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Deux soirs de suite que je me mettais dans un état à peu près lamentable. Et le pire, c’était que je savais que je risquais de recommencer encore. Après tout, si c’était la seule façon d’endormir la douleur que mon père avait réveillé en m’écrivant, c’était certain que je n’allais pas m’en prive. Même si le cocktail drogue/alcool était dangereux pour moi. En tout cas, je n’avais pas dessoûlé de la veille encore… Je devais avoir une tête à faire peur.
En regardant dans le miroir en face de mon lit, je vis mon visage marqué de fatigue, tout mon maquillage noir ayant coulé au bas de mes yeux. Je ressemblais à ce que j’étais : une droguée.
‘Bravo Papa, tu peux être fier de ta fille, une chouette réussite. Encore mieux que le suicide de ta femme, tu en penses quoi ?’ me dis-je à moi-même. J’avais dormi toute la journée, mon réveil indiquait qu’il était presque vingt et une heure. En même temps, je n’avais regagné mon appartement qu’à huit heures ce matin, imbibée d’alcool et de drogue…
J’attrapais la bouteille de tequila qui trainait à côté de mon lit et en avalait quelques gorgées rapidement. La chaleur m’envahie suffisamment pour me motiver à sortir de sous la couette. La lettre de mon père trônait encore sur la table de l’entrée. Et je ne pus empêcher mon regard de se porter dessus, pour la relire encore une fois.
Je luttais pour ne pas pleurer. J’aurais tellement voulu qu’il existe une règle qui lui interdise de me joindre. Il avait fait assez de mal comme ça. Je ne voulais plus de lui dans ma vie. Mais il refusait de le comprendre… Hors de question que je me laisse encore déborder par les larmes. Je retournais chercher la bouteille de tequila, pour endormir toute la souffrance que je ressentais. Pour ne plus me souvenir à quel point cela pouvait faire mal de ne plus avoir de mère, à quel point on peut souffrir quand on apprend que c’est de la faute de son père que tout cela est arrivé…
Mais il est des souffrances dont même la tequila ne peut pas venir à bout. Je finis par laisser la bouteille, presque vide sur le parquet de mon appartement, et j’attrapais juste mes clés et mon portable avant d’enfiler un sweat rouge bordeaux.
Je n’avais pas de destination en tête. J’errais telle une âme en peine dans Boston. Priant pour que toute cette douleur s’en aille. Que je ne pense plus à rien.
Il était prêt de 23 heures quand je me retrouvais devant la pâtisserie de Reia. Elle était fermée. Bien sûr. Pourquoi serait-elle ouverte ? J’avais souvent trouvé refuge dans ce lieu, pour acheter une petite gourmandise, qui me réconfortait, puisque je n’avais plus que cela. J’étais trop méchante pour laisser quiconque entrer dans ma vie. Je ne voulais pas prendre le risque de perdre encore quelqu’un.
Je tambourinais contre la porte pendant cinq bonnes minutes. Comme si cela allait changer les choses. Il n’était pas là. Et puis, pourquoi aurais-je voulu le voir ? Ce n’était pas comme si je comptais parler de tout ça. Je voulais juste un cookie.
Un instant, l’envie d’entrer me fit penser à l’idée de fracasser sa jolie vitrine. J’aurais un passage pour entrer.
Et puis, je me rappelais que j’avais mon portable. Je le sortis et composais le numéro de Reia.
« Aller ramène toi mon chou. Je suis à ton magasin. C’est fermé !! Ça c’est trop nul je peux te le dire » dis-je, presque au bord des larmes. « Tu veux pas ouvrir juste pour moi steuplééé ? Je veux un cookie. Ou un mille-feuille, ou un éclair au chocolat. Ou peut-être même toutes ces choses-là en même temps. » Continuais je.
Un peu trop larmoyant à mon goût… Pour faire bonne mesure, je rajoutais rapidement « Si tu viens pas, je te promets je fais des ravages sur ta belle vitrine ». C’était déjà plus moi, ce ton mordant et ces menaces.
En regardant dans le miroir en face de mon lit, je vis mon visage marqué de fatigue, tout mon maquillage noir ayant coulé au bas de mes yeux. Je ressemblais à ce que j’étais : une droguée.
