carmiprad ✩ what can i say, it's complicated

Je dois avouer que je stressais un peu, que j'avais peur que le jeune homme ne vienne pas ce week-end, qu'il se trouve une excuse ou je ne sais trop quoi. Oui, ça aurait pu arriver, un coup de téléphone et une excuse bidon et je me retrouvais avec une réservation dans l'un des plus grands hôtels de la ville. Dans le plus grand hôtel de la ville. Qu'est-ce que j'aurais eu l'air tarte putain... Alors du coup, je reste près de lui, comme si ce n'était qu'une illusion et qu'au moment où je fermerais les yeux, il s'envolerait comme une trainée de fumée. Ma main dans la sienne, je le touche du bout des doigts. Il est bien là, je ne rêve pas mais alors pas du tout et ça fait du bien. Ça me réchauffe. Je souris à sa réponse et hausse les épaules. " Il existe du très bon maquillage " Soufflais-je simplement. Oh oui, il existe des fonds de teint qui pourrait recouvrir un tatouage tout noir alors des ecchymoses... Et je me sens mal de le savoir. J'aurais vraiment préféré ne jamais savoir ce genre de choses, je dois bien l'avouer.

Il parle d'Aymalyne et je grimace légèrement. " Ça ne m'étonne même pas pour tout dire... Après chaque fait ce qu'il veut, non ? " Parce que, devais-je lui rappeler que, pour ses petits copains Eliot, j'étais une sous-merde ? Devais-je lui rappeler que certains de ses grands amis voulaient me laisser dans la Eliot House en feu ? Non, ce n'est peut être pas la peine mais bon... Chacun avait ses idées, ses opinions et, bien qu'ils soient tous très étriqués là dessus, on ne pouvait rien y faire. Des gens gentils comme lui ou Jonathan, il n'en existait pas à tous les coins de rue, malheureusement. En tout cas, je suis bien contente qu'il soit dans l'optique qu'il ne doit rien à personne, ça fait du bien de voir un homme qui fait ce qu'il veut de sa vie et se fiche bien des autres. Enfin, c'est ce que j'en comprends. " Non c'est juste que s'ils pouvaient vous placer des puces pour vous tracer, ils le feraient ... " Lâchais-je simplement. Ça m'étonnait presque qu'ils ne l'aient pas encore fait. " C'est une bonne chose que tu ne sois bientôt plus bizut alors " Lâchais-je simplement en souriant. Ouai, plus besoin d'habiter à la Cabot House et tout ce qui va avec. À moins qu'il veuille y rester. Ça me ferait bizarre ça quand même. Parce qu'on peut pas vraiment se voir là haut. Et je ne me vois pas copiner avec toutes les roses pour 'légitimer' ma présence chez les filles. Il tourne le visage et je fais de même. La Virginie va me manquer. Mais l'activité de Cambridge me manque, je ne vais pas mentir. " Elle a pas besoin de savoir en même temps, vous êtes pas mariés " Soufflais-je simplement en haussant les épaules. Enfin, j'espère. Parce que si, comme Cole à l'époque, il me balance qu'il est fiancé, je pense qu'on fait demi tour et que je le balance dans le premier avion pour l'État du Massachusetts !

" Ce week-end, on pense à rien, à absolument rien d'autre qu'à nous " Soufflais-je en quittant sa main pour attraper mon téléphone que je mets en silencieux, hors numéro du bureau. " Passe moi ton téléphone. Ou mets le en mode avion... " Pas de sonneries, pas de vibreurs, rien. Juste lui et moi. Coupés du monde, loin du chaos que l'on a l'habitude de fréquenter. Qu'est-ce que ça va faire du bien...

Je le regarde en fronçant les sourcils. Il est entrain de se braquer là ? Est-ce que c'est le moment où je vais enchaîner les âneries jusqu'à ce qu'on se crie dessus ou comment ça se passe ? Avec moi, c'est fort probable pour tout dire mais je préférais ne pas y penser. " Non bien sûr que non... C'est juste que si jamais un jour tu as des marques que tu veux cacher avant un grand repas, tu pourras le faire " Lâchais-je simplement. Pas la peine de lui dire que j'avais du remaquiller Noah avant une soirée à l'ambassade en juin dernier. Je doutais que le grand porté disparu ait envie que je confie ça à Darwin et plus je me tenais loin de D'Aremberg et ses soucis et mieux je me portais. Peut-être qu'un jour j'arrêterai d'avoir peur de lui mais ce n'est pas encore le cas, on ne va pas se mentir. Et puisqu'il n'est plus là, ce n'est pas près de changer.

