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« Oui oui tu sauras tout. » C'était un peu un ''oui'' qui voulait dire ''non''. Parce que je savais pertinemment que je ne lui dirais pas tout. Je lui dirais certainement si je devais être opérée, ou si un jour on m'annonçait combien de temps, exactement il me restait. Mais je n'allais pas lui dire si mon état s'aggravait, ni même lui montrer les scans de mon cerveau. J'avais déjà eu du mal à accepter mon cancer, du mal à me dire que j'étais passée de médecin à patiente du jour au lendemain ; alors me convaincre qu'il fallait en plus que Feryel soit impliquée totalement dans ce combat qui, enfin de compte était le mien, et qu'elle connaisse tout les détails... c'était certain que ça n'allait pas arriver de si tôt. J'allais avoir besoin de temps avant d'être totalement à l'aise avec le sujet, avant de pouvoir en parler au premier venu, ou l'annoncer dans une conversation comme on annoncerait avoir mangé mcdo la veille. Je voulais lui épargner tout les détails pour le moment, parce que bien souvent toutes ces informations étaient plus déprimantes qu'autre chose, et je ne voulais pas qu'elle s'inquiète d'avantage. Je proposais d'aller dans le salon, histoire de changer un peu d'air et d'ambiance. Non pas d'oublié que je venais de lui annoncer pour mon cancer, mais … presque en faite. Ça avait clairement gâchée la soirée. « pizza ça ira. Je sais pas si j'en mangerais beaucoup mais je vais pas me laisser mourir de faim. » C'était certain que j'allais la vomir cette pizza, il n'y avait aucun doute à ce sujet. Tout comme c'était certain que j'allais passé la journée de demain au lit. Durant les vacances d'été j'avais passé plusieurs jours coincée au lit après mon premier traitement, tellement les effets secondaire avaient été horribles. Et depuis mon retour sur Boston, j'avais fait de mon mieux pour lutter contre ces effets secondaires et partir bosser, ou au moins aller à la bibliothèque, histoire de ne pas montrer à Feryel que j'étais malade. Quoi qu'il y avait une fois où je lui avais fait croire que j'avais une gastro pour qu'elle ne m'approche pas et surtout ne se demande pas pourquoi j'étais resté au lit tout un jeudi au lieu d'aller en cours. Alors pour la première fois depuis la rentrée, l'idée de ces foutus effets secondaires ne me stressaient pas. Parce que oui, ils allaient être désagréables, voir horribles, mais au moins je n'aurais pas à mentir une nouvelle fois à Feryel, ni à me forcer à aller travailler. « Tu comprends certainement mieux pourquoi je n'voulais pas qu'il vienne vivre ici. » lâchai-je en pouffant de rire, alors qu'elle évoquait Cole. Je me laissais tomber dans le canapé, attrapant la télécommande pour allumé la télévision. « enfin c'était pas que pour ça, mais... ça en faisait partie. » précisais-je. Oui parce que malade ou pas, je n'aimais pas Cole, à mes yeux il était profondément mauvais, et il en faudrait beaucoup pour me faire changer d'avis. J'échappais un court soupire de satisfaction avant de détacher mes yeux de la télé pour les poser sur Feryel. « Je suis contente de te l'avoir dis. » dis-je un petit sourire au coin des lèvres. « Enfin, si t'étais pas rentrée à ce moment là, je te l'aurais certainement caché encore un moment. Mais enfin de compte c'est un soulagement que tu sois au courant. J'aurais plus à te mentir sans arrêt. » Ouais parce que c'était pas vraiment dans ma nature de mentir, ou du moins pas autant et surtout pas à ma meilleure amie.
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