‘Bravo Papa, tu peux être fier de ta fille, une chouette réussite. Encore mieux que le suicide de ta femme, tu en penses quoi ?’ me dis-je à moi-même. J’avais dormi toute la journée, mon réveil indiquait qu’il était presque vingt et une heure. En même temps, je n’avais regagné mon appartement qu’à huit heures ce matin, imbibée d’alcool et de drogue…
J’attrapais la bouteille de tequila qui trainait à côté de mon lit et en avalait quelques gorgées rapidement. La chaleur m’envahie suffisamment pour me motiver à sortir de sous la couette. La lettre de mon père trônait encore sur la table de l’entrée. Et je ne pus empêcher mon regard de se porter dessus, pour la relire encore une fois.
« Bony, ma chérie, il faut que tu reviennes maintenant. Tu n’as plus cinq ans et plus l’âge de faire un caprice de cette ampleur ».
« Ma puce, je sais que la perte de ta mère n’a pas été facile pour toi mais ce n’est pas une raison pour m’abandonner »
« Je t’aime tu le sais, pas vrai ? Je suis désolé que ce différent nous éloigne autant. Mais pour se réconcilier, que dirais-tu que l’on assiste tous les deux au gala de charité qui aura lieu à Chicago la semaine prochaine ? Je te joins le numéro de la compagnie pour affréter le jet privé, et également ma carte bleue pour acheter une jolie robe ».
« Ma puce, je sais que la perte de ta mère n’a pas été facile pour toi mais ce n’est pas une raison pour m’abandonner »
« Je t’aime tu le sais, pas vrai ? Je suis désolé que ce différent nous éloigne autant. Mais pour se réconcilier, que dirais-tu que l’on assiste tous les deux au gala de charité qui aura lieu à Chicago la semaine prochaine ? Je te joins le numéro de la compagnie pour affréter le jet privé, et également ma carte bleue pour acheter une jolie robe ».
Je luttais pour ne pas pleurer. J’aurais tellement voulu qu’il existe une règle qui lui interdise de me joindre. Il avait fait assez de mal comme ça. Je ne voulais plus de lui dans ma vie. Mais il refusait de le comprendre… Hors de question que je me laisse encore déborder par les larmes. Je retournais chercher la bouteille de tequila, pour endormir toute la souffrance que je ressentais. Pour ne plus me souvenir à quel point cela pouvait faire mal de ne plus avoir de mère, à quel point on peut souffrir quand on apprend que c’est de la faute de son père que tout cela est arrivé…
Mais il est des souffrances dont même la tequila ne peut pas venir à bout. Je finis par laisser la bouteille, presque vide sur le parquet de mon appartement, et j’attrapais juste mes clés et mon portable avant d’enfiler un sweat rouge bordeaux.
Je n’avais pas de destination en tête. J’errais telle une âme en peine dans Boston. Priant pour que toute cette douleur s’en aille. Que je ne pense plus à rien.
Il était prêt de 23 heures quand je me retrouvais devant la pâtisserie de Reia. Elle était fermée. Bien sûr. Pourquoi serait-elle ouverte ? J’avais souvent trouvé refuge dans ce lieu, pour acheter une petite gourmandise, qui me réconfortait, puisque je n’avais plus que cela. J’étais trop méchante pour laisser quiconque entrer dans ma vie. Je ne voulais pas prendre le risque de perdre encore quelqu’un.
Je tambourinais contre la porte pendant cinq bonnes minutes. Comme si cela allait changer les choses. Il n’était pas là. Et puis, pourquoi aurais-je voulu le voir ? Ce n’était pas comme si je comptais parler de tout ça. Je voulais juste un cookie.
Un instant, l’envie d’entrer me fit penser à l’idée de fracasser sa jolie vitrine. J’aurais un passage pour entrer.
Et puis, je me rappelais que j’avais mon portable. Je le sortis et composais le numéro de Reia.
« Aller ramène toi mon chou. Je suis à ton magasin. C’est fermé !! Ça c’est trop nul je peux te le dire » dis-je, presque au bord des larmes. « Tu veux pas ouvrir juste pour moi steuplééé ? Je veux un cookie. Ou un mille-feuille, ou un éclair au chocolat. Ou peut-être même toutes ces choses-là en même temps. » Continuais je.
Un peu trop larmoyant à mon goût… Pour faire bonne mesure, je rajoutais rapidement « Si tu viens pas, je te promets je fais des ravages sur ta belle vitrine ». C’était déjà plus moi, ce ton mordant et ces menaces.
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