En tout cas, parler de ses petits copains Eliot ne me plait pas vraiment. Je me sens mal à l'aise et j'ai - un peu - tous envie de les étrangler sur le champ ! Grrr. C'est pas possible purée. En plus, il me parle de celle que je supporte le moins. Déjà, parce que c'est une ex à Cole mais aussi parce que c'est une des garce qui sert de toutou à la meilleure amie de mon ex. Autant dire que tout ce qui tourne autour de celle-ci, j'ai du mal avec. " Vaguement. Mais je ne la porte pas dans mon coeur et c'est réciproque. On m'a rapporté qu'elle s'amusait à m'insulter de bouche de métro et de rat avec ses copines quand j'étais en couple avec Cole " Et ça ne m'avait pas blessé plus que ça parce qu'au final, leur avis ne valait rien. Ça ne m'avait pas fait plaisir mais je vaux tellement plus. " Pour certains, rabaisser les autres derrière leur dos est une forme de force. Pour mou, c'est une faiblesse de faire ça pour se sentir grand et fort " Parce que c'était tout ce qu'elles gagnaient. Et encore... Je crois qu'il n'y a rien à gagner dans la méchanceté gratuite.

Je ne faisais qu'exposer mon point de vue mais je m'étais les pieds dans le plat, une fois de plus. " Peut-être que ça m'excite de te voir t'énerver " Soufflais-je en caressant sa paumé du bout des doigts, un sourire sur le visage. Je vais devoir me faire racheter ce soir.. " T'es pas un chien Darwin, j'te prends pas pour mon animal de compagnie ou quoi que ce soit... Je parlais pas de moi en parlant de ça d'ailleurs " Parce que moi, j'avais du respect pour l'être humain et on peut pas en dire de même de tout le monde. " Je crois qu'on va arrêter de parler et faire que s'embrasser si ça continue hein " Soufflais-je en riant pour tenter de détendre l'atmosphère alors qu'il se braquait quand on abordait le sujet Khalilah. Il a aucun compte à lui rendre à mes yeux. Elle lui dit pas avec qui elle mange ou passe son week-end non ? À moins que...

Et quand je voyaus vers quel type de conversation on se dirigeait, il fallait vraiment qu'on se coupe du monde extérieur ce week-end. Alors pas de cellulaires, pas de contact direct avec Boston et Cambrige. Ils sont là haut et nous, nous sommes ici. Je m'occupe de mon téléphone avant d'attraper le sien. Je presse le bouton 'home' de son iPhone et reste bloquée sur le fond d'écran. Sur mes fesses, dans cette petite culotte chat. " C'est sérieux là ? " Demandai-je en rappuyant sur le bouton alors que l'écran se remet en veille. " Qu'est-ce que mon cul fait à la vue de tout le monde Darwin ? " Lâchais-je en lui montrant son propre cellulaire. " Tu veux que tout le monde sache qu'on couche ensemble ?! " Demandai-je, excédée de tout ça. Putain, sérieux ! " T'aurais au moins pu le mettre en fond d'écran plutôt qu'en écran de veille ! J'espère que personne ne l'a vu... " Olala... Et s'il matte mon postérieur avec tous ses copains ? Je déglutis difficilement. Je bosse en cyber harcèlement et c'est moi qui envoie des photos compromettantes. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?!

Je le regarde alors qu'il me fait comprendre que cacher les coups et les blessures c'est pas franchement son truc. Il ne comprend pas ce que je veux dire et je trouve ça cool en fait. Vraiment, ça ne me gêne pas qu'il ne comprenne pas parce que s'il venait à comprendre, ça reviendrait à lui enlever un peu d'innocence, à lui faire comprendre que des gens peuvent nous faire physiquement du mal et qu'on ne peut pas le montrer au reste du monde. Je pense à ce que j'ai vécu en Europe mais aussi à Noah. Quand je l'ai rencontré en juin à l'Ambassade des Pays-Bas, j'ai du repasser un peu de fond de teint sur sa peau blanche pour être sur que les marques laissées par son père ne se verraient pas pendant le dîner. Darwin a tellement de chances de vivre dans un tel environnement en tout cas. Je suis sur que son cousin voudrait la même chose. Enfin, je ne suis pas là pour parler de Noah et encore moins balancer sur les points faibles du jeune d'Aremberg. " Oui c'est sur que vu comme ça ... " Mais les marques on ne les cherche pas toujours, les coups non plus. Mais je n'ai aucune envie de parler de ça et de mon passé en Europe. Je ne sais pas comment il réagira et si je pouvais éviter de ternir ce week-end avec mes petits soucis passés, ça serait vraiment pas mal. Alors autant parler d'autre chose.

