I feel so small, I guess I need you. “J’ai juste l’impression d’avoir atteint un point de non-retour avec lui… Parce que j’ai peur de lui avoir donné un trop gros coup de massue…” La nouvelle avait été directe et tellement qu’Amanda avait peur qu’Isaiha ne lui pardonne jamais d’avoir été si franche si instantanément. Surtout aussi, elle lui avait tourné le dos, c’était presque inadmissible et elle s’en rendait malheureusement compte un peu tardivement. “Je ne sais pas s’il arrivera à me pardonner, tu sais, j’ai été particulièrement virulente et c’était presque irrespectueux…” Amanda se mit à regarder Summer qui lui disait qu’elle n’avait pas parlé d’Ash et elle pour qu’Amanda sente sa situation moins importante que la sienne. “Je sais, je sais, mais j’ai l’impression d’en faire trop, de trop me plaindre. Il y a des tas de gens pour qui la vie est misérable et moi, je suis là à me lamenter sans arrêt…” Puis elle pris une inspiration profonde, comme le lui avait suggéré son amie et souffla un bon coup avant de se reculer un peu pour essayer de remettre ses esprits dans l’ordre. “C’est ce qu je vais faire, je vais prendre quelques jours et puis j’irais voir Isaiha, essayer de rattraper la situation… Je ne veux pas perdre un homme comme lui, je veux dire, on a tellement de choses à s’apporter mutuellement, je ne peux pas me le permettre, je l’aime trop…” Dit-elle tout en passant une main dans ses cheveux pour les remettre à leur place. “Oui tu as raison, il sera bien entouré, c’est certain… J’arrête de me lamenter, j’arrête d’être aussi négative, il faut que je fasse avec, c’est tout.” Elle marqua un petit temps de pause et regarda son amie dans les yeux. “Je te le dis pas assez souvent, mais heureusement que je t’ai…” Dit la jeune femme, alors qu’elle se mit à sourire doucement, d’un petit étirement de lèvres pas extrêmement distingué. “Je t’aime très fort Summer…” Qu’elle avoua tout en prenant l’une de ses mains dans les siennes pour la serrer très fort.
I feel so small, I guess I need you. C’est un peu plus raisonnée qu’Amanda prenait l’ampleur de sa réaction face à Isaiha et dans un sens, je me sentais moi aussi soulagée de la voir se réveiller. Non pas que je la jugeais sur son comportement, mais si elle n’avait pas su voir là où sa réaction aurait été hâtive et peut-être un peu égoïste, j’aurais eu du mal à reconnaître ma meilleure amie. Le principal dans toute cette histoire, c’était que la jolie blonde ouvre les yeux. « Si ça peut te rassurer Amanda : on est tous passé par ces moments de pur égoïsme dans nos vies, à croire que nos problèmes sont plus insurmontables que ceux des autres. Mais la différence, c’est que toi, tu t’en rendes compte avant, et tu sais te remettre en question » Vraiment un bon point pour elle ! « Et je suis sûre qu’Isaiha saura également te reconnaître cette qualité. » Ce temps qu’Amanda prendra pour elle, sera bénéfique à tous les deux et c’est justement ce que je tentais de souligner à cet instant « Tu ne le perdras pas ma belle….il était juste déçu ou en colère mais…c’est normal. Ces quelques jours lui permettront à lui aussi de voir les choses sous un autre angle. Peut-être comprendra-t-il tes premiers arguments…même s’il n’y adhère, il pourra sans doute au moins en tenir compte. C’est un homme plein de bon sens ! »
Finalement, j’avais l’impression que mon amie se sentait un peu plus légère, enfin comme on pouvait l’être en de telles circonstances. « Voir les choses sous un angle plus joyeux de temps en temps, ne fais pas forcément de toi quelqu’un de naïf et crédule… » Déclarais-je pour lui permettre de voir sa vie sous un jour moins sombre. Les paroles de la blonde qui suivirent me surprenaient un peu, mais c’est avec un grand sourire que j’accueillais ses douces révélations « J’ai pas besoin de t’entendre me les dires souvent, tu sais » Je recouvrais de ma main libre, les mains qui enveloppait sa jumelle et avouait de mon côté « Je sais que je suis un peu moins présente qu’avant, à cause de cette vie de famille qui est la mienne maintenant, et aussi parce qu’avec mon changement de cursus, et de voie, je sais plus trop ou donner de la tête mais… Je serais toujours là pour toi Amanda. Et je t’aime aussi ma choupette ! N’en doute jamais ! »
