Proches et reproches

 Lisa-Rose me révéla qu’elle avait agi à visage couvert pendant notre petite attaque à coup de vermines contre la MH. Logique, j’en tirais la conclusion que peut être, elle craignait les verts et leurs potentielles représailles. Elle me rassura, elle ne prenait pas facilement peur. Mon sourire s’élargit alors que mes prunelles s’amusèrent à la détailler de manière vorace, un regard presque carnassier. « Non, en effet, tu n’as pas l’air très apeurée… » Elle était le genre de nana qui l’ouvrait, franchise à toute épreuve, du genre à rembarrer son VP sans remord et sans gêne. Le genre de nanas qui me plaisaient en somme, même si après mon entrée en matière peu convaincante, je ne pouvais surement rien espérer de la jolie blonde. Rien espérer si ce n’était quelques conseils et ça, déjà, c’était bon à prendre. Après quelques échanges, le ton s’était fait plus amical, ce qui ne m’empêcha pas de revenir à la charge lorsqu’elle évoqua mes origines la questionnant en retour sur les siennes, l’occasion de me faire taquin et un brin défiant sur ses compétences en matière de baiser. Mon sourire s’élargit lorsqu’elle devina avec justesse l’envie qui me taraudait depuis que mon regard s’était posé sur elle déjà, de venir goûter ses lèvres… Bien sûr, je compris à son sourire à elle, et à son ton, que je pouvais encore me brosser pour espérer un tel rapprochement. Je la sentais déjà bien moins braquée, il y avait du progrès. Elle trinqua avec moi et souligna ma persévérance. « Ca te plait au point d’accepter de venir dîner avec moi ? » Avec n’importe quelle autre demoiselle, de celles que je prenais habituellement et tellement plus aisément dans mes filets, j’aurais opté pour une toute autre invitation, du genre -au point d’accepter de me suivre dans mon lit ?- mais j’avais compris ma leçon. Avec la française, il fallait la jouer subtil. Et décrocher un dîner avec blondie, ça serait déjà une grosse victoire pour moi.