Ouai, autant changer de sujets mais allez savoir pourquoi, plus on change de sujets et plus on fout les pieds dans le plat. Il s'énerve et moi, ça me rend dingue qu'il me parle de filles pareilles. Je n'ai même pas envie de penser à elles et quand il éclate de rire, je le regarde droit dans les yeux et fronce les sourcils. Il trouve ça drôle lui ? Moi pas vraiment. Parce que cette garce a dit ça avec ses copines de la vie et je trouve ça... J'ai envie de tout casser rien que d'y penser. Je le fixe et m'enfonce dans un certain mutisme parce que si j'ouvre la bouche, je risque d'être méchante, de faire stopper le taxi et de le foutre dehors. Il trouve peut être ça drôle mais moi je l'ai super mal vécu. Surtout que c'est ce soir là que Cole a dragué Lucky par textos. Alors forcément, tout ce qui se rapporte à cette soirée est amplifiée x1000. Il s'excuse mais je ne bouge pas. Je suis verte de rage et j'ai même envie de pleurer, c'est pour dire. " Elle était pas toute seule. Y avait Ariana et Hippolyte avec elle. Donc non, elle ne parlait pas de son reflet dégueulasse " Lâchais-je toujours aussi froide parce qu'il venait littéralement de se foutre de ma gueule alors que je le vivais trop mal. Je ne l'accepte. Je ne les aime pas ces filles mais j'ai jamais rien fait contre elles. " C'était pas en face à face mais tu leur as envoyé par texto non ? Tu leurs as dis à eux aussi, en quelque sorte. Ou j'me trompe ? " Lâchais-je simplement en haussant les épaules. Je ne sais peut être pas tout de cette histoire. Je ne lui en tiens pas rigueur en tout cas parce qu'au final, c'était un bizutage et c'était crié au monde entier, clairement pas un truc fait en douce, dans un coin parce qu'il n'avait pas le courage de dire quoi que ce soit.

En tout cas, l'ambiance est assez bizarre, plutôt tendue et j'essaye d'arranger le truc, en vain. Faut croire que pendant qu'on sera pas dans la chambre d'hôtel, on va se bouffer la gueule comme pas possible. " Peut être bien " Lâchais-je quand il me demande si je suis masochiste. Peut être que je le suis ouai. Peut être que j'aime le voir s'énerver pour une raison ou une autre. Ou peut être que je suis juste complètement folle. Ouai, ça me semble bien ça. Je suis complètement folle de tout ce qu'il se passe en ce moment entre nous. C'est dangereux, je le sais, mais je fonce. Et ça, ça montre bien que je suis masochiste, que j'suis prête à me faire du mal volontairement quoi. Et puis, quand ses lèvres se posent sur les miennes, j'ai l'impression que tout la tension s'envole. Il n'y a que ça qui me fait du bien à ce moment là. Que c'est dangereux... Mais je suis sado voyons.

En tout cas, je dérape rapidement quand je vois son fond d'écran. Je suis flattée, je dois l'avouer, mais je suis surtout paniquée que n'importe qui puisse voir mon postérieur. Putain ! On ne sait jamais sur qui on peut tomber, qui peut voir notre téléphone ou autre. J'espère qu'il ne partage pas avec tous ses copains parce que là, je le tue sur place ! Personne ne sait où il est en plus... Je regarde sa main sur mon poignet et lève les yeux sur lui. " T'es sur ? " Soufflais-je en le regardant droit dans les yeux alors que je sens la voiture ralentir. " Tu me jures que personne ne l'a vu et que tu fais réellement attention à ton téléphone ? " Soufflais-je en ne le lâchant pas du regard. " Je sais que mes fesses sont plutôt sexy, surtout dans cette culotte mais je préfèrerais que ça reste que pour toi... " confiais-je simplement. J'étais déjà complètement frapadingue d'avoir filé ce genre de photo au jeune homme alors s'il se mettait à les afficher, j'étais pas sortie de l'auberge. Rapidement, je mets son cellulaire en mode avion et je soupire légèrement. " Me fait pas regretter tout ça parce que t'en auras plus jamais sinon " Soufflais-je en glissant son téléphone dans mon sac à main. Le chauffeur du taxi nous annonce qu'on est arrivé et je sors quelques billets pour le payer avant de sortir de la voiture, quelques secondes après Darwin. J'espère qu'une fois en haut, ça ira mieux, une fois notre salade avalée et tout ça...

