. Donc je vais m'en aller. Bonne nuit, James. » Ça me faisait mal au coeur parce que je ne savais pas ce qui adviendrait demain et que je n'avais pas du tout envie de le perdre. Mais les ultimatums vraiment, je ne pouvais pas le supporter. Donc je tournais les talons et m'éloignais dans la ruelle, la boule au ventre et le choc pas encore bien passé. J'espérais ne pas croiser l'autre taré, mais j'avais ma fierté et j'étais obligée de partir. Je jetai un dernier coup d’œil à James par-dessus mon épaule avant de tourner le coin de la ruelle.

Spoiler:
(Invité)