Truth is the hardest thing to hear - Isamanda

Lun 17 Oct 2016 - 23:50

Truth is the hardest thing to hear

Son coeur palpitait difficilement et douloureusement. Amanda savait très bien que cela allait éclater et elle le présentait. Elle connaissait Isaiha, cela ne faisait pas des années qu’ils étaient ensemble, mais c’était bien suffisant pour savoir à quel moment il s’énerverait. Qui ne s’énerverait pas face à ce genre de situation. Certes, dans le monde moderne, avorter était devenu monnaie courante, mais chez les amish, ça n’existait pas et c’était même impensable de tuer un enfant, même s’il était bien trop petit pour avoir un semblant d’existence. “S’il te plait ne crie pas…” Qu’elle dit, les lèvres serrées, à voix basse, les poings serrés contre lui, toujours. Puis il mit de la distance entre eux deux et Amanda, les yeux plein de larmes et de tristesse, regardait son compagnon, désemparée et complètement perdue face à ce qu’elle devait lui dire ou ne pas lui dire, justement. Les sanglots ne s’arrêtèrent guère et justement, reprirent à foison quand il se mit à crier davantage alors qu’Amanda passa ses mains sur son visage. Ce qu’elle craignait arriva et elle s’effondra sur le canapé, ne tenant plus tellement sur ses jambes qui grelottait de toute façon. “Tu n’essaies même pas de me comprendre !” Dit-elle, tout en pleurant, posant ses coudes sur ses genoux et englobant son visage dans ses mains. “Ce n’est pas seulement ton enfant, c’est aussi le mien et c’est aussi mon corps… J’en fais ce que je veux !” Dit-elle, prise par la tristesse de l’instant et l’égarement de ses pensées. Certes, elle avait peur de perdre Isaiha, mais elle refusait d’avoir un enfant dans ces circonstances. Dans son esprit, il y avait plusieurs étapes avant de franchir celle de la grossesse et de toute évidence, elle détestait savoir que l’ordre n’était pas respecté.

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Mar 18 Oct 2016 - 0:10

Elle ne voulait pas qu’il crie et pourtant, dieu seul savait combien il avait envie d’hurler sa rage, sa tristesse et surtout son impuissance. Comment pouvait-il la comprendre ? Elle souhaitait tuer leur enfant, comment pourrait-il seulement l’accepter ?! « Te comprendre ? Tu me demandes de te comprendre alors que tu veux tuer notre enfant ? Moi ce que je comprends c’est que tu veux t’en débarrasser car il te dérange dans ton bon confort, voilà ce que je comprends. Tu as tes études ? Tu parles d’argent ? Moi je te parle d’une vie, d’une vie que l’on a créé ensemble. L’argent, tu peux le trouver, il suffit d’arrêter de le dépenser à tort ou à travers. Je viens d’une communauté qui s’en passe très bien alors crois-moi, je n’admettrai pas cet argument. Tes études ? Tu peux continuer à les mener et les reprendre. Qu’est-ce qu’une année dans toute une vie ?! Tu sais quel est le problème dans toute cette histoire ? C’est que tu ne penses qu’à toi Amanda. Tu n’es pas en train de dire : on ne va pas y arriver mais JE ne vais pas y arriver. Tu parles de tes études, de ton manque d’argent, de ton confort… et moi dans tout cela ? Je t’ai dit que je serais là pour toi. Je peux arrêter mes études et travailler pour apporter de l’argent, pour vous faire vivre tous les deux mais non… C’est toujours toi, toi et encore toi. Quand est-ce que nous formons un couple dans toute cette histoire ? Quand tu as besoin d’une présence ? » lui demanda-t-il en colère car il ne comprenait pas pourquoi elle refusait de l’impliquer, de penser qu’elle n’était plus toute seule, qu’ils étaient deux dans cette histoire. Il lui en voulait et sa rage augmentait de seconde en seconde. « Tu en fais ce que tu veux ? Alors quoi ? Je dois simplement me taire et te laisser tuer mon enfant ? Parce que oui c’est mon enfant. Une mère ne pense pas à tuer son enfant pour une question d’argent ou de je ne sais quoi d’autre. Une mère, ce n’est pas uniquement pour parader devant les amis, pour montrer son enfant comme on montrerait un animal dans une compétition à qui aura le plus beau. Une mère, cela se reconnait à son sens du sacrifice. Voilà ce qu’est une mère à mes yeux… Que tu ne sois pas prête à l’être, je veux bien le concevoir car je ne suis pas prêt pour être père mais justement, c’est ce qui fait la beauté d’avoir des enfants car ils nous éduquent en même temps qu’on en fait de même avec eux » poursuivit-il avec plus de désespoir que de colère. Il lui en voulait de réagir ainsi, de le mettre devant le fait accompli. « J’ai renoncé à beaucoup de choses pour toi Amanda, je refuse de tourner le dos à mes principes. Je peux l’élever pendant que tu feras tes études, je serais là pour lui… mais si tu avortes alors je suis au regret de te dire que je ne pourrais pas continuer… ça sera au-dessus de mes forces… Je ne pourrais pas rester à tes côtés en sachant que tu as tué mon bébé ni même à me demander si un jour, je serais père ou s’il faudra que j’attende que tu juges la situation favorable pour tomber enceinte. La vie nous met devant une épreuve et toi, tu fuies tête la première, tu te débarrasses du problème… Je ne suis pas comme cela, je refuse de commettre un meurtre par confort »

