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On délira un instant, grâce à l’imitation très convaincante que la brunette me fit de Gandalf, elle proposa avec humour de se laisser pousser la barbe. Mes doigts vinrent alors attraper ses cheveux, m’amusant à les faire glisser sur son visage pour mimer ainsi une pilosité masculine sur son petit minois et je me mis à rire : « Non, en fait je te préfère sans barbe. » affirmai-je en relâchant ses mèches brunes. Je grimaçais ensuite en entendant qu’elle envisageait de se fermer, de devenir une garce pour se protéger… Je comprenais son envie de se créer une carapace, surtout après une déception du genre, mais ça ne me plaisait pas trop de la voir changer, parce que je l’aimais bien comme ça moi, ma petite Tina. Je pourrais très bien jouer les directeurs de casting. J’étais un vrai bisounours quand on me connaissait un peu, alors j’avais du mal à ne pas rire en entendant l’interprétation de la jeune femme. « Je fais peur c’est ça que t’es en train de me dire ? » rigolai-je alors qu’elle me confiait que je risquais d’être perçu comme un obstacle. « Pas un obstacle : un filtre. » corrigeai-je avec sérieux… « Pour ne laisser passer que les bons numéros. » La demoiselle contre moi, sa tête venant se poser sur mon épaule, ce petit étalage d’affection me fit d’abord être accusé de tentative de flirt. Je promis donc de laisser ses lèvres tranquilles, même si au final, elle précisa que ça ne la dérangerait pas tant que ça. « C’est moi que ça dérangerait… Je ne vais pas profiter de la situation, d’un moment où tu n’es pas bien… C’est pas mon genre. » J’étais là pour elle en tant qu’ami. Pas pour essayer de tirer mon coup. J’abandonnais mon air sérieux pour plaisanter un peu, remettant notre entrevue de l’été sur le tapis : « Puis je me rappelle encore du SC. » Et avec un petit sourire, je commençai à siffloter l’air de –vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver- histoire de lui rappeler le râteau mémorable qu’elle m’avait mis alors. J’étais pas rancunier. Pas du tout. Et puis à l’époque, elle m’avait bien expliqué les choses, j’avais compris sa situation et je ne m’étais pas vexé. J’étais même prêt à lui présenter certains de mes potes. « Arrête de douter. Liste moi tes exigences vas-y. Je t’écoute. » [(Invité)