Carmiprad ► Contrairement à nous, sexe, scandales et mensonges ne prennent jamais de vacances.

Sous la douche, je me laisse aller, je laisse mes  larmes couler. Ça ne sert à rien de les retenir de toute façon, absolument à rien... Je ne sais même pas pourquoi j'ai attendu d'être sous l'eau chaude pour me laisser aller. J'ai mal au coeur. J'ai le coeur brisé, une nouvelle fois. Faux cul. Fais ce que je dis et pas ce que je fais. Voilà comment je ressens tout ce qu'il se passe à ce moment même. Je me sens trahie, abusée, mal. Oui, je me sens mal, carrément mal. Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fais ? Des dizaines de questions me passent par la tête et je ne veux répondre à aucune, absolument aucune. Je reste quelques minutes sous l'eau et je finis par sécher mes larmes. Il ne mérite plus une larme, plus une pensée, plus rien venant de moi. Plus jamais. Je le déteste, je le méprise, je le vomis. Peut être que ça reviendra, que j'arriverais à penser à lui, à le regarder sans avoir envie de l'étrangler. Enroulée dans mon peignoir rose, je sors de la salle de bain, Pattenrond et Molly sur les talons. Ils sont inséparables ces deux là et ça me fait légèrement sourire. Direction ma chambre et je tire les draps, n'ayant pas pris le temps de faire le lit ce matin. C'est juste pour faire 'comme si', comme si j'étais la nana qui fait son lit tous les matins alors que c'est quelque chose qui me gonfle à un point inimaginable. J'entends encore la voix de ma mère qui me dit qu'on dort mieux dans un lit bien fait mais j'y crois pas une seconde, la preuve, je dors mal. Je soupire et enfile des sous-vêtements blancs que j'enfile rapidement. Le peignoir de retour dans la salle de bain, j'attache mes cheveux en une queue haute après les avoir essorés au maximum. J'entends sonner et je regarde mon reflet dans le miroir avant de sortir de la salle de bain. Hors de question d'avoir l'air d'une dépressive qui vient de pleurer à cause de son connard d'ex. J'attrape ma robe de chambre kimono noire que je passe et je vais ouvrir la porte à Darwin. Un coup de vent entre dans l'appartement et je l'attire dedans pour fermer la porte le plus vite possible. " Vivement l'été " Parce que la ça caille. Mais bon, du coup, il peut me réchauffer... Alors qu'en été, c'est autre chose. Je l'embrasse tendrement et ouvre rapidement sa veste de moto. Rapide ? Non, c'est juste que ce truc est froid et que je veux le prendre dans mes bras.

Ses bras autour de moi, c'est tout ce que je veux à ce moment précis. J'ai besoin de ça, j'ai besoin de le sentir, de voir qu'il est réellement là, qu'il y a quelqu'un pour et avec moi. Je ne veux pas être seule et même Pattenrond et Molly ne me remontent pas le moral, c'est pour dire. J'aurais du sortir ce matin. J'aurais du quitter les locaux pour me changer les idées, pour penser à tout et à n'importe quoi, à tout sauf à ce message qui m'a achevé. Je le savais, j'en étais intimement convaincue mais... Mais ça ne fait pas moins mal, loin de là même. Putain ! Alors je ne lui laisse pas le temps de faire quoi que ce soit et j'ai déjà passé mes mains sous sa veste, collé mon visage sur son torse quand je parle de l'été. Sa réponse m'arrache un léger sourire. " Comme si t'avais besoin d'attendre l'été pour te rincer l'oeil " Soufflais-je en relevant doucement le visage. Enfin, c'est sur que là, il n'y a pas beaucoup de gambettes à l'air ni de poitrine de sortie. Sauf celles qu'il touche. Et à cette pensée, je ferme les yeux. Ouai, il a peut être raison, peut être que je m'attache réellement à lui. Mais je ne pourrais m'en prendre qu'à moi même, on a déjà réglé cette question. Je ferme les yeux et reste comme ça, collée à lui, stoïque, incapable de bouger. J'ai le corps qui tire, qui me fait mal, je me sens faible, tellement faible et je déteste ça. Sa question me sort de mes pensées et je soupire légèrement. " Pas vraiment " Parce que si je dis oui, ce sera mentir et on s'est promis de ne jamais se mentir, de se dire clairement les choses non ? Ou alors ça s'appliquait qu'aux textos. C'est peut être une possibilité tiens... " Mais ça va aller... Mon ex se tape ce qu'il déteste, soit-disant, le plus au monde, mais ça va aller " Soufflais-je en m'écartant doucement de lui. " Tu veux boire quelque chose ? " Demandais-je avec un léger sourire sur le visage. Il était pas là pour la soupe à la grimace. Oh que non...