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Mar 18 Oct 2016 - 0:35

Truth is the hardest thing to hear

Le visage rougis de la demoiselle se releva vers Isaiha qui continuait de crier et d’exprimer sa colère et il avait les arguments pour l’être. Amanda ne dit rien et l’écouta simplement, pleurant en silence, cette fois. Il devenait difficile pour elle de contre argumenter ce qu’il était en train de dire puisqu’il avait raison sur toute la ligne. “Je ne dépense pas mon argent à tord ou à travers…” Tenta-t-elle de placer alors que ses yeux se fronçaient tant elle se sentait démunie face à la situation. Il continuait de parler, de crier et de s’exprimer sur ce qu’il ressentait et elle devait bien admettre qu’il n’avait pas tort de réagir de cette façon. Elle déglutit plusieurs fois avant de relever le nez vers Isaiha qui venait de terminer de parler. “D’accord. Je comprends mais je t’interdis de dire que je n’en veux pas juste pour mon confort… Parce que c’est faux…” Dit-elle, passant ses mains sur son visage pour essuyer les larmes qui ne cessaient de couler. “Tu es injuste Isaiha, vraiment trop injuste cette fois-ci. Si toi tu refuses que j’avorte, et bien moi je refuse de devenir une mauvaise mère parce que ça n’aura pas été le bon moment.” Elle avait du mal à respirer, ses mots étaient saccadés et elle se sentait tellement opressée qu’elle se sentait mal, la tête qui tournait et une douleur vive à la poitrine. “Je ne suis juste pas prête et… J’ai l’impression que notre couple n’est même pas assez solide pour ça… Je ne connais rien de ta famille et la mienne… La mienne n’existe même pas. J’ai le droit d’appréhender tout ça, non ? J’ai le droit de me demander si on arrivera à donner une vie correcte à notre enfant… Et si on doit vivre ensemble, je ne sais même pas comment on ferait.” Elle avala sa salive plusieurs fois avant de renifler pour la quinzième fois. “Je me demande même si j’ai bien fait de te le dire.” Qu’elle lâcha, se doutant bien évidemment qu’elle allait s’en mordre les doigts mais elle détestait la manière dont Isaiha lui parlait et elle ne voulait pas que cela continue. “J’ai été idiote…” Ajouta-t-elle, repensant à leur ébats qui avait amené à cette grossesse, se flagellant intérieurement de n’avoir pas daigné se protéger…

