Days of future past
— with Alezael
Une lettre. Une putain de lettre. Elle remuait tout, c'était pas bien. Pourquoi est-ce qu'elle faisait ça maintenant ? Non mais sérieusement, j'en pouvais plus. J'étais à bout. Déjà que les derniers mois n'étaient pas facile à vivre mais là, c'était remuer le couteau dans la plaie. Qu'est-ce que j'allais dire à Az ? A Hendrix. Je ne savais pas moi, j'étais totalement perdu, inerte. Le regard dans le vide, me remémorant alors tout ce qui s'était passé un an et demi auparavant. Le Spring Break 2015. Enfin même avant, parce que la fusillade avait eu lieu en janvier. Elle m'avait juste quitté la veille du Spring Break. Avant de prendre l'avion. Une lettre encore une fois. Pour me dire au revoir. Sérieusement, elle a quoi cette fille à me faire des lettres pour me dire tout ce qui lui passe par la tête. Peut-être était-elle en train de me mentir ? Non, elle ne m'avait jamais fait ça... sauf pour certains cas. Mais là, je ne vois pas pourquoi elle mentirait sur ça. Je respirais, de façon mécanique. Je ne regardais rien, l'esprit totalement ailleurs. Est-ce que j'étais seul ? Aucune idée. Hendrix n'était pas là, il était encore avec la nounou. Mais.. non, j'en pouvais plus. Une porte se claque, je réagis pas. Un corps s'approche, je réagis pas. Cette lettre, posée face à moi, elle allait poser tellement de problèmes, je le savais. Mais j'étais incapable de faire quoique ce soit, encore bien trop choqué par les révélations qu'on venait de me faire.
- Spoiler:
- Alex,
Ça fait plusieurs semaines que je réfléchis à comment je pourrais finir par tourner cette lettre. Je sais que nos dernières rencontres n'ont été que disputés sur disputes et même si je t'ai hurlé dessus à chaque fois, sache que je comprends parfaitement que tu m'en veuilles. Je ne sais même pas si tu vas lire cette lettre en entier, ou si tu vas la jeter dès que tu comprendras qu'elle vient de moi. À ta place, je l'aurais probablement déjà jetée. Mais tu n'es pas moi, tu n'as jamais été moi. Tu as toujours été une personne meilleure. Tu comprends bien que je ne t'écris pas pour rien. J'ai quelque chose à t'avouer, et même si j'ai tenté de me persuader depuis plus d'un an que j'avais agi de la bonne manière, je me dis aujourd'hui que tu mérites la vérité.
Quand je t'ai quitté, je t'ai donné la seule raison que j'avais détesté la peur que j'avais ressentie quand j'avais cru t'avoir perdu pour de bon. Et ça, c'est la réalité. J'ai réellement eu peur de l'état dans lequel j'étais capable de me mettre pour toi. J'ai compris que j'étais prête à donner ma vie pour sauver la tienne et ça a été putain d'effrayant pour une personne comme moi. Mais à aucun moment je n'ai imaginé te quitter pour ça. Au contraire. La vraie raison, la voilà...
Je suis tombée enceinte. De toi, inutile de le préciser. Je ne sais pas comment c'est possible. Il a fallu que le médecin me le répète dix fois pour que je saisisse et encore là, j'ai eu du mal à y croire. J'étais persuadée que je ne serais jamais capable de concevoir et pourtant, on me disait que j'attendais ton enfant. Je l'ai appris juste avant que tu ne sois blessé. Trois ou quatre jours avant. Le temps que je réussisse à digérer et accepter cette nouvelle, puis que je réussisse à trouver le courage de te l'annoncer, tu étais allongé dans ce lit d'hôpital, inconscient.
Tu dois te demander ce qu'il s'est passé. Eh bien, c'était trop beau pour être vrai. Je ne sais pas si c'est le stress que ça a provoqué en moi de te voir au bord de la mort, ou tout simplement mon corps incapable de porter un enfant, mais je l'ai perdu. J'ai fait une fausse couche pendant que tu étais à l'hôpital. Évidemment, tu n'as rien pu voir. Et je ne t'ai rien montré. Juste ce désarroi que je ressentais, et que tu as dû assimiler à la peur de te perdre que je t'ai évoquée en te quittant.
Je suis très impulsive et tu le sais. Et sur le moment, je n'avais aucune idée de comment réagir. Te laisser dans l'ignorance semblait être la seule solution pour te "préserver". Inutile que tu en souffres toi aussi. Et je savais que j'allais cesser d'être moi-même, que j'allais être incapable de te cacher ma déprime. Je ne supportais pas de te décevoir encore une fois, à cause de mes problèmes d'infertilité.
Donc je me suis servie de la première excuse que j'ai trouvée et je suis partie. Mais je ne peux plus te mentir. Tu ne mérites pas de croire que tu n'étais pas suffisant. C'est juste cet événement qui m'a détruite et poussée à partir pour t'épargner cette peine. Mais c'était ton enfant aussi. Et j'estime que tu as le droit de savoir.
Ne te torture pas avec ça. Il va probablement te falloir un petit moment pour digérer la nouvelle, mais je te fais confiance. Je sais que tu sauras faire le tri.
J'espère que tout va mieux pour toi. J'espère sincèrement que tu es heureux avec Azraël et que tu as enfin pu trouver tout ce que tu voulais.
Sois heureux Alex. Je t'embrasse (et Simon aussi).
Billie
@Azraël-Sky Strudwick
(Rhys Ackerman)
“take a deep breath and remember who the fuck you are ”