J'essaye de garder la barre, de me battre et de ne pas plonger littéralement. Ça me touche bien trop, beaucoup trop même et je déteste ça. Je le déteste. Ouai, je le déteste clairement et simplement ! J'en reviens pas. Pourtant, ça ne devrait pas m'étonner depuis le temps que je dis qu'ils ont remis les couverts ces deux là. Franchement, ça ne devrait même pas me choquer plus que ça. Pourtant, je suis déçue. C'est quoi ce manque de... de classe, de respect envers soi même. C'est facile de faire la morale aux autres quand on est pas fichu de respecter ce qu'on dit. Doucement, je ferme les yeux pour oublier tout ça. Mais c'est sa gueule à la con que je vois quand je ferme les yeux alors je m'écarte un peu pour reprendre mes esprits, malgré les caresses habiles et agréables du beau blond. Je le regarde se débarrasser de son casque et de sa veste. " T'es sûr ? " Soufflais-je en le regardant, la voix qui déraille légèrement avant de me laisser attirer dans ses bras. Mes bras s'enroulent autour de lui, de son torse et je reprends ma position, contre lui. Je l'écoute, sa voix me berce et je n'arrive pas à faire ce qu'il me dit. Ne plus penser à lui. Si c'était si facile. J'étais sur la bonne voix, comme dirait Kalista mais là, j'ai l'impression d'avoir fait un bon en arrière de deux mois. Je soupire légèrement, resserre cette étreinte qui m'a toujours fait du bien. Mais là, c'est différent. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me sens aussi minable ? " Je veux pas me laisser aller. Il mérite plus une seule larme, une seule minute d'attention de ma part " Lâchais-je simplement, déglutissant avec difficulté un mot sur deux. Il ne mérite plus ça, il ne l'a jamais mérité. Les erreurs qu'il a fait avec moi, il les continue une fois seul. Il peut avoir tout ce qu'il veut et se délecte de cette... chose ? Laissez moi rire. Ou plutôt pleurer. " J'ai pas envie... De tout évacuer. Je le déteste, j'ai envie de... de le tuer ! " Lâchais-je en sentant mon corps trembler de la tête aux pieds. De le tuer ouai, rien que ça. Je relève le visage et regarde Darwin dans les yeux. " Est-ce qu'on peut aller s'allonger ? J'ai froid et puis je... Je veux pas parler de ça " Alors peut être qu'en bougeant, on laissera Cole et ses conneries devant la porte ? Oui, peut être qu'on laissera tout ça loin de nous et j'en ai besoin. C'est de lui dont j'ai besoin et pas de parler des choix foireux de mon ex. " Il est passé d'un cygne à un cafard, je rêve " Fulminais-je alors que, venu de nul part, des larmes de rage et de colère commençaient à couler le long de mon visage. Oh Fucking Wildingham, je t'ai défendu pendant des mois et de mois... Mais je crois que je commence salement à regretter.