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Mar 18 Oct 2016 - 21:57

Isaiha essayait de garder son calme mais Amanda avait le don de le mettre hors de lui avec cette histoire d’avortement. « Ah bon ? Et tu n’en veux pas pourquoi dans ce cas ? » demanda-t-il sur un ton assez ironique. Il n’aimait pas être dans cet état, sentir son corps se raidir sous le joug de la colère. Il n’avait jamais été un grand fervent des conflits, c’était même tout le contraire mais Amanda lui brisait le cœur à cet instant précis. Tous les projets qu’il avait imaginés, toutes les belles pensées qu’il avait eu à son égard partaient en fumée devant le constat amer qu’était : elle ne veut pas de notre enfant. « Mais qui te dit que tu seras une mauvaise mère nom de Dieu ! Tu n’as même pas essayé de l’être une seule seconde. Tu es tellement persuadée que tu ne sais pas que tu n’essaies pas, tu rejettes notre enfant sans lui laisser la moindre chance » répondit-il en fronçant les sourcils. Autant il avait toujours trouvé mignon sa façon de manquer de confiance en elle, autant cette fois-ci, cela l’agaçait prodigieusement. Elle le trouvait injuste ? Mais s’écoutait-elle seulement un instant ? Ses larmes lui faisaient mal au cœur, il n’y était pas insensible mais pour une fois, il ne pouvait se taire et faire le dos rond. Isaiha était incapable de dire amen à sa petite-amie. « Je te l’ai dit… je pouvais accepter le fait que tu ne sois pas prête, que tu aies peur d’être mère aussi jeune, aussi vite. Je l’aurais accepté, je t’aurais soutenu du mieux que je pouvais. Je me serais sacrifié bien volontiers pour te permettre de reprendre tes études à la naissance de cet enfant mais là, tout ce que tu as su me dire c’est : je ne veux pas de cet enfant, je veux avorter et qu’importe ce que tu veux, c’est mon corps, je fais ce que je veux » lui dit-il avant de lui tourner le dos pour faire quelques pas. Il avait besoin de souffler, il avait besoin de décompresser. « Bien fait de me dire quoi ? Que tu étais enceinte ? C’est sûr qu’avorter dans mon dos pour mieux me sourire en face aurait été plus simple pour toi. Pas de complication, pas de remous dans la petite vie d’Amanda Connor » lâcha-t-il avec amertume. Il se montrait blessant, il le savait mais elle l’avait profondément poignardé et ça, il avait du mal à passer outre. « Je ferais mieux de m’en aller… Fais ce que tu veux Amanda, c’est ton corps, je n’ai rien à dire… Je dois me faire à la mentalité de ton monde après tout mais ne compte pas sur moi pour devenir méprisant devant une vie humaine » soupira-t-il. Cela lui faisait mal mais que pouvait-il faire d’autre ? Elle portait le fruit de leur amour et désirait le tuer. Pour lui, il n’y avait aucun espoir à un avenir commun, ils étaient finalement trop différents.

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Mer 19 Oct 2016 - 18:13

Truth is the hardest thing to hear

Amanda avait le coeur qui battait si fort que son sang tapait au niveau de ses tempes et les sanglots commençaient à devenir tellement bruyant que la migraine semblait apparaître. La jeune femme laissait Isaiha parler, sans essayer de l’interrompre pour pouvoir placer quelques nouveaux arguments qu’elle ne détenait même pas. “Je ne suis pas prête…” Qu’elle dit, après que son petit-ami lui ait demandé pourquoi elle ne voulait pas de ce bébé. Son visage était baissé et bien qu’elle écoutait ce qu’il déblatérait, elle ne pouvait s’empêcher de fermer les yeux très fort, signe qu’elle avait peur de ce qui allait bien pouvoir se passer par la suite. Certes, elle ne voulait pas de l’enfant, mais elle ne voulait pas qu’Isaiha s’en aille parce qu’il représentait tout ce qu’elle avait, il représentait présentement tout ce qu’elle adorait et tout ce qu’elle aimait, elle ne pouvait donc décemment pas se permettre de lui dire Adieu ainsi. Et il avait raison lorsqu’il parlait, elle n’avait pas essayé une seule seconde d’être mère, alors comment pouvait bien elle savoir si elle réussirait ou non à l’élever… Alors, son visage hocha de haut en bas sans vraiment prendre la parole, laissant les larmes couler comme un torrent qui ne s’arrêtait pas. Le visage de la demoiselle se releva seulement quand Isaiha lâcha qu’il ferait mieux de s’en aller et cela l’angoissait terriblement. Bien qu’il se montrait odieux avec elle, elle ne souhaitait pas qu’il s’en aille, pas ainsi, alors qu’ils allaient se quitter en mauvais termes. Les sanglots reprirent davantage alors que ses yeux se fondaient dans les siens, les sourcils retroussés et les joues rouges à force d’essuyer les larmes qui coulaient dessus. En restant muette, elle acquiesçait son départ mais sa poitrine était tellement serrée, tellement douloureuse qu’aucun mots n’arrivaient à sortir…
“Je suis désolée…” Murmura-t-elle, quelques longues secondes plus tard, alors que le jeune homme semblait d’ores et déjà prêt à partir…

