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Moana optait pour la prudence, tâchant de ne surtout pas le heurter. Bien sûr, il n’était pas en sucre, mais le caractère prévenant et très amical de la jeune femme le touchait. Elle demeurait un soutien, soutien parfois silencieux, mais non moins important pour autant et il aimait ça. Bien que n’ayant pas encore connaissance de l’étendue de ses problèmes, elle avait l’intelligence de ne pas prendre les devants en lui demandant de les lui expliquer. Elle l’avait cerné, comprenant que le pousser à parler ne mènerait à rien. Alors elle optait pour la patience. Il devinait dans son regard qu’elle avait envie de comprendre, envie de s’épancher car elle sentait qu’il en avait besoin. Au delà de sa curiosité, une curiosité somme toute très naturelle, elle comprenait qu’en dépit de son obstination à feindre le contraire, il en avait gros sur le cœur. Il n’était pas un roc, pas une montagne inébranlable, immuable dans l’espace et le temps, mais juste un garçon de vingt-sept ans, fier comme un paon. Moana n’était que douceur et prudence, s’approchant tranquillement de lui, un peu comme on s’approche d’un animal sauvage, susceptible de fuir au moindre geste brusque. Il avait totalement oublié la piscine et tout le reste, il ne voyait qu'elle, s'approchant de lui. Son regard demeurait braqué sur elle et il sentit tous ses muscles se tendre avant de se relâcher alors qu'elle levait la main, l'approchant de sa joue. « Tu n’as pas à me dire merci, tu es tout le temps là pour moi aussi » elle était si près qu'il peinait à se concentrer sur les mots qu'elle prononçait. Son champ de vision se limitait désormais à elle, son corps électrisé par sa main sur sa joue, ses doigts effleurant sa peau. Il n'était pas sûr de ce qui était en train de se passer en cet instant précis, pas sûr que ce soit une bonne idée, mais tout ce qu'il savait avec certitude c'est qu'il en avait vraiment marre de penser. Il pensait sans arrêt, ces derniers temps. Tout le temps. Le poids de son existence le plombait plus que jamais, hantant ses jours comme ses nuits. Il n'arrivait plus à dormir. Il avait peur de tout. Il avait juste envie de penser à autre chose et en cet instant, il n'y avait plus que Moana et cette proximité aussi désarmante que bienvenue. « C’est normal… et t'as l'air d'en avoir besoin. » Leurs regards étaient plongés l'un dans l'autre, ses doigts encore posés sur sa joue. Lukà avait pleinement conscience de leurs corps dévêtus et de la proximité de ce dernier. Sans ajouter un mot car, une fois n'étant pas coutume, ces derniers semblaient désormais le fuir, il se pencha légèrement vers elle et pressa doucement ses lèvres contre les siennes. Un baiser somme toute très prudent, très chaste et qu'il écourta vite, de peur que ce geste ne soit réciproquement désiré. Il n'avait pas la prétention de tout savoir et avait peut-être mal interprété les signaux qu'il avait cru détecté. Il détacha ses lèvres des siennes, le souffle court, comme s'il venait de courir un marathon et rouvrit la bouche pour s'exprimer à voix basse de sorte qu'elle seule à ce niveau de proximité puisse intercepter ses mots. « Désolé » fut le mot qu'il lâcha, brusquement effrayé par l'idée de s'être mépris quant à ses intentions.
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