I feel so small, I guess I need you. Les années en psychologie qu’Amanda avait passé n’avait pas servi à grand chose puisque la personnalité l’emportait toujours sur les sentiments et que ces derniers étaient donc incontrôlables. Les sentiments avaient parlés pour Amanda et à ce jour c’était son plus grand regret. Se contrôler avait toujours été pour la jeune femme quelque chose d’extrêmement difficile et malgré un apprentissage laborieux, elle n’y parvenait toujours pas. “J’ai vraiment peur que ça est cassé quelque chose entre nous. Déjà que ce ça ne fait pas des lustres qu’on est ensemble, ça pourrait être rédhibitoire, je crois… J’en sais rien, j’ai vraiment peur que ça ait changé quelque chose entre nous, en fait.” Dit-elle, remplie à nouveau de doutes et d’obscurité qui faisait que son coeur tachycardait sans arrêt. “Un homme plein de bon sens et justement, il va surement se dire que nous ne nous correspondons pas parce que nous n’avons pas les mêmes valeurs et les mêmes principes… J’ai tellement peur qu’il ne veuille plus me voir…”
Puis elle prit une grande bouffée d’air pour mieux expirer et regarder son amie dans les yeux. “Je sais bien, mais j’ai toujours tendance à regarder le mauvais côté des choses… A voir plutôt le verre à moitié vide qu’à moitié plein… Tu vois ce que je veux dire quoi.” Dit-elle tout en accompagnant ses paroles d’un soupire profond. Puis le temps des confidences était venu, Amanda se livra à Summer pour lui signifier à quel point elle l’adorait, à quel point elle avait besoin d’elle et à quel point elle était heureuse de l’avoir. Elle serra ses mains également, les deux couples se tenant chaud durant de longues secondes et la jeune norvégienne se mit à prendre Summer dans ses bras pour l’enlacer avec amitié et délicatesse. “Je sais que rien n’est facile pour toi non plus, je ne t’en veux pas le moins du monde… Je sais que c’est dur et que tu ne peux pas avoir la tête partout… Le simple fait que tu sois à l’écoute pour moi représente déjà énormément… Merci. Merci pour tout.” Puis elle continua. “Il faut vraiment que je trouve quelque chose pour me relaxer, j’ai tellement réfléchis que j’en ai mal à la tête… Tu ne veux pas m’aider à me détendre ?” Demanda-t-elle avec un léger sourire sur les lèvres.
I feel so small, I guess I need you. Je comprenais les doutes mon ami, et ils étaient légitimes. Peut-être même qu’elle avait raison : que cette histoire avait cassé quelque chose entre eux ? Comment pouvais-je le savoir. Je n’étais pas Isaiha…je n’étais pas non plus dans sa tête. La seule chose que je savais de lui c’était qu’effectivement il était doté d’un énorme sens moral que j’admirais particulièrement, et que ces principes était ceux qu’une famille amish catholique lui avait appris. Forcément l’avortement était une notion inconcevable chez eux…
Je tâchais cependant de voir les choses sous un angle plus prudent et moins catégorique que mon amie Quincy « Je comprends ce que tu redoutes Amy, et…malheureusement, je ne peux pas t’apporter de garantie. Est-ce que cela a cassé quelque chose dans votre relation ? Sans doute…mais rien n’est irréparable. Est-ce que vous êtes différents tous les deux ? ASSUREMMENT ! Mais est-ce que ça veut dire que vous êtes incompatibles, je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’Isaiha souhaité s’offrir une chance de découvrir l’amour avec toi, et qu’il l’a saisie. Il n’a pas hésité à se détourner de sa vie, de son avenir tout tracé… » Je réfléchissais longuement aux conséquences que cette histoire pourrait avoir, mais vraiment, j’avais beau m’assurer dans ma tête qu’Isaiha était un homme bon et juste, je savais aussi ce que les contrariétés amoureuses pouvaient provoquer comme dégâts sur des personnes aussi passionnée que pouvait l’être Isaiha. « Franchement je ne sais vraiment pas quoi te dire, si ce n’est de lui faire confiance. Confiance en ses choix, confiance en son instinct…Et si malheureusement, son instinct lui dicte que vous n’êtes plus fait pour être ensemble, alors c’est que ce n’est pas l’homme qu’il te faut. »
Tout ceci avait déboussolée mon ami, m’avait surtout tendu à un point qu’elle s’en rendait malade et que l’angoisse l’empêchait de penser à autre chose. Mais la façon dont elle m’avait demandé de la détendre me fit éclater de rire. Ne voulant pas que ma meilleure amie ne se fasse de fausses idées sur les raisons qui me poussait à rires aux éclats, je reprenais mon souffle en lui m’expliquant : « Excuse-moi, désolée, c’est juste que…j’ai un truc qui m’a traversé l’esprit, et j’ai…enfin. » Je secouais la tête en rougissant et me décidais enfin à être plus claire « Disons que, d’habitude quand j’entends ces mots, c’est de la bouche de Paris. Et pour le détendre, il y a un truc que je fais mais… comment dire : Je ne peux pas, mais alors vraiment pas te le faire à toi ! » Le problème, c’est que sur le moment, mon esprit n’avait pas pu s’empêcher de me remettre en scène ce que je faisais à Paris habituellement, d’où le rougissement, et la crise de rire. « T’es pas équipée pour, je suis désolée… » Finissais-je par dire pour la mettre sur la voix « Mais je peux trouver autre chose ! »