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Mer 19 Oct 2016 - 20:50

Elle était désolée mais il savait que cela ne changerait rien à sa décision. Elle était simplement désolée pour lui, pour ses convictions, ses envies bafouées. Amanda devait supporter les conséquences de ses actes mais lui aussi. Il aimait cette femme, il l’aimait même plus que tout mais pour le moment, il avait besoin de prendre du recul, de digérer toute cette histoire. Il avait besoin de s’éloigner d’elle, de mettre cet amour à l’épreuve pour savoir s’il pourrait lui pardonner, s’il pourrait passer outre le fait qu’elle tue le bébé qu’elle portait en elle. Son enfant. Depuis qu’Isaiha avait appris la nouvelle, il n’arrêtait pas de se demander si cet enfant aurait été un garçon ou une fille. Une petite Amanda ou un petit Isaiha. Cela lui brisait le cœur de ne jamais connaitre les réponses à ses questions tout comme il savait que sans le vouloir réellement, il s’était remis à douter de son envie de rester dans ce monde. Le jeune amish n’avait pas encore fait part aux anciens qu’il désirait rester dans le monde moderne. Sa promesse de revenir dans un an tenait toujours et malgré lui, il se surprenait à se reposer la question. Pouvait-il être heureux dans cette société ? Pouvait-il être heureux auprès d’Amanda ? Il ne savait plus, tout était remis en question par une simple décision. « Pas autant que moi Amanda » murmura-t-il en avançant d’un pas dans sa direction. Il voulait la prendre dans ses bras, la supplier de ne pas tuer leur enfant, de croire en eux mais il n’y arrivait pas. Il était brisé… Dans quel monde vivait-il pour être obligé de supplier pour la vie d’un bébé innocent ? Comment pourrait-il regarder son enfant en face en sachant que sa mère ne voulait pas de lui à la base. Isaiha était perdu, il ne savait plus où il en était. Il avait besoin de partir, de s’éloigner. « Je crois que nous ferions mieux de ne pas nous voir pendant un moment Amanda. J’ai besoin de trouver la force de te pardonner, d’oublier toute cette histoire. Je suis un homme croyant, je viens d’un monde qui prône certaines valeurs et je me rends compte que dans ton monde, ces mêmes valeurs font de moi un étranger. Je ne suis plus certain de rien ni même de mon envie de rester. J’ai besoin de temps. Je t’aime, je t’aime comme un fou mais aujourd’hui, je te déteste avec la même force et j’ai besoin de savoir si cette colère peut s’effacer. Pardonne moi de te faire souffrir aujourd’hui mais sache que je souffre tout autant et qu’il vaut mieux que nous nous éloignons tous les deux pour panser nos blessures chacun de notre côté »

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Mer 19 Oct 2016 - 23:15

Truth is the hardest thing to hear

C’était l’homme de sa vie qui se tenait présentement face à elle, c’était l’homme qu’elle aimait plus que tout et l’homme qui faisait d’elle la femme épanouie qu’elle était. Isaiha faisait toute sa vie et il ne lui arrivait pas un seul jour sans qu’elle ne pense à lui ou à eux. Elle savait qu’être enceinte était la chose qu’elle voulait le moins pour le moment mais ce dont elle était encore plus convaincue était surtout le fait qu’elle ne voulait en aucun perdre l’amour qu’ils détenaient ensemble. Elle s’excusait, parce qu’elle n’arrivait pas à faire autre chose, elle n’arrivait pas à dire que tant pis, elle acceptait de garder cet enfant malgré le fait qu’intérieurement, elle ne le voulait pas du tout. Sauf qu’en regardant Isaiha, elle ne se voyait pas faire la forte tête encore longtemps, parce qu’elle le voyait très bien, qu’il était aussi désespéré qu’elle, qu’il était tout aussi triste qu’elle.