Ne pas faire attention à ce que dise les gens... C'est une bonne idée quand même, quand j'y pense. C'est une très bonne idée même mais c'est difficile pour moi de penser comme ça, d'agir comme ça. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'ai grandi sous le regard des autres. Je passais des heures et des heures à danser, à me faire regarder par mes professeurs, mes camarades, ma famille. J'étais épiée, on regardait le moindre de mes gestes et quand ils me disaient que mon pied n'était pas assez tendu, que je ne souriais pas assez, que j'avais l'air d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, je me devais de les écouter. Si la chorégraphie n'était pas harmonieuse, je devais les écouter. Alors j'ai appris à vivre et à grandir avec le babillage incessant des gens qui me veulent du bien. Mais là, elles me veulent du mal. Telles des rapaces, elles attendent que je baisse les armes pour me prendre ce qui m'est du. Et je les déteste pour ça et bien d'autres raisons que je tairais parce que je ne veux pas y penser. " J'ai juste un problème avec la méchanceté gratuite " Parce qu'il n'y avait aucun point 'positif' dans ce qu'elles faisaient, ces pestes. Enfin, faut croire qu'elles se sont calmées. Ou alors plus personne ne voit l'intérêt de tout me balancer parce qu'on s'en fout de ces nanas. Je l'écoute et déglutis difficilement. C'est peut être pas le moment de lui dire que c'est moi qui ait prévenu Noah de l'anniversaire de Sage pour qu'ils se retrouvent. Peut être pas le moment pour lui dire que je trouvais qu'ils allaient bien ensemble, ces deux écorchés vifs. Noah cherche quelqu'un qui lui fera du mal. C'est lui le sadomasochiste en fait. " Ils se faisaient du mal tous les deux... Noah est destructeur même moi je le sais " J'étais plus amie avec Sage, je ne savais même pas pourquoi elle ne me parlait plus mais bon, c'est comme ça. " T'as pas peur qu'il devienne fou en apprenant que ça vient de toi ? " Demandais-je innocemment. Peut être qu'il sait au final. Quelqu'un a bien du lui dire non ? " De toute façon, on saura jamais si le bébé était vraiment de lui ou pas. Maman toujours, papa peut être " Et ouai. On est jamais sûre du père, au final. Sauf si la mère sait qu'elle n'a couché avec aucun autre homme mais de l'autre côté... Ça aurait été le comble ça, que le gosse de Sage ne soit pas de Noah. Mais bon, on saura jamais alors pourquoi en parler, pourquoi tergiverser ? Elle n'était plus mon amie, il n'avait jamais été mon ami alors franchement... Le désastre de leur histoire, ils l'ont bien mérité. Ça n'aurait jamais pu marcher de toute façon.

Il n'y a que les baisers de Darwin qui m'apaisent à ce moment de la conversation. Rien d'autre n'arrive à faire baisser mon rythme cardiaque et ça me fait sourire. Il n'y a que lui qui arrive à me faire du bien et c'est étrange quand j'y pense. Étrange mais tellement bon. Y a cette alchimie entre nous deux, une alchimie que j'apprécie plus que tout et à laquelle je ne suis clairement pas prête de renoncer. Une alchimie, une complicité que je remets en cause quand je vois son fond d'écran. Je vire au rouge, voire même au noir. Putain ! " Je te fais confiance... Sinon je t'aurais jamais envoyé ça " Alors j'espère que je ne me trompe pas sur toute la ligne. J'espère qu'il n'est pas entrain de me mentir en me regardant droit dans les yeux. " Me trahis pas, jamais " Parce que je crois que ça, je ne m'en remettrais. Ça serait plus fort que moi, je deviendrais dingue et je casserais tout sur mon passage.

On sort rapidement du taxi, j'attends qu'il sorte ses affaires du coffre et on se dirige vers l'hôtel. Dans l'ascenseur, je me rapproche de lui et l'embrasse doucement. " J'espère que la nourriture est déjà là parce que j'ai hâte de te montrer tout ce que j'ai acheté ... " Lâchais-je en l'embrassant tendrement. On a le temps, on est tout en haut, il nous reste une bonne dizaine d'étages en ascenseur. " Je meurs d'envie de sentir tes mains sur mon corps " Soufflais-je contre ses lèvres, passant mes bras derrière sa nuque. Fini les discussions douloureuses, je voulais le Darwin no prise de tête auquel j'étais habituée...

