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Je n’étais pas dans mon monde, il avait raison, j’étais dans son monde à lui et je n’avais aucune raison de me cacher dans son monde à lui … si ? Je suivais ses lèvres alors qu’il tentait de me rassurer de me faire m’ouvrir à lui et moi j’étais là, comme une imbécile traumatisée par la perte, l’hypocrisie et le mensonge, alors comme beaucoup dans mon cas, j’usais du mensonge, de l’ironie et de la fuite pour ne plus prendre le risque de perdre. Malgré ses mots rassurants et son regard angélique, je n’arrivais pas à lâcher prise, je m’accrochais à mes certitudes comme si elles pouvaient me sauver la vie et si jamais cette impression n’était qu’une illusion, je me mentais en me disant qu’elle finirait par me sauver. La peur, elle était là, la cause de tout ça, moi … j’avais peur, constamment peur et j’en avais si honte que je l’enveloppais de tout ce que j’avais de plus mauvais … jusqu’à trouver ça beau. Je n’allais pas lâcher prise, pas maintenant, pas avec lui et peut être jamais. Il disait ne pas avoir l’intention de m’écraser et c’était stupide de sa part parce que si je le pouvais là, maintenant, je l’écraserais pour ne plus avoir peur de ce qu’il ressent pour moi et de ce qu’il me fait ressentir. Cependant, j’ignorais encore pourquoi j’en étais incapable et ça avait le don de me faire bouillir intérieurement. Ses doigts se perdaient sur mes cotes, les chatouillant doucement et faisant s’échapper de mes lèvres un rire enfantin et innocent, je n’avais pas envie de rire et pourtant lui, m’y avait forcé et j’avais aimé ça. Ses mains remontèrent ensuite pour venir se saisir de mon visage et confronter nos regard. J’ai eu ces quelques secondes de flottement, ou par tous les moyens mon cerveau cherchait une solution pour fuir, ou mon cœur commença à s’emballer, ou l’angoisse s’amusait à prendre du terrain petit à petit et je l’avoue, j’avais failli capituler. Alors que cerveau surchargé par l’idée de fuite, mon cœur lui avait osé essayer de prendre les commandes et mes lèvres avaient laissés échappés quelques balbutiements sans sens avant que ce sourire insolent ne reprenne sa place. Il était stupide de penser que les choses étaient aussi simple, stupide de penser qu’il m’apprivoiser aussi facilement. Ma première défense fut de lui dire que j’allais me marier et sa réponse à lui fut plus que prévisible … il n’allait abandonner si facilement et dieu que ça m’énervait, cela voulait dire que je continuerais à avoir peur, à anticiper sa perte. Il colla son visage au mien et sentant se souffle s’écraser contre ma peau, je fermai furtivement les yeux, pourquoi cette sensation était si bonne ? Sa voix, dans une presque supplication me demanda de ne pas épouser Ael. Et si la peur ne tenait pas comme une marionnette, je lui aurais certainement dit que je n’ai aucunement envie d’épouser mon meilleur ami. Une de mes mains vint caresser doucement une de ses joues, mes lèvres s’approchèrent des siennes et alors qu’elles les effleuraient je lui murmurais doucement «Je ne peux pas Denys … les choses sont bien plus compliqués que tu ne le penses ». Timidement, mes lèvres emprisonnèrent les siennes dans un baiser aussi rapide que subtil «Tu es tellement naïf que s’en est touchant. Cependant je le suis beaucoup moins que toi ». Je ne savais pas à quel moment l’innocence et la naïveté avaient cessés de m’habiter, je ne savais pas si ça remontait au départ de Liam, à la mort de mes parents, ou à la tyrannie de mon oncle. Ma main caressa doucement sa joue et je lui souris très légèrement, d’une façon à la fois douce et insolente « Combien sont-elles ? Celles qui sont tombés sous tes charmes ? ». Façon pour moi de lui montrer que je n’étais pas aussi naïve que lui, que je ne l’idéalisais pas, que je n’aimais pas une idée que je m’étais faite de lui … que moi, je ne mentais pas. Et il n’avait pas intérêt à me mentir … il ne sait pas mentir.(Invité)