J'insiste parce que je veux parler d'autre chose, je veux penser à autre chose, je veux oublier ce cliché que j'ai vu. Je veux oublier le visage de Lucky, celui de Cole, leurs deux visages collés l'un à l'autre. Je veux tout oublier. Je veux arrêter de penser, je veux qu'on m'enlève le cerveau pour la journée. Je veux m'envoyer en l'air, je veux prendre mon pied et arrêter de penser. Ouai, je veux écouter mon corps et faire taire mon cerveau, cet organe vital qui me maintient sur terre. Parce que sans ça, je crois que je sombrerais depuis bien longtemps, que je ne chercherais même pas à remonter la pente, dans aucun cas. Je me laisserai couler comme une ancre au fond de la mer. Je me glisse dans ses bras et reste comme ça, sans bouger. On est là, au milieu de l'entrée et on ne bouge pas. Je ne veux pas pleurer, je ne veux pas me laisser aller, je ne veux rien de tout ça. Je le refuse. Je refuse de verser une putain de larmes pour lui, de ressentir quoi que ce soit pour lui. Pourtant, que je le veuille ou non, je sens mon coeur se serrer, se tordre. C'est comme si Cole avait sa main dans ma poitrine et qu'il pinçait les fines parois de mon coeur et les tournait dans tous les sens, comme s'il enfonçait son doigt et élargissait le trou béant que je sentais. Les mots de Darwin me font mal. Surtout quand il me dit que Cole s'enfout. Je le sais. Mais ça fait tellement mal de l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre que de la mienne. Je tremble et sanglote. Un sanglot que je tente d'étouffer. " Je sais pas qui je déteste le plus... Lui ou moi " Soufflais-je en fermant les yeux. Lui pour m'avoir brisé le coeur ou moi pour être tombée amoureuse de lui, pour m'être laissé manipuler de la sorte. J'ai envie de crier. Il a raison, j'ai envie de crier mais j'ai pas envie de quitter ses bras pour autant. Alors je me tais. Je reste là quelques secondes supplémentaires avant de lui demander d'aller s'allonger. J'ai froid dans ma petite tenue et on va pas rester comme ça non plus. C'est pas au milieu du couloir que je vais ouvrir mon coeur, que je vais laisser la peine et la douleur couler. Je tentais de me contenir mais alors que je quittais la forteresse des bras de Darwin pour le lit, je perdais pieds, pleurant, laissant une critique bien tournée sortir de ma bouche. Oh je le déteste ! " Il a rien perdu en même temps ! " Lançais-je en haussant un peu le temps, tremblant et pleurant dans les bras de Darwin. " Il m'a jamais aimé, il a jamais eu confiance en moi, il a... " Il m'a utilisé. " J'étais qu'un putain de vide couille. J'étais qu'un dévidoir alors que j'étais dingue de lui " Et je me convainquais un peu plus de tout ça. Merci Cole et ses actions à la con. " Tout ce qu'il a perdu, c'est une idiote folle de lui et je suis sûre qu'il en existe pleins d'autres dehors " M'effondrais-je dans les bras de Darwin, pleurant réellement. Pleurant comme je n'avais jamais pleuré parce que je m'étais interdis de pleurer depuis bientôt deux mois. Je n'étais qu'une femme parmi tant d'autres pour lui. Mais pour moi, il n'était pas qu'un homme parmi tant d'autres. Sanglotant, respirant difficilement, je passais mes mains sur mon visage, me cachant parce que j'avais honte. " Je suis désolée " Soufflais-je en osant pas le regarder, collée à lui mais renfermée sur moi même, aussi fou que cela pouvait sembler.

Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça, pourquoi je suis aussi mal pour un pauvre texto. Ça ne devrait pas m'atteindre. Pas de cette manière du moins. Bien sur, on parle de mon ex petit ami, on parle de l'homme avec qui je pensais faire un sacré bout de chemin mais ce ne sera pas le cas, loin de là même. Je suis refermée et si je pensais que prendre une douche et me désaltérer était l'idée du siècle, il semblerait que ça n'ait pas eu l'effet escompté. Je l'écoute, blottie dans ses bras, contre son torse et je soupire fortement. C'est lui qui a merdé... C'est vrai que, lorsqu'on y pense, c'est lui qui s'est retrouvé avec une connasse sur le dos à cause de son passé, c'est lui qui a dragué cette pauvre nana par textos, c'est LUI qui l'a laissé entrer dans sa chambre. C'est sa faute. Mais pourtant, c'est moi qui suis misérable et ça, ça fait mal, trop mal. Je suis sure que lui, il fait la java, que tout est normal et qu'il se sent super bien dans sa tête et son corps. Je le déteste. Je le déteste vraiment. " Oui... Mais ça me fait pas me sentir mieux, malheureusement " Lâchais-je simplement en fermant les yeux quelques secondes. Non, je ne me sens pas mieux pour autant. Je me sens toujours autant trahie, utilisée et sale. Ouai, c'est ça le truc, je me sens sale et quand on est dans le lit, au chaud, j'éclate, j'explose.

C'était comme un volcan qui menaçait de se réveiller depuis des semaines, depuis des mois. J'avais fini par exploser, ne pensant à plus rien, à plus personne qu'à moi. Qu'à moi et ma tristesse et c'était terrible quand j'y pensais. " Oui... J'en doute " Soufflais-je à voix basse. J'en doute parce que le crétin qui me sert d'ex m'a brisé, il m'a enlevé toute confiance en moi, il a réussit à briser ce que j'avais construit et pour recoller les morceaux, je vais avoir besoin d'aide... Et pas qu'un peu. Le coeur serré, je me laissais aller, je me laissais pleurer, jurer, déverser cette haine et cette colère que je détestais. Et je me détestais de ressentir tout ça mais je ne pouvais pas faire autrement. Je ne suis pas un robot, je suis tout bonnement incapable de m'interdir d'aller mal. C'est comme ça, je suis humaine, j'ai un coeur et ça, ça manque à bien des gens. Les mots de Darwin me font du bien et je pense qu'il est sincère parce que ce n'est définitivement pas le type qui s'embarrasserait avec des compliments et tout ce qui va avec s'il n'est pas sincère. Je me laisse faire quand il me redresse doucement le visage. Je l'écoute et j'espère. J'espère aussi. J'espère qu'il a raison, qu'il n'a pas tord sur toute la ligne. J'espère que je vais réussir à passer à autre chose avec quelqu'un d'autre. Mais avec qui ? C'est la question à un million. Je ne veux pas penser à ça maintenant parce qu'il y a plus important. Je ne suis pas seule et je veux arrêter de penser à tout ça. " Ça ira mieux avec le temps hein " Lâchais-je comme pour m'en assurer, m'en convaincre. Ses lèvres sur les miennes, je ferme les yeux quelques secondes.

Et puis je finis par m'excuser parce qu'il n'a pas à voir ça, à subir mes états d'âme et tout ce qui va avec. C'est terrible mais c'est comme ça, je ne dois pas lui faire subir tout ça, c'est vraiment ridicule de ma part. " Besoin.. Je suis pas trois fois sure de ça " Lançais-je avec un léger sourire sur le visage. " Dans une relation on est deux alors... Alors c'est notre faute à tous les deux, en quelque sorte " Soupirais-je en passant mes mains sur mon visage. " J'veux plus parler de tout ça, j'veux qu'on parle d'autre chose, de tout ce que tu veux " Soufflais-je en attrapant ses lèvres pour l'embrasser tendrement. " Tu peux rester là cette nuit ? " Demandais-je simplement en me blottissant un peu plus contre lui. " J'ai pas envie de rester seule... " Et c'est lui que je veux à mes côtés, c'est à lui que je suis entrain de m'accrocher... Dangereusement. " Ça a été ta journée ? " Parlons de lui, allez. Et plus vite que ça.