Malgré toutes ces convictions, elle se rappela soudainement qu’Isaiha n’avait pas totalement fait gage du fait qu’il allait rester à Boston, qu’il avait promis de revenir chez lui dans un an et l’année s’était déjà écoulée… Alors, il repartirait bientôt, s’il venait à décider de retourner dans sa communauté. Sauf qu’Amanda se refusait de le laisser partir, elle ne pouvait pas concevoir qu’il puisse s’en aller, qu’il puisse la laisser alors qu’elle était intimement convaincue qu’il était la seule personne avec qui elle voulait faire entièrement sa vie. Son coeur rata un battement quand elle l’entendit dire qu’il leur fallait un peu de temps, parce que sur l’instant elle croyait que tout était terminé… “Isa…” Dit-elle pour commencer, serrant ses poings posés sur ses genoux aussi fort qu’elle le pouvait. “Je comprends, je sais que c’est difficile pour toi et je te plante un couteau dans le dos avec tout ça… Mais… J’ai peur, j’ai réellement peur et j’espère que tu pourras me pardonner un jour…” Avoua-t-elle entee deux sanglots. “Mais je t’en supplie, ne t’en vas pas…” Elle entendait par là, qu’il reparte dans l’Ohio, parce qu’elle savait que c’était uniquement elle qui le retenait ici et que s’il perdait foi en tout ce qui le retenait à Boston, alors il n’hésiterait pas à retourner chez lui. Amanda avait besoin d’Isaiha comme on a besoin d’un coeur pour vivre ou comme un poisson a besoin d’eau pour survivre et elle espérait, en son for intérieur, qu’il en était bel et bien conscient. Elle avait perdu toutes les personnes qui avaient été chers à son coeur, elle ne se voyait pas perdre Isaiha…

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Ven 21 Oct 2016 - 22:16

Isaiha ne savait plus quoi faire, ni même quoi penser ou bien ressentir. Il avait le cœur en miette, cela ne lui était jamais arrivé à croire qu’Amanda avait décidé de lui offrir toutes ses premières fois : premier amour, première intimité charnelle et surtout aujourd’hui, premier cœur brisé. Il lui en voulait tellement mais se refusait à céder à cette colère. « Difficile ? Je crois que c’est un euphémisme » soupira-t-il en se passant une main lasse sur le visage. Il ne supportait pas de la voir pleurer, souhaitait tellement la prendre dans ses bras mais il ne pouvait nier ce dégout, cette rancœur, cette tristesse qui creusaient le fossé entre eux. « Honnêtement, je ne sais pas si je pourrais te le pardonner. J’ignore même si je peux encore envisager un avenir avec toi. Amanda, je suis un homme simple. Je n’ai qu’une seule ambition dans la vie que celle de fonder une famille, de transmettre mes valeurs, mon nom à un fils. J’ai été élevé de cette façon et là… Et là je me rends compte que nous ne voulons pas la même chose dans la vie. Je rêve de mariage, de m’établir dans une ferme, de fonder une famille. Or, je n’ai plus l’assurance de me dire qu’un jour, tu pourrais être la mère de mes enfants, encore moins en sachant que si un jour tu es prête, ce bébé ne sera pas notre premier né. Je respecte ta peur, crois-moi, je ne suis pas mieux que toi. J’ai peur de ne pas être à la hauteur de ce rôle, de ne pas réussir à être un aussi bon père que l’homme qui m’a élevé. Seulement, je ne peux pas nier qu’une vie qui n’a rien demandé est en train de murir dans ton ventre et que nous allons la condamner à mort. Pourquoi ? A cause d’une peur vieille comme le monde » répondit-il avec tristesse. Il n’y avait plus aucune colère dans sa voix, juste une immense solitude. Il était brisé parce que les sacrifices ne se faisaient que dans un sens. Amanda ne prendrait jamais aucun risque pour lui, elle ne sortirait jamais de sa zone de confort. C’était quelque chose qu’il devait assumer et surtout accepter. Il n’avait pas le choix, pour être avec elle, il devait admettre que quoiqu’il arrive, elle penserait d’abord à elle. C’était peut-être injuste comme façon de penser mais c’était la sienne. Il n’avait rien vu aujourd’hui qui puisse ne serait-ce qu’ébranler cette certitude. « J’ai besoin de temps Amanda. Je ne prendrai pas de décision hâtive car tu n’es pas la seule dans la balance, je dois penser à Casey aussi. J’ai moins d’un an pour prendre ma décision. Je pense que ce temps sera nécessaire pour voir si notre couple est suffisamment fort pour surmonter cette épreuve. En attendant, je pense qu’il vaudrait vraiment que l’on se tienne éloigné l’un de l’autre. Je te laisse… régler les formalités pour l’enfant » termine-t-il par dire avant de s’approcher de la porte d’entrée. Il devait partir avant de se perdre définitivement. « Prends soin de toi Amanda… Je… Au revoir » souffla-t-il avant de quitter l’appartement, la tête baissée.

Spoiler:

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