I feel so small, I guess I need you. Amanda n’arrivait pas bien à se calmer, c’était compliqué pour quelqu’un comme elle, étant donné qu’elle avait avait cette personnalité, celle qui avait toujours l’angoisse de tout. L’angoisse de décevoir, l’angoisse de déplaire, l’angoisse de faire mal… C’était prenant et pas du tout reposant mais elle s’était accoutumée à tout cela, assurément. “Quoi qu’il arrive, je me batterais pour garder mon couple parce que je suis certaine que si nous cassons, nous allons vraiment rater quelque chose… Puis s’il a accepté de faire autant de concessions pour moi, il faut quand même que je lui rende la pareille…” Pour elle, c’était évident qu’elle ne pouvait pas passer à côté de cet homme qui semblait être celui de sa vie entière et lorsque Summer parlait de confiance, cela faisait tilt à la jeune blonde; ce n’était pas en lui qu’elle n’avait pas confiance mais plutôt en elle. “T’as raison… Mais j’ai confiance en lui, c’est plutôt en moi que j’ai pas confiance. J’ai du mal à prendre des décisions, je suis toujours là à me demander “Et si jamais… et si ceci…” etc. Mais c’est parce que je suis une éternelle anxieuse aussi !”
Puis, soudainement, alors qu’Amanda quémandait un peu de relaxation, Summer se mit à rire, d’un rire franc et audible, ce qui interloquait la jeune blonde qui se mit à sourire un petit peu. “A quoi tu pensais ?” Demanda-t-elle, très curieuse de savoir ce qu’il lui avait traversé l’esprit. Puis plus sa meilleure amie parlait et plus les lèvres d’Amanda s’étiraient pour sourire et ensuite pour rire. Et c’était très bon, pour elle, de rire alors qu’elle était complètement angoissée. “Oh mais… Je sais pas comment je dois le prendre, si je dois être dégoutée ou complètement amusée ! Il y a bien quelqu’un pour me détendre mais c’est un peu tendu entre nous en ce moment alors vois-tu, je suis mal barrée !” Elle se mit à rire encore plus avec son amie et s’arrêta après quelques minutes de bon fou rire. “Tu ne veux pas qu’on aille à la piscine ensemble ? Je suis sûre que ça me fera du bien… Mais pas longtemps, juste une heure, le temps de faire quelques longueurs et paresser dans les bulles…” Dit-elle un peu plus sérieuse et consciente que Summer n’avait pas que ça à faire, elle devait également s’occuper de sa petite famille, alors si elle ne pouvait pas, ce n’était rien !
I feel so small, I guess I need you. Une bonne tranche de rire ne faisait de mal à personne, au contraire : elle avait bien souvent l’avantage de remettre les idées en place. J’avais encore le sourire aux lèvres quand Amanda me rappelait que ma proposition était plus le genre qu’elle ferait avec son mec, mais qu’au vue de la relation tendue qu’ils avaient en ce moment, ce n’était pas gagné ! Je me mordais la lèvre un peu gênée, même si une trace de sourire et de bonne humeur était encore visible et m’excusait « ouais, pardon c’est vrai ! Bon bah…on fait autre chose. » Et c’est à ce moment-là que la Quincy me proposa une séance piscine. « Piscine ? » m’exclamais-je un peu surprise par sa demande « En plein mois de novembre ??? » Je gloussais légèrement avant de tourner la tête pour regarder ailleurs « Eh bah, une chose est sûre, tu ne manques pas de courage pour affronter le froid » lui lançais-je en riant. J’haussais finalement les épaules puis levait le poignet pour regarder l’heure à ma montre : « Bon bah…allons-y pour la piscine dans ce cas ! Faut juste qu’on passe à l’appart avant, pour que j’aille chercher un maillot et …bah surtout, m’assurer que Paris a bien pris le relais après la baby-sitter. Dans le cas contraire, on devra juste attendre qu’il rentre avant d’aller faire trempette » déclarais-je mi amusée. Je me levais du canapé, prête à prendre mes affaires et remettre mon blouson. Pour ma part, peu importe comme les choses allaient se goupiller, si ma meilleure amie avait besoin de se détendre et que la piscine était sa solution, alors soit ! j’irais moi aussi braver le froid, et l’accompagnerait pour quelques longueurs « Allez hop ! On y va ! J’t’emmène ! »