Libère ta lumière.
T'as rien dans l'univers et avant tu rayonnais.
Les liens se font et se défont, les humains s'offensent et se défoncent. Même du sommet des arbres, tout ça te dépasse, tes sommes de pensées qu'le sommeil efface nous sommes des zombies, nous sommes des masques que des Hommes de face désormais néfastes. Je suis totalement déboussolé par les propos de mon amie. Du moins, ce que je pensais l’être. Je ne sais pas comment je dois réagir et encore moins comment je dois employer mes paroles pour ne pas davantage la blesser. J’ai essayé de la défendre, j’ai pourtant fait le maximum même en me mettant en danger. Dans un sens, je comprends sa réaction mais de cette manière. Elle pourrait simplement me demander si moi-même j’allais bien, si mes blessures n’étaient pas trop graves. Je n’en sais rien, mais pas ça. Je ne pense pas mériter ce genre de mots. Surtout quand j’ai fait mon possible pour qu’aucun gars ne puisse la frôler et encore moins la toucher. Je suis stoppé. Devant cette femme au regard triste et perdue. Je vois quelque chose qui change et même si je ne le montre pas. Ça me touche particulièrement. Je n’ai jamais été violent avec une femme, je ne lui ai jamais manqué de respect. Je ne pourrais pas me le permettre. Mais qu’elle soit ainsi, dépasse mes limites. Dois-je la laisser partir ? Elle le souhaite après tout. Elle réclame cette liberté puisqu’elle a peur de moi. Elle préfère partir dans ce genre de ruelle plutôt qu’être en ma compagnie. Je ne me vois pas comme un monstre. Je n'en suis pas. Je regarde mes phalanges, légèrement tracées de sang et de griffures. Je regarde tout mon corps sans ressentir la moindre des douleurs. Non, je crois que j'ai juste mal que mon amie soit de cette manière. Mais, je prends sur moi. J'abaisse mes épaules pour lui faire face en laissant une grande distance entre nous deux. Je jette ce que j'ai dans mes mains pour dévier mon regard sur les alentours. Silencieux, penseur. J'examine les possibilités qui s'offrent à moi, mais je n'en vois pas plusieurs. Malheureusement.
« Je pensais que tu étais mon amie. Tu ne me connais pas. Tu devrais m'accepter comme je suis, et avant de m'engueuler. Peut-être voir les bons côtés des choses. J'ai voulu t'aider. J'ai voulu être ton ami et te faire comprendre que j'étais là. Que je n'allais pas te laisser aux bras de n'importe qui. Alors, je te l'accorde. Je n'ai sans doute pas bien réagi en me bagarrant. Mais, tu ne réagis pas mieux là. » Je hausse les épaules en regardant autour de nous. C'est comme si tout me revenait en tête et crois-moi, ce n'est rien de bon. L'adrénaline est redescendue. Mon rythme cardiaque lui aussi à bien reprit. Mais c'est dans ma tête, ça ne va pas. Elle me fait passer pour une personne que je ne suis pas. Un sauvage, qui ne sait avoir des limites ni comment se contrôler.
« Jamais, j'aurai été violent envers toi. Mais si tu as si peur de moi. Tu devrais peut-être partir comme tu le dis. Seule. » Puis, je me recule. Un pas, un deuxième, un troisième. Je ne cesse de lui jeter quelques coups d'oeil comme si je voulais me rassurer au fond de moi que tant qu'elle est dans mon champ de vision, rien ne pourrait lui arriver. J’en arrive encore à ce point, à me préoccuper des gens sans rien recevoir en retour. Je commence à être habitué malgré moi.
En me tournais, je m’arrête. Après quelques pas seulement je me tourne une nouvelle fois en direction de mon ancienne amie. Ancienne ? Ou est-ce qu’elle l’est encore ? Je n’en sais rien putain. Je n’ai jamais perdu quelqu’un parce que j’essayais de la défendre. Jamais. C’est la première fois que je suis dans un spectacle pareil. Je creuse mes joues de l’intérieur en soupirant vulgairement. J’ai envie de la secouer de lui dire que putain, si seulement elle avait des gars comme moi dans son entourage. Qui la protégerait de cette manière sans voir les dangers. Si seulement elle pouvait voir autre chose que la violence mais peut-être une certaine inquiétude.
« Tu sais, je ne suis pas différent. Je ne pense pas être un monstre et encore moins un sauvage comme tu dois le penser. J’ai fait une connerie. Et je l’assume. Mais toi aussi, tu fais des conneries. Comme le fait de penser qu’à toi. De ne pas me demander si mes blessures sont graves. Non, tu t’en tapes. Alors que moi, je suis jeté sur le premier mec qui a osé te draguer d’une façon grossière. Parce que faut pas croire. Il était peut-être en train de partir, mais qui te dis qu’il n’allait pas revenir ? » Je la regarde, les sourcils froncés et la mâchoire contractée. Il faut penser à plusieurs scénarios. Comme elle le fait. Et encore, je suis assez gentil d'avouer les choses un peu soft. Je pousse ma main dans mon jean en reprenant mon paquet de clope tout en bloquant une entre mes chaires. Si elle voulait partir, qu'elle le fasse maintenant. Mais il était hors de question que je lui pardonne pour son attitude enfantine.
« Si tu veux te casser. Tu dois me le dire. Maintenant, mais je ne veux pas recevoir de message demain pour te faire pardonner. Parce que je me suis excusé moi, j'ai eu les couilles d'avouer mes torts. Mais, comme t'as peur de moi. Vu comment tu te casses. Je ne vais pas prendre la peine de te retenir. Parce que j'ai fait ce que peu de mecs auraient fait pour toi. Et ça, tu n'es pas capable de le réaliser. » J'entends des voix, des bruits de musiques encore. La soirée n'est pas terminée pour certaines personnes. Je m'adosse contre le mur, les pupilles dirigées vers Rylie. En attendant sa réponse qui soit, terminera notre amitié, soit on passe au-dessus comme des gens civilisés.