Il n'a pas tord, pour qu'il le découvre, il faudrait déjà qu'il revienne mais ça me semble un peu lointain tout ça. Je pense que Noah reviendra quand il sera prêt et ça sera peut être plus vite qu'on le pense tous. En tout cas, en ce qui concerne le fait que Noah verra que c'était pour son bien, je mets quelques réserves là dessus. Pas qu'il soit con, bien sur que non, mais bon, il risque d'être sacrément en colère face à tout ça et je ne peux que le comprendre. Je deviendrais folle d'apprendre que quelqu'un ait fait du mal aux gens autour de moi, m'ais fait du mal de manière volontaire et tout ce qui va avec. Je sens que cette drôle de relation avec Darwin risque de me laisser quelques marques mais bon, qui ne tente rien n'a rien. On profite du temps ensemble et c'est vraiment le moment de le faire. Je souris légèrement quand il accepte qu'on aurait pu le savoir qu'avec un test de paternité. Ouai, comme pour tout enfant mais des fois, c'est pas le sang qui fait qu'un père est notre père ou non. C'est l'amour, le temps passé ensemble, les bisous sur les genoux quand on tombe et qu'on se fait mal. Bref, tout ça quoi. Mais là, c'est différent. La paternité de l'un comme de l'autre - bien que je ne pense pas à Darwin et Khalilah à ce moment - implique plus de choses que mon père qui me reconnaît comme étant sa fille alors que je ne le suis absolument pas. Pas biologiquement du moins. Je me souviens encore de cette après-midi d'août où j'ai appris tout cela. Ma réaction, mon pétage de plomb, pour faire simple.

Se sentir trahie, y a rien de pire au monde et je ne veux absolument pas que ça arrive, jamais. Enfin, pas une nouvelle fois et c'est pour ça que je préviens Darwin. Me trahis pas, jamais. J'ai aucune idée que chacun des mots qui sortent de sa bouche ne sont que mensonges et balivernes... Je lui fais déjà confiance, je lui ai accordé ma confiance à la minute où il s'est ouvert à moi dans cette salle de danse y a quelques semaines de ça. C'est étrange. Ou pas tant que ça parce que c'est bien mon style ça, accorder ma confiance rapidement et finir par avoir le coeur brisé. Je peux pas expliquer pourquoi ni comment mais c'est comme ça. " On sait jamais ce qu'il peut se passer et ce que la vie nous réserve " Lâchais-je simplement avec un léger sourire. Oui, la preuve, je ne pensais pas me retrouver à moitié nue sur son fond d'écran. Je ne pensais même pas qu'il allait mettre une photo de moi, je dois bien le dire. Et j'ai peur que quelqu'un m'ait vu, y a pas à dire. Mais je suis flattée en même temps et c'est sur ce point que je décide de rester. Il est venu, je suis sur son fond d'écran, il y a quelque chose entre nous, c'est indéniable. Et si je voudrais dire le contraire, tout comme Pinocchio, un nez de douze mètres pousserait en un claquement de doigts. J'ai hâte de le retrouver et je ne me fais pas prier. S'il y a bien une chose que je n'ai pas, c'est un cadenas sur ma bouche ou un filtre pour savoir quoi dire et quoi ne pas dire.

" Oui à ce point là " Soufflais-je avec un léger sourire sur le visage. Ouai, à ce point là. On fait que de se prendre la tête, retourner l'un vers l'autre et se séparer à nouveau en faisant du bruit. Le bruit du vibreur sur le téléphone. " Bientôt c'est trop loin " Soufflais-je en riant légèrement. On sort de l'ascenseur et j'ouvre rapidement la chambre-suite qui nous attend pour un week-end de folie. Tout est déjà là, les salades nous attendent sur la petite table dans le grand salon et je souris légèrement. Un baiser sur les lèvres de Darwin et je file vers la salle de bain. " J'arrive, je me change rapidement. Tu veux te rafraîchir ? " On pourra se rafraîchir plus tard, à deux, sous la douche s'il le faut. Je ferme la porte et me déshabille rapidement avant d'enfiler des sous-vêtements bordeaux et une robe de la même couleur. Let the week-end begin.